Ce dimanche, les forces de sécurité ont reçu un tuyau leur signalant la présence de guérilleros dans le village de Ghritakham située au Bengale occidental. Elles se sont immédiatement ruées au lieu mentionné et y ont été accueillies par les tirs maoïstes qui ont tenté de défendre leur poste. La fusillade a duré plus de cinq heures et a fait quatre morts, dont trois guérilleros, qui ont été emmenés par les autres combattants au moment de leur fuite. La police a saisi des armes et des munitions sur les lieux. Cette nouvelle offensive des forces de sécurité est la troisième en deux semaines dans cette région. Le chef de la police a déclaré: ‘Nous avions mené ce type d’action par le passé, mais maintenant, la qualité des informations qui nous sont fournis s’est singulièrement améliorée, et le réseau de renseignements s’est renforcé’.

Samedi 15 mai, Gilberto Alexander Núñez Ochoa (27 ans), a été assassiné dans son appartement au sud de Tegucigalpa. Il faisait partie de la « commission sécurité et discipline » de la Résistance et était un des membres qui dénonçait l’infiltration de personnes pendant les manifestations. Alexander avait déjà témoigné pour signaler qu’il était suivi et qu’il avait reçu des menaces. Alexander est arrivé avec son ami, José Andres Oviedo, dans un taxi jusqu’à sa maison. Ils ont été surpris par deux individus qui les ont assassinés de multiples coups de feu.

D’autre part, la Cour Suprême de Justice hondurienne vient de révoquer et de mettre à pieds 5 magistrats pour avoir critiqué le coup d’État de juin 2009. La Cour suprême est depuis le premier instant un instrument au service du putsch. Le jour du putsch, elle avait déclaré que les Forces armées avaient agi « pour la défense de l’État de droit » et qui avait qualifié le coup d’Etat comme « une succession constitutionnelle ».

Gilberto Alexander Nunez Ochoa

Gilberto Alexander Nunez Ochoa

Un député MR a déposé ce matin une proposition de loi au Parlement qui alourdirait les peines prononcées contre les personnes reconnues coupables d’atteintes aux immeubles et aux meubles de la force publique ou des services de secours. Les auteurs de faits tels que des dégradations de commissariats ou de véhicules policiers seraient passibles de peines renforcées pouvant atteindre trente ans de prison. Le député estime que cette modification du Code Pénal serait un « signal fort » du législateur vis à vis des parquets de sa volonté de ne pas accepter ce types d’atteintes contre l’autorité. Il ajoute que sa proposition constitue l’expression d’une tolérance zéro face à de tels faits.

Alors que continue l’offensive de sécurité du gouvernement contre les maoïstes, les groupes pour les droits civils et les citoyens affirment que l’étiquetage d’une personne en tant que maoïste est de plus en plus utilisée comme une tactique par les agences de sécurité pour faire taire les voix critiques et pour les empêcher d’évoquer les questions d’expropriations forcées des tribaux ou des agriculteurs, ou des violations des droits de l’homme par les forces de sécurité.

Les groupes pour les droits humains travaillant dans les états touchés par les naxalites du Jharkhand, du Chhattisgarh et de l’Andhra Pradesh ainsi que dans l’Uttar Pradesh, Delhi et le Maharashtra déclarent que plusieurs de leurs militants sont appelés maoïstes et sont soit harcelés soit arrêtés. La dernière affaire de ce type, signalent-ils, est l’arrestation du membre exécutif du People’s Union for Civil Liberties (Union Populaire pour les Libertés Civiles) de l’état d’Uttar Pradesh, Seema Azad, qui avait déposé une plainte pour Litiges d’Intérêts Publics à la Cour Suprême dans le but de diriger le gouvernement d’Etat à faire évacuer les forces de sécurité stationnées dans une cinquantaine d’écoles.

Il y a plusieurs exemples de la police arrêtant les militants et les surnommant maoïstes dans l’état due Chhattisgarh. Ont notamment été arrêtés le réalisateur de documentaires Ajay TG, l’avocat Satyendra Kumar Chombey et le journaliste Sai Reddy. Le secrétaire général de l’Andhra Pradesh Civil Liberties Commission (Commission pour les Libertés Civiles de l’Andhra Pradesh) S Seshaiah a déclaré qu’un des co-secrétaires de la APCLC a été retenu en vertu de le Loi de Sécurité Publique et de la Loi de Prévention des Activités Illégales pour avoir protesté contre les viols de femmes tribales par les paramilitaires engagés dans les opérations anti-maoïstes.

