Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

 

Hier mardi, pour la deuxième journée de mobilisation interprofessionnelle à l’appel de la CGT, FO, FSU, Solidaires et plusieurs organisations de jeunesse, des dizaines de milliers de personnes (180.000 selon les syndicats) ont manifesté en France. Des incidents ont opposés manifestants et policiers à Bordeaux, Rennes, Lyon, Lille et Nantes. Les lycéens commencent aussi à se moobiliser. Devant les lycées d’Aulnay-sous-Bois, des échauffourées ont éclaté entre plusieurs élèves de seconde et les forces de l’ordre, police municipale comprise. En fin de matinée, neuf jeunes ont été interpellés pour « dégradations de biens publics » et « participation à un attroupement en vue de trouble à l’ordre public ». Ils ont été placés en garde à vue. Devant le lycée professionnel Alexandre Dumas à Cavaillon, le feu a été mis à deux containers et les policiers ont été caillassés (ils ont interpellé deux mineurs). Quatre manifestants ont été arrêtés ce mardi matin lors de troubles à l’ordre public survenus en marge d’une tentative de blocage du lycée professionnel Saint-Exupéry à Halluin. Un millier de lycéens et étudiants se sont mobilisés dans les rues de Lille, contre la précarité étudiante, la réforme du bac, mais aussi contre celle des retraites. Des incidents ont éclaté avec les forces de l’ordre.

Lacrymùogènes contre étudiants à Lille

Depuis 2015, 15.530 personnes ont été détenues dans les opérations policières contre le Parti Démocratique du Peuple (HDP). Parmi elles, 16 députés du HDP, dont des coprésidents, 7 membres du Comité exécutif central, 21 membres de l’Assemblée du Parti et plus de 750 dirigeants provinciaux et de district. En 2019, au moins 1.674 membres et cadres du HDP ont été arrêtés, notamment au cours du processus électoral du 31 mars (750 arrestations). Les principaux procès des anciens coprésidents du HDP, Selahattin Demirtaş et Figen Yüksekdağ, se poursuivent. İdris Baluken a été condamné à 16 ans, 8 mois de prison, Çağlar Demirel a été condamné à 7 ans, 6 mois, Abdullah Zeydan à 8 ans, 1 mois, 15 jours et Selma Irmak à 10 ans de prison.

Selahattin Demirtaş militant du HDP condamnés à de la prison ferme (archive)

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags:

Samedi 7 décembre vers 12h15, la police a lancé un raid contre une maison louée via la plate-forme AirBnB et a arrêté 16 personnes à Bordeaux. Elles sont accusées de « dégradations en réunion », et d' »association de malfaiteurs en vue de commettre des dégradations et violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Concrètement, les militant·es sont accusé·es d’avoir tagué à plusieurs reprises « ACAB » dans le quartier et d’avoir en leur possession du matériel (prétendument retrouvé durant la perquisition) qui aurait pu être utilisé contre la police lors de la manifestation de l’acte 56 des Gilets Jaunes. Les militant·es ont été présenté·es à un juge d’instruction lundi. Ils et elles ont probablement été placé·es en détention provisoire, comme l’a demandé le parquet de Bordeaux.

Arrestations de Gilets jaunes à Bordeaux (archive)

Arrestations de Gilets jaunes à Bordeaux (archive)

Mardi 26 novembre, Rodrigo Lanza, un anarchiste chilien a été condamné à cinq ans de prison en Espagne. Il était accusé d’homicide suite à la mort d’un fasciste dans un affrontement en 2017. Ce dernier était soldat de la Légion espagnole. Il avait menacé Rodrigo Lanza avec un couteau dans un bar de Saragosse à l’aube du 8 décembre 2017. Rodrigo Lanza lui avait alors asséné un coup de poing qui avait provoqué sa chute mortelle en brisant son cou.

