Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un contrôle surprise des services sociaux a eut lieu la nuit du 18 au 19 octobre dans  le hall des arrivées à l’aéroport d’Ostende. Un groupe de plongeurs a été contrôlé par des inspecteurs de l’INAMI (Institut national d’assurance maladie invalidité) et de l’ONEM ( Office national de l’emploi), quelques minutes après avoir posé le pied sur le sol belge. Les inspecteurs ont trié les voyageurs en laissant partir les ressortissants français et hollandais, ils ont ensuite pris la carte d’identité de chaque Belge et ont scanné la puce de celle-ci avec leur smartphone via une application qui permet de voir si la personne perçoit une allocation sociale. Une traque des allocataires sociaux prévue deux fois par an dans les aéroports belges et qui ont pour but de sanctionner les allocataires sociaux (chômeurs et malades) n’ayant pas suivi les démarches administratives leurs permettant de résider à l’étranger. Les membres du groupe se sont vus remettre un document en néerlandais rappelant les formalités à accomplir avant de quitter la Belgique.

Les forces de l’ordre sont arrivés en tenue anti-émeute dans une démonstration de force lors d’une  protestation devant l’Alameda de la Garde côtière des États-Unis à Oakland ce jeudi après-midi. Les tensions entre les manifestants, les membres de la Garde côtière des États-Unis et des forces de l’ordre ont augmenté dès l’arrivée de la CHP (California Highway Patrol) pour débloquer les différents accès. Un hélicoptère des forces de l’ordre survolait la zone. Des tirs de gaz lacrymogènes ont été utilisés contre la foule, recouvrant une personne de poudre jaune. Beaucoup de manifestants portaient des pancartes disant : « Pas de ICE dans la région de la baie ». À l’aide de véhicules, les agents se sont frayés un chemin à travers la foule, mettant en place ce qui semblait être des dispositifs flashbang (grenade assourdissante). Un manifestant a été sévèrement blessé à la cheville lorsqu’un véhicule l’a percuté et que ce dernier à continué sa route en l’écrasant. Un second manifestant a été blessé au visage alors qu’un  projectiles au poivre a été tiré à courte distance.

Le 15 octobre dernier à Bordeaux, la ville accueillait un salon baptisé « UAV show », le salon européen du drone. Pour dénoncer le test des drones lors du génocide à Gaza, des clous ont été lancés devant les entrées, de la peinture rouge jetée ainsi que des tags peints proclamant «Free Palestine» sur la façade du Palais des Congrès. Le drone facilite une mise à mort de masse toujours plus confortable pour les militaires. Ôter des vies sans combattre, voir sans être vu, frapper sans risque, à l’abri dans un centre opérationnel loin du front. Désormais partout, il permet de tuer à distance, avec une précision, une certitude extrême. Le drone apporte à la guerre moderne le degré suprême de barbarie technologique.

Le 22 octobre, la Bundeswehr a lancé l’exercice Marshal Power 2025  avec environ 500 soldats de sa police militaire (Feldjäger), 300 policiers et pompiers. L’exercice s’étend au nord-est de Munich et son objectif est de renforcer les capacités d’action de la police militaire sur le territoire allemand afin d’améliorer sa coopération avec les services civils.  Quelques heures après le début de l’exercice, informée de la présence d’un « individu doté d’une arme longue à Erding », la police bavaroise a envoyé sur les lieux « d’importants renforts ». Estimant qu’ils faisaient partie de l’exercice, les militaires allemands ont tiré à blanc sur les policiers, lesquels ont riposté à balles réelles, blessant un Feldjäger. Disons qu’effectivement, la coopération avec les services civils a besoin d’être améliorée…

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Les paramilitaires, les gangs et les forces de sécurité multiplient les actes de violence sur les territoires autochtones du Michoacán. Le climat d’insécurité s’est accru et se manifeste quotidiennement sous diverses formes (disparitions, enlèvements, agressions, incursions armées, entre autres actes criminels), menaçant la vie communautaire et celle de ses membres. Tous ces actes s’inscrivent dans le climat de terreur imposé par divers acteurs qui se disputent les ressources naturelles et le patrimoine bioculturel vital des communautés, dépossédant et perturbant ainsi le tissu social et les modes de vie collectives. Le mercredi 15 octobre, plusieurs personnes ont été capturées sur l’une des routes du plateau P’urhépecha de Charapan-Ocumicho, après avoir effectué leurs travaux en route vers leurs domiciles. Elles ont été interceptées par un groupe armé et emmenées sur une colline. Certaines ont réussi à échapper à leurs ravisseurs ; d’autres, selon des témoignages, ont payé la rançon. On ignore où se trouve l’une d’elles.

