Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

14h. Place de l’Amérique Latine, comme le 29 janvier, les représentants syndicaux, massés sur la passerelle font leurs discours. Après les discours, la marche: entre 15.000 et 20.000 personnes. Fin du cortège (revenu au point de départ), les groupes s’attardent, discutent, tandis que des responsables de la CGT font leur possible pour disperser tout les arrivants. Un millier de personnes convergent vers la sous-préfecture. Comme la dernière fois, les CRS se sont installés dans une rue transversale longeant le bâtiment. Comme la dernière fois, les manifestants les encerclent des deux côtés. Mais contrairement à la dernière fois, ils ne sont pas vingt, c’est une dizaine de cars qui sont à l’arrêt.

Les pavés ont alors volé, ainsi que des cocktails Molotov. Les CRS ont riposté, aidés de grenades lacrymogènes volant dans le ciel, propulsées par leurs fameux lanceurs Cougar. Le gaz s’est répandu et leur charge a suivi, dégageant la voie jusqu’au front de mer, puis repoussant les groupes jusqu’à l’esplanade devant la sous-préfecture. Ils se sont alignés, cachés derrière leurs boucliers. Quelques groupes épars s’avancent pour faire pleuvoir la pierre sur les hommes en armure. La réplique se fait à coup de gaz. Soudain, un mouvement de foule, un groupe d’une vingtaine de personnes se rue sur de trois agents de la BAC qui avaient tenté d’extraire un manifestant. Opération ratée, ils n’ont récolté que des coups. Quelques instants plus tard, c’est un RG qui est repéré, il parviendra à s’enfuir après avoir molesté un civil.

Le temps passe, les grenades pleuvent et les CRS finissent par charger et repoussent les manifestants de l’esplanade, au niveau du rond point. Le rebord de pierre est démantelé pour fournir des projectiles. Plus loin dans la rue commencent les préparatifs d’une barricade, un chantier abandonné non loin servira de ressource. Une nouvelle charge tente de fermer la tenaille, mais les manifestants se replient et une pluie de pavés stoppe les CRS, les forçant à reculer. Les manifestants reculeront finalement dans la rue, pressés par les jets de grenades et les petites charges. La barricade sommaire est montée, mais une rumeur monte. Les CRS envoyés à Nantes seraient en chemin pour prendre les manifestants en tenaille. Les manifestants rejoignent alors le centre ville où ils se dispersent. Les trainards sont rattrapés, matraqués et arrêtés.

Manifestation à Saint-Nazaire

Manifestation à Saint-Nazaire

Vendredi après-midi, une centaine de journalistes se sont réunis face au siège du Gouvernement de Catalogne, à Barcelone, afin de protester contre des agressions opérées mercredi par la police catalane envers plusieurs membres de leur profession, dont 31 ont été affectés directement. Les brutalités qui se sont produites lors d’une manifestation contre le plan européen des universités, ont ému le Collège des Journalistes de Catalogne, qui avait appelé à ce rassemblement auquel a participé une majorité de photographes, dont plusieurs des agressés, notamment un portant un oeil au beurre noir et d’autres portant les traces des coups assénés par la police. Cette action a été accompagnée du dépôt, au seuil du siège du palais de la Generalitat de Catalunya, des appareils photographiques et des caméras vidéo des présents, qui ont étalé des clichés des agents en pleine charge.

Hier, jeudi, les forces de sécurité israéliennes ont transféré Ahmed Saadat, le secrétaire général du Front Populaire pour la Libération de la Palestine condamné à 30 ans de détention, de la prison de Hadarim à la prison d’Asqelon, où il a été placé à l’isolement. Il y a actuellement 11.000 prisonniers politiques palestiniens détenus par Israël.

