Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Hier, un officier de la CRPF a été tué alors qu’il décollait des affiches d’appel au boycott des prochaines élections dans le Jharkhand. Celles-ci doivent se tenir à partir du 27 novembre, et depuis plusieurs jours, les guérilleros mènent campagne contre leur mise en place. Et la police met tout en oeuvre pour faire disparaître toutes les affiches, étendards, … appelant la population à ne pas se rendre aux urnes. C’est alors qu’il décollait certaines de ces affiches sur la route de Jhumra (photo) que les maoïstes ont déclenché un IED qui a tué le policier.

Dans la même journée mais dans l’Orissa, deux maoïstes ont été arrêtés au cours d’une opération de ratissage. Selon la police, les deux jeunes hommes (29 et 20 ans) seraient impliqués dans divers incidents et responsables de la rédactions d’affiches et de bannières pour les guérilleros.

Inde: Incidents pendant la campagne électorale

Les derniers chiffres concernant la population carcérale en Belgique sont sortis la semaine dernière, et reflète on ne peut mieux l’évolution judiciaire de plus en plus répressive. En effet, la surpopulation a atteint un nouveau record: au 26 octobre, 10846 personnes étaient en cellule, 1106 portaient un bracelet électronique et 1914 bénéficiaient d’une interruption de peine. Et ces chiffres ne comprennent pas les congés pénitentiaires ni les libertés conditionnelles. Régulièrement, l’Observatoire International des Prisons dénonce l’accroissement de la durée des peines, le recours abusif aux détentions préventives, la criminalisation de nouveaux actes, la diminution des libérations conditionnelles,… Par ailleurs, les syndicats ont déclaré que ‘l’effet Tilburg’ (opération de transfert de prisonniers vers la prison de Tilburg au Pays-Bas afin de réduire la surpopulation carcérale en Belgique) était désormais réduit à néant et qu’ils s’attendent à atteindre le cap des 11000 prisonniers avant la fin de l’année.

Le Sahara occidental est une ancienne colonie espagnole occupée par le Maroc depuis 1975. Depuis 2007, des négociations sont en cours sous l’égide de l’ONU entre le Maroc et le Front Polisario qui réclame l’indépendance de la région. La répression marocaine vis à vis de la population sahraouie est excessivement violente: arrestations, enlèvements, tortures, disparitions,… Le 19 octobre dernier, près de 12.000 personnes avaient dressé un campement à proximité de la ville de Lâayoune pour dénoncer la détérioration de leurs conditions de vie et réclamer des emplois et des logements. Dimanche déjà, la route reliant Lâayoune au camp avait été bloquée par les autorités et le réseau de téléphonie mobile coupé.

Ce matin, les forces de l’ordre sont intervenues pour démanteler le camp. La gendarmerie et les forces auxiliaires ont donné l’assaut à l’aube en utilisant des canons à eux contre les habitants qui ont résisté en lançant des pierres (photos: capture d’écran de la télévision marocaine). Deux personnes ont été tuées et 70 blessées au cours de l’opération. En dehors de la ville, la police avait dressé un barrage pour empêcher les citadins de rejoindre le campement pour soutenir les habitants.

Maroc/Sahara occidental: La gendarmerie attaque le camp de Lâayoune

Comment contourner les systèmes de traçabilité ? est un article de Jean-Marc Manach, journaliste à InternetActu.net et LeMonde.fr, animateur du blog bugbrother consacré à la défense de la vie privée face au contrôle social informatique.

Cet article a été une première fois publié dans Hermès n°53, 2009 (« Traçabilité et réseaux »), publiée par le CNRS. C’est un excellent survol de la problématique dont nous ne pouvons que conseiller la lecture.

