Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

C’est ce vendredi que débutera la Coupe du Monde de football en Afrique du Sud. Les forces de sécurité jouent la carte de la présence en masse. Au total, 44.000 personnes ont été recrutées pour l’occasion, ce qui porte à 180.000 l’effectif policier. Des milliers d’agents patrouilleront à pied et à cheval aux abords des stades. En outre, des policiers seront affectés à la protection des VIP qui ont pour la plupart déjà leurs propres gardes du corps. A l’intérieur des stades, des policiers venus des 27 pays participants seront dans les stades pour repérer les comportements à risque de leurs ressortissants. Toutes ces mesures sont complétées par la réquisition de nombreux hélicoptères, de démineurs, de caméras de surveillance et de la coopération d’Interpol. L’espace aérien au-dessus des stades a été restreint. Enfin, des cellules ont été construites dans les stades pour accueillir les personnes interpellées et des tribunaux spéciaux permettront de les juger rapidement.

Dispositif policier pour la Coupe du Monde de football

Dispositif policier pour la Coupe du Monde de football

Au moins cinq personnes sont actuellement en garde à vue au 36, quai des Orfèvres à Paris, dans les locaux de la Brigade Criminelle. Leurs logements ont été perquisitionnés. Un sixième logement a été perquisitionné mais la personne recherchée ne s’y trouvait pas. Ces gardes à vue concerneraient des actions qui ont eu lieu en solidarité avec les inculpés de l’incendie du centre de rétention de Vincennes en janvier et février dernier, notamment l’occupation d’une agence Air France à Opéra le 27 janvier dernier. Cette occupation ferait l’objet d’une enquête préliminaire pour dégradations et violence du parquet, distincte des autres enquêtes (sabotages de distributeurs, attaques contre la Croix Rouge). Aucun juge d’instruction ne serait encore désigné. Le responsable de cette enquête est le commandant de police Pascal Loriot.

Une cinquantaine de personnes ont été blessées dans des heurts lundi dans une usine à capitaux taïwanais de l’est de la Chine dont les quelque 2.000 employés s’étaient mis en grève pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail. Une cinquantaine d’employés de KOK, spécialisé dans les pièces en caoutchouc pour voitures notamment, ont été blessés, dont cinq grièvement, dans des affrontements avec des gardes de sécurité locaux qui tentaient de les empêcher de manifester dans la rue, à Kunshan, une ville de la province du Jiangsu.

Répression de grevistes en Chine

Répression de grevistes en Chine

Trois jeunes filles âgées de 14 à 18 ans ont fui leur village situé dans le district du Dantewada (Chhattisgarh) après avoir été agressées sexuellement par les SPO (Special Police Officer) de la police du Chhattisgarh le 22 mai dernier. ‘Nous ne pouvons pas rentrer à Mukram, car s’ils nous retrouvent, ils ont dit qu’ils nous découperaient en morceau et nous enterreraient dans du ciment et que personne ne nous retrouverait jamais’.

Situé au coeur du territoire occupé par les maoïstes, Mukarm se trouve au bord de la seule route qui relie les camps de police isolés de Jagargunda, Chintalnar, Chintagupha et Polampalli à l’autoroute 221. Alors que la route est ouverte au trafic civil, l’approvisionnement pour les camps de police est envoyé tous les quelques mois dans des convois lourdement escortés. Les 76 membres des forces de sécurité tués le 6 avril dernier dans une embuscade maoïste l’ont été à 4 km du village. Le 29 mai, quatre hommes avaient été enlevés par des soldats ouvrant la voie à un convoi.

