Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’Audience nationale a finalement autorisé la manifestation de solidarité avec prisonniers politiques basques cette après-midi à Bilbao (photo). Le tribunal a rejeté la demande d’interdiction présentée par l’association Dignidad y Justicia, tout en demandant à la Ertzaintza de veiller à ce que ‘des expressions de soutien à des organisations terroristes ou à ses membres‘ ne soient pas proférées ou que ‘des pancartes ou des slogans de cet acabit‘ ne soient pas portés. L’association Dignidad y Justicia a prévenu que si ‘une seule photo de membre de l’ETA en détention‘ était exhibé, l’association poursuivra ‘personnellement’ les coupables et a menacé de prendre des ‘mesures disciplinaires opportunes‘ contre le Procureur de l’Audience Nationale pour ‘abandon de ses fonctions‘.

Cette décision apparue quelques heures avant le départ du cortège intervient après la décision de l’Audience nationale qui a estimé la veille que l’aide attribuée aux familles de prisonniers politiques ne relevait pas de la compétence de la communauté autonome du Pays-Basque. Les aides accordées par la Communauté autonome basque aux familles des prisonniers, annulées par le Tribunal suprême espagnol, avaient été octroyées par l’ancien gouvernement basque (conduit par le Parti nationaliste basque PNV) afin de compenser les effets de la dispersion des prisonniers basques originaires de la communauté autonome d’Euskadi. Le gouvernement espagnol s’est opposé à ce décret, considérant qu’il allait à l’encontre de la loi de Reconnaissance des victimes du terrorisme de 2008. La justice espagnole a considéré que si le Statut d’Autonomie octroie bien la compétence en matière pénitentiaire au gouvernement basque, son exercice reste soumis au transfert de compétences en matière pénitentiaire, toujours en attente. Par ailleurs, le gouvernement basque ne peut attribuer des aides sociales qu’aux familles de détenus présents dans des centres pénitentiaires basques.

Manif pour les prisonniers basques

Manif pour les prisonniers basques

Durant toute la dernière semaine du mois de décembre, et un an après l’agression israélienne contre la bande de Gaza, plus de 1.400 militants venus de 42 pays se sont rassemblés en Egypte. Leur objectif était de pénétrer dans la bande de Gaza par le poste frontière de Rafah dans une grande Marche pour la Liberté le 1er janvier pour y porter leur solidarité et faire valoir leur double revendication: la levée du blocus et la fin de l’impunité d’Israël.

Le 28 décembre, 250 européens ont tenté de rejoindre El-Arieh, dernière ville avant Rafah mais ont été stoppés à 80 kilomètres du Caire par la police égyptienne. Quelques jours plus tôt, l’Egypte avait opposé son veto à la tenue de cette marche, sous prétexte de la ‘situation sensible’ à Gaza et la fermeture du terminal douanier de Rafah. Mais cette interdiction n’avait pas empêché les militants de se déplacer. Finalement, seuls une centaine d’entre eux ont été autorisés à pénétrer en territoire palestinien. Le 31 décembre, les 1.300 autres ont manifesté au Caire, suscitant un énorme déploiement de forces de police. Ces dernières ont tenté de disperser le rassemblement par la force et ont blessé un militant qui a eu plusieurs côtes cassées. Durant leur présence en Egypte, les militants ont multiplié les initiatives, toujours sous l’oeil vigilant des forces de l’ordre.

Drapeau palestinien à Gizeh

Drapeau palestinien à Gizeh

Dans la nuit du 31 décembre, l’armée colombienne a mené une grande action appelée ‘coup du Nouvel An’. Des avions des forces aériennes ont bombardé deux camps des FARC, tuant 18 guérilleros. Les forces spéciales terrestres y ont également fait intrusion, faisant de leur côté 13 prisonniers. Cette offensive avait été commandée par le gouvernement en réponse à la récente exécution revendiqué par les guérilleros de Luis Fancisco Cuellar, gouverneur de Caqueta, un état du sud du pays.

Le gouvernement indien vient d’annoncer avoir affecté une flotte de dix hélicoptères MI-17 de l’Indian Air Force à la lutte contre les maoïstes. Après avoir annoncé sa décision d’augmenter le contingent des troupes anti-naxalites ainsi que l’attribution de primes plus importantes à ceux qui mènent la contre-guérilla, le gouvernement a donc décidé d’en augmenter l’arsenal. Ces hélicoptères auront pour mission de déposer les commandos dans les zones peu accessibles et d’en évacuer les blessés. Armés, ils auront également pour but de détruire les camps maoïstes des cinq états où les guérilleros sont les plus présents: Andhra Pradesh, Chhattisgarh, Jharkhand, Orissa et Maharashtra. Tous ces préparatifs se font dans le cadre de la reprise de l’opération ‘Green Hunt’ annoncée par le gouvernement pour le début de l’année. La photo ci-dessous montre un des 50 premiers MI-17 indien lors d’une exercice indo-US antiterroriste ‘Balance Iroquois 2003’. Depuis, l’Inde a encore acheté à la Russie 70 de ces engins.

Hélicoptère MI-17

Hélicoptère MI-17

L’annonce est tombée hier en fin d’après-midi. L’Audiencia Nacional a décidé d’interdire la manifestation convoquée par l’association des familles des prisonniers politiques basques Etxerat, qui invitait la société basque à y exprimer ‘un gigantesque non’ à la politique pénitentiaire des Etats espagnol et français.

