Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Aujourd’hui lundi, deux membres des forces spéciales CoBRA ont été tués, ainsi qu’un guérillero maoïste, lors d’un échange de tirs dans les forêts du district de Bijapur, dans le Chhattisgarh. Les paramilitaires du Commando for Resolute Action (CoBRA) n°204 effectuaient une opération de ratissage anti-guérilla lorsqu’ils sont tombés dans une embuscade. Outre les deux tués, deux autres paramilitaires ont été touchés, dont un officier grièvement blessé d’une balle dans le ventre.

Combattants maoïstes

 

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Les Kurdes organisent des manifestations à l’échelle européenne pour marquer le 21e anniversaire de l’emprisonnement d’Öcalan le 15 février 1999. Dans ce cadre, une marche de deux jours est organisée dans la ville de Francfort. Dimanche 9 février, la police allemande a interdit les slogans, drapeaux et banderoles représentant les valeurs du peuple kurde. La police a ensuite attaqué les militant·es participant à la marche après la fin de cette étape alors que les militant·es se dispersaient pour se rendre au centre démocratique kurde de Darmstadt. Aujourd’hui, la police allemande a également attaqué cette manifestation et arrêté trois militants venus de France. Ils ont été emmenés au poste de police. La police a également agressé les journalistes de l’ANF qui couvraient la répression. Plus d’infos ici.

La police attaque la longue marche kurde pour la libération d'Öcalan

C’est jusqu’au 25 mai que les détenteurs privés de caméras de surveillance, particuliers ou sociétés, doivent se faire enregistrer. Une obligation décrétée le 25 mai 2018 avec une période transitoire de deux ans qui se termine donc prochainement. Jusqu’à présent, 11.239 déclarations ont été rentrées pour un total de 41.309 caméras, soit 3,7 caméras en moyenne par déclaration. Les personnes morales, essentiellement les sociétés commerciales, ont déposé 13.433 déclarations pour 119.003 caméras soit près de 9 caméras par enregistrement. Le nombre des caméras est bien entendu bien plus important puisqu’aux caméras enregistrées il convient d’ajouter celles qui ne le sont pas (mais qui, ne rentrant pas les fichiers de la police, sont moins susceptibles de voir leurs enregistrements être utilisés par elle)  et toutes celles des services de police. Les caméras privées situées à l’extérieur doivent être dirigées vers le bâtiment. Si une petit portion de la voie publique apparaît sur les images, cela n’est autorisé que si c’est limité au minimum. En outre, chaque système doit être signalé par un pictogramme.

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À Toulouse un squat où logeaient 600 migrant-e-s a brûlé le mardi 4 février. Les habitant-e-s se sont retrouvé-e-s à la rue, démuni-e-s et certain-e-s ont perdu leurs affaires et leurs papiers administratifs, qui ont une valeur inestimable pour les démarches de droit d’asile, de demande de titre de séjour etc.  Certain-e-s habitant-e-s ont tenté de rentrer dans l’immeuble pour sauver leurs affaires, ils et elles ont été gazés par la police. Le soir même, des vigiles privés avec des chiens étaient postés autour de l’immeuble pour empêcher d’y rentrer à nouveau. Malgré la promesse des autorités d’organiser la récupération des affaires sans présence policière le lendemain, des camions de CRS étaient présents, cela a provoqué des tensions, 2 arrestations, une voiture embarquée et une amende infligée pour avoir traversé hors des clous. Des hébergements d’urgence  ont été proposés dans des gymnases de la ville pour les 3 premières nuits puis au parc des expositions. Mais beaucoup n’ont pas dormi dans les gymnases, craignant le fichage et le tri des migrant-e-s de la mairie et de la préfecture.
Face à la répression et au racisme d’Etat, les habitant-e-s ont exprimé leur révolte  et ont été soutenu-e-s par leurs voisin-e-s, des associations et des collectifs militants qui ont récolté nourriture, vêtements, mobilier, et organisé des hébergements. Samedi 8 février, deux nouveaux lieux ont été ouverts pour reloger les habitant-e-s.

Le squat où logeaient 600 migrant-e-s à Toulouse.

Samedi 8 février, l’acte 65 des Gilets Jaunes était organisé dans plusieurs villes de France. Voici un compte-rendu, non exhaustif des événements. À Paris, un arrêté pris par la Préfecture de Paris interdisait les rassemblements dans un périmètre comprenant les institutions, mais aussi les Champs-Élysées, la gare Saint-Lazare et les grands magasins. Plusieurs dizaines de manifestant·es se sont tout de même rassemblé·es à la mi-journée aux abords du Conseil d’Etat pour défiler vers les Champs-Elysées. La police a alors verbalisé 140 personnes et en a arrêté 32.  À Bordeaux, la manifestation a été durement réprimée. Le dispositif policier comprenait un hélicoptère, un canon à eau ainsi qu’un nombre très important de policiers. Dès le départ la tension est montée du côté des forces de l’ordre qui ont attaqué les manifestant·es à coup de gaz lacrymogène et de flashball. Plusieurs blessé·es sont à déplorer dont deux qui ont du être transportés en ambulance. Plusieurs autres personnes ont également été violemment arrêtées par la brigade anti-criminalité (BAC).

