Dans le cadre de notre dossier « Rojava », nous exposons ici un acteur mal connu du conflit syrien. Malgré la date de publication fantaisiste de l’article, celui-ci est bien posté le 15 décembre 2016.

Le champs de bataille syrien est aujourd’hui divisé en quatre principaux camps. Celui du régime et de ses alliés, celui des YPG/YPJ et de leurs alliés réunis dans les Forces Démocratiques Syriennes (QSD), celui de l’Etat Islamique, et enfin celui de ce qu’on appelle « l’Armée Syrienne Libre ».

Répartition des territoires en Syrie, début novembre 2016.

Derrière ce terme vaste on retrouve une réalité vague et mouvante. Il ne veut aujourd’hui plus dire grand chose. Depuis sa création en 2011, l’ASL a progressivement été phagocytée par Jabhat Al Nusra, les groupes qui lui résistaient ont été expulsés et ont -pour certains d’entre eux- rejoint les QSD. Quoi qu’il en soit, ce terme est aujourd’hui un label encore utilisé dans les médias occidentaux et qui n’a pas valeur d’unité sur le terrain. A ce jour, il n’existe pas -à notre connaissance- de groupe non-islamiste qui se revendique encore de l’Armée Syrienne Libre. Les groupes qui ont existé ont soit disparus, soit rejoint les Forces Démocratiques Syriennes.

Des centaines de groupes se revendiquent de la rébellion syrienne. Comme toutes les forces actives en Syrie, elles sont appuyées par des puissances étrangères ou tentent de l’être. Ces groupes s’unissent dans de grandes organisations parapluies appelées « Chambres d’Opération ». On en distingue deux principales: Fatah Halab (Conquête d’Alep) et Jaish Al Fatah (Armée de la Conquête). D’autres groupes existent en dehors de ces chambres d’opération mais ils sont minoritaires et leurs positions politiques ne sont pas clairement affichées. Les groupes peuvent appartenir à plusieurs Chambres d’Opération à la fois. Enfin, ces groupes sont principalement en guerre contre le régime syrien, pas contre Daesh (même si des combats se produisent et qu’une hostilité peut exister).

Fatah Halab représente probablement la moitié des combattants rebelles dans la province d’Alep. C’est la principale chambre d’opération et le principal pion turc en Syrie depuis le refroidissement des relations avec Daesh, ainsi qu’un pion régulier des USA. Lorsqu’une puissance occidentale parle de « rebelles modérés », c’est probablement à cette chambre d’opération qu’elle fait référence. L’appellation « modérée » ne doit pas tromper: les groupes de Fatah Halab sont des groupes islamistes dont l’idéologie se rapproche des Frères Musulmans. Ce qui vaut à cette coalition d’être désignée comme « modérée » (malgré les nombreux groupes d’égorgeurs qu’elle rassemble, comme Harakat Nour al-Din al-Zenki qui s’était fait connaître en décapitant un enfant palestinien et en postant la vidéo sur internet ou la Brigade Sultan Mourad qui avait été les premiers porte-pavillons turcs officiels en Syrie) par les puissances impérialistes est que ses composantes ne planifient pas d’attaques en Occident. Fatah Halab est le groupe qui a été choisi par la Turquie pour « mener » l’opération militaire « Bouclier de l’Euphrate » afin de créer une zone tampon entre les cantons kurdes d’Afrin et de Kobané et ainsi d’empêcher la création d’un Etat kurde unifié dans le nord de la Syrie, au Rojava.

Composition de Fateh Halab.

L’autre chambre d’opération, Jaish Al Fatah représente probablement un tiers des combattants rebelles dans la province d’Alep, ce qui équivaudrait à un nombre de combattants allant de 30.000 à 40.000 selon certains chiffres avancés. C’est le pion principal du Qatar et de l’Arabie Saoudite et un allié régulier de la Turquie.

Les composantes de Jaish Al Fatah sont mieux connues que celles de Fatah Halab: il s’agit principalement de Fatah Al Sham (rebranding du Jabhat Al Nusra, la filiale syrienne d’Al Qaeda), d’Ahrar Al Sham, de Jund Al Aqsa (qui a scissioné de Jabhat Al Nusra parce que celui-ci était « trop modéré » avant de lui reprêter allégeance), et de nombreux autres groupes. Plus généralement, Jaish Al Fatah représente donc le camp d’Al Qaeda et de ses alliés.

Déjà début 2015, Al Qaeda était omniprésent dans les zones rebelles.

