Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vendredi soir, la guérilla maoïste a libéré un policier auxiliaire de la Bastar Fighter Force. Il a été remis à des représentants des communautés indigènes après avoir été détenu pendant 8 jours dans les forêts de Bijapur. La secrétaire du comité local maoïste, Anita Mandavi, avait rendu public un communiqué exposant que le policier était interrogé et dénonçant les exactions de la contre-guérilla, notamment le meurtre de deux autochtones, Sodhi Kosa et Rama Deva, meurtre déguisé en échange de tirs. Le 11 septembre, des centaines d’autochtones venus de 25 villages ont protesté contre ce double meurtre. La policier a finalement été libéré à la condition qu’il démissionne de la police.

Dossier(s): Inde-Népal Tags: , ,

Une femme a été tuée et plusieurs personnes blessées par des balles en caoutchouc et vraisemblablement par une arme à feu au cours d’un affrontement qui a duré plus de 4 heures entre la police et les habitants du km 4,5 de Ciudad del Este. C’était lors de l’expulsion de deux logements sur décision de justice. Cinq personnes ont été arrêtées. Un troisième ordre d’expulsion n’a pas été exécuté en raison de la résistance des habitants du quartier.

 

Dossier(s): Amérique Latine Tags:

Le Counter-Surveillance Resource Center devient le No Trace Project. Ce site très riche rassemble les études et publications relatives à la sécurité militante (téléphone, ADN, étude des textes etc.) et répertorie, photographies à l’appui, les différents dispositifs d’espionnages trouvé par les militants dans leurs véhicules, domiciles ou locaux.

accéder au site

Jeudi, la Turquie a mené des frappes aériennes intensives contre de nombreuses infrastructures civiles dans le nord de la Syrie. De nombreux drones tueurs et avions de combat ont bombardé des stations de distribution d’électricité, des stations de pompage d’eau, des installations de production de pétrole et de gaz ainsi que des stations-service, des barrages hydrauliques, des usines, un camp de personnes déplacées et plusieurs villages. Les infrastructures énergétiques de Hassaké, Qamishlo et Amûdê, entre autres, ont été détruites et de larges parties de ces régions sont privées d’électricité. Un hôpital a été entièrement détruit lors d’un raid aérien de l’armée turque à Dêrik (Al-Malikiya – photo). Pour l’heure, on ignore si le bombardement a fait des victimes. L’incident n’a été connu que vendredi midi, car le réseau téléphonique ne fonctionne plus dans une grande partie de la région en raison d’une panne d’électricité généralisée suite aux bombardements.

Jusqu’à présent, plus de quarante installations ont été bombardées. De nombreuses cibles ont été frappées à plusieurs reprises. Les frappes aériennes turques ont fait douze morts et autant de blessés. Six des morts sont des membres des forces de sécurité, les autres des civils. Ce même jeudi, un drone turc – a priori un Anka, de type MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] exploité par le MIT (le service de renseignement turc) a été abattu par un F-16 de l’US Air Force au-dessus de la région d’Hassaké après être entré dans une zone d’opération restreinte [ROZ] mise en place pour protéger les troupes américaines déployées dans la région.

 

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: ,

L’avis, demandé par la Chambre avant les vacances parlementaires, sur le troisième volet du projet de loi comprenant l’interdiction de manifester, a été rendu. “En plein air, des mesures préventives sont en principe possibles (…) Lorsque des individus commettent des délits violents au cours d’une réunion, la Cour Européenne des Droits de l’Homme reconnaît que l’État dispose d’un certain pouvoir discrétionnaire pour évaluer la nécessité d’imposer une restriction à la liberté de réunion et l’imposition d’une sanction est donc acceptée, sauf si elle est “disproportionnée”, indique le Conseil d’État dans cet avis. “La législation envisagée, qui contient une sanction individuelle, ne semble pas être considérée comme disproportionnée”, ajoute la juridiction administrative. En outre, “la CEDH déclare que la limitation de ce droit (de manifester) de la part des participants individuels est justifiée par la prévention de délits et par la protection des droits et libertés d’autrui.” Le Conseil d’État ajoute que le projet de loi ne crée pas de nouveau délit, mais prévoit seulement une peine supplémentaire qui peut être prononcée en plus de la peine principale visant un délit commis “sciemment, volontairement et intentionnellement”. Le Conseil d’Etat demande des clarifications sur 3 critères: le critère de 100 personnes, sur la notion de grève et le dispositif pénal (l’intention et la peine).

Seule la version néerlandaise de l’avis est actuellement disponible. Lorsque la traduction française sera prête, le parcours parlementaire du projet de loi pourra reprendre. Le texte a déjà été adopté en commission. Il est dès lors vraisemblable que le texte soit inscrit à l’ordre du jour de la séance plénière de la Chambre du 19 octobre. Jeudi matin, 10.000 personnes s’étaient rassemblées contre le projet de loi. Selon Raoul Hedebouw, ce n’est pas le MR ni le ministre de la Justice qui ont demandé que cette loi soit mise sur pied. C’est le Parti socialiste et le bourgmestre de Bruxelles (PS) Philippe Close.

