Dans quelques heures, le KRG (Gouvernement Régional Kurde, administration du Bashur, Kurdistan-Sud) annoncera officiellement les résultats du référendum qui a eu lieu ce lundi et qui a recueilli plus de 72% de participations. Comme annoncé précédemment, le référendum ne déclenche pas une déclaration unilatérale d’indépendance mais le KRG compte bien se servir des écrasants résultats pour peser dans les négociations avec Baghdad. Barzani, le président du KRG (membre du PDK, droite) a fait savoir aujourd’hui qu’il souhaitait ouvrir les négociations, suite à quoi Baghdad a voté le déploiement de forces armées irakiennes à Kirkouk pour « garantir l’unité constitutionnelle de l’Irak » ainsi que dans les 14 autres régions ethniquement mixtes (Kurdes, Arabes, Turkmènes, Chrétiens,…) dans lesquelles le référendum a eu lieu mais qui sont disputées par l’Irak. Baghdad donne au KRG jusqu’à vendredi 18h (heure locale) pour céder le contrôle de ses aéroports à Baghdad, « dans le but d’éviter un embargo aérien international ». Baghdad a officiellement demandé aux compagnies aériennes de cesser de desservir les aéroports kurdes (à Erbil et à Soulémanyé), et aux Peshmerguas (l’armée kurde irakienne) de se retirer de Kirkouk.

La Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie sont tous opposés à l’indépendance du Kurdistan Sud. Les trois premiers pourraient prendre des mesures d’embargo assez rapidement (c’est déjà le cas pour l’Iran). La question du référendum n’a pas manqué de provoqué des réactions nuancées au sein de la gauche kurde: le PKK et le PYD sont pour le référendum en tant que processus démocratique mais voient la volonté du Clan Barzani de se saisir du pouvoir. Salih Muslim, président du PYD (Parti de l’Union Démocratique, la branche politique des YPG, proche du PKK) a fait savoir aujourd’hui que les « YPG sont les unités de protection de tous les Kurdes » et qu’ils étaient prêts à venir en aide au peuple du Kurdistan Sud en cas d’agression étrangère. Il a également fait savoir que les postes frontière (principalement Semalka) entre le Rojava et le Bashur seraient ouverts pour permettre à la population du Kurdistan-Sud de s’abriter en cas d’attaque.

Le parlement irakien autorise le président Abadi à déployer des troupes à Kirkouk.

Le parlement irakien autorise le président Abadi à déployer des troupes à Kirkouk.

Près de 5 millions de Kurdes et d’habitants du Bashur étaient appelés ce 25 septembre à se prononcer pour ou contre l’indépendance du Kurdistan-Sud du reste de l’Irak. Les résultats sont connus d’avance, un référendum informel avait déjà donné près de 99% de voix au « Oui » il y a quelques années et les premiers résultats vont également dans le sens d’une victoire massive du « Oui ». Les bureaux de vote ont fermés aux alentours de 18h (heure belge). Au Kurdistan irakien même des célébrations ont lieu dans les deux grandes villes: Hewler (Erbil) et Soulemanyé, respectivement fiefs du Parti Démocrate du Kurdistan (droite, clan Barzani) et de l’Union Patriotique du Kurdistan (gauche, clan Talabani). Dans la ville plus au sud de Kirkouk, beaucoup plus ethniquement mixte que Hewler et Soulemanyé, les célébrations ont d’avance été interdites par les autorités kurdes les « convois » de voiture ornées de drapeaux kurdes qui défilent habituellement lors des célébrations et les tirs d’armes à feu en l’air sont « déconseillés ». Le pouvoir kurde irakien prévoyant d’avance des affrontements avec les factions turkmènes et arabes. Au front de Tuz Khurmatu (au sud de Kirkouk), un membre des Hashid al-Shaabi (Forces de Mobilisation Populaires, habituellement appelées dans les médias « Milices chiites ») a ouvert le feu sur un groupe de peshmergas (armée kurde irakienne) qui venaient d’aller voter à Kirkouk, tuant l’un d’entre eux. La chaîne de télévision NRT (proche du PUK, à gauche du PDK donc) a reçu une interdiction d’émettre pour la journée: même si le PUK a appelé à voter « Oui » au référendum, les positions sont plus nuancées sur l’avenir du Kurdistan.

Les trois voisins du Kurdistan irakien: l’Irak, l’Iran et la Turquie sont tous trois très opposés à la tenue du référendum et ont tenté jusqu’à la dernière minute de le faire annuler. Des avions de guerre iraniens ont d’ailleurs survolé la région kurde ces derniers jours, allant jusqu’à ouvrir le feu aux alentours d’Hewler. Côté turc, Erdogan a fait des déclarations très menaçantes vis à vis du Kurdistan irakien, habituellement allié diplomatique. Des chars d’assaut turcs ont été postés à la frontière et la chaîne de télévision Rudaw (la télé du PDK cette fois) a été retirée de l’offre de télévision satellite turque. Les opérations militaires turques avaient déjà été multipliées ces derniers jours en démonstration de force. Côté irakien, on craint des affrontements sporadiques avec des forces de guerre irakiennes ou alliées de l’Irak (comme Hashid al-Shaabi).

