Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le gouvernement sud-coréen vient de mettre en place un nouveau système de protection de ses frontières avec la Corée du Nord. Une série de robots armés ont été récemment installé dans la zone de sécurité démilitarisée pour servir de première ligne de défense en cas d’attaque. Ces robots stationnaires ont un système de commande semblable à celui des drones, et doivent être géré dans un centre de contrôle. Le gouvernement n’a pas dit le nombre de robots déployés, mais après une phase expérimentale de six mois, il décidera du nombre de machines nécessaires en complément de la force humaine présente à la frontière. Les robots n’ont en effet pas été installé pour supplanter l’effectif humain, mais ils prendront place au sein de l’équipe de défense, aux côtés des soldats et pour pallier à leurs défaillances (inattention, sommeil, déconcentration,…).

Robot à la frontière coréenne

Ils disposent d’un système automatique de surveillance. Lorsque le détecteur remarque une menace potentielle, une alarme s’enclenche sur l’écran du centre de commandement. L’opérateur utilise alors l’équipement de communication audio et vidéo du robot pour parler avant de décider s’il y a lieu de faire feu.

Chaque appareil coûte 200.000 dollars et nécessite un minimum de deux personnes (un opérateur et un commandant) pour être utilisé efficacement. Les robots peuvent identifier une cible à plus de trois kilomètres en journée, à un kilomètre la nuit et peuvent tirer sur une cible située à trois kilomètre de distance. Ils sont aussi capables de tirer des balles en caoutchouc, en guise d’avertissement.

Robot à la frontière coréenne

Le 16 juin dernier, le gouvernement panaméen a fait passer en force et sans débat parlementaire une loi qui criminalise la grève et réduit le financement des syndicats. Les diverses interventions arguant de son inconstitutionnalité, du non-respect des traités internationaux et du règlement du Parlement lui-même sont toutes passées à la trappe sans autre forme de procès. La réaction des travailleurs contre cette nouvelle loi ne s’est pas faite attendre, la répression de leurs mouvements non plus. Depuis dimanche, de nombreux travailleurs sont en grève illimitée et des manifestations se déroulent dans tout le pays. Le gouvernement a réagi par l’envoi de l’armée de certaines régions pour réprimer les grévistes. La répression est particulièrement violente: deux syndicalistes ont été tués, ainsi que de nombreux manifestants qui ont été asphyxiés par les gaz lacrymogènes. Des centaines de travailleurs ont été blessés et plusieurs personnes ont perdu la vue suite aux tirs des policiers dont les cartouches étaient remplies de billes à plomb. Il y a eu également des centaines d’arrestations. Samedi dernier, la police a encerclé pendant des heures un hôtel de Panama-City où s’étaient rassemblés des représentants d’ONG, de syndicats, de mouvements d’étudiants et d’organisations des droits de l’homme pour faire le point sur la situation. Plusieurs dizaines d’entre eux ont été emmené par les forces de l’ordre et leurs familles sont toujours sans de nouvelles de certains d’entre eux.

Répression policière au Panama

Répression policière au Panama

Une réunion, présidée par le Premier Ministre Manmohan Singh, s’est tenue ce mercredi. Elle réunissait les chefs des gouvernements des états du Bihar, du Chhattisgarh, de l’Orissa, du Maharashtra, de l’Andhra Pradesh, du Jharkhand et du Bengale occidental. Au cours de cette rencontre, Singh leur a demandé de créer un commandement unifié pour mener les opérations anti-maoïstes Annonçant de nouvelles décisions pour combattre la guérilla, il a affirmé que le gouvernement allait fournir aux états de nouveaux hélicoptères qui permettront un meilleur soutien logistique, d’améliorer le mouvement des troupes, la fourniture de provisions et l’évacuation. Le gouvernement central va également construire de nouveaux commissariats et renforcer 400 bâtiments existants.

Les manifestants républicains opposés au processus de paix ont à nouveau attaqué les Polices à Belfast, la capital de l’Irlande du Nord, dans la nuit de mardi à mercredi en lançant des pierres et des cocktails Molotov. C’est la troisième nuit de violence, qui a fait au moins 80 blessés parmi les policiers, suite aux traditionnels défilés « loyalistes ».

Emeutes à Ardoyen (Belfast)

Emeutes à Ardoyen (Belfast)

L’armée et des unités d’armée de l’air ont attaqué un camp de FARC près de Cartagena del Chaira. Le raid aurait fait neuf morts du côté de la guérilla dans un secteur montagneux du département du sud de Caqueta tôt lundi matin, selon les autorités colombiennes. Les forces de sécurité ont saisi un 60mm le mortier, des armes à feu et l’équipement de communication de radio pendant l’opération.

