Une manifestation contre la loi Travail a débuté à la mi-journée à Rennes, partant de deux extrémités de la ville, avant de se rejoindre devant la préfecture de région. Les manifestants se sont ensuite dirigés vers la rocade de la ville. Sans qu’il n’y ai eu le moindre jet de projectile, sans doute pour prévenir un blocage de la circulation, les policiers ont chargé la manifestation en voiture, usant de gaz lacrymogènes et tirant au flash-ball. Les véhicules seraient intervenus à vive allure pour chasser les manifestants, avant que les policiers en civil ne se lancent à leur poursuite. Trois personnes auraient été hospitalisées à la suite des heurts. Quatre journalistes ont été pris pour cible et ont reçu des coups de matraque alors qu’ils suivaient la manifestation.

La charge à Rennes

La charge à Rennes

Quatre soldats ont été tués et neuf autres blessés mercredi par l’explosion d’un IED au passage de leur véhicule blindé sur une route reliant Semdinli et Aktükün, dans la province kurde de Hakkari, frontalière avec l’Irak et l’Iran. Les blessés, dont quatre sont dans un état grave, ont été transportés à l’hôpital. Huit soldats avaient été tués et huit autres blessés vendredi dans la même province de Hakkari au cours d’une opération militaire contre le PKK (voir notre article). Un militaire a par ailleurs été tué mercredi dans la province de Mardin, également au Kurdistan.

Photomontage de la presse turque (le blindé détruit et le lieu de l’explosion)

Photomontage de la presse turque (le blindé détruit et le lieu de l'explosion)

Près de 15.000 personnes ont manifesté dimanche à Athènes et Thessalonique pour protester contre la réforme des retraites, soumise au vote au Parlement dans la soirée. Ce projet de loi qui prévoit l’augmentation des cotisations retraites et des impôts fait partie des mesures de rigueur réclamées par les créanciers du pays, UE et FMI. La police a tiré des gaz lacrymogènes ce dimanche soir contre un groupe de manifestants qui a lancé des projectiles contre les forces anti-émeutes lorsque la manifestation est arrivée devant le Parlement. Des groupes de jeunes manifestants cagoulés ont jeté des cocktails Molotov au cours de cette manifestation organisée à l’appel des syndicats et qui a rassemblé plus de 10.000 personnes. La police a répondu en tirant de gaz lacrymogènes, dispersant la foule dans les rues avoisinantes.

Affrontements ce dimanche soir à Athènes

Affrontements ce dimanche soir à Athènes

Jeudi 28, les policiers anti-émeute et une patrouille de police avec des chiens ont attaqué le camp de Fennovoima. Le camp, qui accueillait les opposants à la construction de la centrale nucléaire de Fennovoima, fait partie d’un mouvement plus vaste contre le programme nucléaire finlandais qui prévoit de construire deux centrale, une à Fennovoima et une à Rosatom, au Cap Hanhikivi, pour approvisionner la finlande et des pays voisins. Les affrontements ont été très durs: les policiers ont tirés au flash-ball, touchant plusieurs occupants dans la partie supérieure du corps. Plusieurs policiers ont été touchés par des jets de pierre et une voiture de police a été incendiée. La police a fini par investir le camp, toujours en tirant au flash-ball. La police évacué toutes les personnes du camp, et ont pris certaines personnes en garde à vue.

Blocage de route à Fennovoima

Blocage de route à Fennovoima

Les Palestiniens ont marqué la Semaine contre l’Apartheid israélien par de nombreuses manifestations vendredi, en Cisjordanie occupée. Les forces d’occupation ont attaqué plusieurs de ces marches de protestation à coups de grenades lacrymogènes et de tirs à balles réelles. A Kafr Qaddum, les soldats ont blessé Khalid Murad Shtewei, 12 ans, à la jambe droite, puis ont froidement tiré sur Mashhour Jumaa, 45 ans, le blessant à la hanche alors qu’il se précipitait pour secourir l’enfant. Une vidéo montre clairement des soldats surarmés tirant à courte distance sur un gamin qui était en train de fuir. De même pour les tirs sur Mashhour, qui court vers l’enfant et le prend dans ses bras, les soldats qui le visent étant derrière lui.

Les militaires tirant sur l’adulte emportant l’enfant

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Les militaires tirant sur l'adulte emportant l'enfant

Ce 13 février, une manifestation pour la paix au Kurdistan et pour la libération d’Öcalan avait lieu à Stockolm. La manifestation se déroulait dans le quartier de Fittja avec autorisation de la police. L’une des camionnettes qui faisait suite au cortège a été la cible de coups de feu qui ont blessé un manifestant kurde, membre du PJAK (organisation apoïste au Kurdistan iranien). Le tireur a prit la fuite. Le manifestant blessé est dans un état critique.

