Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le tribunal de Compiègne avait condamné lourdement six manifestants suite au saccage des locaux de la sous-préfecture de l’Oise à Compiègne. Ce saccage rentre dans le cadre de la lutte contre la fermeture de leur usine ‘Continental’ de Clairoix, usine employant 1120 travailleurs. Le procès en appel se tiendra auprès de la cour d’appel d’Amiens mercredi 13 janvier, avec une manifestation appelée par l’intersyndicale et le comité de lutte des ‘Conti’. Rendez-vous à 11 h devant la gare d’Amiens.

Hier, nous vous annoncions l’arrestation de deux membres du PKK pour avoir prononcé un discours à Diyarbakir le 30 novembre. Aujourd’hui, une instruction judiciaire a été lancée contre huit membres du parti récemment revenus en Turquie en provenance des camps de réfugiés du Kurdistan irakien à l’appel de leur leader Abdullah Ocalan. Le bureau du ministère public de Diyarbakir les accuse d’avoir ‘fait la propagande d’une organisation terroriste’ et ‘l’apologie du crime et des criminels’. Les suspects ont témoigné devant le chef du ministère public, affirmant que leurs déclarations ne contenaient aucun élément criminel et qu’ils oeuvraient pour la paix. Le discours avait été prononcé lors d’une conférence de presse de l’Association des Droits de l’Homme. La porte-parole du groupe, Gülbahar Cicekci y avait affirmé que la position du gouvernement pour une solution dans le problème kurde était, depuis le départ, celle du déni et de la destruction. Elle avait également dit que, de l’autre côté, le PKK s’était toujours efforcé d’apporter une solution pacifique et démocratique.

La veille d’un meeting public prévu les 6 et 7 janvier dernier durant lequel devaient être évoquées les préoccupations des indigènes adivasis du Dantewada et du Chattisgarh, la police a déchaîné une campagne répressive afin d’intimider et de rendre muets les témoins adivasis ainsi que les journalistes, les étudiants et les activistes qui venaient y assister.

L’ashram où devait avoir lieu la rencontre a été encerclée par la police armée et les Officiers de la Police Spéciale. Deux journalistes, un étudiant en droit, un autre en sciences sociales ainsi qu’un volontaire ont été empêchés par la force de s’en aller et ont été assigné, virtuellement, à résidence pendant plusieurs heures. Ils ont été agressés et leurs appareils photos ont été saisis. Sous la pression publique, l’administration les a relâchés avant qu’ils ne soient placés en détention au commissariat, accusés à tort d’avoir violenté des journalistes. Ils ont néanmoins été remis en liberté. Le 5 janvier, une trentaine d’adiviasis qui se rendaient au meeting ont été pris par la police et emmené dans un lieu inconnu. L’administration a même adopté une politique répressive sans précédent et une tactique violente vis à vis d’éminents activistes, journalistes et citoyens engagés afin d’empêcher la tenue du meeting et étouffer ce qui se passe dans la région depuis deux ans.

Cela fait maintenant plus d’un an que ces volontaires et activistes qui oeuvrent pour les droits du peuple sont victimes de cette vague d’intimidation et de harcèlement, malgré le fait qu’ils se soient positionnés contre la guérilla maoïste. Leurs seules revendications consistent à ce que les droits humains soient rétablis dans la région, que les journalistes soient libres d’y accéder pour raconter ce qui s’y passe et que la société civile puisse s’y réunir. Ils demandent également que les abus de pouvoirs de l’Etat (notamment via l’opération de contre-guérilla Green Hunt) cessent.

Depuis l’attentat manqué sur un avion de ligne Amsterdam-Détroit durant les fêtes de fin d’année, de nombreuses autorités aéroportuaires, notamment aux Etats-Unis, ont pris la décision de se doter de scanners corporels aux contrôles des passagers. Ceux-ci sont capables de détecter sans palpation des articles non-repérables par les portiques de sécurité car ils permettent de voir les personnes comme si elles étaient nues. Ce qui n’a pas manqué de faire s’élever des voix, notamment quant au respect de la vie privée. Les autorités y ont répondu en affirmant qu’il y avait un total respect des personnes sachant que les scanners ne pouvaient ni stocker, ni transmettre ces images.

Aux Etats-Unis, la Transportation Security Authority (TSA) affirme que la machine n’a aucune capacité de stockage et qu’aucune image corporelle n’est stockée, transmise ou imprimée et qu’une fois vue, elle est supprimée. Or, selon des documents obtenus par l’Electronic Privacy Information Center, il apparait que tout ça n’est que mensonge. Sur un rapport du TSA de 2008, il est indiqué que le scanner aura un lecteur read/write de grande capacité pour permettre de télécharger des données. Il fournira également les possibilités de transfert via des outils USB et pourra stocker les données durant une année sur son disque dur.

Le document indique deux modes opératoires. Le ‘mode sélection’ durant lequel le système interdit le stockage et l’exportation des images des passagers et le ‘mode test’ pour lequel il est indispensable d’avoir la capacité de garder les images des non-passagers (cobayes) pour permettre les entraînements des agents et les évaluations. Et c’est là le hic. Le système ne distingue évidemment pas un passager d’un non-passager, les deux sont pour lui, de simples corps humains dans le champs du système. Et évidemment, le document n’indique pas de quelle manière ledit système change de mode. Nous sommes donc en présence de scanners corporels qui peuvent saisir les images scannées des gens en ‘mode test’ et ensuite les exporter soit grâce à des systèmes USB, soit à des transferts IP (qui sont soumis à certaines restrictions de sécurité) ainsi qu’à au moins un système, identifié dans un second document par le gouvernement qui permet de stocker toutes ces images.

