Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis plus de dix ans, Vesalis, une start-up de Clermont-Ferrand, tente de mettre au point un logiciel de “maquillage virtuel“, afin de permettre aux femmes, en temps réel, de juger, dans un magasin, sur leur PC ou depuis leur téléphone mobile, si tel ou tel maquillage leur irait bien.

C’est en 2007 que le comité Richelieu, qui rassemble des PME innovantes, lui propose de se rapprocher du ministère de l’Intérieur, pour mettre au point un système de surveillance par reconnaissance faciale. A l’incitation du ministère de l’Intérieur, Vesalis tente depuis trois ans maintenant d’adapter son logiciel biométrique de reconnaissance faciale afin de pouvoir identifier, en temps réel, et au beau milieu de la foule, hooligans, terroristes, criminels et autres délinquants. Nom de code de ce projet : “Bio Rafale”. Le consortium Bio Rafale, piloté par Vesalis, réunit des laboratoires de recherches (Gipsa-lab/Dis à Grenoble, Lasméa à Clermont-Ferrand, Eurecom à Nice et Télécoms sud Paris), des partenaires industriels (IBM, Spie, Maya et Effidence), le Ministère de l’Intérieur et la Préfecture de Police de Paris.

Reconnaissance faciale

Pouvoir reconnaître un individu précis à partir d’un simple réseau de caméras de vidéosurveillance est une préoccupation pour laquelle les États-Unis mettent des millions de dollars depuis le 11 septembre… avec des résultats proches de zéro. En effet, pour qu’un système de reconnaissance de visage soit fiable, il faut que son taux de succès soit au moins de 70 %. Mais les expériences qui ont été mises en place, en grandeur réelle, à San Francisco ou à l’occasion du Superbowl n’ont atteint que 20% de taux de reconnaissance. C’est que les caméras de vidéosurveillance ne sont pas aussi précises que les photomatons. Or, la biométrie faciale a déjà bien du mal à identifier ceux qui, à l’instar de ces photos d’identité où nous sommes interdits de tout sourire (pour que les ordinateurs nous identifient plus facilement), sont pris en photo sans bouger, en gros plan, le visage découvert, de face, et sous les flashs. Alors des gens mal éclairés, filmés de loin, de profil ou de dos, et qui bougent…

Vesalis, pour sa part, se targue d’être en avance sur les Américains, et s’est donné pour objectif, sous “n’importe quel éclairage ambiant“, de comparer le visage des gens vidéosurveillés aux fichiers des personnes recherchées avec “un taux de reconnaissance de plus de 90%“. Les mauvais esprits rétorqueront probablement que si d’aventure un tel système venait à se généraliser, la majeure partie des délinquants, des criminels, des terroristes et des hooligans susceptibles d’être ainsi identifiés prendront soin de se grimer. Raté : ceux qui portent des lunettes, écharpes ou casquettes (et sans même parler du port de la cagoule ou bien du voile) sont suivis à la trace par les caméras jusqu’à effectuer un “résultat probant“. Et si ça ne marche pas, les services de sécurité, alertés, peuvent prendre le relais. Bio Rafale se targuait, l’an passé, d’un taux de modélisations réussies de 80%, et se donnait pour objectif d’atteindre les 97% cette année.

logo Vesalis

Le système était en phase d’expérimentation l’an passé au stade Gabriel-Monpied à Clermont-Ferrand ainsi qu’au Stade des Alpes de Grenoble, et le sera pendant quatorze mois, au Parc des Princes, afin de croiser les visages vidéosurveillés des supporters aux fichiers de ces stades. Dans la demande d’expérimentation que Vesalis vient de faire à la CNIL, l’entreprise avance qu’elle se ferait sur la base du volontariat. Le Pôle Emploi relayait, en décembre, une petite annonce de Vesalis qui cherchait des “figurants pour jouer le rôle de spectateurs dans le cadre d’une simulation d’un match de football au stade Gabriel Montpied le 16 janvier 2010“.

Reconnaissance faciale
logo Vesalis

Monica Echeverry, le pseudonyme « Ledis », une militante célèbre des FARC a été capturée hier lundi par la police colombienne à Florencia, la capitale de la province du sud Caqueta. Elle était membre de la colonne mobile « Teofilo Forero », une des unités les plus actives des FARC, qui a réalisé les attaques sur des commissariats de Palimira et Cauca, qui avaient fait six morts dans les rangs de la police.

En Belgique 6 centres de détention enferment les candidats migrants qui se sont fait arrêter par nos polices, afin de les renvoyer dans leur pays d’origine. Après les centres fermés de Bruges et de Vottem, une manifestation bruyante est organisée ce 29 mai à 14 heures devant le centre fermé de Merksplas, Kapelstraat.

Ce rassemblement s’inscrit dans une continuité d’actions européennes contre le système de contrôle et pour la liberté de migrer, pour la liberté de circulation et d’installation de tous et de toutes, et pour la fin des frontières.

Ce mardi, les combattants de la NPA ont pris en embuscade un convoi transportant des bulletins de vote du scrutin de la vieille dans le sud des Philippines. Deux soldats, deux miliciens gouvernementaux, un responsable électoral et le collaborateur d’un candidat ont été tués durant l’attaque. 17 autres personnes ont également été blessées.