Le 2 juillet, parallèlement au rassemblement qui a eu lieu à Paris, une trentaine de militants se sont réunis devant le ministère de la Justice de Beyrouth afin de demander au gouvernement libanais qu’il intervienne auprès des autorités françaises pour obtenir la libération de Georges Ibrahim Abdallah. Rappelons que le communiste libanais est emprisonné en France depuis 1984. Les manifestants n’ont pas pu rencontrer le ministre de la Justice comme ils le souhaitaient. Néanmoins, une petite délégation, dans laquelle se trouvait le frère du prisonnier, Joseph Abdallah, a été reçue par le directeur général du ministère et a pu lui remettre un mémorandum au nom de la Campagne Internationale pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah.

L’armée colombienne a mené un raid surprise ce dimanche sur une base des FARC située dans la région montagneuse de Tolima dans le centre du pays. Selon la police, douze guérilleros auraient été tués au cours de cette attaque, parmi lesquels Magaly Grannobles, la commandante de l’unité de sécurité de dirigeant Guillermo Saenz, alias Alfonso Cano. Les onze autres seraient des membres de sa garde rapprochée. La résistance offerte par les guérilleros aux forces de sécurité ont permis à Saenz de passer entre les mailles du filet déployé par ces dernières pour le capturer.

D’autres affrontements entre les FARC et la police ont eu lieu ce week-end. Samedi, dans le sud du pays, les guérilleros ont mené une offensive durant laquelle sept personnes, dont trois policiers, deux soldats et deux civils ont été tués. Dimanche, de violents affrontements se sont déroulés dans la province d’Arauca, à la frontière vénézuélienne. Dix soldats ont été tués.

Plus de 5000 personnes s’étaient rassemblées ce dimanche à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie pour assurer le PKK de leur soutien. Les manifestants ont également dénoncé les forces de sécurité gouvernementales, qu’ils accusent d’avoir mutilé les corps des guérilleros assassinés lors des récents combats et de ne pas les avoir rendus à leurs familles. La plupart des magasins avaient gardé porte close pour la journée, une mesure traditionnellement mise en application pour protester contre l’état turc. De violents affrontements se sont déroulés à la fin de la manifestation. La police a fait usage de gaz lacrymogène, et la foule y a répondu par des jets de pierres et de bâtons. Au moins dix manifestants ont été arrêtés.

Manif pro-PKK à Diyarbakir

Manif pro-PKK à Diyarbakir

En 2001, les habitants d’Atenco s’étaient opposés victorieusement à la construction d’un aéroport qui les spoliaient de leurs terres. Ils ont dès lors continué à lutter et, en 2005, ont adhéré au mouvement zapatiste. En 2006, ils ont accompagné en partie la Karavane accompagnant le sous-commandant Marcos qui s’était donné pour objectif de rencontrer, dans tout le Mexique, les luttes d’en bas et à gauche. Les 3 et 4 mai 2006, quelques jours après le passage de cette Karavane à Atenco, une terrible répression s’était abattue sur ce village. Une manifestation avait été réprimée avec une sauvagerie inouïe, faisant deux morts, une trentaine de femmes violées, des centaines de blessés et plus de 200 prisonniers.

Après une longue lutte menée au Mexique (dont un piquet devant une des prisons qui a duré près de quatre ans) et ailleurs dans le monde ne restaient prisonniers «que » 12 personnes dont les peines allaient de 31 à 112 années de prison. La Cour suprême mexicaine a annulé
toutes les peines en considérant que les preuves utilisées pour les condamner ont été considérées comme illégales et ont été employées pour les accuser de délits qu’ils n’avaient pas commis. Elle a ordonné la remise en liberté immédiate de tous les prisonniers.

Affiche contre la répression à Atenco

Affiche contre la répression à Atenco

Le tribunal correctionnel de Paris a annulé vendredi les poursuites du groupe Bouygues contre des administrateurs de sites qui avaient appelé au sabotage de l’entreprise en 2004. Quatre personnes étaient poursuivies pour avoir diffusé, en décembre 2004, des appels à une semaine d’action contre le groupe Bouygues. À l’époque, ils entendaient protester contre la construction par le géant du BTP de centres de rétention en Europe. Selon l’accusation, des dizaines de magasins du groupe avaient alors été saccagés. Si le lien entre ces dégradations et les publications des différents sites visés (Réseau anti-pub, Indymedia Paris, Pajol, CNT) n’a pas été prouvé, ce n’est pas sur ce fondement que le tribunal a prononcé la nullité des poursuites. Le tribunal a surtout retenu deux points de pure forme. Tout d’abord, une certaine abstraction : avant le procès, les prévenus ne s’étaient pas vus préciser les peines encourues. Ensuite, la longueur excessive de l’instruction : 4 ans et 3 mois.