Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le comité de soutien de ceux que l’on appelle les ‘5 Cubains’, prisonniers depuis douze ans aux Etats-Unis a publié ce samedi un communiqué dans lequel il annonce qu’il va demander au Procureur Général de procéder à leur libération. La semaine dernière, des preuves ont été avancées, démontrant que l’administration avait payé secrètement des dizaines de milliers de dollars à des journalistes de Miami (où s’est tenu le procès) pour créer une atmosphère de propagande portant préjudice aux cinq inculpés. Ces preuves ont été rassemblées après une enquête longe de 18 mois menée par le comité, qui a rendu public le nom des reporters rétribués durant la période de rétention et le procès des ‘5 Cubains’ ainsi que les sommes perçues (74400 dollars). Cette requête, basée sur des faits concrets des opérations secrètes qui ont privé les cinq hommes de leur droit à un procès juste exige que le Secrétaire de la Justice s’occupe d’apporter remède et de réparer la situation par la libération des prisonniers. Dans cette initiative, le comité de soutien aura l’appui de diverses organisations civiles pacifistes.

Le Secours Rouge organisera ce jeudi 17 juin à 19h, dans la salle « Aremberg » du Pianofabriek, une soirée d’hommage à Güler Zere.

Cette soirée se déroulera en deux parties. D’abord, la projection d’un film, ensuite diverses interventions à la mémoire de cette militante révolutionnaire d’origine kurde, capturée en 1995 lors d’une opération de ratissage de l’armée visant la guérilla du DHKP-C dans les montagnes du Dersim, et condamnée par la Cour de sûreté de l’Etat (DGM) de Malatya à perpétuité en tant que membre du DHKP-C.

Après 14 ans de détention, âgée de 37 ans, Güler Zere a souffert d’un terrible cancer dont la progression était directement lié au manque de soin. Une campagne internationale à laquelle notre Secours Rouge a participé a fini par arracher une grâce présidentielle bien trop tardive puisque, libérée le 6 novembre 2009, Güler Zere est décédée six mois plus tard, le 7 mai 2010, à l’âge de 38 ans.

Guler Zere masquée menottée

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Guler Zere masquée menottée

Début septembre 850 mineurs de l’OCP (entreprise étatique qui extrait du phosphate), dans la région de Khouribga, se sont mis en grève. Ce mouvement est la conséquence de leurs licenciements secs pour leur refus d’accepter les nouvelles conditions de travail au sein de l’entreprise. La Direction de l’OCP entendait revenir sur des acquis sociaux (CDI, salaire, sécurité sociale) conquis dans le passé au prix de luttes souvent très dures. Parmi cette remise en cause, il y a entres autres l’idée de systématiser des CDD (contrats à la semaine) et de diviser les salaires par deux.

Comme cela arrive souvent au Maroc, ce qui prouve que le Maroc de Mohamed VI n’est pas très éloigné de la réalité des « années de plomb » des années 80, la seule réponse est la politique de la matraque. La police a attaqué systématiquement tous les rassemblements de soutien. 13 ouvriers de SMESI-OCP et 2 citoyens solidaires avaient été arrêtés le jeudi 22 avril 2010 suite aux affrontements qui avaient eu lieu entre les forces de répression d’un côté et 850 prolétaires licenciés abusivement par l’OCP et les citoyens solidaires de ces victimes de l’autre. Le 7 juin, les 15 prisonniers ont été condamnés le lundi 7 juin 2010 à 4 mois de prison ferme et 500 dh d’amende.

Le Secrétariat International de la CNT en appelle à la solidarité financière la plus active. L’argent récolté sera remis en main propre en juillet, une délégation de la CNT se rendra à cet effet à Khouribga rencontrer les mineurs en lutte. Cet argent servira à fournir une aide matérielle aux détenus et plus généralement aux mineurs (et à leurs familles) privés de salaire depuis leur licenciement en juillet dernier soit quasiment un an. Il servira aussi à contribuer à payer les frais d’avocats. Les chèques seront centralisés par la CNT Gard.
Ils ont à adresser à la CNT ETPIC 30 et à envoyer à : CNT 30, 6 rue d’Arnal, 30 000 Nîmes. Mettre mention « Solidarité OCP » au dos du chèque.

