Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les militants de la Voie Démocratique Basiste à Marrakech, dans le cadre de l’Union Nationale des Etudiants du Maroc, avaient organisé le 28 décembre une manifestation en solidarité avec le peuple palestinien, conformément à leurs principes puisqu’ils considèrent cette cause comme étant une cause nationale. Cette manifestation a été sauvagement réprimée par les Forces d’intervention rapide. Le bilan est très lourd:

-5 détenus dont trois sont poursuivis, et deux sont encore en état de détention, l’un d’eux est le frère aîné de deux détenus du groupe de Zahra Boudkour qui est Toufik Chouini dont personne ne sait ou il est actuellement après sa détention, l’autre s’appelle Mimia Mohamed.

-18 blessés qui ont été transmis à l’hopital Bnou Tofail à Marrakech en mauvais état. L’un d’eux qui, Abderrazak El Agadiri est mort le 1er janvier à 4 heure du matin aux urgences de l’hopital. Abderrazak El Agadairi était un étudiant de 21 ans, militant marxiste-léniniste de l’organisation Voie Démocratique Basiste

-Un étudiant hospitalisé (en réalité cliniquement mort) depuis le dimanche 28 décembre 2008 suite à la répression sanglante de la marche pacifique organisée par les étudiants de Marrakech en solidarité avec le peuple palestinien est décédé. Sur instruction policière, son nom est resté secret (rappelons le cas d’Abdellatif Zeroual).

-L’étudiant Mohammed O., militant de la Voie Démocratique, gravement blessé la nuit du dimanche 28 décembre 2008 (double fracture de crâne) se trouve dans un état critique.

-Les étudiants arrêtés la même nuit ont tous été relâchés, sauf Taoufik Chouili (frère des deux Chouili du groupe des 18, étudiants prisonniers politiques, incarcérés à Marrakech depuis mai 2008).

-La militante étudiante, Meriam Bahammou, kidnappée il y a quelques jours vient d’être relâchée, mais poursuivie en liberté provisoire.

Au Maroc ce n’est pas la première fois que les forces de l’ordre agressent des citoyens à coup de matraques jusqu’à la mort alors qu’ils manifestent leur solidarité avec le peuple palestinien. Sana avait juste 13 ans quand elle a été frappée en 2002 et est décédée des suites de ces violences, Zoubida Khalifa et Adil Ajraoui sont tombés eux en 1987 alors qu’ils manifestaient aussi en solidarité avec le peuple palestinien. Au Maroc, la solidarité avec le peuple palestinien tue!

Abderrazak El Agadairi

Abderrazak El Agadairi

La première audience du nouveau procès contre Bahar, Bahar, Kaya, Musa et Sükriye aura lieu le mercredi 7 janvier 2009 à la Cour d’Appel de Bruxelles. L’audience se déroulera dans la salle 0.23 et commencera à 9h – Rassemblement dès 8h30 sur les marches du palais. Notez cette date dès maintenant. Venez nombreux, ces militants ne doivent plus retourner en prison!

Le gouvernement australien conduira mi-janvier les premiers tests qui doivent aboutir à la mise en place d’un gigantesque système de filtrage d’Internet, présenté comme la pierre angulaire d’un projet de 125 millions de dollars australiens (62 millions d’euros) pour la ‘sécurisation du Web’. Un système nécessaire pour ‘protéger les enfants‘ et ‘bloquer l’accès à des sites hébergés à l’étranger mais dont le contenu est illégal en Australie‘, selon le ministre des communications, Stephen Conroy. Les fournisseurs d’accès à Internet australiens devront bloquer l’accès aux sites inscrits sur une liste noire tenue par l’Australian Communications and Media Authority, qui dispose déjà de pouvoirs étendus en matière de régulation de la Toile. Au moins 1.300 sites seront bloqués au lancement du filtre, pour des raisons allant de la pédo-pornographie à l’incitation au terrorisme, en passant par la ‘violence excessive’ et l’apologie des drogues. Le gouvernement prévoit également de mettre en place un système de filtrage des réseaux d’échange de fichiers peer to peer tels que BitTorrent.

Les membres et sympathisants du Secours Rouge étaient présents à la manifestation de ce mercredi à Bruxelles pour réclamer la fin des bombardements sur Gaza. Les manifestants s’étaient rassemblés à partir de 14h sur la place de la Monnaie et ont rejoint vers 15h30 en fin de parcours la place des Martyrs en passant notamment par le boulevard de Berlaimont. Ils étaient 10.000. Quelques drapeaux israéliens ont été brûlés sur la place de Martyrs.

Manifestation pour Gaza

Manifestation pour Gaza

Manifestation pour Gaza
Manifestation pour Gaza

Traduction d’un article paru dans le journal Al Akhbar (décembre 2008), sans corrections ni précisions de notre part:

Carte de voeux

‘La famille du prisonnier politique libanais Georges Abdallah détenu en France a adressé une carte de voeux aux responsables libanais pour leur rappeler le dossier de son fils emprisonné depuis 1984 et qui rentre dans sa 26ième année de détention, soit deux fois et demi la durée qui avait été requise contre lui par le procureur de la République lors de son procès.

La famille a rappelé que les autorités françaises avaient récemment relâché des militants d’Action Directe accusés d’actions similaires à celles retenues contre Georges et que les autorités allemandes avaient également relaxé le chef de l’Organisation de l’Armée Rouge condamné à six peines de perpétuité, et trois peines successives de 15, 14 et 12 ans.

La famille Abdallah a demandé à la France ‘démocratique’ de relâcher de la même manière Georges Abdallah et pose la question cruciale suivante : comment expliquer que les autorités libanaises, aussi bien dans la ‘majorité’ que dans ‘l’opposition’, se refusent à assumer leur rôle naturel qui consiste à demander la libération de Georges ?