Le parti fasciste Vox avait mené une campagne, relayée dans la presse sous le nom de « procès des bretelles », accusant Rodrigo Lanza d’avoir frappé sans provocation le légionnaire fasciste parce que celui-ci « portait un symbole espagnol ».

Arrêté peu après l’affrontement, Rodrigo Lanza est allé en détention provisoire jusqu’à son procès au cours duquel il encourait une peine de 25 ans de prison pour meurtre avec haine aggravante (haine supposément « dirigée contre les Espagnols »). Il sera finalement reconnu coupable d’homicide involontaire. La peine maximale prévue par la loi était de quatre ans de prison, à moins que le juge ne décide d’augmenter la peine d’un degré, auquel cas il pouvait aller jusqu’à six ans. Celui-ci choisira finalement de condamner Rodrigo à 5 ans de prison et à payer 200 000 euros à la la famille du légionnaire fasciste.

Toutes les parties feront très probablement appel du jugement, d’abord devant la Cour supérieure de justice d’Aragon puis devant la Cour suprême. La défense le fera en demandant que la sanction soit réduite d’un degré et que le maximum qui puisse être infligé soit d’un an ; l’accusation demandera que les faits prouvés soient révisés et une condamnation pour meurtre et crime de haine.

Plus d’infos ici.

Rodrigo Lanza

Rodrigo Lanza

 

 

Mercredi 11 décembre, une table ronde en solidarité avec le peuple kurde est organisée à la Salle du Placet (Rue des Sports 2) à Louvain-la-Neuve. Cet événement organisé par le collectif de solidarité Liège-Rojava et le Collectif des Femmes à Louvain-la-Neuve, rassemblera quatre intervenant·es qui aborderont différents aspects de la révolution au Rojava. Plus d’infos ici.

Programme :

  • Said Tame : Historique de la révolution au Rojava depuis 2011 jusqu’aux
    nouvelles les plus récentes dans le contexte géopolitique de la région
  • Sixtine van Outryve d’Ydevalle : Les fondements de l’écologie sociale et
    sa formulation à travers le communalisme libertaire.
  • Jans Albatross : L’application des principes de l’écologie sociale au Rojava
  • Gulistan Ozer : La révolution des femmes – la Jineoloji
Table ronde en solidarité avec le peuple kurde

Table ronde en solidarité avec le peuple kurde

En juin 2012, les forces de sécurité ont tué 17 autochtones, appelés Adivasis, dont sept enfants, dans le village de Sarkeguda, dans le district de Bijapur (État de Chhattisgarh), les accusant d’être des maoïstes. Les forces de sécurité avaient encerclé des villageois réunis pour la fête traditionnelle de Beej Pondum et ouvert le feu vers 10 heures. Lorsque les tirs ont cessé, les forces armées ont commencé à frapper les gens avec leurs armes. Le Chhattisgarh est riche en ressources minérales et la reprise de l’activité minière a déplacé des milliers d’Adivasis. L’État est devenu le bastion de l’insurrection maoïste et le gouvernement y a déployé des dizaines de milliers de soldats. Plus de 1 000 personnes ont été tuées lors de prétendues fusillades avec des maoïstes, mais les Adivasis allèguent que bon nombre d’entre elles sont des assassinats purs et simples. Des militants des droits de l’homme et des journalistes ont été visés pour avoir signalé les abus et les homicides.

La commission judiciaire, dirigée par le juge VK Agrawal, a finalement établi que les villageois se réunissaient dans un champ ouvert adjacent au village, et non dans la forêt dense, comme l’ont affirmé des policiers. La commission a déclaré que les tirs étaient unilatéraux, effectués uniquement par les forces de police paramilitaires de la Réserve centrale (CRPF) et la police locale. Ces tirs étaient tellement indifférenciés que six policiers et paramilitaires ont été blessés par des « tirs amis » (et non par des tirs maoïstes comme ils l’ont prétendu). Dans son rapport, la commission a également nié que les personnes tuées dans cet incident aient eu un quelconque lien avec les maoïstes.