Mardi 26 septembre, Alexis Antonioli (au centre sur la photo), secrétaire de la CGT Total à la raffinerie de Normandie, près du Havre, reçoit une convocation pour un entretien disciplinaire. Le syndicaliste, au cœur des grèves de l’an dernier, qui ont vu la raffinerie être arrêtée à deux reprises, d’abord pour des augmentations de salaire à l’automne, puis contre la réforme des retraites en mars, était menacé de sanctions disciplinaires. La réponse de ses collègues a été immédiate : dès 21h, à la prise de quart des salariés de nuit, 70% des salariés de la raffinerie et de l’usine pétrochimique se sont mis en grève, menaçant la direction de cinq jours de grève, dont 48h immédiatement. Après quatre heures de grève, vers minuit, le directeur de la plateforme a dû s’excuser auprès du secrétaire du syndicat et abandonner la procédure disciplinaire à son encontre. La raffinerie, dans le contexte d’inflation du prix des carburants, est extrêmement rentable. Le seul secteur essence, où travaille Alexis Antonioli, aurait dégagé 88 millions d’euros de bénéfices le mois dernier. Dans ce contexte, la seule menace d’une grève a poussé la direction centrale à désavouer le directeur local, nommé suite aux grèves de l’automne.

En représailles à l’attaque du 1er octobre visant la direction générale de la sécurité du ministère de l’intérieur à Ankara (voir notre article), la police turque a mené des opérations dans plusieurs villes. Les détentions ont été justifiées par les autorités turques par les liens présumés des personnes concernées avec le PKK. Le 2 octobre, au moins 20 personnes ont été placées en garde à vue lors de deux opérations de police à Istanbul et à Kırıklareli, visant le Congrès démocratique du peuple (HDK) et le Parti démocratique du peuple (HDP). Le 3 octobre, 55 personnes ont été placées en garde à vue lors d’opérations menées dans 16 villes, dont Urfa, Mardin, Diyarbakır, Antep, Mersin, Şırnak, Istanbul, Bursa, Batman, Denizli, Adana, Kayseri, Antalya, Konya, Isparta et Kocaeli. Le lendemain, 37 autres personnes avaient été placées en garde à vue dans 15 villes, dont Istanbul, Van, Urfa, Elazığ, Düzce, Diyarbakır, Bursa, Edirne, Kırklareli, Kilis, Iğdır, Hatay, Adana, Maraş et Denizli. Un certain nombre de Syriens auraient été placés en détention lors de l’opération à Adana. Cela porte le total de personnes placées en garde à vue à 112.

Dossier(s): Turquie-Kurdistan Tags: , ,

Le 4 octobre a été notifié le durcissement des mesures préventives à l’encontre de deux anarchistes poursuivis dans le cadre de l’opération contre le bimensuel Bezmotivny (voir notre article). Suite à des rapports de la DIGOS sur des prétendues violations des mesures précédemment imposées, le juge d’instruction a ordonné le transfert en prison de Gino Vatteroni (qui était aux arrestations domiciliaires avec toutes les restrictions) et le durcissement de la mesure de contrôle judiciaire pour Veronica (à l’origine elle avait reçu l’interdiction de sortir de la commune de résidence, avec interdiction de sortir de chez elle de 19 heures à 7h, maintenant elle a été placée aux arrestations domiciliaires avec toutes les restrictions).

 

 

Dossier(s): Italie Tags: , ,

Début juillet, la commission de la Justice avait donné son aval au projet de loi du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne concernant entre autre l’interdiction judiciaire de manifester. Celle-ci donne aux juges la possibilité d’interdire aux émeutiers, aux “casseurs”, de manifester pendant un certain temps (voir ici). Les syndicats et d’autres organisations sociales et politiques redoutent qu’elle puisse devenir un levier pour restreindre également les manifestations pacifiques. Le front commun syndical a appelé aujourd’hui à la grève nationale et à une manifestation pour protester contre le projet de loi.

Mardi 3 octobre, plusieurs marches et manifestations ont eu lieu dans la ville de Bogota, perturbant la mobilité dans la capitale du pays. Les différentes marches qui ont eu lieu dans l’après-midi de ce mardi ont provoqué des fermetures des voies du TransMilenio, des embouteillages sur l’Avenida El Dorado et la Carrera 103. Les manifestants qui travaillent pour l’Aéronautique Civile ont également bloqué les routes. A proximité de l’université nationale, des affrontements ont eu lieu entre des manifestants cagoulés et des membres des forces de sécurité.