La police du canton de Zurich vient d’officialiser la location à l’armée de « Duro » blindés. Ces véhicules servant au transport de troupe peuvent résister aux éclats de grenades et autres attaques d’engins incendiaires. Une mitrailleuse lourde peut être montée en tourelle sur le toit. Plusieurs autres cantons ont déjà manifesté leur intention d’équiper leur police de ces véhicules pour faire face à la menace « terroriste ». La police du canton de Genève possède déjà des véhicules de combat léger de type « Piranha ». Ces deux modèles de blindés légers sont construits par l’entreprise d’armement suisse MOWAG.

Véhicule Duro

Véhicule Duro

Gaël Quirante, secrétaire départemental de SUD Activités Postales 92, est victime d’un acharnement disciplinaire par la direction de La Poste.
Les faits qui lui sont reprochés remontent à 2010 (il est accusé de séquestration par la Poste) et ont été invalidés trois fois par différentes juridictions. La Poste fait à nouveau appel en 2017 et l’affaire repasse contre l’inspection du travail. Celle-ci refuse le licenciement, et met en avant le caractère discriminatoire et anti-syndical de l’acharnement de la Poste. Malgré ce rendu de décision, le gouvernement lui-même annonce le 20 mars dernier qu’il autorise la Poste à licencier Gaël !
Lundi 26 mars des dizaines de rassemblements de soutien sont organisés, notamment à Paris où 500 personnes se sont regroupées. En solidarité, les postiers du 92 sont également en grève.

Gaël Quirante, responsable de Sud PTT 92

Gaël Quirante, responsable de Sud PTT 92

Des milliers de manifestants se sont rassemblés, dimanche après-midi à Barcelone, à l’appel des séparatistes catalans. Brandissant des drapeaux indépendantistes, ils se sont retrouvés sur les Ramblas en criant : « Liberté pour les prisonniers politiques » ou « Puigdemont, notre président ». Les militants ont lancé des œufs, des bouteilles, des grilles de fer, et ont même tenté de lancer des conteneurs d’ordures en direction de la police. Des manifestants ont tenté ce dimanche d’approcher de la préfecture de Barcelone et les policiers catalans les ont contenus à coups de matraque et en tirant en l’air. Selon les services de secours, 90 personnes ont été blessées légèrement à Barcelone, dont 22 policiers. Auparavant, les secours avait fait état de sept personnes blessées dans la ville de Lleida, à 150 km à l’ouest, et d’un blessé à Tarragone, plus au sud.

Les affrontements de ce dimanche

Les affrontements de ce dimanche

Au moins 15 Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements qui ont éclaté à plusieurs endroits le long des frontières de Gaza pour le 13e « vendredi de la colère » contre la reconnaissance par les USA de Jérusalem comme capitale d’Israël. Les forces israéliennes stationnées dans des tours de guet militaires à l’est de la ville de Gaza ont tiré à balles réelles et lancé des grenades lacrymogènes sur les manifestants qui se sont approchés de la barrière frontalière, tirant et blessant un jeune homme. Des affrontements similaires ont eu lieu le long des frontières à l’est de la ville de Jabalia, au nord de la bande de Gaza, au cours desquels les forces ont ouvert le feu sur les manifestants, blessant au moins quatre personnes.

Sept autres Palestiniens ont été blessés par balles lors d’affrontements qui ont eu lieu à l’est de la ville de Khan Younis, au sud de la bande de Gaza. Un jeune homme aurait été blessé par balles réelles lors d’une manifestation à l’est du camp de réfugiés d’al-Bureij, dans le centre de Gaza. Un Palestinien a également été touché d’une balle dans le pied lors d’affrontements qui ont éclaté près du passage de Beit Hanoun au nord de la bande. Tous les cas ont été transférés à l’hôpital pour un traitement médical. Plusieurs cas de suffocations avec des gaz lacrymogènes ont également été rapportés.

Un manifestant blessé vendredi à Gaza

Un manifestant blessé vendredi à Gaza

Des jeunes palestiniens ont été blessés par balles lors d’affrontements qui ont éclaté avec les forces israéliennes dans le camp de réfugiés d’Al-Dheisheh à Bethléem, au sud de la Cisjordanie occupée. Les affrontements ont éclaté lors d’un raid israélien sur le camp. Les forces israéliennes ont attaqué démonstrativement le camp en tirant à balles réelles, en lançant de grenades assourdissantes et des bombes lacrymogènes, provoquant des affrontements. Profitant de cette diversion, des unités secrètes israéliennes déguisées en civils palestiniens ont attaqué des maisons de résidents dans le camp et ont emmené prisonnier un Palestinien de 20 ans.

