Voici les chiffres du conseil disciplinaire de la police pour l’année écoulée. 675 dossiers ont été ouverts : 74 policiers n’ont reçu aucunes peines, 382 ont reçu un avertissement ou un blâme (ce que le conseil considère comme une sanction) et 219 ont reçu ‘une autre sanction’. Sur ces derniers chiffres, impossibles de savoir quoi que ce soit : une sanction peut être une ‘retenue sur traitement’, une suspension, une rétrogradation, une démission d’office,… Apparemment, la faute la plus répandue est la consultation des bases de données à des fins privées. Viennent ensuite les abandons de service, l’insubordination, la négligence. Enfin, la plupart des agents ‘retirés du service’ (suspendus, démissionés, licenciés : on ne sait pas !) l’ont été pour de la consommation d’alcool. Le conseil disciplinaire se plaît à rappeler dans cet éclairant ouvrage de statistiques que 57% des sanctions ont été appliquées sur des policiers francophones qui ne représentent pourtant que 45% »des effectifs. Et que ‘quelques dossiers concernaient des coups volontaires’ (sic). Difficile de trouver le rapport complet en ligne puisqu’il n’y a pas à proprement parlé de site web pour le conseil disciplinaire : juste un site de l’inspection générale, censée lutter contre la corruption et dont le dernier rapport date de 2011, et le site du Comité P dont le dernier rapport publié date de 2012.

Les forces israéliennes ont violemment dispersé une manifestation de solidarité avec les prisonniers grévistes de la faim, près du camp de réfugiés d’al-Arrub ce vendredi, tirant des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes les manifestants. Des centaines de Palestiniens et d’élus ont par ailleurs pris part à la manifestation dans la ville de Ramallah pour soutenir les 140 détenus administratifs sont en grève de la faim depuis 38 jours.

L’administration pénitentiaire israélienne a récemment distribué des tracts aux prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dénonçant officiellement un accord établi au préalable avec les prisonniers en 2012 sous les auspices égyptiennes. La grève actuelle a été lancé le 24 avril dernier, par 80 détenus, et beaucoup les ont rejoints depuis. Le ministre palestinien des Affaires des prisonniers en Cisjordanie, a déclaré hier que 1.500 prisonniers palestiniens se joindraient à une grève de la faim de masse ce dimanche.

Palestine: Manifestations de soutien aux grévistes de la faim

Une manifestation, lancée à l’appel du collectif « Simu di stu paese », a rassemblé samedi 10 mai plusieurs milliers de personnes, pour inciter l’État français à prendre sérieusement en compte plusieurs mesures votées par l’assemblée de Corse, telles que le statut instaurant une période de cinq ans de résidence avant de pouvoir accéder à la propriété – afin de lutter contre la spéculation -, la coofficialité de la langue corse, une réforme institutionnelle, et une inscription de la Corse au sein de la Constitution française.

Devant la préfecture de Bastia, des dizaines de jeunes manifestants cagoulés et gantés, et disséminées en petits groupes, ont lancé pierres, cocktails Molotov et bombes agricoles contre les forces de l’ordre qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Les affrontements ont fait au total une trentaine de blessés légers parmi les forces de l’ordre. Des manifestants ont également dégradé un bureau de Poste, incendié des containers et plusieurs devantures de magasins ont été brisées. Les forces de l’ordre ont saisi des cocktails Molotov et un homme tirant en l’air depuis sa fenêtre a été arrêté, unique interpellation de la soirée. Vers 22H00, le calme était revenu.

France/Corse: Affrontements samedi à Bastia

« Avez-vous une photo avec un membre de la police? Twittez-la avec le hashtag #myNYPD » avait lancé sur Twitter mardi en début d’après-midi le compte officiel du New York Police Department.

Si quelques clichés montrant des gens posant avec des agents ont bien été publiés, cela a rapidement fait place à un flot ininterrompu de commentaires et photos -largement retweetés- d’arrestations de manifestants, d’un policier tirant les cheveux d’une jeune femme noire menottée, d’autres agents encadrant un homme de 84 ans au visage ensanglanté arrêté pour avoir traversé en dehors des clous. Les commentaires dénonçaient aussi les pratiques policières du « stop and frisk », fouilles impromptues visant surtout les jeunes noirs et latinos. Mardi soir, le hashtag #myNYPD était l’un des plus populaires sur Twitter, tandis que le compte officiel de la police n’avait retweeté que cinq photos.

USA: Twitter boomerang pour la police new-yorkaise

Vendredi à l’aube, 1.650 policiers ont encerclé le terrain de 50.000 m2 où, depuis le 31 mars, environ 5.000 personnes s’affairaient à construire leurs baraques en bois. Le bataillon de choc est entré en premier dans la favela baptisée « Telerj », du nom de l’immeuble désaffecté situé sur ce terrain vague. Les policiers annonçaient par haut-parleur que les habitants seraient relogés dans des abris municipaux.