SAFIRE est un projet de 3.6 millions de $ financé dans le cadre du Programme de Recherche de Sécurité européen, auquel la CE contribue à hauteur de 3 millions de €. Le projet promet « une approche scientifique pour combattre l’extrémisme radical » et a pour but de développer la compréhension fondamentale de processus de radicalisation et de se baser sur cette connaissance pour développer des principes d’interventions conçues pour empêcher, interrompre et renverser cette radicalisation.

Le consortium SAFIRE est mené par l’institut de recherches militaire hollandais TNO et inclut la Société de RAND, l’Académie Contre-terroriste Internationale israélienne (ICSA, qui promet « d’adapter « la Philosophie Opérationnelle israélienne »), Compagnie Européenne d’Intelligence Stratégique (CEIS, la Société d’Intelligence Stratégique, la France), Rapprocher 129 (une société de surveillance italienne), plusieurs universitaires d’Utrecht et Amsterdam et l’Instituut voor Multiculturele ontwikkeling (l’Institut hollandais pour des Affaires Multiculturelles).

Le 10 juin, lorsque le véhicule que conduisait Oscar Molina, beau-frère de Porfirio Ponce, vice-président du Syndicat des travailleurs de l’industrie des boissons et des secteurs connexes (STIBYS) a fait halte à un feu rouge en plein jour, à un carrefour bondé de monde, deux individus sont descendus d’un véhicule et ont ouvert le feu, tirant à 42 reprises. Oscar Molina est mort sur les lieux.

Peu avant cette attaque meurtrière, la secrétaire des finances du Collège des professeurs de l’enseignement secondaire (Colegio de Profesores de Educación Media de Honduras -COPEMH), la professeure Carolina Pineda, a été victime d’un attentat perpétré par des individus masqués qui ont barré la route à son véhicule et ouvert le feu avec des armes de gros calibre. Elle a fort heureusement réussi à échapper aux tueurs et à trouver refuge dans une maison proche. Carolina Pineda est directrice d’une des organisations d’enseignants les plus engagées dans la lutte contre le coup d’État et a dénoncé les menaces constantes dont elle a fait l’objet via téléphone et SMS.

Le 12 juin, alors qu’il se déplaçait dans sa camionnette en compagnie de sa fille et de trois de ses petits-enfants, José Luis Baquedano, secrétaire général adjoint de la Confédération unitaire des travailleurs du Honduras (CUTH), fut intercepté par un minibus de couleur grise aux vitres fumées. Les personnes qui se trouvaient dans le minibus ont ouvert le feu avec un pistolet. Heureusement, personne n’a été touché. Le dirigeant syndical, membre de la direction du Front national de résistance (FNRP) a réussi à s’échapper. Peu de temps après, son véhicule fut immobilisé par une patrouille de la police. Au lieu de lui prêter assistance, les policiers l’ont accusé d’être l’auteur des coups de feu, ce qui a permis aux véritables assaillants de prendre la fuite.

Le 10 juin 2010, la Cours de cassation berlinoise a levée l’interdiction à la FAU Berlin de se nommer syndicat ou syndicat de base. Les juges ont souligné l’importance du droit fondamental de la liberté d’expression. En plus ils ont constaté que le cinéma Babylon ne peut prouver que l’activité de la FAU en son sein ait nuit à l’entreprise. Le fait de ne pas posséder suffisamment d’éléments pour prouver sa « capacité de négocier » n’interdit pas au syndicat d’apparaître comme tel dans l’entreprise. Plus loin, l’entreprise ne saurait interdire à la FAU de se désigner « syndicat » en dehors de l’entreprise ceci relevant du domaine de la liberté d’expression. En outre, le juge a exclu d’aller plus loin dans les instances. La FAU Berlin remercie tous les organisations et personnes qui à un moment ou à un autre ont envoyé messages de soutiens à la FAU et ont fait des actions de solidarité.

Rassemblement de la FAU à Berlin

Rassemblement de la FAU à Berlin

Les forces armées colombiennes ont retrouvé un quatrième officier retenu prisonnier par les FARC depuis douze ans. Le colonel Donato avait été séparé des trois autres otages dans la jungle. Il a été récupéré ce lundi matin dans le département de Guaviare, alors que les trois autres l’avaient été dimanche, dans une région située un peu plus au sud.