Dans les quatre parties du Kurdistan, des milliers de Kurdes sont descendus dans la rue pour célébrer d’avance les résultats de ce référendum au risque d’être lourdement réprimées dans le cas du Rojhilat (Kurdistan oriental, Iran) et du Bakûr (Kurdistan nord, Turquie). Comme cela a déjà été annoncé: les résultats du référendum ne déclencheront pas systématiquement une déclaration d’indépendance de la part du Kurdistan-Sud mais ils doivent servir de poids pour peser dans la balance de futures négociations avec l’Irak de Baghdad. Le Kurdistan-Sud était d’ailleurs totalement isolé diplomatiquement puisqu’aucun pays ne veut à priori reconnaître le nouvel état kurde, à l’exception notable d’Israel.

Un bulletin de vote

Un bulletin de vote

Des affrontements ont éclaté tôt samedi matin dans le camp de réfugiés d’Aida, situé dans la ville de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie occupée, à la suite d’un raid israélien. Les forces israéliennes ont attaqué plusieurs maisons dans le camp, officiellement pour arrêter des jeunes impliqués dans des affrontements qui se produisent régulièrement dans la région. Les forces israéliennes se sont affrontées avec des Palestiniens du camp, tirant des balles en acier revêtues de caoutchouc.

Les affrontements au camp d’Aida

Les affrontements au camp d'Aida

Le 2 mai 2014, des affrontements avaient opposés des fascistes ukrainiens à des opposants au régime nationaliste ukrainien dans les rues d’Odessa, faisant un mort dans les rangs fascistes. Suite à cela, les fascistes avaient attaqué en soirée un rassemblement communiste devant la Maison des syndicats. Les communistes avaient du se retrancher dans l’immeuble auquel les fascistes avaient alors mis le feu, tirant sur ceux qui voulaient échapper aux flammes. Six communistes étaient morts de blessures par balle, 32 par inhalation de fumées et 10 autres en se jetant dans le vide pour échapper aux flammes.

Mercredi s’est conclu à Tchornomorsk (région d’Odessa) le procès non pas des incendiaires et des assassins, mais de 20 antifascistes qui s’étaient affrontés aux fascistes dans les rues de la ville l’après-midi. Cinq des accusés – Serhiy Dolzhenkov, Serhiy Korchynskiy, Vladyslav Romaniuk et les citoyens russes Evgeniy Mamedov et Maksim Sakaulov ont été libérés. Accusés d’organisation d’une émeute, le tribunal a déclaré que l’accusation n’avait pas établi leur culpabilité. Mais les membres du Service de sécurité de l’Ukraine sont entrés dans la salle d’audience lorsque l’acquittement a été annoncé, et ont ré-arrêté deux d’entre eux (Serhiy Dolzhenkov et Evgeniy Mamedov). Ils sont maintenant accusé d’avoir voulu attenté à l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine. A l’extérieur du tribunal, des dizaines de paramilitaires fascistes ont manifesté contre l’acquittement et se sont heurté au service d’ordre.

Le procès de Tchornomorsk

Le procès de Tchornomorsk

Ce lundi, une manifestation d’élèves et étudiants ivoiriens de la Fédération estudiantine et scolaire de côte d’Ivoire ( FESCI) était organisée à Abidjan pour protester contre la hausse des frais d’inscriptions dans les lycées et collèges. La police ivoirienne a chargé en tirant des gaz lacrymogènes et utilisé des canons à eau pour disperser les étudiants qui avaient mis en place des barrages et jeté des pierres sur les forces de l’ordre. Trois étudiants ont été blessés lors des affrontements et plusieurs ont été arrêtés. Les manifestants souhaitaient marcher vers les bureaux du ministère de l’Éducation pour dénoncer cette hausse des frais d’inscriptions. Un syndicaliste de la FESCI soulignait une hausse artificielle, chaque établissement faisant payer des frais supplémentaires, au-delà du coût d’inscription qui revient à l’État. Mercredi passé, des affrontements avec la police avaient déjà eu lieu pour les mêmes raisons.

Manifestation d’étudiants à Abidjan

Manifestation d'étudiants à Abidjan

Sept membres présumés du PCI(maoïste) se sont rendus aux autorités du Chhattisgarh ce vendredi. Par ailleurs, un guérillero a été abattu dans le district de Gadchiroli (Maharashtra). « Sept maoïstes se sont rendus à la police aujourd’hui dans le Narayanpur (district du Chhattisgarh). Ils ont décidé de rejoindre le courant dominant après avoir été influencés par la politique gouvernementale de reddition menée par le gouvernement local ainsi qu’en raison de la pression croissante des forces de sécurité face aux rebelles dans le Bastar » a déclaré le commissaire de la police du Narayanpur, Santosh Singh. Parmi les hommes qui se sont livrés vendredi se trouvait le dirigeant maoïste Manish Salam, qui formait les nouvelles recrues dans la région d’Antagad du district de Kanker. « A l’exception de Manish, tous les autres étaient des membres actifs de la milice et du Janatana Sarkar (gouvernement populaire). Ils seront réhabilités conformément à la politique du gouvernement Chhattisgarh » a ajouté Singh.