Ce dimanche 19 octobre, deux manifestations avaient lieu entre la Conaie (Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur) et les forces de la police nationale. L’autoroute Panamericana nord et les routes intérieures des communautés ont été bloquées dès l’aube à l’aide de clôtures en fer ou de structures métalliques. La police en arme, munie de boucliers et de gaz lacrymogènes, faisant usage de lanceurs de balles en caoutchouc ont tenté de déloger et disperser les manifestants qui se sont défendu avec des boucliers artisanaux, des coktails Molotov et d’autres projectiles. À 12h00, les forces de l’ordre ont libéré l’artère, mais les affrontements se sont prolongés durant deux heures malgré les cris des femmes annonçant la présences d’enfants à l’intérieur des communautés. Après que les manifestants se soient réfugiés chez eux, les policiers se sont introduits dans les maisons à la recherche des contestataires. Un homme a été brutalement interpellé, emmené par la police pour jet présumé d’un cocktail Molotov.

Zachary Evetts (en bas à gauche sur la photo) et Autumn Hill (Cameron Arnold, en haut à droite) sont les premiers militants à subir les conséquences, au niveau fédéral, de la désignation par l’administration Trump d’Antifa comme organisation terroriste nationale le mois dernier. Ces deux personnes avaient été arrêtées, avec dix autres militant.e.s, suite à l’attaque contre le centre de détention de l’ICE  de Prairieland, près de Dallas, le 4 juillet (voir nos articles). Les procureurs fédéraux viennnent de publier dans le dernier acte d’accusation que la « cellule antifa » présumée, dont faisaient partie Evetts et Arnold, était armée de plus de 50 armes à feu achetées dans plusieurs villes du Texas, principalement des fusils automatiques de type Armalite. Le groupe avait investi le parking du centre de détention, où il a d’abord déclenché des feux d’artifice et vandalisé des voitures de gardiens. Un policier local intervenu sur les lieux a été blessé par balle, tandis qu’au moins 20 balles ont été tirées sur deux agents fédéraux sortis du bâtiment. Les procureurs affirment avoir de nombreux messages cryptés des membres du groupe lors de la planification de l’attaque. Un membre du groupe aurait écrit que des armes seraient utilisées pour intimider les forces de l’ordre.

Evetts et Hill sont désormais accusés de soutien matériel à des terroristes, une accusation vivement critiquée par leurs avocats. L’avocat d’Evetts a déclaré n’avoir vu aucune preuve des graves accusations portées contre son client, affirmant qu’il n’était là que pour protester. Il a précisé qu’Evetts et Arnold n’avaient été inculpés que pour terrorisme au sein du groupe, car ils n’avaient pas accepté un report de la procédure et souhaitaient être jugés au plus vite. Des documents politiques révolutionnaires ont été trouvés chez les inculpés mais aucun les liant à la mouvance antifa.

Dossier(s): Amérique du Nord Tags:

Le militant politique sahraoui détenu Ahmed Sbaai souffre de graves complications de santé après avoir ingéré des médicaments périmés fournis par l’administration de la prison centrale de Kénitra au Maroc. Sbaai est détenu, avec un groupe d’autres militants sahraouis, depuis novembre 2010, dans ce qu’on appelle l’affaire des « détenus de Gdeim Izik » (voir article ici). Il souffre de maladies cardiaques et respiratoires qui se sont aggravées ces dernières années en raison de la torture, des mauvais traitements et des mauvaises conditions de détention auxquels il a été soumis.

Le ministère de la Sécurité maintient Jones Huala dans le régime pénitentiaire le plus dur. Jones Huala est détenu depuis juin à Rawson, après avoir revendiqué l’utilisation de méthodes violentes pour défendre la cause mapuche (notre article ici). Il y a quelques jours, Jones Huala a entamé une grève de la faim pour exiger son transfert à la prison d’Esquel, prison de régime U14, régime carcéral moyen, afin d’être plus proche de sa famille. Grève qu’il a suspendu  lorsqu’il a obtenu l’autorisation judiciaire d’y être transféré. Quelques heures après l’audience, le directeur du régime correctionnel de la nation, Gabriel Aquino, s’est opposé à cette décision s’appuyant sur les antécédents du leader mapuche et le niveau moins élevé de sécurité.

Les unités de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) ont attaqué des positions de l’armée d’occupation marocaine dans les Sahara occupé. Des unités avancées de l’ALPS ont ciblé le 17 octobre le siège du commandement d’un régiment dans les secteurs de Guelta et le siège du commandement d’un autre régiment dans le secteur de Mahbès et bombardé le site de l’artillerie lourde dans la région de Tnouched dans le même secteur.