Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au moins 15 personnes ont été blessées lors d’affrontements entre des manifestants antigouvernementaux et les forces de sécurité à Bagdad. Les affrontements ont éclaté dimanche soir lorsque des manifestants ont tenté de d’occuper la place al-Khalani au centre-ville. Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes, des bombes fumigènes et des coups de feu en l’air pour disperser les manifestants qui ont jeté des pierres et des bouteilles d’eau sur le troupes. Des manifestations de masse contre le gouvernement ont lieu à Bagdad et dans d’autres villes du centre et du sud de l’Irak depuis octobre 2019, exigeant une réforme globale, la lutte contre la corruption, de meilleurs services publics et davantage d’emplois.

Manifestant·es à Bagdad (archive)

Aujourd’hui, la Police provinciale de l’Ontario (PPO) est intervenue pour déloger des manifestant·es qui bloquaient la voie ferrée à Tyendinaga depuis le 6 février. Une quinzaine de SUV remplis de policiers est arrivé sur place vers 8 h 10. Les policiers se sont dirigés vers la barricade où ils ont arrêté six personnes. La veille, la PPO et le Canadian National Railway Company avaient menacé les manifestants d’une enquête policière et d’un dépôt d’accusations, s’ils ne quittaient pas les lieux lundi avant minuit. Cette occupation des Mohawks de Tyendinaga est l’une des très nombreuses actions de solidarité lancée au Canada contre l’invasion du territoire de la nation wet’suwet’en par la Gendarmerie royale du Canada (voir notre article).

Six manifestants mohawk arrêtés à Tyendinaga

Quatre personnes ont été mises en examen vendredi dans le cadre d’une enquête sur des collectes de fonds pour le PKK dans le sud-ouest de la France. Six personnes, nées en Turquie mais vivant en France, ont été interpellées mardi en Gironde et en Charente-Maritime dans le cadre de cette enquête. Quatre d’entre elles ont été présentées vendredi à un juge d’instruction antiterroriste et mises en examen pour « association de malfaiteurs terroriste » et « financement du terrorisme ». Parmi elles, une personne a été placée en détention provisoire et les trois autres sous contrôle judiciaire. Les deux autres personnes ont pour leur part été remises en liberté sans poursuite pour l’heure mais seront convoquées ultérieurement par le magistrat instructeur.

Militants et militantes du PKK

Les gilets-jaunes se sont rassemblés ce samedi pour l’acte 67 afin de protester les politiques de l’administration du président français Emmanuel Macron. A Paris, les manifestants rassemblés dans le quartier Champerret et ont marché jusqu’à la Gare du Nord. Le rassemblement organisé sous de grandes mesures de sécurité, a pris fin sans incident. Près d’un millier de personnes a répondu à l’appel national à manifester à Lille. Dans les rangs, des habitués des cortèges lillois. Mais aussi beaucoup de manifestants venus de région parisienne, de Picardie, de Belgique, et d’ailleurs. Dès le début de la manifestation, un cortège sauvage tente de s’engouffrer rue de Flandres, avant de se diriger, sous les jets de gaz lacrymogène, rue des Postes. Au croisement avec la rue Brûle-Maison, les premières barricades sont dressées. Une quinzaine sont érigées au fil du parcours, avec des instruments de chantier, une remorque, et même une voiture retournée. Rapidement, les premiers affrontements ont lieu. Aux jets de projectiles, les policiers répondent par du gaz lacrymogène, des grenades de désencerclement, et par plusieurs charges, avec, au total, dix interpellations. Sur le parcours, des abribus, des vitrines et des panneaux publicitaires ont été brisés. Des rassemblements on eu lieu dans plusieurs autres villes.

L'Acte 67 à Lille

Plusieurs corps policiers canadiens ont admis ces derniers jours avoir utilisé  la technologie de reconnaissance faciale développée par Clearview. Cette technologie développée par une entreprise états-unienne permet de comparer des photos de suspects à une banque d’images contenant plus de 3 milliards de photos. Pour constituer une telle base de donnée, Clearview AI a copié sans autorisation des images privées de millions d’utilisateurs de Facebook, Twitter, YouTube et de plusieurs autres réseaux sociaux (voir notre article).  Le Service de police de la Ville de Montréal refuse de confirmer ou d’infirmer s’il en a déjà fait l’utilisation. La police de Toronto et celle d’Ottawa ont admis avoir testé le logiciel. Le chef de police de Toronto, dont le service avait d’abord démenti en faire l’usage, a exigé que cette pratique cesse immédiatement. La Sûreté du Québec, qui a lancé un appel d’offres pour acquérir un logiciel de reconnaissance faciale qui sera en fonction « au plus tard le 30 novembre 2020, prétend n’avoir jamais utilisé Clearview. Le corps policier provincial prétend également ne pas avoir utilisé l’outil.

