Au moins 14 Palestiniens ont été blessés lors d’affrontements avec des soldats israéliens près du camp de réfugiés de Qalandiya, entre Jérusalem et la ville cisjordanienne de Ramallah. Les affrontements ont éclaté lors des obsèques de Mohamed Abou Latifa, un Palestinien de 20 ans qui a été tué dans un camp de réfugiés lorsqu’un soldat israélien s’est introduit dans sa maison pour tenter de l’arrêter.

Des centaines de personnes ont assisté aux obsèques, et des dizaines de jeunes se sont rassemblés près du poste de contrôle israélien de Qalandiya et ont lancé des pierres et des bouteilles vides sur les soldats. Les soldats israéliens ont riposté en tirant sur les manifestants indignés. Six jeunes hommes ont été blessés par des balles réelles et huit autres par des balles en acier enrobées de caoutchouc. Les ambulances ont acheminé les blessés vers des hôpitaux et cliniques de Ramallah. Les manifestants ont inhalé des gaz concentrés après que les soldats ont lancé des dizaines de grenades lacrymogènes dans leur direction. Abou Latifa est le troisième Palestinien à avoir été tué par des soldats israéliens, en Cisjordanie, au cours de ces derniers jours. Deux ont été tués plus tôt cette semaine, dans les villes cisjordaniennes de Djenine et d’Hébron (voir notre article).

Le camp de réfugiés de Qalandiya

Le camp de réfugiés de Qalandiya

Des affrontements ont eu lieu dimanche entre des Palestiniens qui jetaient des pierres et la police israélienne armée de grenades assourdissantes sur l’esplanade des Mosquées. Les manifestants palestiniens ont érigé des barricades de fortune et attaqué les policiers venus les démanteler en utilisant des pierres, des barres de métal et des fusées éclairantes. La police a utilisé des grenades assourdissantes pour repousser les manifestants à l’intérieur de la mosquée et est allée jusque sous le hall d’entrée.

Des policiers israéliens ce dimanche matin dans la mosquée al-Aqsa

Des policiers israéliens ce dimanche matin dans la mosquée al-Aqsa

Le 27 août 2014, un bâtiment de la Breite Strasse à Hambourg était occupé par des squatteurs. La police est rapidement arrivée sur les lieux pour les expulser, mais les occupants ne se sont pas laissé faire et ont répliqué en tirant des feux d’artifices en direction de la police, en leur déversant des pots de peinture colorée dessus et en leur lançant divers objets. Plus tard, plusieurs personnes ont été arrêtées hors du bâtiment, et accusées d’avoir prit part à la résistance du squat. Le procès de ces 6 personnes -depuis libérées- se tiendra à la fin du mois d’août 2015. Les inculpations sont lourdes, certains sont accusés de tentative d’homicide. Une semaine de mobilisation et d’actions solidaires aura lieu du 3 au 9 août.

Appel à la mobilisation pour les inculpés de la Breite Strasse.

Appel à la mobilisation pour les inculpés de la Breite Strasse.

Suite à de multiples agressions de la part des troupes turques et à la construction du barrages dans le Nord-Kurdistan, le KCK (Union des Communautés Kurdes, organisation qui regroupe le PKK et ses organisations sœurs en Turquie, Syrie, Irak et Iran) a officiellement mis fin à la trêve qui avait été déclarée par Abdulah Öcalan « Apo » en 2013. « Toutes nos sources, y compris nos guérillas sont mobilisées […] les barrages et les engins de construction seront les cibles principales de nos forces de guérillas » a déclaré dans ce communiqué le KCK, ce dimanche. La Turquie utilise le cessez-le-feu pour construire de nombreuses installations dans le Nord-Kurdistan, surtout des barrages et des avant-postes. Le nombre de barrages construit est disproportionné par rapport à la production énergétique possible dans la région.

Suite à l’annonce du KCK, les bombardements et les vols de drônes au-dessus du Nord-Kurdistan ont augmenté, un policier turc a été blessé à la jambe après l’arrestation de deux membres du ‘Mouvement de la Jeunesse Patriotique Révolutionnaire’ (YDG-H, organisation de jeunesse du PKK), trois engins de construction ont été incendiés par des partisans armés, une manifestation de solidarité avec Öcalan a tourné à l’émeute, les manifestants érigeant des barricades et lançant des cocktails molotov… Des sources turques déclarent également que trois soldats turcs ont été tués, mais l’information ne peut pas être vérifiée actuellement.

Affrontements entre la police et une organisation de jeunesse kurde.

Affrontements entre la police et une organisation de jeunesse kurde.

Nous écrivions hier (ici) que la société italienne ‘Hacking Team’ avait été piratée. On sait à présent qu’il va falloir un certain temps avant de réaliser à quel point ils ont été ridiculisés. ‘Hacking Team’ est une société d’espionnage privée qui vent des logiciels espions à des gouvernements, des polices, des services de renseignements et autres agences gouvernementales. Leur produit phare, RCS, est un virus qui peut infecter n’importe quel système d’exploitation pour rapporter des informations au commanditaire. Jusqu’à présent, la Belgique ne semble pas faire partie de la liste des clients de cette société, mais il va falloir un certain temps pour que les 400Go de données soient traités par les différents analystes.

