Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce sont environ 1.500 manifestants qui se sont réunis à Paris (dont un car de manifestants venus de Belgique) pour manifester contre l’anti-terrorisme à l’appel du Comité de soutien aux inculpés de Tarnac. Le gros des manifestants provenait de la mouvance anarchiste, mais diverses autres forces ont participé au cortège, comme le comité pour la libération des prisonniers d’Action Directe ‘Ne laissons pas faire’, un comité de soutien aux prisonniers révolutionnaires arabes, etc. La délégation de notre Secours Rouge a massivement distribué un tract présentant la situation en Belgique. Ce tract a été bien accueilli par les participants à cette journée d’action.

L’après-midi a été émaillée de plusieurs moments de tensions, nourris par une présence policière massive, agressive et provocatrice. Il a même été question un moment d’empêcher les manifestants de quitter les lieux de rendez-vous. La manifestation s’est finalement déroulée sans incident notable. Ce n’est qu’après celle-ci que la police a brutalement arrêté un manifestant sans-papier. Les dix policiers qui l’ont interpellé se sont sentis débordés par les manifestants qui protestaient contre l’arrestation. Ils ont appelé des renforts et, ceux-ci arrivés sur place, ont tenté la sortie en force, gazé tout le monde et ont chargé pour tabasser dans les couloirs. Toutes les personnes à l’entrée du RER B ont souffert des gaz, y compris vieux et enfants.

Manifestation anti-terroriste

Manifestation anti-terroriste

Manifestation anti-terroriste

En marge de la manifestation anti-terroriste

Lire le tract du Secours rouge/APAPC (quatre pages, format .pdf)

Manifestation anti-terroriste
Manifestation anti-terroriste
Manifestation anti-terroriste
En marge de la manifestation anti-terroriste

Un millier d’opposants au Forum économique mondial de Davos (WEF) étaient présents ce samedi à Genève en milieu d’après-midi. Les manifestants se sont réunis samedi vers 14h00 malgré l’interdiction décrétée par le canton. Après une succession de discours hostiles au WEF et à l’interdiction de la manifestation elle-même, les organisateurs ont tenté d’obtenir une autorisation de dernière minute pour défiler. En vain. Parmi les orateurs figurait l’ancien conseiller national, écrivain et ex-rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation Jean Ziegler. Il a été applaudi en dénonçant le ‘bal des vampires’ de Davos.

Les organisateurs ont alors appelé à la dispersion. La majorité des manifestants ont obtempéré. Ils étaient près d’un millier vers 15h. Une demi-heure plus tard, ils n’étaient plus que deux cents. Ces derniers ont fait face aux policiers. Ils ont jeté des bouteilles. La police a tiré du gaz lacrymogène, créant la confusion. Les manifestants ont ensuite reflués et se sont divisés en petits groupes, tandis que la police effectuait d’autres tirs de gaz. Une trentaine de personnes auraient été interpellées puis relâchées. Vers 17h, la police tentait toujours d’encercler les derniers groupes de manifestants.

Nombreux et renforcés des troupes bernoises et d’autres cantons romands, les policiers étaient cantonnés depuis samedi matin sur le quartier de la gare de Cornavin, les zones marchandes de la rive gauche et le quartier des banques. Ils procédaient à des contrôles d’identité au hasard. Certains passagers en provenance de la Suisse alémanique ont été examinés en descendant du train.

Manifestation anti-WEF

Manifestation anti-WEF

Le 26 janvier, peu avant 3h, trois voitures de police avaient été incendiées devant le commissariat de la rue du Bailli à Ixelles. Un bref communiqué a revendiqué cette action en ces termes: ‘Solidarité avec les compagnons qui se sont défendus face à la police après la manifestation de Steenokkerzeel la semaine dernière et avec les révoltés qui ont incendié le 127bis en août. Solidarité avec Isa, Juan, Damien, Bruno et tous les engeôlés de la guerre sociale.