La police exécutait un ordre judiciaire d’expulsion à la demande de l’entreprise de téléphonie Oi, propriétaire du terrain. Certaines familles sont sorties dans le calme mais des dizaines de jeunes ont lancé des pierres et des bouteilles sur les forces de l’ordre qui ont réagi en tirant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Au cours des heurts, au moins 19 personnes ont été blessées – dont 12 policiers et trois enfants. Plusieurs autobus qui passaient dans ce quartier d’Engenho Novo (zone nord de Rio) ont été incendiés ainsi que trois véhicules de chaînes de télévision et de stations de radio locales. Après l’expulsion des habitants, un bulldozer a procédé à la démolition des baraques.

Brésil: Affrontements lors de l’expulsion d’une favela

Amean Atiyyad Qdeih, 57 ans, a été abattue par des soldats israéliens près de la frontière dans le sud de la Bande de Gaza, à proximité de la localité de Khazaa. Elle a été touchée par plusieurs balles et n’a pas pu être évacuée rapidement par les ambulanciers en raison des tirs israéliens dans la zone frontalière. Selon plusieurs témoins, la femme se serait rapprochée d’un secteur proche de la frontière où elle a été prise pour cible par les soldats qui ont fait usage de bombes éclairantes et ont tiré sur elle.

Jeudi, un Palestinien a été abattu au cours d’un raid de l’armée israélienne contre son domicile à Birzeit, en Cisjordanie. Les soldats ont tiré à balles réelles quand l’homme, à qui ils avaient demandé de se rendre, s’est barricadé dans sa maison. Après la fusillade, les soldats ont quitté les lieux, laissant sur place le corps de Motazz Washaha, 22 ans. Le jeune homme était membre du Front Populaire pour la Libération de la Palestine. Sur leur chemin vers son domicile, la patrouille de l’armée avait déjà usé de violences pour disperser les habitants qui tentaient de leur empêcher de passer.

Vendredi, peu après les funérailles, l’armée a tiré sur la foule, blessant cinq Palestiniens. Des affrontements ont éclaté entre les troupes israéliennes et des Palestiniens au poste de contrôle de Atara, près de Birzeit. Plus de 200 Palestiniens ont lancé des pierres vers les soldats qui ont répliqué en tirant à balles réelles, blessant cinq personnes.

Jeunes Palestiniens à Birzeit

Jeunes Palestiniens à Birzeit

Alors que plus de 500 militaires américains sont actuellement basés dans le sud des Philippines et qu’Obama se rendra à Manille dans le courant du mois d’avril, quelques 300 personnes s’étaient réunies ce mardi devant l’ambassade des Etats-Unis afin de dénoncer ces présences. La police anti-émeute avait formé un cordon sur la route menant au bâtiment et s’est violemment interposée quand les manifestants ont tenté de le franchir. Des affrontements ont opposé les deux camps, les policiers tirant des jets d’eau avant de frapper la foule à la matraque.

Manifestation anti-Obama à Manille

Manifestation anti-Obama à Manille

La police antiémeutes turque a utilisé aujourd’hui samedi à Istanbul des gaz lacrymogènes et un canon à eau contre les quelque 3000 personnes manifestant contre une nouvelle loi renforçant le contrôle de l’internet. La police tentait ainsi de faire partir les manifestants de la place Taksim, lieu récurrent de contestation en Turquie. Les manifestants ont répliqué en tirant des feux d’artifice sur la police, qui a arrêté des dizaines d’individus.

La loi controversée est entrée en vigueur mercredi après sa promulgation par le président, dont le veto avait pourtant été maintes fois sollicité. Elle donne à l’autorité gouvernementale des télécommunications (TIB) le pouvoir de bloquer un site internet si son contenu porte atteinte à la vie privée ou est jugé offensant. Ce contrôle accru a suscité la réprobation en Turquie et à l’étranger, ses détracteurs estimant qu’il s’agissait d’une tentative du pouvoir d’étouffer le mécontentement de la population et d’éviter la propagation par l’internet de preuves sur le vaste scandale de corruption qui secoue actuellement le gouvernement.

manifestation contre la censure d’internet

manifestation contre la censure d'internet

Ce mercredi se déroulait la deuxième audience dans le procès consacré à la mort d’un manifestant le 2 juin dernier dans le cadre du mouvement de contestation du parc Gezi à Istanbul. Dès les premières minutes, le tribunal a prononcé un report de séance pour permettre des examens complémentaires en dépit des demandes des avocats des parties civiles. Le groupe de personnes réuni en solidarité devant le tribunal a vivement réagi à cette décision, tentant de se rendre en cortège vers le siège du Justice and Development Party (AKP – parti au pouvoir). Les forces de l’ordre sont immédiatement intervenues, tirant des gaz lacrymogène et des jets d’eau pour empêcher les manifestants d’avancer. Par ailleurs, selon certaines sources, plusieurs dossiers contenant des éléments clé de l’affaire, dont les rapports d’autopsie et d’expertises, auraient été perdus.

Manifestation au procès sur la mort d’un manifestant

Manifestation au procès sur la mort d'un manifestant