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Un millier de personnes a attaqué hier après-midi les forces de l’ordre sur les voies à une vingtaine de kilomètres de Dannenberg (nord de l’Allemagne), la gare terminus pour le convoi des quatorze wagons de déchets nucléaires en provenance de France. Les militants ont tenté à plusieurs reprises de retirer le ballast de la voie ferrée, attaquant une première fois dans la matinée les policiers à coups de fusées éclairantes. Un blindé de la police a pris feu dans cet assaut, mais est resté en état de marche, d’après un porte-parole des policiers. Ceux-ci ont repoussé l’assaut avec des canons à eau, des matraques et du gaz lacrymogène. Il y a eu des blessés du côté des manifestants comme parmi les policiers, ainsi que des arrestations. Une manifestante a été blessée près de Harlingen par un cheval de la police montée. Elle a été évacuée par hélicoptère.

Dissimulés dans les bois, circulant à travers les champs, les groupes de manifestants ont joué, depuis l’entrée du train en Allemagne à Kehl, samedi, au chat et à la souris avec les policiers casqués de noir, qui dressaient des barrages sur les routes. Objectif : retarder le passage du train transportant 123 tonnes de déchets retraités en France, vers la mine de Gorleben, en Basse-Saxe. Les organisations antinucléaires ont mobilisé des dizaines de milliers de personnes. En face, le gouvernement a fait appel à plus de 16 000 policiers, dont plusieurs unités à cheval. Samedi, une vaste manifestation a réuni à Dannenberg jusqu’à 50 000 personnes.

Allemagne: Affrontements autour du « Castor »

Mumia Abu Jamal, journaliste, ancien membre des Black Panthers, est détenu depuis 29 ans dans les couloirs de la mort. Le 9 novembre prochain la Cour d’Appel Fédérale de Philadelphie examinera à nouveau sa situation et décidera de la sentence définitive : peine de mort ou prison à perpétuité. La question est de savoir si elle résistera à l’injonction de la Cour Suprême des États-Unis en refusant de donner le feu-vert à l’exécution. Cette situation appelle une mobilisation urgente.

En France des rassemblements doivent avoir lieu devant les représentations consulaires de Paris (à 18 heures Place de la Concorde), Lille (à 18 heures rue Royale), Bordeaux, Lyon, Marseille, Nice, Rennes, Strasbourg et Toulouse.

A Bruxelles, ce lundi 8 novembre à 18h, le Secours Rouge s’associe à l’initiative du Clea et d’autres associations pour appeler à un rassemblement devant l’ambassade des États-Unis, métro Arts-Loi.

Samedi 6 novembre, un rassemblement a été organisé en fin de manifestation syndicale, place de la République à Lille en soutien à Mumia Abu Jamal, avec banderole, distribution de tracts et pétitions à l’initiative du Comité « Libérez-les ! » de soutien aux prisonniers politiques, de la Coordination Communiste Nord-Pas-de-Calais et du MRAP Nord; (photo).

USA/Bruxelles: Mobilisation pour Mumia Abu Jamal

Deux journalistes espagnols ont été agressés vendredi à Casablanca, lors du procès du des sept activistes sahraouis des droits humains qui se déroulait devant un tribunal de première instance d’Aïn Sbaa (Casablanca). Des dizaines de personnes ont sauté sur Eduardo Marin, de la radio espagnole Cadena SER, alors qu’il prenait des photos du tollé déclenché dans la salle d’audience après la comparution des accusés, qui scandaient des slogans favorables à l’indépendance du Sahara occidental.

Un autre journaliste, correspondant de la télévision TVE, raconte qu’il a été “attrapé par derrière pour lui subtiliser sa caméra vidéo”. Voulant résister, il a été “frappé par des dizaines de personnes”, avant d’être arrêté par la police marocaine, vers un lieu encore inconnu, tout comme son confrère de la radio. Le procès des sept militants des droits de l’homme, trois en prison et quatre en liberté provisoire, à été reporté au 17 décembre dans une salle de tribunal de Casablanca. Les autorités marocaines avaient arrêté les sept le 8 octobre 2009 après un séjour parmi leurs familles dans les camps de réfugiés sahraouis. Ils seront déférés devant un tribunal militaire de Rabat, avant que ce dernier ne reconnaisse son incompétence pour transférer leur dossier devant la cour criminelle de Casablanca.

