Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 4 février, pour la première fois depuis les évènements du 19 octobre
(les affrontements entre autonomes/anarchistes et le KKE/PAME) les groupes
anarchistes ont réussis à organiser une manifestation sauvage de 5’000
personnes. Seuls deux banderoles ouvraient et fermaient le cortège : les
groupes ont optés pour une autre technique anti-répressive, deux lignes
armées de bâtons et de masques à gaz de chaque côté de la manifestation.

Manifestation anarchiste à Athènes

Alors que des centaines de policiers protégeaient le parlement, 5
policiers d’une unité spéciale à moto (les Voltigeurs Delta) ont
interpellés et fouillés un groupe de 6 manifestants à l’écart. En quelques
secondes, une cinquantaine de black-blocks ont encerclé et attaqué. Les
voltigeurs se sont rapidement enfuis, laissant les sacs auparavant saisis
sur place.
Le soir même, une soixantaine de manifestants ont caillassé à l’aide de
lance-pierres la résidence du président grec en solidarité avec les
prisonniers politiques, à leurs tours poursuivis par des voltigeurs delta,
ils ont réussi à semer la police dans les rues d’exarchia. Bilan de la
journée : aucune arrestation.

Pour les 10 et 11 février, une grève générale de 48h a été décrétée par 3
syndicats grecs. Une manifestation de 25’000 personnes (qui a fédéré ML,
anarchistes et trotskystes) a traversé Athènes, tandis que de nombreuses
mairies , hôtels de ville, sièges de sociétés, usines étaient occupés (ou
attaqués) par des Comités pour l’Autogestion et/ou des émeutiers.
Deux zones d’affrontements ont éclot sur le parcours de la manifestation
dont l’une près de la Place Syntagma, alors que des anarchistes tentaient
d’incendier le Ministère des Finances. Si la bataille était de ‘petite’
envergure (le KKE/PAME avait bloqué les transports en communs au lieu de
les laisser gratuits comme cela s’est déjà produit), la violence a
rapidement été extrême : cocktails Molotov contre grenades anti-émeutes.
On déplore une dizaine d’arrestations judiciaires et beaucoup
d’arrestations administratives. La plupart des incendiaires et des
manifestants ont réussis à fuir vers Exarchia ou dans la fac’ de droit
(reconvertie par les anarchistes, pour l’occasion de la grève, en hôpital
occupé).

Affrontements à Athènes

Le soir du 9 février déjà, 15’000 personnes avaient envahi les rues
d’Athènes dans 4 rassemblements spontanés qui ont suivi l’adoption d’un
nouveau plan de rigueur. Après avoir cassé les banques et brulé les bennes
qui se trouvaient sur leurs chemins, les rassemblements ont convergé vers
la Place Syntagma, les Ministères du Travail et de la Santé ainsi que la
Fac’ de Droit ont été occupés.

L’appel à manifester pour dimanche : « Prenons la Place Syntagma,
assiégeons le Parlement, jusqu’à la chute du gouvernement ». Les
affrontements reprendrons donc certainement dès ce matin, toujours
autour de la Place Syntagma.

Manifestation anarchiste à Athènes
Affrontements à Athènes

Les pompiers, dont l’âge de la retraite devrait être reculé lors des
prochaines réformes d’austérité ont bloqué ce 10 février la ‘zone neutre’
à Bruxelles. La police antiémeute a rapidement reculé devant les lances à
incendie activées et les hommes du feu déchainés. Un cordon d’une
vingtaine de policiers a du subir sans broncher les jets de lance à
incendie devant un concert de sirènes et un commissaire Vandersmissen
impuissant.

Le site Indymedia a publié ce matin un compte-rendu bilingue de l’audience qui s’est déroulée mercredi matin au Palais de Justice de Bruxelles dans l’affaire ‘No Border’, campement du même nom qui s’était tenu en septembre 2010, dont les manifestations avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre et dont plusieurs participants sont aujourd’hui poursuivis.

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Des élections locales doivent bientôt avoir lieu dans l’état d’Odissa et à leur approche, les forces de sécurité intensifient leurs opérations dirigées contre les guérilleros maoïstes. Hier, trois hommes ont été arrêtés dans le village de Malipadar avec en leur possession trois pistolets et une énorme quantité de matériel d’usage quotidien qu’ils devaient faire parvenir aux maoïstes. Outre les trois armes à feu, les forces de sécurité ont saisi des centaines de savons, de l’huile, du thé, du riz,… ainsi que dix bobines de fil utilisé pour faire exploser les IED. Cette saisie est la troisième en une semaine dans l’état. Mais ce regain d’activité dans l’Odissa n’empêche pas les autorités de poursuivre leurs actions de contre-guérilla dans le reste du pays. Hier, dans le district de Paschim Medinipur (Bengale occidental), elles ont arrêté une femme appartenant à une brigade du CPI(maoïste). Phulmani, alias Bela, est soupçonnée d’être impliquée dans l’attaque contre le campement des Eastern Frontier Rifles à Silda le 15 février 2010 au cours de laquelle 24 soldats avaient été tués.