Le camp de Deisheh

Le camp de Deisheh

Après la trahison des peshmergas du PUK (Union Patriotique du Kurdistan) hier à Kirkouk, les peshmergas du PDK (Parti Démocrate du Kurdistan) ont suivi le même chemin cette nuit en abandonnant les zones qu’ils contrôlaient dans le Mont Shengal (aussi connu sous son nom arabe ‘Sinjar’). Les positions ont été cédées aux Hachd al-Chaabi (Unités de Mobilisation Populaires, les milices chiites loyales au pouvoirs irakien et iranien dont certaines comprennent des combattants yézidis). La majorité du centre-ville de Shengal (la principale ville du mont éponyme) est désormais sous contrôle irakien.

Comme à Kirkouk, les peshmergas se sont retirés sans un coup de fusil. L’abandon de Shengal successif à celui de Kirkouk fait très clairement penser qu’il y a eu un accord entre le Gouvernement Régional Kurde indépendantiste et l’Irak de Baghdad pour une cession des « zones disputées ». Les zones disputées sont les villes kurdes qui ne sont pas comprises dans les limites de la région autonome kurde telle que reconnues dans la constitution irakienne, il s’agit principalement de Kirkouk, Makhmour, Shengal et Mossoul. Des zones militairement partagées entre Baghdad et Erbil (la capitale du Kurdistan irakien), et avec une forte influence du PKK dans les trois premiers cas.

Le Mont Shengal abrite le peuple Yézidi, un peuple kurdophone et zoroastriste plusieurs fois persécuté et génocidé à travers l’histoire par les islamistes. En 2014, les peshmergas avaient déjà déserté le Mont dans ce qui ressemble très fort à un accord passé avec Daesh. Les peshmergas étaient à l’époque garants de la protection des Yézidis, cette désertion a mené au bain de sang: 3.000 Yézidis massacrés, 7.000 autres capturés et réduits à l’esclavage par Daesh. Les Yézidis pourchassés avaient pris refuge dans les montagnes où des conditions climatiques épouvantables avaient achevé leur calvaire. Finalement, ce sont les guérillas du PKK et du PYD, les HPG, YJA-Star, YPG et YPJ qui sont venus à leur secours et ont empêché la poursuite du génocide. Depuis lors, les guérillas protègent la montagne et tiennent toujours position aujourd’hui pour protéger le Mont Shengal. Elles ont également formé des milices locales autonomes afin de protéger la montagne.

Depuis que le Mont Shengal a été libéré, le pouvoir kurde irakien a de très nombreuses fois demandé aux guérillas du PKK d’abandonner les zones sous leur contrôle, une demande toujours refusée. Aucun doute qu’une tentative de prise de contrôle de la part du pouvoir irakien mènera à des affrontements.

En orange, les zones disputées.

En orange, les zones disputées.

Suite au référendum pour l’indépendance du Kurdistan Sud (irakien), l’escalade des tensions mène à ce que le pouvoir irakien tente de s’emparer des « zones disputées ». C’est à dire les zones kurdes qui ne font pas officiellement partie de la région autonome du Kurdistan, donc principalement la ville de Kirkouk. L’escalade a basculé ces dernières heures dans les premiers affrontements entre Kurdes et Irakiens. L’objectif de l’armée irakienne est de prendre le contrôle de trois puits de pétrole et de deux bases militaires, et à l’heure de publier cet article, plusieurs cibles ont effectivement été prises. Le jeu des alliances est profondément bouleversé : on retrouve d’un côté les HPG (guérillas du PKK) et les Peshmerguas qui n’ont pour l’heure pas formé d’alliance militaire malgré les demandes des premiers. De l’autre côté : l’armée irakienne et les Unités de Mobilisation Populaires (plus connues comme « milices chiites ») et leurs alliés iranien, turc et syrien.

Les informations sont floues pour l’instant et les différents médias kurdes distribuent des informations très différentes selon leurs couleurs politiques. Il semblerait dans tous les cas que certains peshmerguas (du PUK, Union Patriotique du Kurdistan) aient fuit la ville (des milliers d’habitants ont déjà pris la route vers l’intérieur du Kurdistan). Les HPG ont clairement pris les armes et appelé à former une force « entre les guérillas, les peshmerguas et la population ». Des manifestations ont défilé avec des drapeaux du PKK dans la ville. Des villageois furieux (ce n’est pas la première fois dans cette guerre que les peshmerguas fuient sans combattre) ont tiré sur des convois qui quittaient la ville en pensant qu’il s’agissait de déserteurs. La situation est donc pour l’heure très confuse.