Comme chaque année, le train chargé de déchets nucléaires allemands partant de La Hague pour rejoindre Gorleben en Allemagne, avec 11 conteneurs CASTOR (Cask for Storage and Transport Of Radioactive Material – containers de déchets hautement radioactifs, cf; photo) a fait l’objet d’actions de blocage. L’action qui a eu lieu hier à Caen a occasionné l’arrêt du convoi pendant 3h30. Le dispositif utilisé pour provoquer l’arrêt du train a permis l’installation du blocage en toute sécurité. De ce point de vue, cette action est une réussite. Le blocage effectif du train reposait sur des entraves matérielles (tubes métalliques passés sous les rails) sur lesquelles les 5 militants étaient cadenassés.

Les forces de l’ordre ont blessé volontairement 3 personnes en coupant les tubes. L’une d’elles a eu 2 tendons de la main sectionnés et a du subir une opération. Elle se trouve toujours à l’hôpital. Les 2 autres soignées pour brûlures sont sorties hier soir et ont été placées directement en garde à vue. 6 personnes sont encore en garde à vue. Un rassemblement aura lieu devant l’hôtel de police de Caen, 10 Rue du Docteur Thibout de la Fresnaye, dès 17h, ce samedi 6 novembre 2010, et ce jusqu’à obtenir la libération des 6 camarades et l’abandon des poursuites éventuelles.

France: Incidents graves lors du blocage de « Castor »

Une juge péruvienne a accordé vendredi une mesure de liberté conditionnelle à l’Américaine Lori Berenson, condamnée à 20 ans de prison et détenue depuis 15 ans au Pérou en raison de ses liens avec le Mouvement Révolutionnaire Tupac Amaru (MRTA, guévariste). Lori Berenson pouvait être libérée pour bonne conduite, car elle a déjà purgé les trois quarts de sa peine. Originaire de New York, elle avait été arrêtée et condamnée en 1995 pour avoir participé à un projet d’assaut du Parlement péruvien par le MRTA.

La juge avait déjà prononcé la même mesure en mai, mais sa décision avait été révoquée en août, en raison d’une erreur de procédure, et Lori Berenson, 40 ans aujourd’hui, avait été réincarcérée. Le représentant du parquet a immédiatement annoncé qu’il allait interjeter appel de ce jugement, comme il l’avait fait en mai.

Pérou: Libération de Lori Berenson

Le 30 octobre, seize militants présumés du DHKP-C ont été interpellés au cours de perquisitions menées par la police antiterroriste turque dans une association de quartier et dans plusieurs domiciles. Elle leur reproche d’avoir participé l’an dernier aux manifestations contre le FMI et la Banque Mondiale. Douze d’entre elles ont été incarcérées pour appartenance au DHKP-C. Le 3 novembre, 18 étudiants de la Fédération de la jeunesse ont été raflés par la police à Istanbul et à Kocaeli pour leur appartenance au DHKP-C. Plusieurs ordinateurs, des CD-Roms, des DVD, des affiches et des pancartes auraient été saisis. Deux jours plus tard, une grande manifestation estudiantine a eu lieu. Les étudiants dénonçaient le Haut-Conseil à l’Education, institution créée en 1981 et mettant sous tutelle de l’armée les écoles supérieures et les universités, et exigeaient son abrogation ainsi que la gratuité de l’enseignement. A la fin du rassemblement, la police anti-émeute est intervenue violemment pour disperser la foule. Onze membres de la Fédération de la jeunesse ont été battus devant les caméras de télévision et les badauds avant d’être embarqués. L’un d’entre eux, grièvement blessé, a du être emmené aux soins intensifs. En moins d’une semaine, ce sont donc plus de 40 militants associatifs qui ont été arbitrairement arrêtés dans le cadre d’opérations visant le DHKP-C.