En fin de semaine dernière, les expulsions des paysans établis sur les terres convoitées par les oligarques proches du président putschiste de cet été ont repris de plus belle. Depuis le mois de décembre, ces paysans ont décidé de récupérer plus de 1.600 hectares de terre de l’Etat que des propriétaires prétendent détenir alors qu’ils n’ont aucun titre de propriété. En effet, ces groupes au pouvoir utilisent la ‘légalité’ d’un système contrôlé par eux et dont ils ont établi les règles pour éliminer les droits de la population.

Dans la nuit du 7 janvier, environ 300 policiers et militaires ont commencé à déloger violemment les habitants de plusieurs villages dans le département de Colomb. Ils sont arrivés dans sept bus et ont procédé à l’expulsion en brûlant et en détruisant tout sur leur passage. Un membre du Front de Résistance parle de chasse à l’homme: ‘ils poursuivent les paysans dans les palmeraies des environs, ils sont disséminés sur une zone de 50-60 kilomètres. Ils nous ont saisis, ils ont détruit tout ce que les paysans avaient. L’armée passe la région au peigne fin et encercle les gens dans une zone d’où ils ne pourront sortir que s’ils savent nager‘. Il explique également comment un groupe de 35 femmes a été harcelé par les membres de l’armée qui utilisaient des bombes lacrymogènes pour les affaiblir et les arrêter. Il semblerait que trois personnes soient décédées. Vingt autres ont été blessées et 17 emmenées par les forces de l’ordre. De plus, des policiers en civil ont pris des photos de leur arrivée dans le secteur dans l’intention de s’en servir pour accuser les paysans d’actions illégales, voire même de les ‘signaler’, ce qui peut les mettre en danger de mort.

La nuit a été calme, rien à signaler à part un cocktail Molotov qui a été jeté contre un fourgon anti–émeute dans la rue Stengade près de la Maison du Peuple dans Nørrebro. La police a établi des zones de fouilles au corps dans plusieurs endroits, y compris dans le camp Ragnhildgade. Aux barrages de police établis dans de nombreux endroits à Copenhague, entre autres sur le pont Drottning Louise dans Nørrebro, on vérifie les identités et les sacs à dos. A midi et demie plusieurs milliers de manifestants sont déjà au point de rassemblement, à Christiansborg. Cent militants italiens ont déployé une banderole contre les arrestations ‘préventives’ d’hier (deux militants britanniques et un français ont été expulsés du Danemark après la manifestation d’hier).

A deux heures et demie, 100.000 personnes se mettent marche vers Christianshavns. Des activistes attaquent sporadiquement la police avec lancement de bouteilles et de pierres, et ont essayé entre autres actions d’attaquer la Bourse et le ministère des Affaires étrangères, fortement gardé par la police. A 15 heures 20, la radio danoise annonce déjà 19 arrestations, alors que les incidents se poursuivent entre le Black Bloc et la police. La police a enfermé le ‘bloc anticapitaliste’ (200 ou 300 manifestants) dans Amagerbrogade et procède à 90 arrestations. Une fraction du Black Bloc est coincé par la police dans les rues voisines de l’Amagerbrogade et de Markmandsgade. Les affrontements se poursuivent tandis que la tête de la manifestation arrive à Bella Center.

Les manifestants non détenus essaient de casser le blocage policier et d’entrer à la zone où sont les activistes sont obligés à s’asseoir sur le sol. Il y a plusieurs arrestations. Il y a de 300 à 400 nombre officiel de détenus selon politikken, et toujours environ 300 personnes enfermées dans l’Amagerbrogade. Dans les environs de Christiania et d’Amagerbrogade, quelques voitures de luxe ont été incendiées. Des incidents se produisent aussi dans Christianshavn, des pierres ont été jetées contre les renforts de la police et une voiture est incendiée. A 17 heures 40, des appels sont lancés pour aller soutenir les manifestants arrêtés: 700 personnes sont attachées avec câbles dans le sol froid depuis plus de deux heures. A partir de 18 heures 15, les autobus commencent à embarquer les manifestants arrêtés.