Qui plus est, le hacker a communiqué avec des journalistes : il aurait prit tout ce qu’il y avait à prendre sur les serveurs, plus d’1To (1000Go) de données. On peut donc supposer que d’autres informations pourraient fuiter sous peu. C’est (selon notre décompte, possiblement incomplet) au moins la quatrième fois que ‘Hacking Team’ fait face à une fuite. Depuis plusieurs années, des versions de son virus apparaissent sur la toile (envois anonymes à des éditeurs d’antivirus, à Wikileaks,…), forçant probablement les développeurs à ré-écrire leur virus pour éviter d’être détectés.

Dans l’une des conversations e-mail interne à l’entreprise, on peut voir deux employés discuter de PGP « Pourquoi n’utilisons nous pas PGP pour protéger nos e-mails? » demande le premier. L’autre lui répond « Nous n’avons rien à cacher ». ‘Hacking Team’ vendait pourtant son logiciel au Soudan, ce cas particulier étant illégal. Dans les abondantes conversations, on peut aussi voir des développeurs de Tor, de Wikileaks et d’autres ingénieurs en sécurité être insultés grassement, le PDG de ‘Hacking Team’ qui fait part de son avis concernant le bombardement de l’Iran à des fonctionnaires américains, etc…

Les clients de ‘Hacking Team’ ont reçu ce matin un e-mail leur conseillant très vivement de désactiver les copies de RCS qui sont en circulation. RCS est à présent compromis et pourra être détecté, en plus d’être repris par d’autres hackers : puisque la firme italienne avait installé -sans le dire à ses clients- une porte dérobée dans son logiciel, qui lui permettait de reprendre la main. Devant un tel bide, la société pourrait peut-être mettre la clé sous la porte.

Concernant la méthode, on sait à présent que ce sont deux employés -haut placés- de la société qui ont été piratés (leur mot de passe était ‘mot de passe’…) Ceux-ci avaient accès à la totalité du contenu des serveurs de la société. Le pirate serait la même personne qui avait piraté Gamma (éditeur de l’autre célèbre virus espion ‘FinFisher’). Il a publié les 400Go sur Bittorrent. Le fichier torrent a été diffusé via le site de partage de fichiers Mega. Les fichiers peuvent également être consultés -avec prudence- sur ce site.

Edit : Deux communiqués viennent d’être publiés : le premier de Hacking Team, qui prétend avoir été victime d’une attaque « d’un très haut niveau technique, possiblement venue d’un groupe politique organisé ou d’un gouvernement ». Ce qui ne tient absolument pas debout. Le second est le témoignage de divers experts informatiques qui relativisent la « puissance de feu » de Hacking Team : les failles utilisées sont toutes très anciennes (Win32k, Flash, Word, Java,…), les attaques contre Mac OSX n’ont pas été mises à jour récemment et les attaques contre iOS et Android nécéssitaient la plupart du temps un appareil rooté/jailbraiké.

Christian Pozzi va avoir du mal à retrouver du travail tout de suite. Son mot de passe:

Christian Pozzi va avoir du mal à retrouver du travail tout de suite. Son mot de passe:

Le 31 mai dernier, l’Organisation Milice pour la Justice Populaire avait revendiqué l’exécution du gardien chef de la prison de Domokos (voir notre article). Cette annonce faisait suite à un raid anti-terroriste contre trois personnes qui vivaient depuis plusieurs années dans la clandestinité et qui étaient accusées d’un braquage, le raid a eu lieu le 29 mai. Peu après son arrestation, Spyros Dravilas, l’un des trois arrêtés, s’était suicidé en se tirant une balle de revolver dans la bouche. Il est évidemment impossible d’être certain que ce n’est pas un meurtre policier maquillé, toutefois, ni ses camarades ni sa famille n’ont nié le suicide. La police voulait faire porter le chapeau de l’exécution du gardien-chef de Domokos à Dravilas, c’est probablement ce qui a déclenché la publication d’un communiqué de revendication de la part de l’Organisation-Milice pour la Justice Populaire.

Les deux personnes qui ont été arrêtées à ses côtés, Grigoris Tsironis (militant anarchiste de longue date) et Spyros Christodoulou (qui comme Spyros Dravilas était un illégaliste proche du milieu anarchiste) ont été amenées devant le procureur le 2 juin alors qu’une cinquantaine de solidaires s’étaient rassemblées devant le tribunal. De légers affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers, ceux-ci empêchant tout contact oculaire entre les prisonniers et les manifestants. Grigoris et Spyros C. ont été transférés respectivement aux prisons de Trikala et Alikarnassos (en Crète), après qu’on leur ait prélevé de force un échantillon d’ADN.

