Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les ministres de l’Intérieur Emmanuel Valls et Joëlle Milquet se sont retrouvés hier pour discuter de l’accord transfrontalier liant les deux pays depuis 2001 en terme d’interventions policières. Celui-ci prévoit l’organisation de patrouilles mixtes franco-belges dont il a été décidé hier d’augmenter les capacités d’action. Les policiers auront dorénavant plus de pouvoirs sur le terrain de part et d’autre de la frontière. En outre, le champ d’application territorial de l’accord de 2001 va être étendu. Pour la Belgique, il sera désormais applicable sur l’ensemble du territoire national alors qu’il était limité aux provinces de Flandres occidentale, de Hainaut, de Namur et de Luxembourg. Pour la France, son champ d’action comprendra les départements de la Marne, du Pas-de-Calais, de la Moselle, de la Somme, du Nord, de l’Aisne, des Ardennes, de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle. La signature de ce nouvel accord est prévu le 18 mars à Tournai.

En solidarité avec les prisonniers palestiniens détenus par Israël, et en protestation du meurtre de Arafat Jaradat, décédé après avoir été torturé dans sa cellule, Georges Ibrahim Abdallah a annoncé son intention d’entamer une grève de la faim. Plusieurs de ses co-détenus, dont plusieurs prisonniers basques, ont déclaré se joindre à l’action.

La police du district de Kondagaon (Chhattisgarh) a annoncé avoir hier procédé à l’arrestation de quatre présumés guérilleros dans deux opérations distinctes. Trois guérilleros membres d’un Small Action Group (SAG) de maoïstes auraient été capturés samedi par un contingent de la police du district et de la Chhattisgarh Armed Force dans un petit village du district. Les forces de sécurité auraient en outre découvert une cache d’explosifs où elles auraient saisi plus de cinq kilos d’explosifs, deux pistolets, une grenade, un détonateur, des cartouches, des fusils et du fil électrique. Les forces de sécurité menaient une opération de ratissage dans la zone après avoir été renseignées de la présence des trois hommes dans le village. Dans une autre opération, le commandant maoïste Chamru Ram (45 ans) aurait été interpellé par la force du district à proximité de Mardapal, toujours dans le Kondagaon. Tous les quatre sont accusés par les autorités d’être impliqués dans plusieurs affaires de meurtres, pillages, incendies volontaires,… dans la région.

Samedi également, la police du district de Ranchi (Jharkhand) aurait arrêté un leader du CPI(maoïste) régional Shivnath Munda qui était recherché dans le cadre de six affaires d’incendie volontaire, pillage et extorsion. Les autorités ont déclaré que depuis 5-6 ans, le guérillero était actif dans différentes régions des districts de Ranchi et de Khunti.

Samedi, des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Madrid pour une enième manifestation anti-austérité. Des heurts ont opposé certains manifestants aux policiers anti-émeutes déployés en nombre près de la gare d’Atocha, dans le centre-ville. Au moins quarante personnes ont été blessés, dont douze policiers. Le ministère de l’intérieur a déclaré ce matin que ses hommes avaient également saisi 22 pétards, cinq fusées et un bâton à deux mineurs, alors qu’ils ont procédé à plus de 45 interpellations, parmi lesquelles figurent neuf mineurs.

Le ministre palestinien des prisonniers a déclaré qu’une autopsie menée en Israël, en présence de responsables palestiniens, a révélé que Arafat Jaradat, âgé de 30 ans, avait six fractures au cou, à la colonne vertébrale, aux bras et aux jambes. L’autopsie a révélé des preuves de torture également au niveau du muscle supérieur de l’épaule gauche, parallèlement à la colonne vertébrale dans la région inférieure du cou, sous la peau et dans le muscle du côté droit de la poitrine. Ses deuxième et troisième côtes sur le côté droit de la poitrine ont été brisées. Jaradat portait aussi des traces de blessures au milieu du muscle de la main droite. Le coeur de Jaradat était en bon état et il n’y avait aucun signe de choc cardiaque ou d’accident vasculaire. Les autorités israéliennes avaient attribué son décès « probablement » à une crise cardiaque. L’avocat du prisonnier a révélé que la dernière fois qu’il avait vu son client, celui-ci lui avait dit qu’il avait des douleurs graves dans le dos et d’autres parties de son corps parce qu’il avait été battu et pendu pendant de longues heures alors qu’il était questionné.