La tension est palpable à Kirkouk. Crédit @jenanmoussa

La tension est palpable à Kirkouk. Crédit @jenanmoussa

Suite à la tenue d’un référendum pour l’indépendance du Kurdistan, une guerre froide a commencé entre la région autonome du Kurdistan Sud (dans le nord de l’Irak) et ses quatre voisins, Syrie, Turquie, Iran et Irak. La Turquie continue à augmenter le nombre de ses opérations militaires dans plusieurs zones du nord de l’Irak, des zones tenues par le PKK. Après plusieurs tentatives d’incursions terrestres, plus ou moins repoussées par la guérilla du PKK, des drones et des avions de chasse ont bombardé les montagnes du PKK.

Un petit résumé de la situation dans cette zone complexe (voyez notre page spéciale pour une explication plus profonde): le KRG (aussi dénommé Bashur ou Kurdistan Sud) est la région kurde quasi-autonome du nord de l’Irak. Il est largement administré par deux partis, le PDK (Clan Barzani, droite) et le PUK (Clan Talabani, gauche) au travers de ses forces armées, les Peshmergas. Plusieurs zones kurdes irakiennes sont toutefois sous le contrôle du PKK ou de guérillas qui lui sont affiliées, notamment la zone de Qandil frontalière de la Turquie (la « Zone de Défense Mède » où sont installés les QG du PKK depuis des décennies) et le Mont Shengal qui avait été abandonné à Daesh par les peshmergas et les forces irakiennes avant d’être secouru par le PKK qui a développé une force de guérilla indépendante, les YBS (Unités de Protection du Shengal). Le Mont Shengal est habité par les Yézidis, un peuple kurdophone que les islamistes ont régulièrement tenté de génocider à travers l’histoire. La ville de Kirkouk est à la frontière entre le KRG et l’Irak et ethniquement plus mixte (avec de fortes communautés turkmènes, arabes, chrétiennes). Le PKK a également une présence relative dans cette ville qu’il n’a pas dans les grandes villes du KRG.

Suite à des attaques de la part des « milices chiites » (Hachd al-Chaabi, Unités de Mobilisation Populaire, milices qui combattent au côté de l’armée irakienne) contre le Mont Shengal, le PKK a réaffirmé qu’il continuerait à protéger la zone et qu’il soutiendrait son autonomie.

Pour ce qui est de l’actualité des réactions frontalières au référendum pour l’indépendance du Kurdistan Sud: une interdiction de vols internationaux vient d’entrer en vigueur ce soir aux deux aéroports kurdes (Erbil et Soulemanyé). Ce qui veut dire qu’un étranger qui voudrait se rendre au Kurdistan en avion devrait faire escale à Baghdad et reprendre un avion de là. L’Irak serait également en train de planifier une prise de contrôle militaire des frontières du Kurdistan avec l’Iran, la Turquie et la Syrie. Côté iranien, des dizaines d’arrestations ont été rapportées, 27 selon Komala, contre des manifestants qui fêtaient la victoire du « Oui » au référendum.

Manifestation au Kurdistan Oriental (Iran)

Manifestation au Kurdistan Oriental (Iran)

Dans quelques heures, le KRG (Gouvernement Régional Kurde, administration du Bashur, Kurdistan-Sud) annoncera officiellement les résultats du référendum qui a eu lieu ce lundi et qui a recueilli plus de 72% de participations. Comme annoncé précédemment, le référendum ne déclenche pas une déclaration unilatérale d’indépendance mais le KRG compte bien se servir des écrasants résultats pour peser dans les négociations avec Baghdad. Barzani, le président du KRG (membre du PDK, droite) a fait savoir aujourd’hui qu’il souhaitait ouvrir les négociations, suite à quoi Baghdad a voté le déploiement de forces armées irakiennes à Kirkouk pour « garantir l’unité constitutionnelle de l’Irak » ainsi que dans les 14 autres régions ethniquement mixtes (Kurdes, Arabes, Turkmènes, Chrétiens,…) dans lesquelles le référendum a eu lieu mais qui sont disputées par l’Irak. Baghdad donne au KRG jusqu’à vendredi 18h (heure locale) pour céder le contrôle de ses aéroports à Baghdad, « dans le but d’éviter un embargo aérien international ». Baghdad a officiellement demandé aux compagnies aériennes de cesser de desservir les aéroports kurdes (à Erbil et à Soulémanyé), et aux Peshmerguas (l’armée kurde irakienne) de se retirer de Kirkouk.

La Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie sont tous opposés à l’indépendance du Kurdistan Sud. Les trois premiers pourraient prendre des mesures d’embargo assez rapidement (c’est déjà le cas pour l’Iran). La question du référendum n’a pas manqué de provoqué des réactions nuancées au sein de la gauche kurde: le PKK et le PYD sont pour le référendum en tant que processus démocratique mais voient la volonté du Clan Barzani de se saisir du pouvoir. Salih Muslim, président du PYD (Parti de l’Union Démocratique, la branche politique des YPG, proche du PKK) a fait savoir aujourd’hui que les « YPG sont les unités de protection de tous les Kurdes » et qu’ils étaient prêts à venir en aide au peuple du Kurdistan Sud en cas d’agression étrangère. Il a également fait savoir que les postes frontière (principalement Semalka) entre le Rojava et le Bashur seraient ouverts pour permettre à la population du Kurdistan-Sud de s’abriter en cas d’attaque.

Le parlement irakien autorise le président Abadi à déployer des troupes à Kirkouk.

Le parlement irakien autorise le président Abadi à déployer des troupes à Kirkouk.

Près de 5 millions de Kurdes et d’habitants du Bashur étaient appelés ce 25 septembre à se prononcer pour ou contre l’indépendance du Kurdistan-Sud du reste de l’Irak. Les résultats sont connus d’avance, un référendum informel avait déjà donné près de 99% de voix au « Oui » il y a quelques années et les premiers résultats vont également dans le sens d’une victoire massive du « Oui ». Les bureaux de vote ont fermés aux alentours de 18h (heure belge). Au Kurdistan irakien même des célébrations ont lieu dans les deux grandes villes: Hewler (Erbil) et Soulemanyé, respectivement fiefs du Parti Démocrate du Kurdistan (droite, clan Barzani) et de l’Union Patriotique du Kurdistan (gauche, clan Talabani). Dans la ville plus au sud de Kirkouk, beaucoup plus ethniquement mixte que Hewler et Soulemanyé, les célébrations ont d’avance été interdites par les autorités kurdes les « convois » de voiture ornées de drapeaux kurdes qui défilent habituellement lors des célébrations et les tirs d’armes à feu en l’air sont « déconseillés ». Le pouvoir kurde irakien prévoyant d’avance des affrontements avec les factions turkmènes et arabes. Au front de Tuz Khurmatu (au sud de Kirkouk), un membre des Hashid al-Shaabi (Forces de Mobilisation Populaires, habituellement appelées dans les médias « Milices chiites ») a ouvert le feu sur un groupe de peshmergas (armée kurde irakienne) qui venaient d’aller voter à Kirkouk, tuant l’un d’entre eux. La chaîne de télévision NRT (proche du PUK, à gauche du PDK donc) a reçu une interdiction d’émettre pour la journée: même si le PUK a appelé à voter « Oui » au référendum, les positions sont plus nuancées sur l’avenir du Kurdistan.

Les trois voisins du Kurdistan irakien: l’Irak, l’Iran et la Turquie sont tous trois très opposés à la tenue du référendum et ont tenté jusqu’à la dernière minute de le faire annuler. Des avions de guerre iraniens ont d’ailleurs survolé la région kurde ces derniers jours, allant jusqu’à ouvrir le feu aux alentours d’Hewler. Côté turc, Erdogan a fait des déclarations très menaçantes vis à vis du Kurdistan irakien, habituellement allié diplomatique. Des chars d’assaut turcs ont été postés à la frontière et la chaîne de télévision Rudaw (la télé du PDK cette fois) a été retirée de l’offre de télévision satellite turque. Les opérations militaires turques avaient déjà été multipliées ces derniers jours en démonstration de force. Côté irakien, on craint des affrontements sporadiques avec des forces de guerre irakiennes ou alliées de l’Irak (comme Hashid al-Shaabi).

Dans les quatre parties du Kurdistan, des milliers de Kurdes sont descendus dans la rue pour célébrer d’avance les résultats de ce référendum au risque d’être lourdement réprimées dans le cas du Rojhilat (Kurdistan oriental, Iran) et du Bakûr (Kurdistan nord, Turquie). Comme cela a déjà été annoncé: les résultats du référendum ne déclencheront pas systématiquement une déclaration d’indépendance de la part du Kurdistan-Sud mais ils doivent servir de poids pour peser dans la balance de futures négociations avec l’Irak de Baghdad. Le Kurdistan-Sud était d’ailleurs totalement isolé diplomatiquement puisqu’aucun pays ne veut à priori reconnaître le nouvel état kurde, à l’exception notable d’Israel.

Un bulletin de vote

Un bulletin de vote