Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vendredi après-midi, une mobilisation a été organisée à Montevideo contre les accords annoncés par le président uruguayen visant à autoriser l’installation à proximité d’une usine de pâte de cellulose d’une. Les manifestants ont tagué le siège de la Banque de développement de l’Amérique latine, l’une des entités qui, avec la Banque interaméricaine de développement (BID), a accordé un prêt à l’État uruguayen pour financer les travaux du train qui reliera l’usine au port de Montevideo. Les manifestants ont commencé à assaillir avec des pierres les véhicules officiels qui avaient quitté le bâtiment présidentiel, puis se sont déplacés à l’arrière du siège de la banque, y ont peint des slogans et ont jeté plusieurs cocktails Molotov.

Le tagage de la banque

Le tagage de la banque

Hier se tenait La Pride de Bruxelles. Des membres de l’association Reclaim the Pride étaient présent·s·s et entendaient protester contre la récupération politique et commerciale la manifestation.

« Nous protestons contre la récupération politique de la Pride, contre le manque d’action politique et l’incertitude dans laquelle vivent encore les personnes LGBTQIA + ainsi que les travailleurs du sexe », ont expliqué les militant·e·s. « La Belgian Pride est devenue une organisation commerciale et politique. Les politiciens viennent prendre une place qui n’est pas la leur, à la recherche de votes et monopolisent un événement qui faisait partie à l’origine de la lutte, de la résistance et de la révolution du LGBTQIA +. Le ’pinkwashing’ amène le flou sur le but du défilé et le réduit à un carnaval. »

Les manifestant·e·s se sont donc naturellement opposé·e·s au passage des cortèges des partis politiques bourgeois et ont jeté des bouteilles sur le char de la NVA. Iels ont alors été nassé·e·s, matraqué·e·s et gazé·e·s par la police qui cherchait à faire de la place pour le passage du char de la NVA. D’autres personnes sont alors venues en soutien force la police à établir une double ligne pour faire face aux deux groupes. Les membres de Reclaim the Pride ont été libéré·e·s après un contrôle d’identité.

Répression policière de Reclaim the Pride

Répression policière de Reclaim the Pride

Le Parlement Européen a voté pour la création du Common Identity Repository (CIR). Une base de données biométriques qui contiendra les données de plus de 350 millions de personnes. L’objectif : facilité les contrôles aux frontières. Ce nouveau dispositif permettra l’interconnexion entre les systèmes de contrôles aux frontières.

Les règles du CIR en matière de contrôle des frontières et des visas ont été adoptées avec 511 voix pour et 123 contre pour neuf abstentions. La législation du CIR en matière de coopération policière et judiciaire, d’asile et de migration a quant à elle été approuvée avec 510 pour et 130 contre, et neuf abstentions. Les systèmes couverts par les nouvelles règles comprennent le système d’information Schengen, Eurodac, le système d’information sur les visas (VIS) et trois nouveaux systèmes : le système européen du casier judiciaire des ressortissants de pays tiers (ECRIS-TCN), le système d’entrée / sortie (EES) et le système européen d’information et d’autorisation de voyage (ETIAS).

Le CIR

Le CIR

Le gouvernement régional wallon a annoncé jeudi une sanction financière de près d’un million d’euros pour l’Opérateur de transport de Wallonie, la maison-mère des TEC, à la suite du non-respect du service garanti au sein des TEC, lors de la journée d’action organisée mardi par la FGTB. Le montant exact de cette sanction doit encore être calculé mais il correspond au montant d’indemnité prévue dans le contrat de gestion, en cas de non-exécution du service pour une journée de fonctionnement, majorée de 10%.

L’exécutif régional demande également une révision de la convention de médiation syndicale en excluant le financement du syndicat socialiste. En d’autres mots, les emplois au sein de la FGTB financés par le groupe TEC afin notamment de permettre la concertation sociale pourraient passer à la trappe (alors qu’un préavis de grève avait été introduit en temps voulu pour l’action de mardi, qui n’a pas été contesté par la direction de l’OTW.). Enfin, le gouvernement assure “qu’en l’état actuel de non garantie du service continu, pour l’exploitation de toutes nouvelles lignes, il sera désormais systématiquement prévu de recourir à la sous-traitance privée”.

Grève aux TEC (archives)

Grève aux TEC (archives)

Un nombre indéterminé d’ouvriers de l’usine sucrière Haft Tapeh de Suse, ville de la province du Khouzestan à plus de 500 km au sud de Téhéran, ont fait grève le 9 mai. Depuis, plus de 14 ouvriers de l’usine ont été arrêtés. Quatre ont été relâchés sous caution, ramenant le nombre de grévistes arrêtés à dix. Les ouvriers de Haft Tapeh avaient mené une longue grève fin 2018 pour réclamer le paiement d’arriérés de salaires et protester contre des activités criminelles présumées de la part des nouveaux propriétaires de l’usine (voir notre article). Un des meneurs de cette grève, Esmaïl Bakhshi, ainsi qu’une activiste ayant soutenu les grévistes, Sepideh Gholian, sont emprisonnés depuis janvier(voir notre article).

