Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

75 militants ont été interpellés par la police canadienne ce samedi après-midi en marge de la vaste manifestation contre le sommet du G20 qui se déroule ce week-end à Toronto. Les autorités les suspectent d’avoir mis le feu à deux voitures de police, d’en avoir endommagé deux autres et d’avoir brisé de nombreuses vitrines à coup de pierre dans le centre-ville. Plusieurs centaines de policiers à pied, à bicyclette et à cheval encerclaient la zone de rassemblement.

Vers 22 heures, le porte-parole de la police a annoncé qu’au total, 103 personnes avaient été arrêtées sur la seule journée de samedi, en ce y compris les 27 militants accusés des saccages. Le chef de la police a pour sa part confirmé l’usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. En fin d’après-midi, les forces de l’ordre sont même allées jusqu’à restreindre l’accès à certains secteurs et édifices de la ville. Certains hôpitaux étaient également interdis d’accès. Au moins un manifestant a été blessé au cours de l’après-midi.

Ce vendredi, une soixantaine de militants belges et étrangers ont mené une vaste action de blocage sur le chantier de construction du nouveau centre fermé de Steenokerzeel. Ils sont arrivés sur place vers 5h30 du matin et se sont enchaînés à l’aide de lock-ons (photo) à divers endroits du chantier afin d’empêcher les ouvriers de commencer à travailler. Un lock-on de plusieurs centaines de kilos a été placé pour bloquer l’accès aux portes d’entrée. La police est rapidement arrivée sur les lieux tout en laissant, chose rare, l’action se poursuivre et quittant finalement les lieux sans en déloger les militants, mais en leur demandant de ne pas perturber les ‘résidents’ du centre fermé 127bis situé juste en face! Les militants dénoncent les politiques racistes en matière d’immigration, réclamant la fermeture des centres fermés et la régularisation des sans-papiers.

Lock-on sur le chantier du centre fermé de Steenokerzeel

Lock-on sur le chantier du centre fermé de Steenokerzeel

Le Long Range Acoustic Device est une arme non-léthale sonore utilisée depuis plusieurs mois pour contrôler les foules. L’engin peut émettre des sons de 150 décibels capables d’atteindre une personne à 200 mètres, ce qui peut s’avérer extrêmement douloureux, causer des dommages auditifs et gêner temporairement la vision. Les autorités canadiennes ont acquis plusieurs LRAD, notamment à l’occasion des JO de Vancouver et pour contrôler les masses au cours du G20 qui se déroule ce week-end à Toronto. Un tribunal a ordonné ce vendredi aux policiers assurant la sécurité du sommet de ne se servir de leurs canons à son qu’en réduisant leur puissance, sans pour autant les interdire. Le président d’une organisation syndicale a déploré cette décision, dénonçant la présence de ces armes lors d’une manifestation légale organisée samedi à Toronto. A noter qu’au cours de ce rassemblement, une trentaine de syndicalistes, dont un jeune militant belge, ont été interpellés alors qu’ils faisaient signer une pétition contre le travail des enfants. Ils ont tous été rapidement relâchés.

L’armée colombienne a annoncé jeudi avoir capturé Juan Fernando Granda, alias ‘El Mello’, dirigeant de l’ELN (Armée Nationale de Libération) dans la ville de Medellin, dans le centre du pays. Il semblerait que El Mello ait dirigé la section en charge du ‘soutien et de la sécurité’ de l’ELN et qu’il commandait deux divisions de l’organisation. Selon la police, le militant aurait formé les membres de la guérilla à l’attaque des patrouilles de l’armée et aurait organisé des enlèvements. Elle le suspecte également d’avoir pris part au détournement d’un avion en 1999, durant lequel 35 passagers avaient été pris en otage. Cela fait plus de 21 que Juan Fernando Granda fait partie de l’ELN.

Un guérillero a été assassiné vendredi soir après que des militaires aient trouvé un groupe de militants dans la région montagneuse de Kars, dans le sud-est de la Turquie. Selon le gouverneur de la province, plusieurs d’entre eux ont également été blessés, mais sont parvenus à prendre la fuite. Dans une action distincte menée à la gare de Malataya, les forces de sécurité ont saisi un sac contenant huit kilos d’explosifs et ont interpellé un homme dans un train de passagers. L’armée n’a pas confirmé son appartenance au PKK, mais a annoncé le résultat de son action dans la section relative aux opérations contre les guérilleros sur son site internet.