Arrestations à Copenhague

Arrestations à Copenhague

Arrestations à Copenhague

Arrestations à Copenhague
Arrestations à Copenhague
Arrestations à Copenhague

Malgré la fin de la période pré-électorale et la tenue des élections il y a deux semaines, la répression se poursuit au Honduras. Hier matin, un militant de la résistance contre le coup d’état a été enlevé par des hommes cagoulés. Alors qu’il effectuait son travail de surveillance, un véhicule de type pick-up s’est arrêté à côté de lui. Quatre hommes cagoulés en sont descendus, l’ont menacé de manière violente et l’ont fait monter dans la voiture. Lorsqu’il leur a dit, pensant à une attaque pour le voler, qu’il n’avait que peu d’argent sur lui, ils lui ont répondu qu’ils le connaissaient bien et qu’ils étaient fatigués de lui, qu’ils allaient le tuer. Ils lui ont enfilé un sac sur la tête, l’ont insulté et lui ont posé des questions sur la résistance, lui ont demandé des informations sur le mouvement et ses leaders. Ils ont ensuite passé un coup de fil pour signaler qu’ils avaient accompli leur mission et qu’ils avaient le paquet, tout en continuant à le frapper. Le militant a alors tenté le tout pour le tout et s’est jeté du véhicule en marche. Il s’est enfui en courant et s’est longtemps caché dans un terrain vague. Ses agresseurs ne l’ont pas cherché, ou du moins, ne l’ont pas retrouvé. Il souffre d’une rupture de la cloison nasale et de contusions multiples sur le visage et le corps.

Suite aux révélations faites cette semaine de détenus violentés par les forces de l’ordre à la prison de Forest et l’ouverture d’une enquête approfondie (deux officiers de la supervision du personnel viennent d’être suspendus dans le cadre de l’enquête en cours.), des troubles se sont produits dans la commune d’Anderlecht entre plusieurs bandes de jeunes et la police ce vendredi soir.

En protestation aux violences policières, le commissariat de police situé au rez-de-chaussée de la maison communale a été la cible d’un cocktail Molotov, deux voitures ont été incendiées, une cabine téléphonique a été saccagée et plusieurs véhicules de police ont subi des dégâts. Au total, la police a procédé à 44 arrestations administratives et 13 judiciaires. Neuf personnes ont été mises à la disposition du parquet de Bruxelles et la police a signalé que toutes les personnes interpellées seraient poursuivies.

Emeutes à Anderlecht

Emeutes à Anderlecht

L’avocate de la militante du DHKP-C, emprisonnée depuis 14 ans et gravement atteinte par un cancer, a communiqué aujourd’hui un avertissement quant à l’état de santé de Güler Zere. Dans un courrier adressé à la presse, elle signale que Zere va de plus en plus mal et insiste sur la probabilité grandissante de son décès tant que les autorités ne réagiront pas. Elle insiste également sur le fait que ces dernières sont directement responsables de cette situation alarmante, à cause du report continuel d’un rendez-vous prévu pour établir un rapport sur la situation.

Güler Zere a terminé sa radiothérapie le 2 septembre dernier. Lors des tests de routine consécutifs à sont traitement, les médecins lui ont découvert des cellules cancéreuses malignes. Elle a donc immédiatement été opérée afin d’éviter la prolifération de la maladie. Les médecins prévoyaient la reprise de la chimiothérapie dès que les gonflements et les hématomes sur son cou, résultants de l’opération, auraient disparus. Néanmoins, après quelques tests sanguins, ils ont informé la famille de la militante qu’elle pourrait ne pas supporter le traitement et qu’ils ne prenaient donc pas le risque de lui administrer.

De plus, des plaies ouvertes se sont formées dans sa bouche, ce qui entraine une impossibilité d’ingérer la nourriture sous forme solide. Les médecins ont donc pensé la nourrir uniquement de liquides, et lui ont donné des concentrés vitaminés, que Güler Zere a vomi. Aujourd’hui, on la nourri grâce à des serums qui lui donnent des diarrhées et des problèmes intestinaux. Tout cela induit l’augmentation de risques à commencer une chimiothérapie. Güler Zere se trouve actuellement sous monitoring. Si elle retrouve un peu de forces, le traitement reprendra. En attendant, les médecins ne peuvent pas se prononcer sur l’évolution du cancer et de son extension dans le corps de la prisonnière.

En ce qui concerne ses conditions de vie, l’avocate insiste sur le fait que Güler Zere a besoin de soutien moral pour se remettre. Or, le plaignant souhaite qu’elle ne soit accompagné que de détenus dont c’est la première incarcération. Si une liste de personnes susceptibles de se trouver avec elle ne leur est pas fournie, elle restera seule. Cette attitude semble bien induire une volonté d’isolement. La prisonnière se trouve dans une pièce dont les lumières restent allumées 24h/24, ce qui la détruit nerveusement. Le ‘Forensic Medicine Institute Board’ doit se réunir le 5 novembre et a demandé que lui soit fourni un rapport sur l’état de santé de Güler Zere pour le 3 novembre. Si le rapport n’est pas prêt pour demain, la réunion sera post-posée. Et l’avocate de conclure: ‘La Forensic Medicine demande des rapports concernant les dernières évolutions de l’état de Zere. Mais il n’y a pas de dernières évolutions. L’état de santé de Zere se détériore continuellement.