Selon des sources haut placées, le Ministère de l’Intérieur indien a préparé un document exposant dans les grandes lignes différentes options face à l’escalade de l’insurrection maoïste dans le Chhattisgarh ainsi que dans d’autres parties du pays. Une des propositions constitue à faire intervenir directement l’armée et la force aérienne pour s’attaquer au « problème naxalite ». La semaine dernière, le Ministre de la Défense a rencontré les trois chefs des services de sécurité pour évoquer la situation et leur a demandé leur point de vue sur la possibilité d’élargir le rôle des forces armées dans les opérations de contre-insurrection. Actuellement, l’armée assure l’entraînement des forces de police de l’Etat et du Centre, alors que la force aérienne fourni un soutien logistique au transport des troupes et du matériel. Certaines sources ont déclaré que l’armée et la force aérienne hésitent à jouer un plus grand rôle sur le terrain, craignant des dommages collatéraux. De plus, la présence de soldats dans les régions civiles pourrait entraîner un plus grand sentiment d’isolement parmi la population. Avec les maoïstes qui ont la sympathie des tribaux, l’inquiétude est que le mouvement de mettre des bottines militaires dans ces régions élargisse le fossé entre le gouvernement et les sections des gens dans les régions où même les infrastructures de base sont gravement insuffisantes. Un autre facteur est que toute action de contre-insurrection par les forces armées pourrait attirer une plus grande attention des organisations non-gouvernementales et d’autres militants, en parallèle avec la crainte que le dommage vis à vis du tissu social puisse être plus grave. La Ministère de la Défense continue à maintenir que la tâche de s’occuper des naxalites appartient à la police d’Etat, celle-ci étant mieux équipée pour agir sur ce terrain et dans ces conditions. Le Ministère de l’Intérieur a d’ores et déjà augmenté les capacités de la police, tant grâce à une formation spécifique pour combattre les guérilleros que par l’envoi de bataillons de la CRPF. Néanmoins, il continue à soutenir que le rôle de l’armée et de la force aérienne pourrait être augmenté, surtout depuis l’attaque contre les troupes de la CRPF dans le Dantewada en avril, et le déraillement récent du train reliant Calcutta et Mumbai qu’il continue à attribuer aux maoïstes malgré le fait qu’ils aient rejeté toute responsabilité lors de cet incident. Une décision définitive devrait intervenir prochainement.

Une personne déjà arrêtée lors de la vague d’arrestations du 15 février à Paris (en rapport avec les actions de résistance aux déportations de sans-papiers) a été perquisitionné à nouveau (pendant 1h30) et mise en garde à vue à partir de 06h05 par le Service Anti-Terroriste de la Brigade Criminelle. Il s’agirait, selon les policiers, de «faits nouveaux».

Une autre perquisition a eu lieu ce mardi 8 juin à six heures du matin: des policiers de la Brigade Criminelle de la Préfecture de Police de Paris ont perquisitionné un logement à Paris. Ils recherchaient une camarade qui n’était pas présente dans l’appartement à ce moment-là. Une seule personne était présente dans l’appartement, elle a reçu une convocation pour cet après-midi au Quai des Orfèvres. Ils ont saisi au moins deux ordinateurs ainsi que des documents. Le motif de cette perquisition s’inscrirait dans le cadre d’une enquête concernant des rassemblements illégaux et des dégradations. C’est cette Brigade Criminelle qui enquête sur les actions de solidarité autour du procès de Vincennes, notamment les sabotages de distributeurs automatiques, ainsi que sur les différentes actions contre la Croix-Rouge.

Selon le gouvernement d’Ankara, quelques 2000 guérilleros du PKK seraient retranchés dans des camps situés dans la région irakienne autonome du Kurdistan. Ces militants traversent régulièrement la frontière pour mener des offensives contre l’armée turque dans le sud-est de la Turquie. Durant sa visite ce lundi en Turquie, le président de cette région d’Irak s’est engagé auprès des autorités à déployer tous les efforts possibles pour empêcher les attaques du PKK depuis son territoire. Le même jour, l’armée turque a lancé une vaste offensive contre les positions des guérilleros turcs en Irak. Six avions de combat ont bombardé les camps situés dans la zone de Zap-Khakurk. Ce raid est le deuxième en moins de 20 jours, le dernier remontant au 20 mai.

La police judiciaire du Bengale occidental a arrêté mardi un dirigeant du Comité Populaire contre des Atrocités de la Police (PCPA), Sameer Mahato, pour sa participation présumée au déraillement de l’Express de Gyaneshwari près de Jhargram, le 28 mai dernier. Plus tôt, la police du Bengale occidental et les commandos de la Force d’Action Spéciale d’élite (SAF) avait arrêté quatre membres présumés du PCPA, Manoranjan Mahto, Rakal Barik, Rabindra Mahto et Bhonomali Mahato, pour le même motif. Rappelons que les maoïstes ont déclaré être étrangers à ce déraillement.