L’entreprise prend également plusieurs initiatives agressive afin de gagner des parts de marché. Lorsque des corps policiers publient des photos de suspects recherchés, Clearview AI cherche une correspondance grâce à son logiciel, et si elle en trouve une, informe le corps policier du résultat même si ce dernier n’a jamais sollicité ses services. L’entreprise fournit aussi des accès gratuits temporaires à des policiers afin de les convaincre de la puissance du logiciel. L’entreprise a aussi affirmé avoir offert ses services à des institutions financières, sans toutefois donner plus de détail.Publicité de Clearview AI

Hier vendredi, plusieurs manifestations ont eu lieu dans la capitale colombienne. Les travailleurs du service de transport public TransMilenio ont manifesté dès  7h00 du matin. Les enseignants et étudiants sont également descendus dans la rue pour demander au gouvernement national de meilleures conditions de travail et d’éducation. Cette mobilisation, qui a commencé pacifiquement, s’est terminée par des affrontements entre manifestants masqués et policiers anti-émeute de l’ESMAD près de l’université du district. Plus tard, certains étudiants qui se sont mobilisés dans le secteur ont décidé de bloquer l’avenue Caracas, où il y a eu de fortes confrontations avec les forces de l’ordre jusque tard dans la nuit.

Affrontements à Bogota

Samedi 8 février, Daniel Green, un militant pro-palestinien a été désigné pour être arrêté lors d’une manifestation antisioniste organisée par le Revolutionary Communist Group. Cette arrestation doit être replacée dans le contexte de la campagne en cours pour criminaliser l’opposition au sionisme. Depuis l’adoption de la définition de l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance), l’opposition au sionisme et la qualification de l’état d’Israël comme étant un projet raciste tendent à être assimilées légalement à de l’antisémitisme. Les manifestants sont revenus à l’endroit où l’arrestation a eu lieu pour montrer qu’ils ne seront pas intimidés par les tentatives de criminaliser la solidarité avec la Palestine.

Un militant pro-palestinien arrêté

Mercredi 12 février, Chadri Sdiri, un anarchiste tunisien a écrit un texte sur Facebook décrivant le concept de « révolution prolétarienne ». Arrêté le même jour, il a comparu lundi 17 février devant les tribunaux. Au cours du procès, un livre sur la commune de Paris et ainsi que les livres de Garcia Lorca ont été présenté comme pièce à conviction. Il a finalement été condamné à 5 mois de prison avec sursis.

Voici une traduction du post en question :
« Ne peut se prétendre de Gauche que celui qui ne se désolidarise pas de la violence révolutionnaire, de la destruction de l’ordre établi, de la propagande par les faits, de l’annihilation des institutions du Capital et de ceux qui se remplissent la panse sur le dos des miséreux, des actes incendiaires contre les miliciens du pouvoir ou autres actions similaires, visant les possédants, ces usurpateurs qui vont jusqu’à voler la sueur qui perlent sur le front du prolétaire.
Ne pourra se prétendre de Gauche que celui qui, valeureux, offrira la victoire aux pauvres, aux travailleurs, aux agriculteurs, aux chômeurs, à ceux qui se bourre la gueule pour oublier, aux migrants et à ceux qui volent ou vendent quelques barrettes pour survivre.
Ne peut se prétendre de Gauche que celui qui porte en son sein la flamme, la cendre et la fumée.
Ne peut se prétendre de Gauche que l’âme curieuse qui cherche l’information où elle se trouve, celle qui débat, se questionne, analyse. Celle qui interpelle quiconque, fusse-t-il Dieu ou Maitre, pour obtenir une réponse. Celle qui prend la rue afin d’y retrouver ses pairs et d’y porter haut le drapeau. Celui qui écrit, celui qui récite des vers sur les devants de la scène, celui qui peint, photographie et chante l’Homme….et la Révolution !  »

Chadri Sdiri

 

Samedi 29 février à Toulouse, la BRIC (Bourrassol Rugby International Club) organise un tournoi de rugby touché mixte solidaire. Les fonds récoltés serviront aux caisses de grève des cheminots et des intermittents. L’inscription au tournoi est gratuite et peut se faire par mail (bourrassol.rugby@gmail.com) ou sur place à partir de 12h30.

Plusieurs tables d’infos seront présentes lors de cette initiative dont celle du Secours Rouge Toulouse.