Des personnes solidaires des 3 arrêtés ont publié un communiqué expliquant l’acte de Spyros D. par les nombreuses périodes d’emprisonnement, d’évasion et de clandestinité que celui-ci avait déjà vécu par le passé.

Grèce : Plus d’infos sur la mort de Spyros Dravillas et les arrestations de Tsironis et Christodoulou

Le KCK, Groupe des Communautés du Kurdistan, organisation transnationale dont sont membres les organisations kurdes proches du PKK en Turquie, en Syrie, en Iran et en Irak a fait une déclaration aujourd’hui suite à une enième demande de désarmement de la part d’Ocalan et une autre du HDP (parti d’union de la gauche en Turquie qui vient de remporter un score historique aux dernières élections). Dans cette déclaration, le KCK déclare que « Pour le moment, ni Abdullah Ocalan, ni le HDP ne peuvent appeler au désarmement tant que notre leader emprisonné (Ocalan) ne sera pas libéré. Ensuite nous commenceront à négocier le désarmement […] Il est impossible de désarmer nos guérillas parce que notre leader est en prison et personne ne devrait imposer le désarmement des guérillas du PKK en forcant Ocalan. Même s’il nous appelle à désarmer, nous savons qu’il est forcé à le faire. […] Le Parti Démocratique du Peuple (HDP) ne peut pas nous forcer à désarmer puisqu’ils ne sont pas membres du PKK. » Le KCK a également déclaré que tant que la question kurde ne serait pas réglée, le PKK ne se retirera pas de ses positions.

Déclaration du KCK.

Déclaration du KCK.

Le jugement définitif dans l’affaire dite du KCK de la ville de Van a été rendu ce mercredi: les 16 militants qui étaient en procès depuis 2012 ont été condamné à un total de 149 ans de prison. Il s’agit du maire de la vill de Çelebibağı, Veysel Keser, un conseiller municipal de la ville de Van, Sait Kantarcıoğlu, d’anciens responsables régionaux du BDP, le Parti de la Paix et de la Démocratie, (Yakup Ataş, Naci Erkol, Naif Ugras, Naim Işık, Fevziye Siran, Semira Varlı, Hüseyin Dağ, İbrahim Alkan, İsmail Demir, Selahattin Bozkurt, Sénar Elter et Adil Adıyaman) et des militants syndicaux et associatifs (Meral Güngör, Ishak Arslan). Huit accusés avaient été libérés à la première audience et les huit autres lors de la deuxième audience, un an et demi plus tard. Le KCK (Koma Civakên Kurdistan, « Groupe des communautés du Kurdistan ») est la plus large des organisations Kurde, sa direction est une sorte de parlement. Accusée d’être le paravent du PKK, elle fait l’objet de procès dans tout le Kurdistan mais aussi à Istanbul.

Au tribunal de Van, İsmail Demir a été condamné à 12 ans et 6 mois, Naif Oğraş à 11 ans et 3 mois, M. Naim Işık à 11 ans et 3 mois, Sait Kantarcıoğlu à 12 ans et 6 mois, Veysel Keser à 12 ans et 6 mois, Semira Varlı 10 ans, Fevziye Siran à 11 ans et 3 mois, Hüseyin Dağ à 12 ans et 6 mois, Naci Erkol 7 ans et 6 mois , Sénar Elter à 7 ans et 6 mois, Adil Adıyaman à 7 ans et 6 mois, Meral Güngör à 11 ans et 3 mois, Selahattin Bozkurt à 6 ans et 3 mois, İbrahim Alkan 7 ans et 6 mois, Isak Arslan à 7 ans et 6 mois, tandis que Yakup Ataş a été acquitté.

Les militants kurdes condamnés du procès KCK de Van

Les militants kurdes condamnés du procès KCK de Van

En début de semaine, les forces de sécurité ont arrêté huit personnes qu’elles accusent d’être des maoïstes suite à une fusillade avec elles dans le district de Muzaffarpur (Bihar). Sur base d’un tuyau, les autorités ont envoyé des membres de la CRPF, de la STF et de la police locale faire une descente dans le village de Suhasi à la recherche d’un groupe de guérilleros présumés qui s’y cachaient, selon cette source. Ces derniers auraient tenté de prendre la fuite, tirant des dizaines de coups de feu. Les soldats ont tiré également, entraînant une longue fusillade à l’issue de laquelle un homme a été blessé. Outre celui-ci, les soldats ont arrêté sept autres personnes et ont saisi deux fusils et des explosifs.

Quatre soldats turcs ont été blessés, hier samedi, lors d’affrontements avec des militants du PKK. Les militaires avaient été envoyé pour mettee fin à une fête du nouval an kurde. Un civil a été tué et un autre blessé. Des hélicoptères, des avions de reconnaissance et une unité de commando ont été envoyés dans la région d’Agri, frontalière avec l’Iran, où les affrontements se poursuivaient.

Les commandos turcs quadrillent la région d’Agri

Les commandos turcs quadrillent la région d'Agri