Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des arrestations massives ont eu lieu les 5 et 6 juin à Lomé, lors de manifestations dispersées par la police, tenues pour protester contre le régime. Le président Faure Gnassingbé a récemment consolidé son pouvoir grâce à une réforme constitutionnelle, ce qui a entraîné des manifestations des partis politiques de l’opposition et des membres de la société civiles. Faure Gnassingbé est arrivé à la tête de l’Etat en 2005, succédant à son père resté au pouvoir pendant près de 38 ans. Il a ensuite été réélu dans des scrutins toujours contestés par l’opposition. Au Togo, les manifestations de rues sont interdites depuis 2022, après une attaque au grand marché de Lomé au cours de laquelle un gendarme a été tué au couteau.

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La maire de la ville, Karen Bass, a décrété ce mardi 10 juin un couvre-feu entre 20 heures et 6 heures locales sur une zone d’un kilomètre carré dans le centre-ville. Depuis vendredi, la ville est le théâtre de heurts entre protestataires dénonçant des raids de la police fédérale de l’immigration (ICE) contre les sans-papiers et des forces de l’ordre en tenue anti-émeutes ( notre article ici ). Donald Trump a menacé de recourir à l’Insurrection Act, régime d’état d’urgence qui confère au président le pouvoir d’utiliser les forces armées dans des missions de maintien de l’ordre sur le territoire américain. 700 Marines, un corps d’élite normalement utilisé comme force de projection extérieure, doivent rejoindre 4 000 militaires réservistes de la Garde nationale déjà mobilisés par Donald Trump, auquel il est reproché d’avoir pris des mesures disproportionnées. 

Le 10 Juin, l’Armée populaire de libération (PLA), branche armée du Parti Communiste de Birmanie (CPB), a abattu un avion de chasse Guishou JL-9 (FTC-2000G) de la junte dans la région de Sagaing. Les guérilleros ont réussi à abattre l’avion avec seulement une mitrailleuse Browning M2 montée au sol. L’avion volait à basse altitude pour apporter un soutien aérien aux soldats du Tatmadaw au sol, lorsqu’il a été frappé par des tirs d’artillerie. Pas plus de 10 avions du régime ont été abattus par les forces anti-Junte. Ironiquement, l’avion a été fabriqué en Chine pour être utilisé par l’Armée populaire de libération chinoise, et vendu à la Tatmadaw pour écraser la résistance.

Dimanche soir, des guérilleros maoïstes ont incendié une excavatrice dans une entreprise minière dans les environs de Dondra (district de Sukma, état du Chhattisgarh). Lundi matin, ils ont tendu une embuscade contre l’équipe de policiers qui venait procéder à l’enquête. Un commissaire de police adjoint a été tué lors de l’une attaque. Les maoïstes ont pris pour cible le véhicule de police et déclenché un puissant IED. Le commissaire Akash Rao, grièvement blessé lors de l’explosion, a été transporté d’urgence à l’hôpital de Konta, mais a succombé à ses blessures peu après. Plusieurs autres policiers ont également été blessés dans l’embuscade et ont été transférés à l’hôpital de Jagdalpur pour y être soignés.

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Il y a près de trois ans – entre le 30 août et le 1er septembre 2022 – six anarchistes et antifascistes ont été arrêtés à Surgut, à Iekaterinbourg et à Tioumen, villes situées entre l’Oural et la Sibérie Occidentale. Tous ont été soumis à des graves tortures, y compris des décharges électriques, du waterboarding, des tabassages et des menaces de violences sexuelles. Leurs aveux, obtenus sous la contrainte, ont ensuite été utilisés pour les inculper de « création et participation à une organisation terroriste ». Les accusations ont été aggravées par la suite. Nikita, Danil, Roman (photo), Yuri et Deniz ne se reconnaissent pas coupables. Le sixième accusé, Kirill Brik, purge déjà sa peine. Il y a un an, il a été condamné à huit ans de prison, dans le cadre d’un accord préalable au procès. Il a témoigné contre lui-même et ses compagnons, ce qui l’exclu des campagnes solidaires de défense.