Le massacre de Sarkeguda

 

Dossier(s): Inde-Népal Tags: ,

Au moins 37 manifestants palestiniens ont été blessés vendredi lors d’affrontements avec des soldats israéliens dans l’est de la bande de Gaza. Parmi les 37 palestiniens blessés, 14 avaient été visés et blessés par des tirs à balles. 10 enfants font partie. Les manifestants palestiniens ont repris vendredi les manifestations et rassemblements hebdomadaires anti-israéliens, connus sous le nom de « Grande Marche du Retour », qui avaient cessé depuis trois semaines. Les manifestants se sont rassemblés dans l’après-midi dans cinq endroits différents, le long de la frontière, agitant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans anti-Israël.  Plusieurs manifestants ont coupé les barbelés de la clôture, tandis que des dizaines d’autres ont lancé des pierres sur les soldats israéliens stationnés à la frontière.

Manifestation à la frontière de Gaza

Lundi 9 décembre, une soirée de discussion se tiendra avec une camarade qui a passé les deux derniers mois au Rojava. Elle était présente lors du début de l’agression militaire turque le 9 octobre, et a vécu la tentative d’occupation. Son expérience lui permettra de témoigner de manière authentique de la résistance des internationalistes combattant·e·s contre l’attaque turque. Elle donnera des éclairages sur le rôle de la solidarité internationale dans ce contexte en changement perpétuel.

Evénement Facebook

19h au local Sacco-Vanzetti, 54, chaussée de Forest, 1060 Bruxelles

Rojava - Actualité et solidarité internationale

 

Vendredi 6 décembre, des milliers de personnes ont pris part à une manifestation à Santiago au cours desquels des heurts ont éclaté avec la police. A proximité de la Plaza Italia, des manifestant·es armé·es de pierres ou de cocktails molotov se sont affronté·es à la police qui a tiré des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau. Des manifestant·es ont brandi un énorme drapeau chilien avec un œil fermé dessus pour représenter les quelques 300 personnes éborgnées par des tirs de la police au cours des dernières manifestations (voir notre article).

Au cours de cette manifestation, une personne a été blessée par balle, probablement par un policier en civil. Notons que depuis le début du mouvement de révolte, il y a maintenant 50 jours, 23 personnes ont été tuées. Enfin, on signale l’usage par la police de grenades lacrymogènes spéciales à longue portée qui ont fait de nombreux·ses blessé·es.

Émeutes au Chili (archive)

Émeutes au Chili (archive)

 

Dossier(s): Amérique Latine Tags: ,

Environ un millier de gilets jaunes manifestaient aujourd’hui samedi dans le sud de Paris dans une ambiance émaillée d’incidents et sous haute surveillance policière. Peu après 14H00, au niveau de l’avenue du Maine, dans le quartier de Montparnasse, des incidents entre manifestants et policiers ont eu lieu alors que le cortège voulait dévier de l’itinéraire déclaré en préfecture. Non loin de là, se tenait au même moment une manifestation contre le chômage et la précarité, traditionnellement organisée chaque premier samedi de décembre. Un groupe de manifestants a tenté de forcer un barrage des gendarmes mobiles, qui les ont repoussés avec leurs boucliers et des grenades lacrymogènes. Quelques autres tirs de gaz lacrymogènes se sont ensuite produits en tête de cortège. Une personne a été évacuée sur une civière. D’autres incidents ont eu lieux plus tard, c’est ainsi que par exemple des policiers en civils se sont fait caillasser près de l’hôtel de ville et ont lancé une grenade de désencerclement. Il y a eu plusieurs interpellations. Il y a eu de nombreuses manifestations en provinces: à Marseille, Caen, Lille, au Havre, Lyon, Rouen et Strasbourg. A Strasbourg plusieurs heurts ont éclaté à certains endroits d la ville. A Lyon, le défilé a été marqué par des jets de projectiles contre les forces de l’ordre, entraînant des tirs de lacrymogène.

Faceà face avenue du Maine