Le site d’Etxerat

Le CCTV (Close Circuit TeleVision) est un système de caméras disposées dans un espace public dans le but de le surveiller. De nombreuses villes se sont dotées de ce système en vue de prévenir la criminalité et surtout d’opérer un contrôle social, notamment des mouvements de foule. Depuis le début des années 90, ils se sont multipliés, en dépit de leur nuisance flagrante du respect de la vie privée, les caméras filmant en continu. De plus, depuis plusieurs années sont publiés de nombreux rapports esquissant leur inefficacité. En effet, le CCTV peut actuellement collecter une masse très importante de données, mais une quantité minime d’entre elles sont utilisables.

Une équipe d’informaticiens experts vient de mettre au point une nouvelle génération de CCTV appelée ‘Samurai’. Ce programme est capable d’identifier et de traquer les individus agissant de manière ‘suspecte’ dans la foule. Il utilise des algorithmes pour profiler l’attitude de la personne et pour étudier comment elle se comporte habituellement dans cet environnement. Il prend également en compte les changements de lumière, ce qui permet de traquer la personne même si elle sort du champs d’une caméra vers une autre. Enfin, il peut étudier les chemins que la personne suivie serait susceptible de prendre et poursuivre une cible alors qu’elle bouge dans la foule en utilisant la silhouette de la personne, ses bagages et les personnes qui l’accompagnent. Les systèmes actuels de vidéo-surveillance sont programmés, selon un expert, de manière très rigide, avec des règles strictes prédéfinies. Il affirme que ‘Samurai’ est LA solution pour détecter les comportements ‘anormaux’ et surtout pour pouvoir suivre un très grand nombre de personnes à travers l’utilisation de multiples caméras coordonnées entre elles dans l’espace public. D’autant plus que des opérateurs (humains) pourront déterminer ce qui doit être considéré comme suspect et que le logiciel pourra garder cet élément en mémoire.

Ce mardi, la police d’Ankara a fait une descente dans les locaux du BDP (Peace and Democratic Party, créé suite à la mise hors la loi du DTP début décembre). Elle était à la recherche de quatre membres fondateurs du DTP, qui avaient été convoqués par la Cour Criminelle d’Ankara pour avoir, lors de discours publics, ‘fait l’apologie du PKK’. Les quatre ne s’étant pas présentés à l’audience, la Cour a ordonné qu’ils y soient amenés de force, mais la police ne les a pas trouvé au bureau du parti. Deux d’entre eux ont également été interdits de toute participation à la vie politique turque pour les cinq prochaines années par la Cour Constitutionnelle. Mais il apparaît que cette décision n’a pas été publiée officiellement, ce qui entraîne que les deux députés jouissent toujours de leur immunité et ne peuvent dont pas être poursuivis ni interrogés.

Le CPI(M) – maoïste – et le CPI-ML – naxalbari – ont décidé ce 23 décembre d’unir leurs forces contre les offensives gouvernementales visant les maoïstes à travers le pays. A l’issue d’un meeting rassemblant les différents leaders, un document commun a été rendu public, exhortant le peuple à mettre en place une résistance militante face à la répression de l’Etat. Jusqu’à présent, les deux organisations avaient mené leur lutte armée de manière indépendante. Après plusieurs rounds de discussions, le besoin que les forces révolutionnaires devaient s’unir pour renforcer la guerre du peuple s’est fait ressentir. Malgré certaines divergences politiques, cette alliance semble être un premier pas vers une possible fusion face à la répression gouvernementale que subi le peuple indien.

Sur un chantier de VALENS – INFRABEL dans la rue Herdebeek à Itterbeek, quatre grues et plusieurs excavatrices ont été lourdement endommagées par un incendie. L’incendie a commencé vers 4 heures du matin et il s’agit probablement d’un incendie volontaire. La circulation des trains n’a pas été entravée, mais les travaux sur le Réseau Express Régional doivent être interrompus temporairement. VALENS, qui fait partie du group Eiffage, participe à la construction du nouveau centre fermé pour clandestins à Steenokkerzeel.

Action contre Valens

Action contre Valens

A Diyarbakir, 23 personnes dont 13 bourgmestres ont été écroués à la suite des rafles policières visant les anciens et nouveaux bourgmestres des villes kurdes. Le mouvements de protestation des élus du Parti pour la Paix et la Démocratie et de la population continuent à l’heure actuelle. Cette opération menée sous l’égide d’Ankara, ayant donné son aval et centrée sur Diyarbakir, s’est déroulée conjointement dans plus de 11 villes kurdes, aboutissant à l’arrestation de plus de 80 personnes, dont 35 ont été déférées au parquer de Diyarbakir. Après l’annonce du réquisitoire du procureur demandant le placement en détention des prévenus, une foule de plusieurs milliers de personnes, comprenant notamment tous les bourgmestres et députés kurdes, s’est réunie devant le palais de justice de Diyarbakir. Encerclés par les blindés de la police, les manifestants parmi lesquels des députés, des bourgmestres, le Président et des dirigeants du BDP ont entamé un sit-in de protestation.