Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ali Salem Tamek, Brahim Dahane, Ahmed Nasiri, trois prisonniers politiques sahraouis, ont entamés le 13 avril une nouvelle grève de la faim à la prison locale de Salé (Maroc) pour exiger soit procès équitable, soit une libération immédiate et inconditionnelle. C’est la 9e grève de la faim de ces prisonniers, la plus longue ayant duré 41 jours. Ils sont emprisonnés illégalement depuis plus d’un an et demi et sans procès.

Une soixantaine de personnes se sont rassemblées devant le siège de la Commission Européenne à l’occasion de la Journée de solidarité avec les prisonniers palestiniens. Diverses prises de paroles ont eu lieu.

manifestation à Bruxelles pour les prisonniers politiques palestiniens

manifestation à Bruxelles pour les prisonniers politiques palestiniens

Aujourd’hui, 15 avril, Georges Cipriani a été réincarcéré à temps plein dans la prison d’Ensisheim. Pourtant, aujourd’hui, Georges aurait dû vivre son premier jour de liberté conditionnelle depuis 24 ans. Il avait en effet obtenu, le 24 mars dernier, cette mesure de libération conditionnelle, qui devait prendre effet au bout de ses douze mois de semi-liberté. Mais le parquet a immédiatement fait appel de cette décision, suspendant ainsi sa sortie prévue, dans l’attente de l’audience qui n’aura lieu que le 28 avril.

Mardi, les policiers espagnols ont découvert une base d’ETA dans une ferme isolée du village de Legorreta, au sud de Saint-Sébastien. ils y ont trouvé 850 kilos de nitrate d’ammonium, 13,5 kilos de pentrite et de nombreux détonateurs. Cette opération faisait suite à l’arrestation dans ce village de deux militants présumés du commando Erreka, deux frères de 40 et 36 ans. Les recherches se sont poursuivies et ont abouti à la découverte jeudi en Navarre de 750 kilos de matière première pour la fabrication d’explosifs. La garde civile espagnole a encore découvert, jeudi 14 avril, plus de 1,6 tonne de matières premières pour fabriquer des explosifs.

Le régime marocain a procédé à quelques libération de prisonniers politiques. il s’agit d’islamistes, de trois militants sahraouis (Ali Salem Tamek lui-même, Brahim Dahane et Ahmed Naciri), qui étaient détenus depuis le mois de septembre 2009 pour « atteinte à la sûreté de l’Etat » et dont le jugement était en attente, d’un Le militant rifain des droits de l’homme, Chakib El Khyari, condamné à trois ans et détenu depuis 2009 pour « son implication présumée dans la perception d’une contrepartie pécuniaire en vue de concentrer sa campagne médiatique contre les trafiquants de drogue de Nador » et pour ne pas avoir déclaré à la douane 200 euros (sic), fruit de son travail comme fixer (accompagnateur de journalistes). Les prisons marocaines comptent encore des centaines de prisonniers politiques.

Sous prétexte de rechercher le meurtrier de la famille de colons d’Itamar, l’armée israélienne s’est livrée la semaine passée à des rafles massives de femmes dans le village d’Awarta, près de Naplouse, et à des raids sur plusieurs villages, détruisant des maisons palestiniennes, alors qu’aucun Palestinien n’a été mis en cause dans ce meurtre.

Des centaines de soldats israéliens ont investi le village d’Awarta dans la nuit de jeudi dernier, imposant un couvre-feu, perquisitionnant brutalement les maisons, et enlevant une centaine de femmes, dont de nombreuses personnes âgées. Sans aucune accusation, ces femmes ont été emmenées dans un camp militaire où les milices d’occupation ont pris leurs empreintes digitales et des échantillons d’ADN. Vingt femmes sont restées en garde à vue, soit un total de 75 à Awarta depuis l’attaque d’Itamar, sans que la moindre information disponible.

Le maire d’Awarta avait indiqué la semaine dernière que 80% des maisons dans le village ont été pillées par l’armée la plus morale du monde, et que 300 hommes et garçons avaient été enlevés, dont une quarantaine étaient encore en prison, alors qu’aucun d’entre eux n’a été inculpé d’un quelconque crime.

Palestine: Rafles massives près de Naplouse

Les deux membres présumés d’ETA, interpellés dimanche dans la Creuse après avoir tiré à plusieurs reprises sur des gendarmes, ont été déférés jeudi au Parquet de Paris. Ce dernier a ouvert une information judiciaire pour « association de malfaiteurs, tentatives d’homicides sur des gendarmes, port d’armes, faux et usage de faux, recel de vols, le tout en relation avec une entreprise terroriste » et requis leur placement en détention provisoire.

Agés de 28 et 29 ans, de nationalité espagnole, ils avaient été pris en chasse samedi vers 17h à Vallière (Creuse). La conductrice d’un véhicule avait refusé de s’arrêter à un contrôle routier de la gendarmerie. Le passager avait alors tiré à plusieurs reprises sur les gendarmes et blessés l’un d’eux à l’épaule. Après avoir abandonné leur véhicule, le couple, équipé d’armes de poing, avaient été intercepté dimanche vers midi à Croze (Creuse) par la gendarmerie qui avait mobilisé 300 hommes assistés d’hélicoptères.

La Conférence des commandants des polices cantonales de Suisse (CCPCS) exige la création d’une unité de police d’au moins 300 hommes, spécialement entraînée et équipée, pour lutter « contre le hooliganisme et les agissements d’extrémistes de droite et de gauche », Au départ, le rapport interne des policiers prévoyait une force de 800 policiers. Missions de ce corps de police « volant » sur toute l’étendue du territoire national : veiller au maintien de l’ordre lors de manifestations sportives et politiques à risques. Une telle unité existe déjà en Allemagne. Cette proposition est actuellement entre les mains d’une commission de la Conférence cantonale des directeurs des départements de justice et police (CCDJP).

34 prisonniers politiques mapuches avaient menés une grève de la faim pendant plus de 80 jours pour demander, entre autres choses, qu’on cesse de leur appliquer la Loi antiterroriste. Malgré l’accord passé avec le gouvernement, entre les mois de novembre et de février un procès s’est déroulé dans la ville de Cañete, région du Bío Bío, à l’encontre de 18 Mapuches, auxquels a été appliquée cette loi, de la part du Ministère Public et des plaignants, à savoir les entreprises forestières et les représentants du gouvernement, à travers le recours à des « témoins occultes » autorisé par la loi antiterroriste.

Dans le prononcé de la sentence rendue le 22 mars dernier, le tribunal a fait savoir qu’ils avaient fondé sa conviction sur la déclaration du témoin secret n°26. Néanmoins, la qualification de terroristes concernant les faits a été retirée de la sentence, ce qui met en évidence la contradiction. Le tribunal s’est aussi basé sur le témoignage auditif d’un policier qui aurait entendu la déclaration « volontaire » d’un Mapuche (également condamné) qui se serait auto-accusé et aurait incriminé d’autres accusés. Or ce témoignage a été dénoncé devant la justice et devant l’opinion publique comme extorqué sous la torture, le certificat du médecin qui a constaté les lésions qui en ont résulté, en fait foi. L’affaire a été renvoyée devant la Cour d’Appel de Concepción.