Voici le texte qui nous a été communiqué:

Les exemples de répression violente des mouvements sociaux sont légion ces dernières semaines. En tant que citoyens, membres d’associations, partis politiques ou autres, nous ne pouvons accepter cette volonté de faire taire. Nous jugeons indispensable de répondre de façon claire et forte à deux exemples de répression vécus la semaine dernière à, et près de, Bruxelles:

-les contrôles (et arrestations) abusifs et au faciès mercredi 21 janvier, lors de la venue à Bruxelles de la criminelle de guerre Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères de l’Etat israélien. A ce propos, lire la question posée au ministre de l’intérieur par la parlementaire Zoé Genot. La réponse du ministre éclaire à elle seule les violations des droits voulues par le pouvoir lors de la répression de cette manifestation contre la venue à Bruxelles d’une criminelle de guerre. La discrimination (entre ceux qui ‘ressemblaient à des arabes’ et les autres) voulue ce soir-là par les autorités politiques est inacceptable.

-l’arrestation violente d’une trentaine de manifestants au 127bis, près de Zaventem, également le mercredi 21 janvier.

Parce que tous les citoyens sont victimes de la répression lorsqu’elle vise à faire taire les revendications politiques et sociales, nous appelons toute personne, toute association, tout groupe, tout parti politique à coorganiser rapidement une manifestation en réponse à cette répression inacceptable.

Un premier rendez-vous est donné ce vendredi 30 janvier, à 18h30, au sous-sol du Hall des sports de l’Ulb bâtiment E1, 87A, av Buyl 1050 Bruxelles. Si vous ne pouvez être présent à ce moment, pouvez-vous vous manifester afin que nous organisions une réunion dans les prochains jours?

Des manifestants arretés au 127bis

Hier vendredi, la mobilisation sur la région de Saint-Nazaire avait commencé très tôt le matin avec des blocages des ronds-points sur la zone portuaire et les chantiers navals. Plusieurs centaines de salariés des chantiers navals, de la sous-traitance, de Airbus, Port Autonome, EDF, SNCF, la raffinerie de Donges, la Poste, MAN Diesel, etc… avaient bloqué la circulation à tout transport de marchandises. A 14h un rassemblement a réuni plus de 25.000 personnes et la manifestation s’est déroulée dans le calme jusqu’à la Sous-préfecture.

C’est une fois que la tête de manif est arrivée que des affrontements violents ont éclaté lorsque une section de CRS a déboulé par une rue adjacente en lançant des lacrymos sur les personnes rassemblées. Les manifestants dont de nombreux ouvriers encore en bleu de travail mais aussi des jeunes, ont riposté en prenant en tenaille les CRS. Des corps à corps extrêmement violents ont eu lieu devant la grille de la sous-préfecture lorsque la section de CRS qui se trouvait à l’intérieur a tenté de faire une sortie musclée pour secourir leurs collègues. Dans ces premiers ‘contacts’ plusieurs salariés dont des délégués CGT et policiers ont été blessés. Les affrontements se sont étendus sur plusieurs rues adjacentes et les barricades de feu ainsi que les échanges de tir de lacrymos, grenades offensives, canettes et projectiles divers ont duré plusieurs heures. Les CRS ont reçu le renfort des gendarmes mobiles et plusieurs charges se sont soldées avec des blessés dont un grave à cause d’une grenade offensive qui lui a éclaté le pied. C’est à 20h que la charge la plus violente a eu lieu.

Bilan: Seize interpellations, cinq blessés dont un grave.