Les Chambres d’Opération sont des structures bien plus militaires que politiques bien sûr, et des articles font régulièrement état d’une sorte d’impossibilité (par crainte ou consentement) pour les groupes rebelles d’exister en-dehors de la sphère d’influence de Fatah Al Sham (ce qui en dit long sur la composition politique de l’ASL): une influence omniprésente. Ces zones se sont raréfiées, notamment suite à l’intervention russe: la province d’Alep reste le principal territoire contrôlé même si la ville d’Alep vient de retourner sous le contrôle du régime. D’autres zones sont sous contrôle de ces groupes autour de la Ligne de Mare (la zone tampon turque au Rojava), autour d’Idlib, de Homs, de Damas et de Daraa.

On peut assez vite réaliser que ce qu’on appelle aujourd’hui « les rebelles » correspond essentiellement à une constellation de groupes islamistes. Une véritable alternative démocrate et progressiste existe toujours aujourd’hui: il s’agit des Forces Démocratiques Syriennes (QSD), dont la première force est celle des YPG/YPJ. Un dossier sera prochainement consacré à cette nouvelle coalition.

Répartition des territoires en Syrie, début novembre 2016.
Composition de Fateh Halab.
Déjà début 2015, Al Qaeda était omniprésent dans les zones rebelles.

La première journée de l’exposition historique du Secours rouge s’est terminée avec la causerie de Jean Lemaître et la projection de la commémoration Tayenne. Deux contributions très appréciées du public présent au Pianofabriek.

Ce soir au Pianofabriek

Demain dimanche, l’exposition s’ouvrira également à 14H mais fermera (comme tout le Pianofabriek) sera fermée à 20H.
Lundi, elle aura lieu de 14H à 22H.
Mardi, elle s’ouvrira encore à 14H mais se clôturera par une soirée spéciale de solidarité avec le Rojava. Une interview audio d’un combattant du Bataillon International de Libération sera diffusée et commentée par une camarade du Secours Rouge International qui a été à deux reprises au Rojava – la dernière fois le mois passé. Seront également présents les camarades libertaires, turcs et iraniens avec lesquels le Secours Rouge de Belgique mène la campagne de solidarité avec le Rojava révolutionnaire.

Poster

Ce soir au Pianofabriek

Le SR de Belgique organise une exposition historique à l’occasion de son 30e anniversaire (15e anniversaire sous le nom « Secours Rouge »). Cette exposition aura trois parties : la première partie, la principale, est consacrée à l’activité du Secours Rouge International en Belgique, de 1925 à 1945, la deuxième est consacrée au Secours rouge dans les années ’70, et la dernière sur celui dont l’histoire commence en 1985. L’exposition contiendra de nombreuses pièces originales (tracts, affiches, documents internes, brochures et carnets de membres. Un petit film exposant l’histoire du Secours Rouge International sera projeté en boucle (anglais sous-titré).

L’exposition aura lieu du samedi 12 au mardi 15 décembre, de 14H00 à 22H00, au Pianofabriek. Les 12 et 15 au soir, dans la salle de cinéma voisine, aura lieu deux soirées spéciales :
– Pour la soirée inaugurale du samedi, M. Jean Lemaître, auteur de « C’est un joli nom camarade / Jean Fonteyne, avocat de l’Internationale communiste », nous présentera le parcours de son grand-père Jean Fonteyne, dirigeant du Secours Rouge de Belgique dans les années ’30. Une projection exceptionnelle du petit film sur la manifestation d’hommage organisée par le Secours rouge en 1932 à l’ouvrier gréviste Tayenne tué par la police aura lieu à l’issue de la causerie.
– La soirée de clôture sera une soirée de soutien au Rojava dans le cadre de notre campagne de soutien aux combattants internationalistes au Rojava. Une interview audio d’un combattant du Bataillon International de Libération sera diffusée et commentée par une camarade du Secours Rouge International qui a été à deux reprises au Rojava – la dernière fois le mois passé.

Exposition: Histoire du Secours Rouge

Rappel historique

En 1922 est fondée en Russie soviétique une « Association d’aide et de solidarité internationale aux combattants de la Révolution ». Celle-ci est à l’origine du Secours Rouge International qui comptera 19 sections nationales en 1924, puis 71 en 1932, totalisant 13,8 millions de cotisants (dont 5.560.000 en URSS). Cette organisation mènera campagne pour Sacco et Vanzetti, pour les insurgés bulgares et asturiens, pour les antifascistes espagnols, allemands et italiens. La Section belge du SRI est créée en 1925, son premier président est Charles Plisniers et elle aura des sections dans tout le pays. Elle se fondra en 1941, sous l’occupation, dans « solidarité » une organisation qui unira le travail d’aide aux victimes de la répression de différents courants de la Résistance.

