Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le réfugié kurde, Resul Ozdemir a été extradé vers la Turquie. La Suède a collaboré avec les renseignements turcs (MIT) pour son extradition. Ozdemir, qui a survécu aux massacres de Cizre de février 2016 (voir notre article), avait été condamné à près de 15 ans de prison par un tribunal turc. Enfermé depuis 6 mois, il a été extradé, il y a quelques jours, sans que sa famille ou ses avocats ne soient prévenus. Plus d’infos ici.

Resul Ozdemir

Resul Ozdemir

Le 23 avril dernier, une habitante du quartier La Roseraie à Toulouse a été mise en garde à vue pendant 4h. Le motif étant « outrage au chef de l’Etat ». Depuis un mois trônait sur sa façade une banderole : « Macronavirus à quand la fin ? ».  Pour l’instant, cette habitante et ses colocataires n’ont pas fait l’objet de mise en examen.

Mardi soir, les habitant·es de la région d’al-Golaa, dans le district de Douz-Nord (sud de la Tunisie), ont manifesté devant la mairie contre les conditions d’hébergement des malades dans un centre de quarantaine dans la ville de Sousse (centre est). Les forces de sécurité sont intervenues pour disperser les manifestants en lançant notamment des grenades lacrymogènes. Les manifestant·es ont répliqué en lançant des pierres et en incendiant une voiture de police. Les manifestant·es protestaient contre le choix des autorités d’établir le centre de confinement dans une école de tourisme au lieu d’un hôtel touristique comme cela était initialement prévu. Dans l’école, les conditions d’hébergement sanitaire correctes ne sont pas garanties. Les malades se retrouvent dans des chambres non individuelles inconfortables qui ne remplissaient pas les conditions d’isolation.

Manifestation à al-Golaa contre les conditions d'hébergement des malades

 

Lundi matin, des guérilleros maoïstes ont exécuté une personne accusée d’être un informateur de la police dans le district de West Singhbhum de l’état du Jharkhand. Raj Kishore Gope a été abattu dans le village de Bhalurungi situé dans le district de West Singhbhum. Marchand de volailles, il se rendait au marché quand il a été intercepté chemin faisant par les maoïstes.

Rassemblement maoïste en Inde

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Mercredi 22 avril, des habitant·es de Veeplaas (un quartier de Port Elizabeth) sont descendus en masse dans les rues mardi pour protester contre le manque de colis alimentaires. La police est arrivée 15 minutes plus tard et tiré avec du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc. Les manifestant·es ont barricadé la route avec des pierres, des bûches, du fil, du verre brisé et des pneus qu’ils ont brûlés. Dans le quartier de Veeplaas, 2404 personnes avaient besoin d’un colis alimentaire mais seuls 70 étaient arrivés.

Émeute de la faim à Port Elizabeth

Remis en liberté le 17 mars 2020 (lire notre article), Esmail Abdi a dû se présenter à la prison le 21 avril et a été maintenu en détention. Esmail Abdi, président du syndicat des enseignants en Iran, condamné en 2016 à six ans de prison pour « organisation et participation à des rassemblements illégaux », découlant de ses activités syndicales. Après une grève de la faim en 2017 (voir notre article), il avait été libéré provisoirement début 2018, mais renvoyé à la prison d’Evin le 20 janvier 2018.

Esmail Abdi

Esmail Abdi

Une agente de nettoyage  à la Poste de l’Union, près de Toulouse, a été menacée de licenciement pour avoir voulu utiliser un masque à disposition du personnel de la Poste le 14 avril dernier. La société sous-traitante GSF qui l’emploie ne lui avait pas procuré de matériel de protection contre l’épidémie de COVID-19. La directrice du bureau de poste l’a accusé de vol, a prévenu la direction de GSF et a menacé de mettre un terme au contrat de sous-traitance. Le lendemain de l’incident, l’agente recevait un masque de la part de son employeur.

Le 23 avril au matin, une quarantaine de manifestants se sont mobilisés suite aux quatre arrestations de dimanche (voir notre notre article). Derrière la banderole « l’Etat nous affame, luttons », les manifestants ont parcouru les rue du quartier encadrés par un important dispositif de police qui les a séparé en deux groupe. Un groupe a été dispersé et deux personnes ont été arrêtées (libérées après), l’autre groupe a été encerclé et tous les manifestants ont été contrôlés et sanctionnés pour non respect du confinement dû aux mesures sanitaires COVID-19.

Les personnes arrêtées dimanche matin avaient été libérées ce matin même avant la manifestation.

Dossier(s): Confinement Italie Tags:

Mardi 21 avril, le gouvernement irakien a levé partiellement les mesures de confinement liées au Coronavirus. Des manifestant·es anti-gouvernementaux, qui s’opposent depuis octobre 2019 à l’élite politique au pouvoir corrompue et à l’ingérence de pays étrangers, ont immédiatement repris la rue à Bagdad. Des affrontements ont éclaté près de la place Tahrir. Au moins un manifestant a été abattu. Plusieurs autres personnes ont été blessées lors des affrontements qui ont éclaté mardi près du rond-point d’Al-Khulani, dans la capitale.

Manifestants à Bagdad

Irak – 31 manifestant·es tué·es et plusieurs centaines de blessé·es (archive)

Lundi 20 avril, Kezy, un habitant d’une cité de logements sociaux dans les Marolles (Bruxelles), était arrêté car il fumait une cigarette devant chez-lui. Une dizaine de voitures de police, 29 agents et deux chiens avaient participé à l’opération (voir notre article). Emmené au commissariat central de Bruxelles, il avait été libéré deux à trois heures plus tard et était rentré chez lui. Notons qu’il porte depuis décembre un bracelet électronique qui doit lui être retiré ce jeudi 23 avril. Le lendemain, vers midi, deux autres agents se présentent à l’appartement familial. Kezy est absent, il est parti faire un tour dans la limite du périmètre et des horaires qui lui sont autorisés. Les policiers disent à sa famille qu’ils sont venus lui présenter des excuses, puis repartent. De retour chez lui, Kezy discute avec sa famille et décide d’aller porter plainte. Vers 14 heures, il part vers l’hôpital pour y faire constater les séquelles du contrôle de la veille : coup à la joue, plaies à la tête, douleur à la cheville. Mais il revient un quart d’heure plus tard, essoufflé et anxieux. Il annonce à son famille qu’il a rencontré des policiers qui l’ont menacé de lui retirer son bracelet électronique et de l’envoyer à la prison de Saint-Gilles.

Une patrouille de police ne tarde pas à arriver, parmi laquelle les deux agents venus quelques heures plus tôt « présenter leurs excuses ». À l’intérieur de l’appartement, Kezy téléphone aux agents du Centre de surveillance électronique chargés de vérifier ses déplacements via son bracelet. Ceux-ci lui disent n’avoir constaté aucun écart de sa part et ne rien lui reprocher. Mais pendant ce temps, les policiers ont grimpé sur le balcon et donnent des coups dans la porte de l’appartement. Kezy se laisse donc arrêter. Sa famille ignore où il a été emmené et pour quelle raison. Plus d’infos ici.

Arrestation de Kezy, un habitant des Marolles

Arrestation de Kezy, un habitant des Marolles