Manifestation à St-Nazaire

Manifestation à St-Nazaire

Mardi 27, la Police Criminelle Fédérale suisse a effectué à Zürich plusieurs perquisitions dans la gauche révolutionnaire. Martin, un militant de l’organisation Revolutionare Aufbau, a été placé sous mandat d’arrêt. La police affirme avoir trouvé du matériel pouvant servir à la fabrication d’engins incendiaires. La police fédérale a transmis le dossier à la police cantonale de Zürich. Deux jeunes militants de 15 et 17 ans ont en outre été arrêtés dans le cadre d’une enquête sur une action contre l’Union des Banques Suisses. Le 17 janvier, une trentaine de personnes avaient lancé des bouteilles de peinture sur le siège de l’UBS à Zürich. Ils avaient également mis le feu aux pneus de quelques limousines du quartier. Ces actions prennent place dans le cadre de la campagne contre le Forum Economique Mondial de Davos.

Vidéo de l’action contre l’UBS à Zürich:

Siège de l’UBS

Siège de l'UBS

La ministre de l’Intérieur français Michèle Alliot-Marie a réuni pour la première fois le 26 janvier 2009 le ‘Conseil économique de sécurité’ qu’elle a créé en décembre 2008, chargé de lui faire des propositions en vue d’une ‘approche globale’ de la sécurité mêlant les secteurs public et privé. Lors de cette première réunion, la ministre a expliqué que, ‘face à un développement des risques et menaces de toutes natures, il y a une nécessité de disposer d’une structure indépendante et très diversifiée’, a rapporté un membre de son entourage. Il s’agira, pour le conseil, de ‘préparer l’avenir et de réfléchir sur les différentes solutions technologiques envisageables’. Trois thèmes ont été retenus par la ministre de l’Intérieur:

-1. ‘Déterminer quels sont les besoins de protection face à la crise économique‘;

-2. ‘Analyser les interventions des acteurs privés, déterminer comment les faire intervenir et coordonner ces interventions face au rôle de l’Etat et des collectivités locales‘;

-3. ‘Comment concilier libertés et efficacité?’, en partant par exemple du ‘cas pratique du monde numérique‘.

Le conseil tiendra deux réunions plénières par an. Il est composé de Guillaume Pépy, président de la SNCF; Pierre Giacometti, conseiller en communication et ancien directeur général de l’institut Ipsos France; Maurice Lévy, président du directoire de Publicis Groupe; Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA); Alain Juillet, le ‘M. intelligence économique auprès du Premier ministre’; Laurent Collet-Billon, délégué général pour l’armement au ministère de la Défense; et d’ Alice Guilhon du Hellen, directrice du CERAM (Ecole de commerce et de management).

A l’initiative du Comité de Soutien aux inculpés de Tarnac Monday, une rencontre avec le philosophe Alain Brossat aura lieu ce 28 janvier à l’ULB (campus du Solbosch, salle AW1-105) autour du thème: ‘Quelle praxis politique sous un état d’exception? L’exemple de Tarnac‘. Le 20 janvier, Alain Brossat avait participé à Paris, sur Radio Libertaire, à une émission ayant pour sujet: ‘L’anti-terrorisme comme mode de gouvernement’ (avec David De Pass et Laurent Bonelli sur Radio Libertaire).

Ecouter l’émission

Les ministres européens des affaires étrangères ont décidé ce lundi 26 de retirer l’OMPI de la liste européenne des organisations terroristes. C’est la première fois qu’une organisation désignée comme ‘terroriste’ est retirée de la liste européenne. Le 4 décembre, la justice européenne avait annulé pour la troisième fois la décision de l’UE de geler les fonds de l’OMPI. Dans sa décision, la cour de Luxembourg avait estimé que l’UE avait violé les droits de la défense de l’OMPI et qu’elle n’avait pas fourni d’éléments suffisants pour inscrire l’organisation de lutte contrte le régime islamiste iranien sur la liste noire. L’OMPI était inscrite sur la liste noire de l’UE depuis 2002. De nombreuses organisations figurent encore sur cette liste, comme le Front populaire de libération de la Palestine. Le ministre belge Karel De Gucht a préconisé l’ouverture d’une nouvelle procédure visant l’OMPI: ‘sinon on ne pourra pas avoir de discussion politique sérieuse avec l’Iran‘…

Manifestation pour l’OMPI

Manifestation pour l'OMPI