Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Une vaste opération militaro-policière est en cours pour tenter de capturer le « camarade Artemio », dirigeant du Comité régional Huallaga du PCP-SL. Les forces policières prétendent avoir localisé le « camarade Artemio », qui serait blessé de deux balles (au bras et au thorax), escorté d’une demi-douzaine de guérilleros près à la rivière Mishollo, dans le secteur de Túpac Amaru, (province de Tarapoto/Saint-Martin). Le groupe aurait dû abandonner tous les sacs à dos contenant leurs effets personnels et des réserves de munitions.

Le « camarade Artemio » représente la ligne liquidatrice qui, au sein du PCP-SL, prône une « solution politique » à la guerre populaire, c’est-à-dire l’abandon de la guerre populaire en échange d’une amnistie et de la possibilité de participer à la vie politique bourgeoise. Cette position (comme le projet du MOVADEF) a été dénoncée comme contre-révolutionnaire par d’autres instances du PCP-SL, notamment par la Base Mantaro Rojo

Jeudi soir, des guérilleros maoïstes ont ouvert le feu sur une jeep dans le district de Sukma (Etat de Chhattisgarh) et ont tué un de ses occupants, Kartam Surya. Kartam Surya était un de trois chefs de gangs paramilitaires anti-maoïstes. En janvier 2011, l’année dernière, un autre de ces chefs, Ismail Khan, était abattu tandis qu’il assistait à un combat de coq dans la ville Sukma. Le troisième, Kicche Nanda, a été blessé dans l’embuscade de jeudi qui a coûté la vie à Kartam Surya.

Décrit comme « le fléau des Maoïstes » par les journaux locaux, Kartam Surya a commencé sa carrière comme simple milicien de contre-guérilla . il s’est rapidement retrouvé à la tête d’un groupe d’une centaine de paramilitaires du Salwa Judum qui est devenu le symbole des excès de la campagne de contre-insurrection. Ce n’est pas moins de 500 meurtres, 99 viols et 103 incendies criminels qui sont imputés à ces Salwa Judum dans le Chhattisgarh. Kartam Surya a personnellement été accusé du viol et de séquestration de trois femmes aborigènes âgées de 19 à 23 dans le village de Sam Setti en été de 2006. Les autorité ont dit que Kartam Syurya s’était soustrait à la justice et que la police était incapable de le retrouver… alors qu’au même moment, à la tête de son gang, il continuait à semer la terreur dans les régions insurgées. En avril 2011, les villageois des villages de Tarmetla, Timapuram et Morepalli ont accusé les Salwa Judum d’avoir violé trois femmes, tué trois hommes et brûlé près de 300 maisons et granges à blé au cours d’une opération de cinq jour. Kartam Suya était présent lors de ces atrocités.

Quatre militaires du 107 bataillon de la BSF, dont un officier, ont été tués, et deux paramilitaires ont été blessé dans une embuscade tendue par les maoïstes dans le district de Malkangiri vendredi. La jeep des militaires a été soufflée par l’explosion d’un IED près de Janiguda, à 75 km de Malkangiri, tandis qu’elle faisant route vers sa base de Balimela, après une tournée d’inspection. Une vingtaine de guérilleros maoïstes sont alors sortis des fourrés et ont longuement mitraillé le véhicule.

Inde: La guérilla maoïste frappe les forces de sécurité

Les membres de Lutte Révolutionnaire ont fait ce 6 février une déclaration
en commémoration de la mort de Lambros Fountas (le 10 mars 2010), décédé
dans la fusillade avec la police qui ouvra la répression contre le groupe. Le texte, initialement rendu public en anglais, a été traduit par les soins du Secours Rouge.

Déclaration de Lutte Révolutionnaire – format pdf

Le 4 février, pour la première fois depuis les évènements du 19 octobre
(les affrontements entre autonomes/anarchistes et le KKE/PAME) les groupes
anarchistes ont réussis à organiser une manifestation sauvage de 5’000
personnes. Seuls deux banderoles ouvraient et fermaient le cortège : les
groupes ont optés pour une autre technique anti-répressive, deux lignes
armées de bâtons et de masques à gaz de chaque côté de la manifestation.

Manifestation anarchiste à Athènes

Alors que des centaines de policiers protégeaient le parlement, 5
policiers d’une unité spéciale à moto (les Voltigeurs Delta) ont
interpellés et fouillés un groupe de 6 manifestants à l’écart. En quelques
secondes, une cinquantaine de black-blocks ont encerclé et attaqué. Les
voltigeurs se sont rapidement enfuis, laissant les sacs auparavant saisis
sur place.
Le soir même, une soixantaine de manifestants ont caillassé à l’aide de
lance-pierres la résidence du président grec en solidarité avec les
prisonniers politiques, à leurs tours poursuivis par des voltigeurs delta,
ils ont réussi à semer la police dans les rues d’exarchia. Bilan de la
journée : aucune arrestation.