Visiter le site de la campagne en faveur d’Ahmed Saadat

Une soixantaine de personnes, 24 étudiants et 32 policiers, ont été blessés ce mercredi 17 dans des affrontements nocturnes à Barcelone après des manifestations estudiantines contre le projet de réforme européenne des universités. De premiers affrontements avaient éclaté lorsque la police avait délogé de l’Université de Barcelone des étudiants qui l’occupaient depuis plusieurs mois. Cinq policiers avaient été blessés et dix-neuf étudiants interpellés. Des manifestations avaient ensuite eu lieu dans la journée, avec quelques échauffourées, et les affrontements se sont prolongés dans la soirée, après une manifestation non autorisée qui a rassemblé entre 2.500 et 5.000 personnes. Le syndicat étudiant a critiqué la ‘brutalité’ de la police régionale et dénoncé ‘l’augmentation de la répression contre les étudiants’. Au cours des affrontements, quatre photographes de presse ont également souffert de contusions. Une centaine d’étudiants occupaient la faculté depuis le 20 novembre pour protester contre un projet de réforme européen (‘plan Bologne’) qui prétend poser les bases de la création d’un espace européen universitaire, avec la volonté d’harmoniser les filières des différents pays. Mais ce processus est rejeté par certains étudiants espagnols qui jugent que ce processus ‘mercantilise’ l’université et remet en cause sa mission de service public.

Trois prisonniers politiques sahraouis suivent depuis le 13 février une grève de la faim illimitée. Ils protestent contre leur détention illégale, réclament l’amélioration leurs conditions de détention à l’intérieur de la prison locale de Marrakech, ainsi que leurs droits légitimes garantis par les Conventions et traités internationaux, en tant que prisonniers d’opinion. Les autorités carcérales marocaines persistent dans leur rejet des revendications légitimes de ces prisonniers politiques sahraouis, ont précisé leurs familles.

Brahim Baryaz et Alisalem Ablagh ont été arrêtés le 13 février 2009 à Guelmim (sud du Maroc) pour avoir manifesté en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui et du respect des droits de l’homme au Sahara occidental. Les deux jeunes sahraouis ont été torturés par la police marocaine en pleine rue, conduits vers le commissariat de la police de la même ville et soumis aux interrogatoires sous le commandement des tortionnaires marocains avant d’être abandonnés à l’aube dans un ‘état lamentable’ à l’intérieur de commissariat après avoir été transférés à la prison de Marrakech. Quant à Khalihnna Abulhassan, il a été arrêté le 13 avril 2009 à la ville de Marrakech en raison de ses activités syndicales et politiques au sein des universités marocaines. Il a été condamné par la cour de première instance à deux ans de prison ferme.

Après 33 jours de privation de nourriture, les grévistes présentent une grave détérioration de leur état de santé avec des symptômes tels que perte de la sensibilité des extrémités, perte de masse musculaire, maux de tête et crampes, fatigue, faiblesse, évanouissements, nausée et vomissement, perte de conscience et coma. Les trois prisonniers politiques ont été transférés transitoirement dans la clinique de la prison où ils ont été soumis à de fortes pressions pour se réalimenter mais en vain. On a tenté de leur faire signer des déclarations déchargeant les autorités de toute responsabilité concernant l’évolution de leur santé. Les familles des prisonniers en grève de la faim expriment leur préoccupation face à la dégradation de la santé des prisonniers et en rendent responsable les autorités pénitentiaires de ce qui peut arriver à leurs fils et demandent une enquête indépendante. Elles ont mené, mercredi 18, une grève de faim de 24 heures en signe de solidarité inconditionnelle avec leurs fils.

Des incidents ont éclaté jeudi en fin de journée, à l’issue des manifestations organisées partout en France qui ont rassemblé entre 1,2 et 3 millions de personnes.

Alors que la manifestation parisienne continuait de se disperser, quelques 500 jeunes se sont mis à jeter des projectiles divers sur les policiers après avoir mis le feu à des tas de détritus. Les forces de l’ordre ont entrepris de les éteindre, faisant également usage par moments de gaz lacrymogènes et chargeant les manifestants pour les disperser. Au moins 300 personnes ont été interpellées (dont 49 feront l’objet de procédures judiciaires) et neuf policiers auraient été blessés. Les jeunes gens, dont de nombreux étaient vêtus de noir et portaient des foulards, criaient ‘A bas l’Etat, les flics et les patrons!‘. Ils avaient été en début de soirée encerclés par les policiers sur le terre-plein central de la place de la Nation.

