Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Après plusieurs jours de manifestations dans différentes régions du Honduras (voir notre article), les travailleurs de l’enseignement et de la santé ont remporté une première victoire avec la publication au journal officiel de l’abrogation des décrets PCM ouvrant la voie aux privatisations dans leur secteur. Cependant, des affrontements ont encore eu lieu entre des manifestants et les forces de police à San Pedro Sula, dans le nord du Honduras. il semblerait que des enseignants qui s’étaient rassemblés dans le but de s’informer de la suite des événements, aient quitté leur assemblée en cortège, ce qui a provoqué l’intervention violente de la police. Les affrontements ont alors embrasé cette partie de la ville.

Lacrymogènes à San Pedro Sula

Lacrymogènes à San Pedro Sula

Quatre syndicalistes de la CGT, poursuivis pour «violences en réunion» à l’encontre du député Rassemblement national (RN) du Nord Sébastien Chenu, ont été relaxés ce mercredi par le tribunal correctionnel de Valenciennes. Fabrice, Nicolas, Roland et Yohan étaient accusés d’avoir violemment exclu l’élu RN d’une manifestation organisée en mars 2018 à Valenciennes par la CGT Métallurgie. Dès le début de ce rassemblement, visant à protester contre ontre la fermeture de la tuberie de Saint-Saulve, en banlieue de Valenciennes. Sébastien Chenu avait été fermement prié de partir, bousculé et s’était retranché dans une agence de voyages. Une dizaine de policiers étaient intervenus pour le protéger. Chenu a 10 jours pour faire appel.

Chenu protégé par les policiers après son expuslion de la manfiestation

Chenu protégé par les policiers après son expuslion de la manfiestation

Dès lundi 10 Juin, les requérants de visas indiens, quel qu’en soit le type, seront soumis à une collecte des empreintes digitales et faciales à effectuer au moment du dépôt de la demande auprès d’un des Centres de visas indiens. Cette mesure n’est pas applicable aux requérants de visa électronique (e-Visa) dont les données biométriques sont saisies à l’arrivée en Inde.

Seront exemptés de cette démarche les requérants âgés de moins de 12 ans et de plus de 70 ans, et ceux dans l’incapacité de fournir leurs 10 empreintes digitales (seule une photo du visage sera prise). Ces données seront conservées 5 ans par les autorités indiennes, exemptant ainsi les requérants d’effectuer cette démarche à chaque demande de visa durant cette période de 5 ans.

Sécurité aéroportuaire en Inde

Sécurité aéroportuaire en Inde

Le 28 mai, la cour d’appel de Toulouse a pris la décision de maintenir en détention préventive un gilet jaune d’origine suisse. Arrêté en marge d’une mobilisation en février dernier à Toulouse alors qu’il ne participait pas aux manifestations, il lui est reproché d’avoir déclaré une fausse identité lors d’un contrôle. Il a par la suite refusé de se soumettre au prélèvement ADN. La justice lui reproche aussi le fait d’avoir été en possession d’une clef passe partout. L’avocat général a appuyé le maintient en détention de l’accusé par sa vraisemblable appartenance à « l’ultragauche » suite au matériel trouvé (tract, affiches, brochures, banderoles, … ) lors des perquisitions à son domicile. Le risque de fuite en cas de libération conditionnelle a aussi été évoqué.

Manifestation de gilets jaune à Toulouse

Manifestation de gilets jaune à Toulouse (archive)

L’affaire des « pancartes Vandersmissen » renvoyée en septembre 2018 devant la chambre des mises en accusation, s’était poursuivie pour trois des accusés devant le tribunal correctionnel. Le quatrième accusé n’avait lui pas été poursuivit par manque de preuve (voir notre article). Une première audience le 30 janvier avait été utilisée pour fixer un calendrier de conclusion et fixer la date d’une seconde audience au 9 mai.

La seconde audience, a permis à la cours de parvenir à décision après plusieurs heures de débats tendus comportant notamment une interruption d’audience sur demande de l’avocat de la partie civile. La cours a rendu son jugement le 31 mai. Elle estime que le fait de porter une pancarte contenant du texte peut constituer un outrage. Cependant elle estime que pour deux des accusés, la volonté d’outrager n’était pas présente puisqu’ils ne connaissaient pas le commissaire Vandersmissen à l’époque et qu’ils ne savaient pas qu’il était présent lors des manifestations où les pancartes ont été « éxibées ». Elle les acquitte donc.

Elle reconnait le troisième accusé, qui reconnait être l’auteur des pancartes, coupable mais compte tenu du délais de jugement (l’affaire aura duré près de 8 ans), elle le condamne à une simple déclaration de culpabilité. Il devra également débourser plusieurs centaine d’euros en dommages et intérêts au civil ainsi qu’en frais de procédure. La partie civile dispose encore d’un délai pour faire appel. Il est donc possible que cette « petite » affaire continue encore de se poursuivre.

