Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Un cadre du Parti Communiste du Népal (maoïste) clandestin a été arrêté par la police du district de Bhojpur. Sumit Pariyar, 33 ans, a été arrêté mercredi dernier dans la rurale de Temkemaiyunk-1. Selon la police, il transportait des détonateurs, des munitions et des cartes SIM. Sumit Pariyar appartient à la fraction du mouvement maoïste népalais qui a repris, en 2014, les armes et la lutte clandestine contre le gouvernement. Pas plus tard que ce matin, une bombe, posée par des guérilleros urbains appartenant à ce courant, a touché la résidence de l’ancien ministre des communication.  Ce courant, qui est dirigé par  Netra Bikram Chand alias Biplav, fait face à une dure répression: emprisonnements, tortures et assassinats. Le 20 juin, un de ses dirigeants, Kumar Paudel, avait été abattu par les policiers. Aucune poursuite n’avait été engagée suite à cette extradition extra-judiciaire.

La résidence du ministre attaquée ce matin

 

 

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Les Gilets jaunes ont défilé ce samedi à Paris pour leur acte 70, malgré l’interdiction par le gouvernement des rassemblements de plus de 100 personnes. A 18h40, la police avait procédé à plus de 1160 contrôles préventifs, 76 verbalisations sur les périmètres interdits et à 52 interpellations suite à des heurts, des bris et des incendies (de poubelles et de voitures) qui ont eu lieu sur le parcours de la manifestation. Les forces de l’ordre ont utilisé beaucoup de gaz lacrymogène, notamment dans une station de métro. Comme chaque week-end, la préfecture de police avait pris un arrêté interdisant aux Gilets jaunes de manifester dans un périmètre comprenant les institutions, mais aussi notamment les Champs-Elysées et le quartier des grands magasins.  Le Premier ministre avait en outre annoncé vendredi que le gouvernement abaissait à 100 personnes la taille autorisée des rassemblements en France, au lieu de 1.000 précédemment, pour «freiner» la progression du coronavirus.

Les affrontement ce samedi à Paris

Place de la liberté, à Bamako, les enseignants grévistes se sont mis en route en direction du Monument de l’indépendance. Une fois arrivés à destination, les grévistes ont prévu de tenir un meeting d’information. Cette unième marche faisait suite à l’échec des nouvelles négociations avec le gouvernement. Au cours de la marche, les enseignants scandaient des slogans hostiles au Premier ministre. Devant le Monument de l’indépendant, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes sur les enseignants gréviste dans le but de disperser la masse qui bloquait la circulation aux ministres et au Président de la République qui se rendaient à Koulouba pour le Conseil des ministres. Sous le gaz lacrymogène, les enseignants ne sont pas restés les bras croisés. Certains d’entre eux ont répliqué en jetant sur la police ce qui leur tombait sous la main. Le gouvernement dresse un bilan de 4 policiers blessés, 9 manifestants interpellés et 6 véhicules de police endommagés.

Répression de la marche des enseignants au Mali

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En décembre 2018, dans le cadre des actions des Gilets Jaunes, des cocktails Molotov avaient été jetés contre la préfecture qui a en partie brûlé. Sept personnes seront inculpées, dont trois mineurs qui passeront en procès le 8 avril. Le procès des quatre autres inculpés âgés de 21 à 37 ans s’est tenu ce lundi 9 mars. Ils ont été condamnés à des peines allant de deux à trois ans de prison, dont 6 mois à trois ans fermes. Plusieurs dizaines de personnes solidaires se sont relayées devant le tribunal tout au long de la journée autour d’une banderole affichant : « l’incendie, on l’a tou.te.s allumé ».

Solidarité avec les inculpés de l'incendie de la préfecture du Puy-en-Velay

Solidarité avec les inculpés de l’incendie de la préfecture du Puy-en-Velay

Orange, Proximus et Telenet, les trois principaux opérateurs télécoms belges, sont prêts à utiliser les données de leurs clients dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de covid-19. Les données pourraient être utilisées pour cibler les déplacements mais aussi les contacts humains. Cette technique avait déjà été utilisée dans le cadre de l’épidémie d’Ebola, mais aussi celle de malaria ou du Zika. Pour Ebola, en 2014, un opérateur télécoms avait pu cartographier les déplacements de certaines personnes et même les comportements de mobilité d’un village entier. Différents canaux ensuite permettaient de prévenir les personnes identifiées comme potentiellement à risque.