Pour rappel, la commission spéciale française créée sur le fondement de la loi Dati a décidé le 4 septembre dernier de prolonger la détention de Georges Abdallah. La loi Dati de début 2008 permet de prolonger la durée de détention d’un prisonnier déjà condamné même si les conditions de sa relaxe sont satisfaites.’

Carte de voeux

Au cours des années 1999 et 2000, s’inspirant des méthodes mises au point en Europe contre les prisonniers révolutionnaires, l’Etat fasciste turc a mené à bien un programme de construction de prisons spéciales (de type F) conçues sur le principe de l’isolement maximal, méthodique, permanent et de longue durée. L »isole’ent comme mode de détention (plutôt que comme mode de punition temporaire) est une forme de torture blanche pratiquée tant pour ses effets à court terme (le retrait des prisonniers de la vie politique) que pour ses effets à long terme (la destruction de la santé mentale des prisonniers). De plus, l’isolement met les prisonniers à la merci des tortionnaires, alors que la détention en groupe limitait les exactions dans les prisons.

Il y avait alors 9000 prisonniers politiques en Turquie, pour moitié issus du mouvement de libération nationale du Kurdistan, pour moitié issus des organisations communistes révolutionnaires. 800 prisonnières et prisonniers appartenant à trois organisations révolutionnaires, le Parti-Front Révolutionnaire de Libération du Peuple, le Parti Communiste de Turquie Marxiste-Léniniste, et le Parti Communiste des Travailleurs de Turquie, ont commencé le 20 octobre 2000 une grève de la faim au finish pour s’opposer aux transferts dans les premières nouvelles prisons d’isolement.

Tout a été fait pour briser cette lutte. Les 19, 20 et 21 décembre 2000, la gendarmerie et les commandos de l’armée ont attaqué à l’explosif, au gaz de combat, à la grenade incendiaire et à l’arme automatique les dortoirs de vingt pénitenciers où s’étaient barricadés les prisonniers révolutionnaires. 32 prisonniers et prisonnières ont trouvés la mort dans ces assauts, les autres, le plus souvent cruellement blessés, bras et jambes cassés, ont été jetés sans soin dans les cellules-cachots des prisons de type F. Turquie, des militants turcs à Bruxelles ont appelé au jugement des assassins.

Calicot pour les prisonniers turcs

Manifestation pour les prisonniers turcs

Calicot pour les prisonniers turcs
Manifestation pour les prisonniers turcs

L’ex-Directeur Général de la Justice belge, Claude Debrulle est aujourd’hui pensionné. Délivré de son ‘devoir de réserve’, il a livré le 23 décembre au micro de la RTBF ses critiques sur la pertinence des lois anti-terroristes votées en Europe et en Belgique en particulier depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.

Claude Debrulle fut, de 1993 à 2007, Directeur Général de la Législation et des Libertés et Droits Fondamentaux au Ministère de la Justice, et, à ce titre, vécut la genèse des lois anti-terroristes, de l’adoption de la directive cadre européenne après les attentats du 11 septembre 2001, à celle des lois belges transposant cette directive en droit belge. A l’époque, il exprima des critiques à l’égard des dangers qu’il estimait dériver de cet arsenal législatif, et fit des contre-propositions. Le Ministre de la Justice de l’époque, Marc Verwhilgen, le prit fort mal et tenta de le priver de ses attributions, mais le conseil d’Etat rétablit Claude Debrulle dans ses fonctions. Lors de sa mise à la pension, en 2007, Debrulle exprima toujours, en interne, les mêmes réserves, dans un discours tenu devant toute la hiérarchie du Ministère et le cabinet de la ministre Laurette Onkelinx.

Les lois anti-terroristes belges vont être prochainement évaluées lors d’auditions en commission de la Justice du Parlement (sous réserve de continuité du Parlement actuel). Il ne faut pas attendre des Debrulle et Cie une critique fondamentale du système: cela reste un (ex-)grand fonctionnaire bourgeois qui s’attache à faire en sorte que le système se perpétue. Mais cette prise de position (et son écho médiatique) est révélatrice des contradictions existant dans l’appareil bourgeois sur l’estimation du « juste » niveau de brutalité et de pro-activité de la répression.

Ecouter l’interview de Claude Debrulle à la RTBF

Le commissaire aux Droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Thomas Hammarberg, a terminé vendredi 20, une tournée d’une semaine dans les prisons, centres de rétention pour immigrés clandestins et centres fermés pour mineurs belges, mais encore dans les institutions de protection des droits de l’enfant. Objectif? Y évaluer le respect des droits de l’homme et confronter la Belgique à d’autres pays membres. Il a, à son tour, confirmé le peu réjouissant tableau belge. La surpopulation, évidemment, arrive parmi ses premières préoccupations, les prisons belges accueillant plus de 10.000 détenus pour 7.000 places. Mais Thomas Hammarberg s’est également inquiété de la santé des détenus. La prison de Forest l’aura peut-être encore plus préoccupé. Prison où les détenus se trouvent à trois dans une cellule individuelle et les rats et cafards ne sont pas rares. Bref, des conditions de détention ‘inacceptables‘, a estimé le commissaire. Thomas Hammarberg s’en était d’ailleurs entretenu avec celui qui était encore ministre de la Justice, Jo Vandeurzen. Un dialogue ‘très positif‘ et ‘la pleine conscience du ministre‘ de la gravité de la situation. Avant d’annoncer sa démission, il lui parlait d’ailleurs du programme de construction de nouvelles prisons.