Arafat Jaradat, militant du Fatah originaire d’un village de la région d’Hébron (sud de la Cisjordanie), avait été arrêté le 18 février pour être interrogé par le Shin Bet à la suite de heurts près de la colonie de Kiryat Arba, à proximité d’Hébron, au cours desquels un Israélien avait été blessé le 18 novembre 2012. Il doit être enterré aujourd’hui près d’Hébron. Dimanche, des milliers de Palestiniens ont protesté contre la mort de Jaradat, défilant à travers la Cisjordanie et Gaza, et au moins deux manifestants ont été blessés par des tirs à balles réelles lors d’affrontements avec les forces israéliennes, dont un de 13 ans. Des dizaines d’autres ont été blessés par des balles en acier et en caoutchouc.

Palestine: Le prisonnier palestinien mort est sous la torture

Pompiers et serruriers ont rejoint cette semaine le mouvement social contre les expulsions de propriétaires surendettés en Espagne, une question très sensible dans l’opinion publique notamment après le suicide de plusieurs personnes qui ne pouvaient faire face à leurs dettes. Depuis l’éclatement de la bulle immobilière en 2008, 350.000 ordres d’expulsions ont été lancés par les banques dont environ la moitié ont été exécutés. Ces derniers jours, les pompiers de plusieurs régions, ainsi que l’Union des serruriers, ont refusé de répondre à des ordres de la justice qui leur demandaient d’ouvrir les portes de logements pour en expulser les occupants.

“On ruinait la vie des familles et on nous transformait en bourreaux. Cela nous mettait très mal à l’aise et nous avons décidé de ne plus participer à cela”, a expliqué le président de l’Union des serruriers. Mardi passé, dans la ville de La Corogne en Galice, face au refus d’un serrurier, la police a fait appel aux pompiers pour ouvrir la porte de l’appartement d’une femme de 85 ans qui n’avait pas payé son loyer. Mais les pompiers, arrivés sur les lieux accompagnés de dizaines de militants anti-expulsions, ont à leur tour refusé d’ouvrir la porte et quelques-uns se sont mêlés aux manifestants.

Il y a deux jours, le procureur a prononcé son réquisitoire au procès des membres présumés de « Lutte Révolutionnaire ». Il demande l’acquittement d’une accusée et la condamnation des sept autres pour appartenance à « Lutte révolutionnaire ». En plus, pour trois d’entre eux (dont deux en cavale), il demande des condamnations pour possession d’explosifs, possession d’armes et réalisation des actions de « Lutte Révolutionnaire ». Cela peut signifier 25 ans de prison pour eux trois et jusqu’à 7 ou 8 années pour les quatre autres camarades. Le procès reprendra lundi 4 mars et on attend le verdict final pour la fin mars.

Les annonces de rassemblement se multiplient pour ce mercredi 27. Notre Secours rouge n’organisera pas un rassemblement à Bruxelles mais un co-voiturage pour participer au rassemblement de Paris. Merci de prendre contact avec nous pour participer à cette mobilisation importante pour la libération de Georges Abdallah.

Journée internationale pour Georges Abdallah

Onze des 17 Kurdes interpellés mardi à Bordeaux et Toulouse ont été mis en examen dans le cadre d’une enquête antiterroriste sur le financement du PKK. A l’issue de leur garde à vue, douze d’entre eux ont été déférés samedi devant la justice. L’un a été placé sous le statut de témoin assisté et les onze autres ont été mis en examen, notamment pour “association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste“, “financement du terrorisme“ ou encore tentatives d’extorsion. Sept d’entre eux ont été placés en détention provisoire dans la nuit de samedi à dimanche, et les quatre autres placés sous contrôle judiciaire.

Jeudi passé, la police anti-émeute est intervenue dans le quartier de Kreuzberg à Berlin pour expulser une famille d’origine turque de leur appartement, dans lequel vivait les parents et leurs trois enfants depuis une vingtaine d’années. Des centaines de militants et d’abitants du quartier se sont rassemblés devant le logement. La police venue à la rescousse des huissiers a utilisé des gaz lacrymo. Une première tentative d’expulsion en octobre 2012 avait échoué grâce à la mobilisation du quartier. La justice a demandé l’expulsion suite aux loyers impayés. De plus en plus de locataires se retrouvent à la rue pour ne pas avoir payé le loyer dans les temps. De nombreux groupes se mobilisent contre la multiplication de ces expulsions forcées, les pénuries de logement et la hausse des loyers.

Dans la soirée de ce même jeudi, des émeutes se sont déroulées dans le quartier de Kreuzberg, de Friedrichshain et de Mitte à Berlin : containers, poubelles et feux de signalisation ont été incendiés, des voitures de police ont été vandalisées et des affrontements sporadiques ont eu lieu entre des groupes de jeunes cagoulés et la police. Dans le secteur de Neuköln un cortège sauvage s’est formé et est rapidement passé à l’action en démolissant une banque et une voiture de police : bilan, une dizaine de policiers blessés et au moins 10 personnes arrêtées.


Allemagne: Emeute à Berlin
Allemagne: Emeute à Berlin