En se basant sur un historique de trois mois des registres d’appels et de géolocalisation, le modèle permet de calculer le graphe social et les cartes de mouvements réels. L’analyse de ces données permettraient d’identifier non seulement les personnes posant les plus grands risques d’amplification de l’épidémie (les personnes qui se déplacent beaucoup) ainsi que les lieux avec les plus grands risques. Les données existent pour y parvenir et un cadre régulatoire le permettrait (le règlement RGPD sur la protection des données prévoit, le cas échéant, une clause particulière en cas d’intérêt public dans le domaine de la santé publique). Le gouvernement n’a pas encore donné sont feu vert pour une telle utilisation. Les données télécoms ne sont pas directement associée à une identité mais à un numéro de téléphone et ne sont donc pas nominatives. Malgré cela, certaines métriques permettent de calculer un probable domicile, un probable lieu de travail, etc. tout en restant approximatif.

Utilisation des données télécoms

Utilisation des données télécoms

Helin Bölek et İbrahim Gökçek, deux musiciens du Grup Yorum en grève de la faim depuis 265 jours, ont été enlevés cette nuit par la police turque à leurs domiciles. Ils sont dans l’hôpital d’Ümraniye pour qu’on leur administre de forces des aliments. Helin Bölek et İbrahim Gökçek, sont en grève de la faim depuis le 16 mai 2019 pour dénoncer les persécutions contre le groupe. En raison des chants politiques de Grup Yorum, le gouvernement turc a emprisonné plusieurs membres du groupe pour « appartenance à une organisation terroriste ». D’autres membres de Yorum se sont réfugiés à l’étranger pour échapper à la prison. Pour rappel, ce samedi 14 mars, un concert en soutien au groupe Yorum se tiendra, à Bruxelles. Entrée en prix libre au profit du groupe, de 17h à 19h30, au Théâtre Molière, square du bastion, 3 à 1050 Bruxelles

Helin Bölek et İbrahim Gökçek

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L’État allemand a encore une fois intensifié son harcèlement et sa répression dirigés contre le discours et le plaidoyer palestiniens. Dans le dernier ordre émis par le bureau de l’immigration de Berlin, reçu hier 9 mars, les autorités allemandes ont ordonné, après l’expulsion officielle d’Allemagne de l’écrivain Khaled Barakat, animateur de Samidoun, (même s’il ne vit pas en Allemagne depuis août 2019), une interdiction d’entrer dans le pays pendant quatre ans. Barakat et son avocat contestent l’ordonnance dans le cadre d’un appel. Outre l’interdiction politique, le refus de résidence et maintenant l’exclusion imposée à Barakat, les récentes attaques répressives de l’État allemand contre les droits des Palestiniens ont inclus la déportation de Rasmea Odeh, l’adoption d’une résolution anti-BDS, la poursuite pénale de militants juifs palestiniens et israéliens pour avoir interrompu le discours d’un membre de la Knesset, la démission forcée du directeur du Musée juif, la fermeture du compte bancaire de Jewish Voices for a Just Peace et la désinvitation d’artistes internationaux qui ont pris position pour soutenir les droits des Palestiniens.

Le caractère politique de l’ordonnance est manifeste et non dissimulé dans le document de 23 pages. Il est entièrement basé sur des discours politiques publics, des écrits et des vidéos YouTube et n’allègue pas d’activité criminelle ; en effet, l’ordonnance note que les critères relatifs aux condamnations pénales ne s’appliquent pas en l’espèce. Cela survient après qu’une interdiction politique de plus d’un mois a été prononcée contre Barakat en juin 2019 afin de l’empêcher de prononcer un discours sur le soi-disant « accord du siècle » du président américain Donald Trump, puis, le refus du renouvellement de son visa de séjour. La nature de cette attaque est claire dans tout le document. « La soi-disant solution à deux États est morte. Le peuple palestinien n’a d’autre choix que de poursuivre sa lutte jusqu’à la libération de toute la Palestine et la construction d’une société démocratique en Palestine », avait déclaré Barakat. Cette vision progressiste d’une Palestine libérée et démocratique est citée à deux reprises dans le document comme la preuve d’une perspective « extrémiste » qui est « inacceptable » en Allemagne.

Khaled Barakat (à droite)

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Le mercredi 4 mars, un convoi de plusieurs véhicules de la Police nationale péruvienne a été pris en embuscade dans la région des rivières Apurimac et Mantaro (VRAEM), dans la province d’Ayacucho. Les forces de sécurité effectuaient une opération anti-guérilla dans le district de Canayre. Les policiers étaient guidés par deux repentis du PCP-SL, connus sous les pseudonymes de « Raulito » et de « Luciano ». Les guérilleros ont fait exploser une charge de dynamite puis ont ouvert un feu nourri sur les véhicules de police, tuant les deux repentis et blessant quatre policiers. Un des véhicules a été incendié. Ces dernières semaines, plusieurs guérilleros, dont feus « Luciano » et « Raulito », se sont rendus aux forces de sécurité. Celles-ci essaient d’exploiter ces défections pour tenter d’éliminer les guérillas de leur bastion de la région VRAEM.

Le véhicule de police incendié après l'embuscade