A partir du 1er juillet, la Belgique va envoyer 400 para-commandos supplémentaires à la force alliée de réaction rapide de l’OTAN. Ces derniers seront prêts à être déployés à bref délai dans n’importe quelle partie du monde où elle déciderait de l’envoyer. A ce ‘Battle Group’ s’ajoute d’autres unités d’appui tels que deux avions de transport C-130 ‘Hercule’ pour les parachutages et six hélicoptères Agusta A109. Actuellement, toutes ces forces se trouvent au camp militaire de Posanger en Laponie pour un entraînement intensif de trois semaines. Les facilités offertes par le lieu permettent notamment d’effectuer des tirs réels de missiles anti-chars. Ravie par l’infrastructure, l’armée belge envisage déjà d’y envoyer des chasseurs bombardiers pour assurer l’appui aérien des troupes terrestres l’an prochain.

Ce 12 juin 2010, le groupe Yorum a célébré son 25e anniversaire devant 55.000 personne dans le stade du club sportif de Besiktas. Le groupe a été crée en 1985 à Istanbul par des étudiants d’université, dans le but de réagir au coup d’état militaire de 1980 et aux politiques de dépolitisation et d’oppression qui ont en résultèrent. Aujourd’hui, le groupe n’aligne plus un seul vétéran. La répression permanente qui pèse sur le groupe depuis 1985 et qui n’a que peu diminué, a provoqué au total la perte de près de 50 musiciens arrêtés, emprisonnés, torturés, exilés et même assassinés pour trois d’entre eux. Mais groupe Yorum est une véritable institution, une école qui compte des centaines de disciples. Aujourd’hui encore, un musicien du groupe, Muharrem Cengiz, est incarcéré à la prison de Trabzon pour son appartenance présumée à une action révolutionnaire. Il a envoyé un message. Un autre musicien du groupe, Ihsan Cibelik, recherché lui aussi pour son appartenance au DHKP-C et exilé en Europe, a participé au concert par vidéoconférence en chantant une élégie dédiée au révolutionnaire Ulas Bardakçi.

Au début des années 1990, les chansons de Yorum s’écoutaient dans la plus haute discrétion. Leurs concerts et leurs clips étaient alors totalement interdits, leurs fans étaient arrêtés pour « appartenance à une organisation terroriste ». Lorsqu’ils étaient emprisonnés voire isolés les uns des autres, les révolutionnaires du Yorum (ils se définissent d’abord comme révolutionnaires, ensuite comme musiciens) recréaient leur groupe en fabriquant des flutes pastorales (kaval) avec de vieux tuyaux rouillés, des percussions avec des poubelles cabossées, des flutes de pan avec des manches de rasoir en plastique. Ils s’échangeaient leurs ébauches de chansons, leurs partitions, leurs remarques et critiques puis enregistraient leurs compositions sur cassettes audio qu’ils envoyaient à leurs camarades encore libres. Depuis que leurs concerts sont tolérés, davantage grâce à leur obstination et à celle de leur fans qu’à la bonne volonté des autorités, les membres de Yorum ont écumé les plus grandes salles du pays et ils les remplissent tant et si bien que désormais, même les stades ne sont plus assez grands pour accueillir leur public.

Le groupe a revisité son riche répertoire constitué de chansons d’amour, de ballades exaltant l’esprit révolutionnaire, la dignité ou la fraternité, d’élégies en hommage aux révolutionnaires assassinés ou incarcérés, d’hymnes antifascistes et ouvriers chantées en turc, en kurde, en arabe, en laze et en circassien. Les 55.000 spectateurs l’ont accompagné dans une chorale improvisée qui a littéralement fait trembler le stade.

Concert anniversaire du groupe Yorum

Le samedi 12 juin a eu lieu à Fribourg une manif contre les violences policières. Un cortège d’environ 150 à 200 personnes, surtout des anarchistes et des communistes, derrière une grande banderole de front, a atteint la prison à la Karrweg où Erdal est incarcéré.
Erdal est le frère du jeune lyonnais Sébastien abattu par la police vaudoise, deux personnes sont toujours en prison : Yunus, le chauffeur de la voiture dans laquelle Sébastien a été tué et Erdal, le frère de Sébastien qui a été arrêté lorsqu’il était venu chercher le corps du défunt avec sa famille.

Arrivés à la prison, les manifestants ont allumés divers engins pyrotechniques. La polcie a alors tiré des balles en caoutchouc. Le le cortège a commencé à se disperser après que des vitres d’un poste de police ont été brisées. Apparemment, il y a aussi eu un début d’incendie. 47 personnes interpellées, 29 ont été relâchées durant la nuit de samedi à dimanche, et les 18 autres dimanche en fin d’après-midi.

manifestation à Fribourg contre les violences policières

manifestation à Fribourg contre les violences policières