Image d’un scanner corporel

Image d'un scanner corporel

En fin de semaine dernière, les expulsions des paysans établis sur les terres convoitées par les oligarques proches du président putschiste de cet été ont repris de plus belle. Depuis le mois de décembre, ces paysans ont décidé de récupérer plus de 1.600 hectares de terre de l’Etat que des propriétaires prétendent détenir alors qu’ils n’ont aucun titre de propriété. En effet, ces groupes au pouvoir utilisent la ‘légalité’ d’un système contrôlé par eux et dont ils ont établi les règles pour éliminer les droits de la population.

Dans la nuit du 7 janvier, environ 300 policiers et militaires ont commencé à déloger violemment les habitants de plusieurs villages dans le département de Colomb. Ils sont arrivés dans sept bus et ont procédé à l’expulsion en brûlant et en détruisant tout sur leur passage. Un membre du Front de Résistance parle de chasse à l’homme: ‘ils poursuivent les paysans dans les palmeraies des environs, ils sont disséminés sur une zone de 50-60 kilomètres. Ils nous ont saisis, ils ont détruit tout ce que les paysans avaient. L’armée passe la région au peigne fin et encercle les gens dans une zone d’où ils ne pourront sortir que s’ils savent nager‘. Il explique également comment un groupe de 35 femmes a été harcelé par les membres de l’armée qui utilisaient des bombes lacrymogènes pour les affaiblir et les arrêter. Il semblerait que trois personnes soient décédées. Vingt autres ont été blessées et 17 emmenées par les forces de l’ordre. De plus, des policiers en civil ont pris des photos de leur arrivée dans le secteur dans l’intention de s’en servir pour accuser les paysans d’actions illégales, voire même de les ‘signaler’, ce qui peut les mettre en danger de mort.

Ce jeudi 7 janvier, l’État turc, partie ‘civile’ dans le procès DHKP-C, s’est pourvu en cassation, suite à la décision de la Cour d’appel de Bruxelles du 23 décembre dernier. Ce pourvoi ne pouvant concerner que les aspects civils de l’affaire pour les dédommagements financiers réclamés. Il est à noter que jusqu’à présent, l’État turc a toujours demandé un euro symbolique, un euro qui lui a d’ailleurs été octroyé par la Cour d’appel. Le verdict prononcé par les trois juges de Bruxelles constitue une victoire définitive pour Bahar Kimyongür, Musa Asoglu, Kaya Saz, Sukriye Akar, Ferihye Erdal et Zerrin Sari qui demeureront, quoi qu’il arrive, libres.

Le verdict prononcé le 23 décembre met un terme à la majeure partie des éléments du dossier DHKP-C. Il confirme notamment, de manière définitive, l’acquittement de Bahar Kimyongür et la non-utilisation de la loi antiterroriste dans ce procès.

Ce mercredi 6 janvier à 9 heures, devant le tribunal des référés de Bruxelles, a eu lieu le procès en appel de Luk Vervaet (photo) contre l’Etat belge. Le professeur, militant pro-palestien, qui ne peut plus enseigner le néerlandais aux prisonniers en raison des ses prises de position critiques envers l’administration pénitentiaire, entendait obtenir la suspension de l’interdit professionnel le frappant depuis le 10 août 2009 et avoir accès à son dossier personnel, qui est toujours tenu secret.

Sur ces deux points, le 16 octobre dernier, le tribunal de première instance de Bruxelles avait donné raison à l’Etat belge et au Ministre Declerck. Un recours a également été introduit auprès du Conseil d’État. L’arrêt de la Cour d’appel des référés sera publié le 20 janvier. Il n’y a pas de rassemblement prévu puisqu’il n’y aura pas d’audience prévue ce jour-là, mais le 6 février 2010 à partir de 16h au café, de Monk (Rue Sainte Catherine 42 – 1000 Bxl) aura lieu le premier Salon Solidaire. Ce Salon Solidaire sera dédié à Luk Vervaet: une ambiance désinvolte, les amis et les sympathisants se réunissent. Quelqu’un se lèvera parfois pour déclamer un poème, Bahar Kimyongür jouera le Saz turc, il y aura de l’accordéon, des mots de solidarité, des conversations, des idées et projets pour l’avenir et bien sûr, quelque chose à manger ou à boire.

Manifestation pour Luk Vervaet

Manifestation pour Luk Vervaet

Deux militants maoïstes ont été arrêtés ce dimanche dans une opération conjointe de la police et de la Central Reserve Police Force (SRPF) dans le district de Maharashtra. Ils ont été interceptés alors qu’ils transportaient, entre autres choses, vingt kilos d’explosifs, six fusils, un pistolet et plus d’une douzaine de cartouches. Ils ont tous les deux été traduits devant une cour locale, qui les a placé en détention préventive pour une période de sept jours.

18 étudiants d’une université de la ville, majoritairement kurde, de Van, dans le sud-est de la Turquie, ont été arrêtés ce lundi dans le cadre d’une opération de surveillance des activités clandestines du PKK dans les centres urbains. Ils sont accusés d’avoir tenté de forcer d’autres étudiants à participer à des manifestations de soutien au PKK. Selon les forces de l’ordre, ils les auraient menacé, entraînant l’abandon des cours de certains d’entre eux, suite à des intimidations. Des documents du PKK et des ordinateurs ont été saisis suite aux perquisitions menées dans les dortoirs. Les étudiants arrêtés ont été emmené à la section antiterroriste du Département de Police de Van et seront traduit en justice à une date ultérieure. La police affirme que cette opération, qui dure déjà depuis deux mois, va continuer et que les recherches se poursuivent.