En février 1971, en plein essor du militantisme en Europe, dans le but de venir en aide aux militants arrêtés durant les manifestations et les grèves, le Secours Rouge était une première fois refondé en Belgique. Cette refondation fut menée à bien par des organisations marxistes-léninistes, maoïstes et trotskistes. De semblables Secours rouge renaissent en France (avec Jean-Paul Sartre), Italie (avec Dario Fo) et ailleurs. ils disparaitront fin des années ’70 (le SR belge plus rapidement que les autres) sous le double effet des luttes intestines et du reflux générale des luttes militantes.

En décembre 1985, suite à l’arrestation de membres et de sympathisants des Cellules communistes Combattantes, est fondé une Association des parents et Amis des Prisonniers Communistes. En décembre 2000, cette Association élargit son champ d’action et devient Secours Rouge de Belgique dans le cadre d’un programme de reconstruction du Secours Rouge International avec d’autres groupes de Suisse, France, Italie, Allemagne, Espagne et Turquie. Depuis, le SR a assuré 30 années d’activités militantes ininterrompues en Belgique, malgré la répression et la faiblesse générale du mouvement révolutionnaire.

Le livre de Jean Lemaître sur Jean Fonteyne

Exposition réalisée avec des pièces des collections de l’Institut d’Histoire Ouvrière Économique et Sociale (IHOES) et du Centre des Archives Communistes en Belgique (CARCOB)

Exposition: Histoire du Secours Rouge
Exposition: Histoire du Secours Rouge
Exposition: Histoire du Secours Rouge

Le SR de Belgique organisera une exposition historique à l’occasion de son 30e anniversaire (15e anniversaire sous le nom « Secours Rouge »). Cette exposition aura trois parties : la première partie, la principale, est consacrée à l’activité du Secours Rouge International en Belgique, de 1925 à 1945, la deuxième est consacrée au Secours rouge dans les années ’70, et la dernière sur celui dont l’histoire commence en 1985. L’exposition contiendra de nombreuses pièces originales (tracts, affiches, documents internes, brochures et carnets de membres. Un petit film exposant l’histoire du Secours Rouge International sera projeté en boucle (anglais sous-titré).

L’exposition aura lieu du jeudi 12 au mardi 15 décembre, de 14H00 à 22H00, au Pianofabriek. Les 12 et 15 au soir, dans la salle de cinéma voisine, aura lieu deux soirées spéciales :
– Pour la soirée inaugurale, M. Jean Lemaître, auteur de « C’est un joli nom camarade /
Jean Fonteyne, avocat de l’Internationale communiste », nous présentera le parcours de son grand-père Jean Fonteyne, dirigeant du Secours Rouge de Belgique dans les années ’30. Une projection exceptionnelle du petit film sur la manifestation d’hommage organisée par le Secours rouge en 1932 à l’ouvrier gréviste Tayenne tué par la police aura lieu à l’issue de la causerie.
– La soirée de clôture sera une soirée de soutien au Rojava.

Exposition: Histoire du Secours Rouge

Aziz Güler (nom de code : Rasih Kurtuluş), combattant internationaliste, est mort durant une opération contre Daech dans la région de Raqqa. Sa famille n’a pas pu récupérer son corps pour l’enterré car l’Etat l’a bloqué durant 59 jours à la frontière. Il était le commandant du Quartier Général des Forces de Libération Unies (BÖG). Le corps d’Aziz Güler, mort en martyr au Rojava, a été amené à Istanbul pour les deniers rites funéraires.

Des milliers d’habitants du quartier de Gazi ont accueilli le corps du défunt. A l’arrivé du corps, un cortège avec des drapeaux rouge a été formé par la population devant la Cemevi du quartier. Des milliers de personnes ont marché en direction de Dörtyol aux cris de « Le commandant Aziz vit ! Les forces de libérations combattent », « Daech assassin, AKP collabo ! ».

Les funérailles d’Aguler Aziz à Gazi

Les combattants de la Brigade Internationaliste de Libération poursuivent leur contribution à la libération du Rojava. Déjà présent à la bataille de Kobané, ils ont contribué à la victoire d’Al-Hawl, qui a coupé les possibilités d’assauts du Daech sur la ville de Şengal. .