La camionnette visée.

La camionnette visée.

Jeudi 4 février, les autorités danoises ont confisqué le passeport de Joanna Palani, jeune femme d’origine kurde iranienne. De retour d’Irak et de Syrie, où elle a combattu au sein des YPJ, elle est accusée de « menacer la sécurité nationale ». Une nouvelle loi, entrée en application en mars dernier, permet à la police de confisquer les passeports et d’interdire la sortie du territoire au nom de la « lutte contre le terrorisme ».

Joanna Palani lors d’une manifestation à Copenhague

Joanna Palani lors d’une manifestation à Copenhague

Après avoir visité le Chili et le Pérou, le président turc Erdogan termine sa tournée sud-américaine par une visite en Equateur où il espère voir les accords commerciaux qui s’élèvent actuellement à 200 millions de dollars par an passer à 500 millions, voir à un milliard, entre les deux pays.

De nombreux manifestants se sont rassemblés dans la capitale équatorienne, Quito, pour protester contre la guerre menée par l’état turc contre les provinces kurdes du sud-est de la Turquie, contre le soutien de l’état turc aux factions islamistes en Syrie, et contre la collaboration économique entre l’Equateur et la Turquie. Des cordons de police anti-émeute protégeaient le trajet d’Erdogan. Et lorsque Diego Vintimilla, avocat présent parmi les manifestants, a réussi à s’approcher, il s’est fait attaquer par un garde personnel de ce dernier, lui fracturant le nez.

Plusieurs femmes ont réussi à rentrer dans la salle ou Erdogan faisait une conférence « masterclass » et on chanté des slogans avant de se faire copieusement tabasser elles aussi. La partie encourageante de cette histoire est que, à part ces manifestantes, les policiers et les gardes du corps, la salle était pratiquement vide, et le masterclass boycotté. Ce qui n’a pas empêché le président équatorien, Correa, d’annoncer que les relations diplomatiques, commerciales, culturelles, techniques et scientifiques entre les deux pays avaient été renforcées , et d’envoyer son ministre des finances visiter la Turquie à la fin du mois.

Diego Vintimilla

Diego Vintimilla

Tous les internautes connaissent « l’erreur 404 » affichée par un site lorsqu’une page demandée n’existe pas ou plus. L’IESG (Internet Engineering Steering Group) qui crée la plupart des standards d’internet vient d’émettre une notice pour standardiser le genre d’erreur qui doit être affichée lorsqu’une page est inaccessible pour des raisons légales et qu’elle est bloquée par les autorités. Auparavant, dans un pareil cas, c’était soit l’erreur 404 qui s’affichait, soit l’erreur 403 (contenu interdit pour le visiteur qui affiche la page), ce pourra dorénavant « l’Erreur 451 », dont le nom ne doit rien au hasard: il est inspiré du roman de Ray Bradbury « Fahrenheit 451 », tirant lui-même son nom de la température de combustion du papier.

Notons que dans le cas où un site n’aurait pas l’autorisation de préciser qu’un contenu a été censuré, il affichera probablement une erreur 404.

Internet: L’erreur 451 remplacera l’erreur 404 en cas de censure

Nous avons parlé de la mort et des hommages aux deux militantes du MLKP tués avant-hier à Istanbul (voir notre article). Des affrontements ont éclaté à Istanbul entre policiers et militants armés, qui ont abattu un petit drone d’observation des forces de l’ordre, lors des funérailles de deux femmes. Plusieurs centaines de personnes, dont des députés d’opposition, assistaient dans le district stambouliote de Gazi aux funérailles de Yeliz Erbay et Sirin Öter, militantes du MLKP tuées lors d’une fusillade avec la police mardi. Les manifestants leur ont rendu hommage en défilant avec une bannière sur laquelle était écrit : « La révolution des femmes, braves combattantes, votre voie est notre voie ». Ils ont également scandé des slogans hostiles aux dirigeants turcs. Les deux cercueils, drapés d’une bannière rouge frappée de la faucille et du marteau, ont été mis en terre dans un cimetière non loin.

Une quinzaine de personnes portant des cagoules rouges et des fusils d’assaut AK-47 ont ensuite abattu un petit drone d’observation utilisé par les policiers pour surveiller la foule. Ces derniers ont immédiatement répliqué en tirant des grenades lacrymogènes et en faisant usage de canons à eau. Quatre policiers ont été légèrement blessés lors de l’échange de coups de feu.

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Combattants du MLKP aux funérailles de Yeliz Erbay et de Sirin Öter

Combattants du MLKP aux funérailles de Yeliz Erbay et de Sirin Öter