Pour les 10 et 11 février, une grève générale de 48h a été décrétée par 3
syndicats grecs. Une manifestation de 25’000 personnes (qui a fédéré ML,
anarchistes et trotskystes) a traversé Athènes, tandis que de nombreuses
mairies , hôtels de ville, sièges de sociétés, usines étaient occupés (ou
attaqués) par des Comités pour l’Autogestion et/ou des émeutiers.
Deux zones d’affrontements ont éclot sur le parcours de la manifestation
dont l’une près de la Place Syntagma, alors que des anarchistes tentaient
d’incendier le Ministère des Finances. Si la bataille était de ‘petite’
envergure (le KKE/PAME avait bloqué les transports en communs au lieu de
les laisser gratuits comme cela s’est déjà produit), la violence a
rapidement été extrême : cocktails Molotov contre grenades anti-émeutes.
On déplore une dizaine d’arrestations judiciaires et beaucoup
d’arrestations administratives. La plupart des incendiaires et des
manifestants ont réussis à fuir vers Exarchia ou dans la fac’ de droit
(reconvertie par les anarchistes, pour l’occasion de la grève, en hôpital
occupé).

Affrontements à Athènes

Le soir du 9 février déjà, 15’000 personnes avaient envahi les rues
d’Athènes dans 4 rassemblements spontanés qui ont suivi l’adoption d’un
nouveau plan de rigueur. Après avoir cassé les banques et brulé les bennes
qui se trouvaient sur leurs chemins, les rassemblements ont convergé vers
la Place Syntagma, les Ministères du Travail et de la Santé ainsi que la
Fac’ de Droit ont été occupés.

L’appel à manifester pour dimanche : « Prenons la Place Syntagma,
assiégeons le Parlement, jusqu’à la chute du gouvernement ». Les
affrontements reprendrons donc certainement dès ce matin, toujours
autour de la Place Syntagma.

Manifestation anarchiste à Athènes
Affrontements à Athènes

Les pompiers, dont l’âge de la retraite devrait être reculé lors des
prochaines réformes d’austérité ont bloqué ce 10 février la ‘zone neutre’
à Bruxelles. La police antiémeute a rapidement reculé devant les lances à
incendie activées et les hommes du feu déchainés. Un cordon d’une
vingtaine de policiers a du subir sans broncher les jets de lance à
incendie devant un concert de sirènes et un commissaire Vandersmissen
impuissant.

Le site Indymedia a publié ce matin un compte-rendu bilingue de l’audience qui s’est déroulée mercredi matin au Palais de Justice de Bruxelles dans l’affaire ‘No Border’, campement du même nom qui s’était tenu en septembre 2010, dont les manifestations avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre et dont plusieurs participants sont aujourd’hui poursuivis.

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Des élections locales doivent bientôt avoir lieu dans l’état d’Odissa et à leur approche, les forces de sécurité intensifient leurs opérations dirigées contre les guérilleros maoïstes. Hier, trois hommes ont été arrêtés dans le village de Malipadar avec en leur possession trois pistolets et une énorme quantité de matériel d’usage quotidien qu’ils devaient faire parvenir aux maoïstes. Outre les trois armes à feu, les forces de sécurité ont saisi des centaines de savons, de l’huile, du thé, du riz,… ainsi que dix bobines de fil utilisé pour faire exploser les IED. Cette saisie est la troisième en une semaine dans l’état. Mais ce regain d’activité dans l’Odissa n’empêche pas les autorités de poursuivre leurs actions de contre-guérilla dans le reste du pays. Hier, dans le district de Paschim Medinipur (Bengale occidental), elles ont arrêté une femme appartenant à une brigade du CPI(maoïste). Phulmani, alias Bela, est soupçonnée d’être impliquée dans l’attaque contre le campement des Eastern Frontier Rifles à Silda le 15 février 2010 au cours de laquelle 24 soldats avaient été tués.

Les guérilleros maoïstes continuent quand à eux à faire face à cette répression. Ce vendredi, ils ont fait explosé un véhicule de la Border Security Force dans le district de Malkangiri (Orissa). Quatre policiers, parmi lesquels un commandant de la BSF, ont été tués. Les guérilleros avaient mené une opération similaire hier dans le district de Sikma (Chhattisgarh). Quatre policiers se trouvaient dans le véhicule pris pour cible. Deux d’entre eux ont été tués, les deux autres grièvement blessés.

Après avoir examinées documents des sept jours d’audience préliminaire dans ‘l’affaire Manning’, la justice militaire avait conclu que ‘les accusations étaient fondées et que des motifs raisonnables laissaient croire que l’accusé avait commis les faits qui lui sont reprochés’. Elle avait donc recommandé, en janvier, que Bradley Manning, accusé d’avoir transmis des documents militaires américains sur la guerre en Irak et en Afghanistan et plus de 260000 dépêches diplomatiques du département d’Etat à Wikileaks, soit jugé par une cour martiale. Le 3 février, l’armée a approuvé cette recommandation. Le 23 février, Manning sera formellement mis en accusation à Fort Meade, et se verra lire son acte d’accusation qui comporte 22 chefs. Cette lecture est la première étape de la procédure avant les audiences préliminaires et le procès dont les dates devraient être annoncées le 23. Le procès ne devrait pas se tenir avant le mois de mai.

Bradley Manning

Bradley Manning