Les funérailles d'Aguler Aziz à Gazi

Au moins 16.000 personnes à Athènes et 12.000 à Thessalonique ont manifesté en mémoire du soulèvement des étudiants du 17 novembre 1973. 6.000 policiers ont contré la manifestation à Athènes. Les tensions ont commencé le matin lorsque Alexis Tsipras a été hué et sifflé à l’Ecole Polytechnique où il venait déposé une gerbe de fleurs, avant de se prendre des jets de gobelets de café et de bouteilles d’eau et de repartir quelques minutes plus tard. Tsipras s’est ensuite exprimé au parlement, en déclarant notamment « Le gouvernement n’autorisera pas les anarchistes et l’extrême-droite à exploiter les luttes de l’école polytechnique pour leurs combats insignifiants ».

Deux grandes manifestations ont ensuite défilé à Athènes pour se rejoindre devant l’ambassade américaine et dénoncer le soutien de la CIA à la junte grecque, le bloc de SYRIZA a été hué et sifflé sur tout le long et ne semble plus être le bienvenu dans les manifestations grecques. Des drapeaux américains ont été brûlés et les manifestants ont chanté pour le Rojava et la Palestine. La manifestation a ensuite tourné à l’émeute dans le quartier d’Exarchia.

6.000 policiers à Athènes

6.000 policiers à Athènes

Notre dossier ‘Notes sur le Kurdistan’ vient d’être mis à jour. Deux diagrammes ont été ajoutés, ils présentent la composition de la nouvelle alliance ‘Syrian Democratic Forces’ qui regroupe 13 groupes armés au Rojava et dans le nord de la Syrie. Le second diagramme donne une idée de la composition politique de l’Armée Syrienne Libre (FSA). Les notes concernant les SDF et la FSA ont également été ajoutées.

Les informations concernant les BOG (Forces Unies de Libération) ainsi que le IFB (Front International de Liberation) ont également été complétées.

Voir notre dossier ‘Notes sur la géographie et les organisations politiques au Kurdistan’.

Drapeau du PKK.

Drapeau du PKK.

Le préfet de Bismil a à nouveau déclaré le couvre-feu dans quatre quartiers de la ville : Ulutürk (renommé Rojava par la population), Dumlupınar, Fırat et Tekel. La police a mitraillé peu après dans la ville une voiture occupée par quatre jeunes Kurdes qu’elle affirme d’être des combattants au PKK. Les corps de ces jeunes ont été emmenés à l’Hôpital d’Etat de Bismil en attendant les autopsies dans un état méconnaissable. Deux d’entre eux étaient déchiquetés par un grand nombre de balles, et les têtes des deux autres jeunes avaient été arrachées de leurs corps. Les dépouilles étaient dans un tel état que les victimes n’ont pas encore pu être identifiés.

Par ailleurs, les autorités turques affirment avoir anéanti hier mercredi un groupe de dix combattants du PKK qui tentaient de s’infiltrer dans la région frontalière d’Aktutun dans la province d’Hakkari. De leur côté, les combattants kurdes ont attaqué un poste de contrôle de la gendarmerie dans la commune Baskale de Van: sept soldats et un milicien anti-guérilla ont été blessés.

Le lieu de la fusillade à Bismil

Le lieu de la fusillade à Bismil

La semaine culturelle kurde a été l’occasion du lancement de la campagne commune du Secours Rouge, d’Alternative Libertaire BXL, de la Sosyalist Kadınlar Birliği, de l’Iranian Youth Committee Belgium et du Belçika Göçmenler Kolektifi de soutien au Bataillon International de Libération combattant au Rojava. Vingt membres de ces différents collectifs se sont relayés pendant quatre jours pour exposer le projet, la situation et les besoin du Bataillon International. 500 tracts ont été diffusés, 250 euros récoltés.

Voir le dossier de cette campagne


A la semaine kurde.

Bruxelles/Kurdistan: A la semaine kurde
A la semaine kurde.

Depuis jeudi et jusqu’à dimanche a lieu Place d’Espagne (près de la gare de Bruxelles-Central) la 2e édition de la semaine culturelle kurde.

Dans le « village kurde », le Secours Rouge, Alternative Libertaire BXL, la Sosyalist Kadınlar Birliği, l’Iranian Youth Committee Belgium et le Belçika Göçmenler Kolektifi auront une tente pour vous présenter leur campagne commune de soutien au Bataillon International de Libération combattant au Rojava. Nous serons encore là ce week end de 12H à 20H.


Voir le dossier de cette campagne

Voir le programme de la semaine kurde (concerts, films, etc.)

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