A Marseille, un étudiant et un professeur ont été placés en garde à vue pour violences à agent de la force publique à l’issue de la manifestation. Ils ont été interpellés lors d’incidents survenus là aussi à l’issue du défilé inter-syndical au cours desquels un policier aurait été légèrement blessé. Dans la soirée, une centaine d’étudiants et d’enseignants se sont rassemblés devant l’hôtel de police de Marseille pour réclamer la remise en liberté des deux interpellés avant de se disperser. Les deux personnes interpellées devaient être présentées ce matin à un magistrat.

A Toulouse, quelque 200 manifestants, pour la plupart des jeunes gens, se sont heurtés aux forces de l’ordre en fin d’après-midi, à l’issue de la dispersion de la manifestation. Les jeunes gens, qui bloquaient l’entrée d’un magasin Monoprix (où se déroulait une action ‘d’auto-réduction’ de masse) au centre-ville ont été délogés par une trentaine de policiers qui ont fait usage de matraques et effectués plusieurs tirs de flashball. Les manifestants ont jeté des bouteilles sur les policiers et au moins un manifestant a été interpellé, tandis que des groupes de jeunes ont incendié plusieurs poubelles et des cartons à proximité. Un policier aurait été légèrement blessé à la tête après avoir reçu une bouteille lors de ces incidents. Le face-à-face entre jeunes et forces de l’ordre, qui avait débuté vers 18h, s’est poursuivi jusque vers 19h aux abords du magasin, tandis que les manifestants scandaient ‘Qui sème la misère récolte la colère‘ et ‘Police partout, justice nulle part‘.

A Saint-Nazaire, la fin de la manifestation a également tourné à l’affrontement entre jeunes et forces de l’ordre.

Plus de 200 personnes ont été arrêtées dans le cadre de la manifestation du Collectif opposé à la brutalité policière (COBP), hier après-midi, à Montréal. Quelques centaines de personnes ont participé à cette manifestation annuelle qui aura duré près de six heures au coeur de la métropole québécoise. Cette manifestation contre la brutalité policière se conclut année après année par des dizaines d’arrestations, notamment pour ‘vandalisme’ et ‘voies de fait’.

Une centaine de personnes se sont regroupées vers 14h pour, quelques minutes plus tard, descendre dans la rue où les premiers affrontements entre des policiers et des manifestants ont éclaté. A 14h45, sous des fusées éclairantes, des bouteilles de plastique et de verre ainsi que des fruits ont été lancés en direction des policiers de l’escouade anti-émeute qui bloquait l’avenue du Mont-Royal. Des incendies ont été allumés dans des poubelles. Des dizaines de vitrines, dont celle de la porte d’entrée de l’hôtel Hilton ont aussi volé en éclats. Quarante-huit personnes ont été arrêtées en vertu du Code criminel alors que plus de 150 autres ont été interpellées pour avoir violé des règlements de la Ville de Montréal. Quelques-unes de ces personnes ont été arrêtées par mesure préventive. Au moins une personne et un policier ont été blessés. Ce dernier aurait reçu une brique sur le bras.

Manifestation à Montréal

Le site du COBP

Voir un reportage photo sur la manif

Manifestation à Montréal

Radio Passe-muraille organise une soirée contre les prisons ce samedi 21 mars.

A 20h: Théâtre Espace compté, Compagnie Action Discrète, textes de Jean-Marc Rouillan, Gilles Deleuze, Félix Guatarri, Michel Foucault… A travers la rencontre entre des textes de nature poétique, philosophique, des chroniques carcérales, questionner notre rapport à l’espace. Comment un espace passe-t-il du privé au politique? Comment s’accommode-t-on d’un espace ordonné ou même cerné comme celui de la prison? Actions physiques et interventions musicales explorent les différents rapports du corps à l’espace et questionnent les enjeux de pouvoir qui en découlent.

Concert Hip-Hop: R.C.S (Réseau Criminel Suspect), chien 2 rue + Open Mic + Infothèque (infos, cds, livres,…) + Témoignage mural

Entrée prix libre. Au ‘123’, 123, rue Royale, 1000 Bruxelles. Tram 92 / 94 métro Botanique

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