Dans le cadre de l’enquête sur l’explosion d’un bus mardi à Istanbul, le procureur a finalement pris la décision d’arrêter trois des neufs personnes suspectées d’être impliquée dans l’incident, les accusant d’être membres du PKK. Ce vendredi, une quatrième personne a été arrêtée pour les mêmes faits.

Les services de police d’Irlande du Nord ont déclaré que Firmin Vila Michelana, membre présumé de l’ETA recherché en Espagne pour plusieurs attaques aurait été arrêté dans le centre de Belfast dans le courant de la nuit. Il aurait été appréhendé alors qu’il quittait un restaurant argentin dans lequel il travaillait comme cuisinier. Michelana est suspecté d’être impliqué dans de nombreuses attaques, donc celle de l’explosion d’une voiture à Madrid en juillet 2001 ayant entraîné la mort d’un policier.

Fermin Vila Michelena

Fermin Vila Michelena

La semaine dernière, une vaste opération anti-DHKP-C (visant en réalité des membres du Front Populaire, de Tayad, des syndicalistes,…) avait abouti à l’arrestation de 29 personnes, dont quinze ont été placées en détention préventive. Il semblerait que cette contre-offensive policière fasse suite au gigantesque concert du groupe Yorum, qui est une composante du Front Populaire, concert qui avait rassemblé plus de 55.000 personnes au stade de Besiktas le 12 juin. Le 21 juin, les forces de sécurité ont effectué des perquisitions dans les milieux de la gauche à Eregli, dans la province de Konya. Onze personnes, la plupart étudiantes, ont été arrêtées, soupçonnées de faire partie d’une structure clandestine du DHKP-C. Ce jeudi, sept d’entre elles ont été placées en détention préventive et incarcérées à la prison de type E de Konya.

Tard dans la soirée de jeudi, les guérilleros du PKK ont tendu une embuscade à une patrouille militaire circulant dans la province de Elazig, visant également son poste militaire avancé. Deux soldats ainsi qu’une civile sont décédés lors de cette attaque, et six autres militaires ont été blessés. Depuis le week-end dernier, 19 soldats ont été tués au cours d’affrontements avec les membres du PKK. Plus tôt mercredi, un commandant du groupe avait réaffirmé qu’il y aurait de plus en plus d’attaques visant des cibles turques, déclarant que le PKK continuerait à se battre tant que ses exigences pour plus de droits et d’autonomie ne seraient pas entendues.

Par ailleurs, dix des 19 personnes interpellées après l’explosion d’un IED à Istanbul ont été relâchées ce jeudi. 27 personnes avaient été interpellées mercredi soir pour être interrogées, à la suite de quoi 19 d’entre elles ont été envoyées chez le procureur. Selon les enquêteurs, ces 19 personnes auraient pris part à l’attaque de mardi, ainsi qu’à la préparation de celle du 8 juin dernier, deux attaques qui selon eux, seraient liées. Neuf d’entre elles ont finalement été arrêtées et les recherches des forces de sécurité pour retrouver le responsable de l’explosion continuent.

Suspects de l’attaque du bus à Istanbul

Suspects de l'attaque du bus à Istanbul

Jeudi soir, un colis piégé a explosé au 7ème étage de l’imposant bâtiment abritant le siège du ministère de la Protection du Citoyen et de la police (photo). L’explosion a fait d’importants dégâts matériels et le chef de la sécurité du ministre est décédé. C’est la première fois dans l’histoire du pays qu’un tel coup est porté à l’appareil sécuritaire grec, en l’occurrence ici à une figure de la lutte antiterroriste grecque. Le ministre en charge de la police M. Chryssohoïdis visé jeudi soir était chargé du même portefeuille à l’époque du démantèlement du groupe du 17 novembre. Il a également été crédité de la contre-offensive visant le collectif ‘Lutte Révolutionnaire’ en avril dernier. Néanmoins, l’attaque n’a pas encore été revendiquée et l’enquête a été confiée à la brigade antiterroriste.

Ministère de la Protection du Citoyen à Athènes

Ministère de la Protection du Citoyen à Athènes