Acte 65 des Gilets Jaunes à Bordeaux

Le 7 mai 2016, environ 600 personnes manifestaient contre la mise en place par l’Autriche d’un dispositif anti-migrants. Cette manifestation avait mené à de violents affrontements avec de nombreux policiers et carabiniers en tenue anti-émeutes (voir notre article). Cette année, 64 anarchistes, la plupart arrêté·es au cours de la manifestation, passent en procès et de nombreuses peines d’emprisonnement ont été demandées.

Affrontements au Brenner

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Un manifestant palestinien a été tué vendredi par les forces israéliennes lors d’affrontements en Cisjordanie occupée. Ce décès porte à cinq le nombre de morts lors des manifestations protestant contre le plan Trump. Badr Nafla, âgé de 19 ans, est décédé après avoir été blessé par balles au cou par les forces israéliennes lors de heurts près de la ville de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Des affrontements ont éclaté dans plusieurs secteurs de la Cisjordanie vendredi, ainsi au niveau du mur qui sépare le village de Bilin, en Cisjordanie occupée, de la colonie de Modiin Illit, au nord de Ramallah.

Manifestation au pied du mur, hier vendredi

Hier vendredi, Chuck Africa, le dernier prisonnier des Move 9 a été libéré après 42 ans passé en prison. Il avait été emprisonné peu après ses 18 ans suite à l’attaque et le siège par police d’une maison communautaire de la communauté Move à Philadelphie en 1978. À cette occasion, des centaines de policiers, des équipes des SWAT armés de mitrailleuses, de gaz lacrymogènes, de bulldozers et de canons à eau ont encerclé la propriété à la suite d’un longue confrontation avec les autorités de la ville. La police a ensuite ouvert le feu et des membres de Move auraient riposté, bien qu’ils aient nié l’avoir fait. Un policier avait été tué dans les tirs croisés. Neuf membres ont ensuite été arrêtés et tenus conjointement responsables de la mort du policier malgré les preuves médico-légales montrant qu’il a été tué d’une seule balle (peut)être tirée par la police elle-même). En 1980, les neuf ont été reconnus coupables de meurtre au troisième degré et de délits mineurs et condamnés chacun à des peines allant de 30 ans de prison à la perpétuité. Deux des neuf prisonnier, Merle et Phil Africa, sont morts en prison. Les sept autres se sont battus pendant de nombreuses années pour obtenir leur libération. Chuck Africa était le dernier prisonnier des Move 9 encore en prison (voir notre articles ici et ici).

Chuck Africa

Chuck Africa

Jeudi 6 février, des tireurs de précision était déployé dans le cadre du dispositif policier visant en contrôler la manifestation contre la réforme des retraites. Ils étaient équipés d’armes de guerre (des fusils d’assaut HK G36) avec des viseurs militaires. Plus d’infos ici.

Des tireurs de précision déployés à Nantes dans le cadre des manifestations

 

En décembre 2019, Iván Márquez, un commandant des FARC qui a repris les armes, a envoyé un émissaire au Cauca pour convaincre deux groupes de dissidents, commandé par Johani Noscue (alias Mayimbú), de le rejoindre. Il s’agit de sa première action importante après avoir annoncé sa reprise de la lutte armée dans une vidéo postée en août 2019 (voir notre article). L’émissaire de Márquez, est Walter Mendoza, un ancien guérillero de haut rang. Il a notamment été commandant du bloc mobile Arturo Ruiz dans le département de Cauca. Il est également reconnu pour avoir conçu les colonnes mobiles qui ont donné aux FARC plusieurs victoires militaires. Johani Noscue est quant à lui commandant des fronts Jaime Martínez et Dagoberto Ramos, les deux plus grands groupes de dissidents du nord du Cauca. Johani Noscue aurait cependant refusé de rejoindre Iván Márquez à qui il reprocherait d’avoir signé l’accord avec le gouvernement de Santos. Il aurait plutôt préféré se joindre à Gentil Duarte ancien commandant du Premier Front des FARC et ancien négociateur à La Havane, qui a fait défection en 2016 avec l’intention de réunifier la dissidence. Gentil Duarte dirige actuellement l’un des plus grands groupes de dissidents du pays dans les départements de Caquetá et de Meta avec 500 hommes.

Iván Márquez, ancien négociateur des FARC reprend les armes

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