Reddition de sept guérilleros

Par ailleurs, toujours vendredi, un maoïste présumé a été tué dans un combat avec la police dans le district de Gadchiroli, dans le Maharashtra. « Un maoïste a été abattu dans un combat avec la police dans la forêt à proximité du village de Rope. Le combat s’est déroulé après qu’une brigade policière ait été attaquée par les maoïstes. Les policiers ont répliqué aux coups de feu. Tous les autres maoïstes sont parvenus à battre en retraite, tirant profit de la densité de la forêt », selon le communiqué publié par le commissaire de la police du Gadchiroli. Une arme a également été retrouvée sur les lieux. L’identité du guérillero n’a pas encore pu être établie.

Reddition de sept guérilleros

Les forces israéliennes ont blessé au moins deux Palestiniens vendredi lors de la manifestation hebdomadaire tenue dans le village de Kafr Qaddum, dans le district occupé du Qalqiliya. Les forces israéliennes sont intervenues en tirant des balles en acier revêtues de caoutchouc, des stun-grenades et des gaz lacrymogènes. Les résidents de Kafr Qaddum ont commencé à organiser des manifestations hebdomadaires en 2011 contre les confiscations de terres, ainsi que la fermeture de la route sud du village par les forces israéliennes (voir l’article sur la répression de la précédente manifestation de Kafr Qaddum).

Affrontements à Kafr Qaddum

Affrontements à Kafr Qaddum

Des détecteurs de métaux et scanners de bagages sont opérationnels à la gare de Bruxelles-Midi depuis vendredi. Des contrôles aléatoires sont ainsi menés sur les voyageurs désirant emprunter un train international (train à grande vitesse, Thalys ou ICE). Le flux de ces voyageurs est désormais canalisé par des agents de sécurité de la SNCB (Securail). Ceux-ci ont à leur disposition un petit appareil mobile, qui décide aléatoirement, via un algorithme, si un contrôle doit être effectué. Aucun profiling n’est ainsi effectué mais si un comportement suspect est détecté, l’agent de Securail pourra décider de contrôler la personne en question. Lors du contrôle, le voyageur concerné entre dans un sas de sécurité et passe sous un détecteur de métaux. Son bagage est aussi scanné, comme dans les aéroports. Si le contrôle s’avère positif, la police fédérale prend le cas en charge.

Des dispositifs semblables sont installés depuis lundi à Anvers et depuis mardi à Liège-Guillemins. Près de 3.000 personnes et bagages ont ainsi déjà été contrôlés. Un budget de 15,7 millions d’euros a été débloqué par le gouvernement fédéral pour ces dispositifs de sécurité, soit les détecteurs mais aussi l’acquisition de 400 caméras à reconnaissance faciale supplémentaires. Le rail belge est désormais pourvu de 10.000 caméras. Un budget annuel de 6,6 millions d’euros est également prévu pour le personnel, 92 agents de Securail ayant été engagés dans ce cadre, et pour la maintenance.

Le dispositif gare du midi

Le dispositif gare du midi

Les forces israéliennes ont pris d’assaut vendredi le camp de réfugié de Jénine, en tirant de nombreuses balles en acier revêtues de caoutchouc, des balles de guerre, des gaz lacrymogènes et des grenades étourdissantes contre les résidents du camp, ce qui a entraîné plusieurs cas de suffocation parmi eux. Un jeune palestinien a été arrêté.

Par ailleurs, un adolescent palestinien a été blessé vendredi par un tir à belles de guerre alors que les forces israéliennes réprimaient la manifestation hebdomadaire dans le village de Kafr Qaddum, dans le district de Qalqiliya, dans le nord de l’Ouest de la Cisjordanie. Le jeune manifestants, âgé de 17 ans, a été blessé à la main. Il a été transféré à l’hôpital de Rafidiya dans la ville de Naplouse. Là aussi, de nombreux villageois ont souffert d’inhalation massive de gaz lacrymogènes.

Affrontement en Cisjordanie

Affrontement en Cisjordanie

Trois jeunes originaires du village de Deir Abu Mishal, à l’ouest de Ramallah, ont été abattus par la police israélienne à Jérusalem le vendredi soir après une tentative d’attaque au couteau. Un policier israélien a été tué dans l’attaque. Les forces israéliennes ont alors encerclé le village après l’incident et fermé toutes les routes qui y mène, empêchant les résidents d’entrer ou de sortir.

Une porte métallique a été installée samedi tôt à l’entrée du village. Les forces d’occupation ont saisi 40 voitures appartenant aux villageois et ont distribué des tracts les menaçant de représailles sévères, y compris un long blocus du village, des perquisitions et la démolition des maisons des familles trois jeunes morts tués par la police. Cette action de l’armée d’occupation a provoqué la résistance des villageois, qui se sont affrontés avec les soldats en leur jetant des pierres. Les soldats ont répondu en tirant: trois manifestants ont été blessé par des tirs directs.

Affrontements à Deir Abu Mishal

Affrontements à Deir Abu Mishal