Actuellement, la procédure judiciaire est en cours, au Tribunal militaire du district central d’Iekaterinbourg. Depuis plus de six mois, le tribunal interroge les témoins à charge (pour les comptes rendus des audiences, voir ici). Un appel pressant a été lancé pour aider à payer les avocats (2800 euros restent à trouver). Versements solidaires :

Visa/Mastercard: 4714 2400 6071 9631
Titulaire : Vorozhko Nikita Alexandrovich
Numéro du compte : 1242080003805236
SWIFT : BAKAKG22
Devise : USD

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La journaliste et révolutionnaire turque Zehra Kurtay fait face à une menace d’extradition de la France vers la Turquie alors que celle-ci est une ancienne prisonnière politique victime de la torture. En mai 2025, sans aucun avis légal, ni audience, l’État français a révoqué sa protection de réfugiée. Elle se retrouve exposée à une expulsion forcée vers le régime fasciste turc où sa tête a été mise à prix en raison de ses activités politiques. Après un placement en détention dans un Centre de Rétention Administrative puis sa libération sous contrôle judiciaire (voir notre article), une prochaine audience pour statuer sur cette demande d’extradition se tiendra le vendredi 13 juin devant le Tribunal administratif de Melun à 9H30 où ses soutiens appellent à se rassembler nombreux.

Jeudi 12 juin, cinq postiers syndicalistes des Hauts-de-Seine passent en procès pour leur participation à une grève en 2014, pour des accusations de « violation de domicile professionnel » et des violences présumées sur une responsable d’une sécurité privée. La grève avait duré 170 jours et avait contesté la politique de précarisation et de suppression d’emploi à la Poste qui avait répondu par une forte répression. Alors que les cinq inculpés risquent cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende, leurs nombreux soutiens appellent à se rassembler le jour du procès devant le tribunal judiciaire de Paris à partir de 12h.

Albert Ojwang a été arrêté ce samedi 7 juin, en cause une publication sur X, il aurait insulté un officier de police. Il a été conduit à Nairobi, où il a passé la nuit en détention. C’est lorsque son père vient lui rendre visite dimanche qu’il apprend le décès. La police évoque des blessures « auto-infligées ». Une version officielle remise en question par les défenseurs des droits humains et l’avocat de la famille Julius Juma: « S’il a été arrêté pour les raisons invoquées, pourquoi a-t-il été placé en isolement ? Pourquoi nous dit-on qu’il se serait cogné la tête contre le mur ? Son corps présentait de nombreuses blessures : à la tête, aux mains, aux épaules. Sa tête est complètement enflée ». La police affirme qu’Albert Ojwang s’est blessé après s’être cogné la tête contre le mur dans sa cellule, il a été déclaré mort à son arrivée à l’hôpital. Une version officielle qui n’a pas convaincu l’opinion publique. Alors que les forces de l’ordre sont régulièrement accusées de tueries extrajudiciaires, en ligne, les Kényans dénoncent une tentative d’étouffer l’affaire sous le hashtag #JusticeForAlbertOjwang.

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Quelque 700 Marines et 2000 réservistes supplémentaires ont été déployés à Los Angeles ce lundi 9 juin, après trois jours de violents affrontements entre des manifestants opposés à la politique migratoire de Donald Trump et les forces de l’ordre. L’opération en cours à Los Angeles porte le nom de Task Force 51, regroupe environ 2 100 gardes nationaux et 700 Marines d’active. Le déploiement de militaires d’active sur le territoire américain est une décision exceptionnelle, qui inquiète les défenseurs des droits civiques. Les manifestations ont débuté vendredi 6 juin à Los Angeles où réside une importante population hispanique, des personnes se sont interposées face aux arrestations musclées d’immigrés menées par la police fédérale de l’immigration (ICE) (notre article ici). Au matin du lundi 9 juin, plusieurs carcasses de voitures incendiées la veille sont visibles dans une artère de la ville, de nombreux messages hostiles à l’ICE, à la police et au président ont été tagués sur des bâtiments fédéraux. Les forces de l’ordre montent la garde à des carrefours et patrouillent dans le centre-ville déserté, elles ont déclaré un couvre-feu, interdisant les rassemblements pendant la nuit après des affrontements la veille au soir.

Quatre personnes ont été interpellées dimanche après-midi lors d’incidents survenus à l’issue de la marche en hommage au jeune Fabian, 11 ans, mortellement percuté par un véhicule de police à Ganshoren, à l’intérieur du parc Elisabeth lundi dernier. Ce dimanche, environ un millier de personnes ont participé à une marche reliant le lieu du crime, à Ganshoren, jusqu’au commissariat du square Comte de Flandre à Molenbeek-Saint-Jean. Des affrontements ont éclaté après la manifestation entre un groupe de manifestants et la police anti-émeute. Cette dernière a fait usage d’un canon à eau et procédé à une arrestation administrative et trois arrestations judiciaires.