Un aperçu de la pancarte

Un aperçu de la pancarte

L’activiste avait brandit le drapeau des YPJ pendant une manifestation contre la conférence de sécurité de Munich en février 2018. Il était par la suite accusé de faire la propagande du PKK. Le juge a acquitté l’activiste, estimant que les liens entre les YPJ et le PKK étaient insuffisamment prouvés. La même cour avait déjà acquitté un autre activiste, poursuivi pour avoir porté un drapeau du PYD à une manifestation contre l’invasion d’Afrin par l’armée turque.

En Allemagne, l’affichage de symboles du PKK, ainsi que ceux d’organisations considérées comme affiliées au PKK, est interdit. Par ces interdictions, l’état allemand répond à la demande de la Turquie de durcir la répression contre les activistes pro-kurdes.

YPJ drapeau

YPJ drapeau

Mardi 4 juin, 20 personnes passaient au tribunal correctionnel de Rennes pour « association de malfaiteurs ». Elles étaient accusées d’avoir participé à une opération transports gratuits dans différentes stations de métros de Rennes à l’occasion du mouvement contre la « Loi Travail » en 2016 (voir notre article). Un rassemblement de soutien était organisé devant la cité judiciaire pendant l’audience.

Ainsi le 19 mai 2016 à 6h00 du matin, les militant·e·s s’étaient introduits dans plusieurs bouches du métro rennais pour y saboter des bornes d’accès. Grâce à des clefs, iels ont ouvert les boîtiers et débranché les fils, ou ont utilisé de la mousse expansive. Le même jour, la police arrêtait 20 personnes dans le cadre de cette affaire. Notons qu’avant même leur arrestation, une note des renseignements les désignait comme « un groupe paramilitaire », « une mouvance d’ultra-gauche » prête à passer à l’action « lors de réunions conspiratrices ». Les militant·e·s contestent cette qualification mais ont refusé de communiquer sur leurs personnalités ou leurs vies actuelles et ce afin de ne pas être jugé selon leurs profil social.

À l’issue du procès, 19 personnes ont été déclarés coupables de dégradation ou tentative de dégradation ainsi que d’association de malfaiteur. Ils ont été condamné·e·s à 4 mois de prison avec sursis et de 150 et 300 euros d’amende. Seul un prévenu a écopé d’un mois de prison avec sursis, car il a été reconnu comme n’ayant pas participé directement aux actions.

Rassemblement de soutien aux inculpé·e·s de l’opération transports gratuits à Rennes

Rassemblement de soutien aux inculpé·e·s de l'opération transports gratuits à Rennes

Marina Bernadó était une des deux dernières prisonnières politiques catalanes incarcérées pour avoir prit part à la lute d’ETA. Clandestine en France entre 2001 et 2006 , puis incarcérée jusqu’à la fin de la semaine dernière à la prison des femmes de Rennes , elle a été extradée vers l’Espagne qui vient de la relâcher sans peine supplémentaire. Il ne reste qu’une prisonnière catalane détenue pour avoir participé à l’action d’ETA, Dolores « Lola » López Resina, toujours détenue à la prison de Brieva (Àvila).

La libération de Marina Bernadó


Le comité d’accueil à Barcelone

La libération de Marina Bernadó
Le comité d'accueil à Barcelone

Édit 05/06 : Le bilan depuis lundi s’élève désormais à 60 morts selon un bilan d’un comité de médecins.

Depuis le 6 avril, plusieurs dizaines de milliers de manifestant·e·s menaient un sit-in devant le quartier général de l’armée à Khartoum. Initialement mis en place dans le cadre du mouvement de plusieurs mois pour réclamer le départ du président président Omar el-Béchir, destitué cinq jours plus tard par l’armée (voir notre article), le mouvement s’est poursuivi exiger le transfert du pouvoir aux civils. Un conseil militaire a effectivement pris le pouvoir au Soudan prétendant assurer une période de transition.

Lundi 3 juin, l’armée est intervenue contre les manifestant·e·s. L’attaque a fait au moins 35 morts et 116 blessés. L’assaut des militaires était coordonné : des barrages routiers ont été installés par l’armée, qui s’est déployée dans toute la capitale. Au même moment, les sit-in des villes de Damazin, Port-Soudan et Al-Qadarif étaient également dispersés. A Khartoum, des arrestations, des flagellations, des bastonnades ont été filmées dans plusieurs quartiers.

Au moins 26 soldats de la CRPF et de la police du Jarkhand ont été blessé suite à l’explosion de plusieurs IED ce mardi matin dans les collines de Rai Sindri du district de Sarikela-Kharsawan. 24 d’entre eux font partie de l’effectif du bataillon 209 du Commando Battalion for Resolute Action (CoBRA), brigade de la CRPF spécialisée dans les actions de contre-insurrection, tandis que les deux autres sont membres de la Special Task Force de la police du Jharkhand. D’après les autorités, il n’y aurait pas eu de combat avec les guérilleros, qui auraient battu en retraite dès l’explosion des bombes. Elles ont imposé un cordon sur toute la zone afin de mener des opérations de ratissage afin de les retrouver.

District de Sarikela-Kharsawan

District de Sarikela-Kharsawan