Punjap, une société privée connue pour ses textiles et ses vélos, va fournir des drones à l’Indian Air Force (IAF) dans le but avoué de cette dernière de traquer les maoïstes dans les régions inhospitalières de l’Inde. Punjab affirme que son drone est similaire à la version israélienne, actuellement utilisée par les forces de sécurité indienne à des fins de formation. Chaque engin israélien coûte 1.600.000 roupies, alors que la version indienne reviendra à la moitié du prix. L’IAF en a commandé cinq et attend de l’armée et de la marine qu’elles fassent de même. Un officier de la force aérienne a affirmé que les machines seront d’abord utilisée pour l’entraînement, mais qu’elles pourront également être envoyées en mission de reconnaissance. Selon lui, ces drones made in India sont aussi bons, si pas meilleurs, que les israéliens. A l’avenir, l’IAF cherchera à se fournir en plus grosses versions de ses appareils au niveau national. Punjab a de son côté affirmé que cela serait possible. Le porte-parole de la compagnie a déclaré qu’elle serait en mesure de fournir des versions plus puissantes aux forces de sécurité. Punjab envisage également de concevoir et de fabriquer des drones capables de transporter des charges, alors que ceux produits actuellement ne sont opérationnels que vides.

Des dizaines de personnes ont été blessées dimanche à Katmandou lors du blocage de Singha Durbar, siège du gouvernement. La police népalaise est entrée en action avec des gaz lacrymogènes pour disperser des milliers maoïstes qui ont manifesté toute la semaine pour exiger la démission du gouvernement. Plusieurs véhicules gouvernementaux ont été endommagés par les manifestants. Des infiltrés de l’Armée Népalaise et des services de renseignement ont été arrêtés par les maoïstes au sein des manifestations.
Douze policiers et des dizaines de manifestants ont été blessés. Une grève générale de six jours avait été lancée la semaine dernière et les manifestations contre le gouvernement avaient rassemblé environ 125.000 personnes à Katmandou le 1er mai. Après six jours de grève, le mouvement a été suspendu par la direction maoïste.

Heurts à Katmandou entre policiers et maoïstes

Heurts à Katmandou entre policiers et maoïstes

Plus de 150 représentants et militants des organisations de la gauche iranienne (ainsi qu’une délégation de notre Secours Rouge) étaient présents ce lundi devant l’ambassade de la république islamique d’Iran pour protester contre l’assassinat (par pendaison) du professeur Farzad Kamangar, un activiste des droits de l’homme (photo 2), de trois membres du Pejak (Parti de la Vie Libre au Kurdistan) dont une femme – Ali Heydarian, Farhad Vakili et Shirin Alam Holi -, ainsi que d’un quatrième prisonnier politique, Mahdi Elsamia.

manifestation devant l’ambassade d’Iran 10 mai 2010

Farzad Kamangar

Les organisations kurdes appellent à un nouveau rassemblement ce mercredi de 14h à 16h devant l’ambassade d’Iran.

manifestation devant l'ambassade d'Iran 10 mai 2010
Farzad Kamangar

Huit membres de la CRPF ont été tués et deux autres blessés dans l’attaque de leur véhicule blindé dans une embuscade mise en place par les guérilleros maoïstes samedi dernier dans le district de Bijapur dans le Chhattisgarh. L’offensive de samedi est la première attaque majeure des maoïstes dans cet état depuis celle d’avril dernier durant laquelle 76 membres de la CRPF avaient été tués. Alors que les forces de sécurité ont intensifié leurs actions répressives contre les guérilleros, ceux-ci ont affirmé qu’ils continueront leurs offensives jusqu’à ce que le gouvernement cessent celles menées contre eux.

L’armée gouvernementale colombienne a affirmé avoir tué six guérilleros des FARC dans la journée de dimanche dans le centre-ouest du pays. Elle a ajouté que 18 autres guérilleros avaient été arrêtés. Selon le général Henry Torres, six membres du Front ‘Angelino Godoy’ ont été abattus dans la région rurale de la ville de Nelva, dans la province de Hulla. Un soldat colombien a également été tué lors de l’affrontement. Il paraîtrait que le dirigeant du Front, ‘Rigo’, fait partie des guérilleros tués. ‘Rigo’ est soupçonné d’avoir organisé un certain nombre d’attaques.

Durant une autre opération de l’armée ce dimanche, un membre des FARC a été arrêté dans la province d’Arauca, à la frontière vénézuélienne. La police aurait également arrêté 17 autres guérilleros dans la région de Buenaventura Port dans le sud-est du pays. Le frère du commandant du Front 30, alias ‘Mincho’ ferait partie des personnes capturées.

Nous venons de mettre en ligne trois nouvelles traductions d’interviews d’Arundhati Roy en format pdf. Ces entretiens ont été menés en 2007 et 2009. La militante et écrivain s’y exprime sur la situation politique en Inde et y analyse la politique répressive gouvernementale dans son pays. Malgré qu’ils datent quelque peu, ses propos restent plus que jamais d’actualité.

Retrouvez toutes nos traductions de textes et interviews d’Arundhati Roy ici