Les guérilleros maoïstes continuent quand à eux à faire face à cette répression. Ce vendredi, ils ont fait explosé un véhicule de la Border Security Force dans le district de Malkangiri (Orissa). Quatre policiers, parmi lesquels un commandant de la BSF, ont été tués. Les guérilleros avaient mené une opération similaire hier dans le district de Sikma (Chhattisgarh). Quatre policiers se trouvaient dans le véhicule pris pour cible. Deux d’entre eux ont été tués, les deux autres grièvement blessés.

Après avoir examinées documents des sept jours d’audience préliminaire dans ‘l’affaire Manning’, la justice militaire avait conclu que ‘les accusations étaient fondées et que des motifs raisonnables laissaient croire que l’accusé avait commis les faits qui lui sont reprochés’. Elle avait donc recommandé, en janvier, que Bradley Manning, accusé d’avoir transmis des documents militaires américains sur la guerre en Irak et en Afghanistan et plus de 260000 dépêches diplomatiques du département d’Etat à Wikileaks, soit jugé par une cour martiale. Le 3 février, l’armée a approuvé cette recommandation. Le 23 février, Manning sera formellement mis en accusation à Fort Meade, et se verra lire son acte d’accusation qui comporte 22 chefs. Cette lecture est la première étape de la procédure avant les audiences préliminaires et le procès dont les dates devraient être annoncées le 23. Le procès ne devrait pas se tenir avant le mois de mai.

Bradley Manning

Bradley Manning

Ce jeudi, deux guérilleros maoïstes ont été arrêtés à Ranchi, capitale du Jharkhand, alors qu’ils étaient en train d’acheter des uniformes de l’armée. D’après la police, les deux hommes appartiennent au Tritiya Prastuti Committee, une des branches locales du CPI(maoïste), et venaient du district de Palamau pour acheter ces uniformes qu’ils utilisent pour se camoufler dans la jungle. Dans le Chhattisgarh, au moins deux policiers sont décédés dans une embuscade tendue par les maoïstes. Ceux-ci ont attaqué un détachement policier composé de six hommes dans une zone forestière du district de Sukma, à 500 kilomètres au sud de Raipur. En outre, un officier supérieur aurait été sérieusement blessé.

Suite aux émeutes du mois d’août 2011, les autorités londoniennes ont pris diverses mesures répressives et administratives. Elles ont entre autres nommé un nouvel homme à la tête de la police de la capitale et créé une nouvelle unité, la Trident Gang Crime Command. Elles ont également décidé d’affecter des forces locales spécialisées aux 19 arrondissements londoniens les plus concernés par de potentiels soulèvements urbains. Hier, le nouveau patron de Scotland Yard a dirigé une offensive spectaculaire contre les gangs et les collectifs suspectés d’avoir joué un rôle dans les émeutes de l’été. Plus de 1300 policiers ont effectués plus de 300 raids coordonnés dans la capitale. Au total, 213 personnes ont été arrêtées et 34.000 livres (environ 41.000 euros) en liquide ont été saisies.

Arrestation à Londres

Arrestation à Londres

Deux violents affrontements distincts ont opposé les guérilleros du PKK et les forces de sécurité cette nuit. Vers 2h du matin, une brigade de guérilleros a attaqué une unité de l’armée près de la frontière irakienne, dans la province de Hakkari. La fusillade a duré plus d’une heure et demi. Un soldat a été tué et six autres blessés par les tirs des guérilleros qui ont ensuite disparus. Plusieurs unités de l’armée ont été lancées à leur recherche, et les corps de quatre d’entre eux ayant succombé à leurs blessures auraient déjà été retrouvés. A 4h du matin, les forces de sécurité ont pris d’assaut une maison abritant des guérilleros à Ilica, dans la province de Bingöl. Les autorités ont affirmé ce matin que trois guérilleros auraient été capturés et neufs autres tués durant la confrontation. Sur place, elles ont également saisi neuf Kalachnikov, cinq grenades, un lance-roquette, deux fusils d’assauts M-16 et une certaine quantité d’explosif C4.

Le 5 janvier deux habitants de Carhaix étaient rejugés à Rennes pour leurs participation à l’une des très nombreuses manifestations de défense de l’hôpital de Carhaix en 2008. Au cours de l’une d’entre elles des pneus avaient été brulés devant la sous-préfecture occasionnant quelques centaines d’euros de dégâts. Alors qu’ils avaient écopés de 150 euros d’amende en première instance devant le tribunal de Quimper, le parquet a fait appel. Le procureur de la cour d’appel de Rennes a requis six mois de prison avec sursis contre l’un et quatre mois fermes contre l’autre. Verdict le 16 février. Le 28 janvier des centaines de personnes défilaient dans Carhaix contre ces réquisitions. Une soirée de solidarité est organisée à Rennes mardi 14 février à 20 h au Papier Timbré (39 rue de Dinan).