La nouvelle des interpellations à Suse survient après un nombre indéterminé d’arrestations en marge d’une manifestation le 1er mai à Téhéran à l’occasion de la fête du Travail, jour non férié en Iran. Au moins huit activistes ou journalistes ont été arrêtés à cette occasion et sont encore détenus.

La gève fin 2018 à Haft Tapeh

La gève fin 2018 à Haft Tapeh

Le dirigeant maoïste Sabyasachi Panda a été condamné ce samedi à la prison à vie pour le tribunal de Berhampur dans l’Odisha. Il y avait été arrêté dans la nuit du 17 juillet 2014 par la police locale qui avait affirmé avoir également saisi un arme, de l’argent liquide et de l’or. Il est condamné en vertu de l’article 121 du Code Pénal qui poursuit tout tentative de rébellion contre l’état. D’autres articles du Code Pénal ont également été invoqué par le juge qui a entendu 15 témoins au cours de ce procès. Panda est accusé d’être impliqué dans plusieurs actions attribuées à la guérilla maoïste, dont le pillage d’un arsenal des forces de sécurité, l’assassinat d’un homme politique ou encore l’enlèvement de deux touristes italiens. Son avocat a d’ores et déjà annoncé son intention d’aller en appel.

Sabyasachi Panda à sa sortie du tribunal

Sabyasachi Panda à sa sortie du tribunal

Sur les 109 escadrons de gendarmerie mobile (EGM), a récemment exposé le chef de l’Inspection générale de la Gendarmerie nationale à la commission d’enquête parlementaire sur les moyens des forces de sécurité, 41 font l’objet d’un emploi permanent (déploiement outre-Mer, en protection du palais de justice, des ambassades, de la Banque de France ou des sites nucléaires). « Seulement » 68 escadrons de gendarmerie mobile ont pu être mobilisés pour assurer le maintien de l’ordre. Ainsi, le 8 décembre 2018, lors de l’acte 4 des gilets jaunes, sur les 89.000 forces de l’ordre mobilisées, 65.500 étaient des gendarmes.

Certes, les EGM ont pu être épaulés par la gendarmerie départementale. Mais celle-ci n’est formée et équipée que pour le maintien de l’ordre de basse intensité. Il en résulte un « suremploi durable » des gendarmes mobiles et la gendarmerie a dû leur supprimer, à plusieurs reprises, les repos et à ne pas leur accorder leurs permissions, créant une « dette des droits à repos et à permissions ». Au 10 mai les gendarmes mobiles ont accumulé [en moyenne] 5,86 jours de repos et 37,74 jours de permission de retard. Et cette « dette » s’accroît. Les matériels ont également beaucoup souffert ces dernière semaines. Il faudrait entre 120 et 130 millions d’euros pour remplacer les véhicules alors que l’enveloppe annuelle dédiée au parc automobile de l’ensemble de la gendarmerie est de 40 millions d’euros.

Gendarmes mobiles

Gendarmes mobiles

Condamnés en première instance, en décembre 2017, pour violences en réunion et séquestration pour avoir voulu mener à la négociation un responsable hiérarchique (voir notre article), neuf militants CGT de l’usine PSA de Poissy (Yvelines) comparaissent aujourd’hui devant la cour d’appel de Versailles, avec l’espoir de voir leur condamnation de cinq mois de prison avec sursis et 11 000 euros d’amende totale retoquée.

Manifestation solidaire avec les 9 de PSA Poissy

Manifestation solidaire avec les 9 de PSA Poissy

Jeudi 16 mai, au 190ème jour de la grève de la faim initiée par Leyla Güven (voir notre article), le ministère de la justice turc a annoncé la levée des mesures interdisant à Öcalan de rencontrer ses avocats. Le cabinet juridique Asrin qui assure la défense du leader kurde a dans la foulée publié un communiqué de presse, dans lequel il appelle les autorités turques à traduire leurs paroles par des actes

Cette décision fait suite une décision du tribunal criminel de Bursa d’annuler, suite à un recours introduit par les avocats de la défense, la décision judiciaire interdisant les visites des avocats. Les avocats rappellent cependant qu’aucune rencontre n’a eu lieu après une rencontre exceptionnelle le 2 mai 2019, malgré les demandes de visite chaque jour déposées. Quant aux demandes de visite de la famille, elles continuent à être rejetées en application d’une interdiction judiciaire fondée sur une mesure disciplinaire en date du 22 avril 2019.

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L’île-prison d’Imrali où est incarcéré Abdullah Öcalan

L’île-prison d’Imrali où est incarcéré Abdullah Öcalan

Un ancien responsable d’ETA, Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea, plus connu sous le nom de Josu Ternera, a été interpellé ce jeudi matin à Sallanches, en Haute-Savoie. Il a été arrêté aux abords de l’hôpital, alors qu’il s’y rendait en raison d’une longue maladie. Agé de 68 ans, et accusé d’être impliqué dans une action d’ETA très meurtrière en 1987, à Saragosse.

Il était recherché depuis 2002 par l’Espagne et a été arrêté en France en exécution d’un mandat d’arrêt le visant pour avoir été condamné en 2017 à huit ans de prison en France. Le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné en son absence, le 1er juin 2017, pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste ».

Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea

Jose Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea