Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles lance dès ce lundi soir une opération de communication. L’idée: rencontrer son inspecteur de quartier devant un café. L’initiative existe déjà aux Etats-Unis et porte le nom de “Coffee with a cop”. Elle doit permettre aux Bruxellois de rencontrer leur inspecteur de quartier dans un cadre informel et neutre qui permette de poser « toutes les questions possibles ». Cinq rendez-vous sont actuellement programmés. Ils ont lieu ce lundi au «Loola» à Bruxelles, ce mercredi à «La Signare» à Ixelles, ce vendredi prochain au «Le Houba» à Laeken, le 26 septembre au «Café Tetouan» à Bruxelles et le 30 septembre au «De Wand» à Neder-over-Heembeek.

Un concept américain

 

De nouveaux affrontements ont émaillé des manifestations interdites à Hongkong dimanche soir, la police ayant eu recours aux lacrymogènes et canons à eau contre des militants qui jetaient des pierres et des cocktails Molotov. Des dizaines de milliers de personnes avaient bravé l’interdit pour descendre à nouveau dans les rues et se répandre dans les artères du centre de l’île. Le rassemblement a tourné à l’affrontement entre policiers et manifestants radicaux qui tentaient de s’en prendre au complexe abritant le siège de l’exécutif, entouré de barrières. Avant de battre en retraite devant les policiers anti-émeutes, certains manifestants avaient monté des barricades, allumé des feux. Des projets de manifestations ou de grèves pour les semaines à venir se multiplient en ligne, à l’approche de deux anniversaires hautement symboliques : le 28 septembre pour marquer les cinq ans du début du «Mouvement des parapluies» de 2014, et le 1er octobre pour l’anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine.

Les affrontements de ce dimanche

 

Pour la grande manifestation de l’Acte 44, ce samedi 14 septembre à Nantes, les organisateurs annonçaient un défilé festif, dynamique, et populaire, dans un esprit de convergence des luttes. Pendant plusieurs semaines, un homard en papier mâché, à la façon des chars de carnaval, était préparé patiemment. La figure en carton de deux mètres d’envergure devait s’installer en tête du défilé, allusions aux dépenses somptuaires de François De Rugy. Samedi midi, alors que le homard était transporté en direction de la manifestation, pas moins de 15 agents de la BAC, cagoulés et très énervés ont encerclé le camion et ses occupants. Et en renfort, une compagnie de policiers en tenue anti-émeute.  Après avoir détruit la sculpture en papier, les agents ont fouillé, molesté et arrêté les personnes présentes. Clefs de bras, brimades, et menaces du genre : « on va te faire fermer ta gueule ». 3 personnes ont été enlevées , sans motif, et emmenées en cellule. Le véhicule a été saisi, en dehors de toute procédure, par les autorités.

Et ce n’est pas fini. Le lendemain, les gardes à vue des trois personnes arrêtées ont été prolongées sur ordre du parquet ! 48H enfermées en cellule pour un homard en papier. Pire : hier après-midi, les autorités faisaient savoir qu’elles voulaient les poursuivre pour « association de malfaiteurs », une qualification prévue à l’origine pour le grand banditisme. Deux personnes trouvées plus tôt dans la matinée avec des parapluies seraient aussi concernées par ces poursuites délirantes. 3 personnes risquent donc de passer en procès aujourd’hui pour avoir transporté un homard en papier mâché après avoir passé deux jours enfermées.

Le fameux homard

 

La zone de police des communes de Bruxelles-Ville, Ixelles et Laeken, ainsi que de Neder-over-Heembeek et Haren voulait acquérir des caméras à installer sur la voie publique avec un contrat d’entretien portant sur trois ans. Un  marché avait été estimé au départ à 5 millions d’euros hors TVA. Trois candidats avaient déposé offre à la fin de l’année 2018: Engie Fabricom, le duo Jacops-Securitas, et Nextel, la filiale du câblo-opérateur Telenet. Initialement, la zone de police avait donné sa préférence à Nextel, mais elle avait dû revoir sa copie sur injonction de son autorité de tutelle: celle-ci avait découvert que Nextel avait omis de proposer un système de transmission des images caméra qui ne soit utilisable que par la zone de police (support à usage exclusif), alors que le cahier des charges spécial avait cité cette exigence comme étant un des « critères minimaux« .Le collège de police a revu sa copie sous ce nouvel éclairage, puis a octroyé le marché, le 11 avril dernier, à Jacops-Securitas. Entre-temps, il s’est rendu compte qu’Engie Fabricom avait, comme Nextel, omis de garantir un système de transmission d’images et données sur support exclusif. Il a donc conclu à l’irrégularité de ces deux offres. Ne restait plus que Jacops-Securitas, qui avait pourtant remis le prix le plus élevé: plus de 7 millions d’euros, et près de 2 millions de plus que les deux candidats concurrents. Mais cet écart de prix pouvait précisément être justifié par la prise en compte, par Jacops-Securitas, du critère lié à l’exclusivité du support de transmission. Engie Fabricom a demandé au Conseil d’Etat de suspendre la double décision de la zone de police, de déclarer son offre irrégulière et d’octroyer le marché au duo concurrent.

Six maoïstes ont été tués lors de trois affrontements distincts avec la police dans la région de Bastar, dans le Chhattisgarh, vendredi et samedi. Vendredi soir, deux maoïstes recherchés, et pour la capture desquels les autorités indiennes offraient des primes, ont été tués lors d’une rencontre avec les forces de sécurité dans le district de Dantewada. La fusillade a éclaté vers 23h30 dans une forêt près du village de Kutrem. Après un bref échange de tirs, les maoïstes se sont échappés. Les corps de deux rebelles ont été retrouvés plus tard. Ils ont été identifiés comme étant Lachu Mandavi et Podiya, tous deux membres du comité des maoïstes de la région de Malangi. Un maoïste a été tué dans le district de Bijapur samedi tôt dans la matinée. Cela s’est produit vers 8h30 du matin, dans une forêt proche du village de Punnur, lors d’une opération anti-guérilla la police de réserve du district  vers Awapalli, à environ 450 km de Raipur. L’objectif de l’opération était la capture d’un commandant maoïste recherché, signalé dans la région. Une fusillade a eu lieu, laissant un guérillero mort sur le terrain. La troisième fusillade a eu lieu vers 18 heures dans une forêt proche de Tadmetla-Mukram nullah, lorsqu’un détachement de la police de réserve du district était en patrouille. En apprenant que des maoïstes avaient coupé une route près de Tadmetla, les forces de sécurité ont lancé une opération dans la région, à environ 500 km de Raipur. Après la fusillade, les forces de sécurité ont retrouvé les corps de trois maoïste, des armes et munitions.

Guérilleros maoïstes

 

 

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Pour l’Acte 44 des Gilets Jaunes, la ville de Nantes avait été choisie comme point de rassemblement national où plus de 5000 personnes ont défilées (1800 selon la préfecture). C’est dans cette ville qu’est mort Steve Maia Caniço (voir notre article). Dans le cortège, des pancartes « Justice pour Steve, ni oubli ni pardon » et contre les violences policières étaient brandies. À 18 heures, trente personnes avaient été placées en garde à vue, selon la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP). Au total, quatre membres des forces de l’ordre ont été blessés. Vingt-deux cocktails molotov et dix mortiers ont été découverts à proximité du point de rassemblement et une centaine de parapluies et un extincteur ont été saisis, selon la police. Les manifestants s’étaient rassemblés vers midi pour un pique-nique place Général-Mellinet, à 14 heures, d’où ils sont partis pour rejoindre le centre. Là, les heurts ont commencé et la police a fait usage de grenades lacrymogènes et d’un canon à eau.

À Paris, environ 500 personnes, encadrées de près par les forces de l’ordre, ont défilé. À l’aéroport d’Orly (Val-de-Marne), une centaine de « gilets jaunes » ont manifesté en début d’après-midi contre la privatisation d’Aéroports de Paris (ADP), qui gère les aéroports d’Orly et Roissy. On a comptabilisée également dans les grandes villes de France : environ 400 manifestants à Lyon, plusieurs centaines à Toulouse, 200 à Marseille, 200 à Montpellier et 150 à Bordeaux.

Gilets Jaunes Acte 44 à Nantes

Au moins 55 Palestiniens ont été blessés vendredi après-midi lors d’affrontements avec des soldats israéliens stationnés à la frontière à l’est de la bande de Gaza. Parmis eux, 29 ont été touchés par des balles réelles. Deux femmes font partie des victimes. Plus tôt dans la journée de vendredi, environ 5 000 manifestants se sont rassemblés dans l’est de la bande de Gaza, à l’appel du Haut Comité national pour la Grande Marche du Retour et pour briser le siège israélien. Les manifestants ont agité des drapeaux palestiniens, brûlé des pneus et lancé des pierres et des bombes artisanales sur les forces et véhicules de l’armée israélienne stationnés à la frontière.

Manifestation à la frontière de Gaza (archive)

Des dizaines de manifestants masqués ont affronté les forces de police qui tentaient de reprendre le contrôle de Circunvalar Avenue, aux environs du siège de l’université, dans le quartier de La Macarena, au centre-ville de Bogota. Les affrontements ont commencé à la fin des manifestations d’enseignants du Magistère, qui dénonce les attaques contre eux et  la violation d’accords signés entre l’État et les éducateurs. Dans un premier temps, la police a réagit au blocage de l’avenue en détournant la circulation, puis sont intervenues les forces anti-émeutes (ESMAD) et les affrontements ont commencé, les manifestants lançant des pierres, des bâtons et des bouteilles, tandis que les policiers utilisaient des gaz lacrymogènes et des bombes assourdissantes.

Les affrontements de Bogota

La police britannique a arrêté un certain nombre d’activistes écologistes affiliés à un groupe qui avait annoncé, le mois dernier, l’utilisation de drones pour tenter d’interrompre ce vendredi matin le trafic sur l’aéroport le plus fréquenté du pays. Le groupe, qui s’appelle Heathrow Pause, proteste contre la décision du gouvernement de donner son feu vert à une troisième piste à l’aéroport.  Heathrow Pause a laissé entendre que plus de 200 personnes étaient disposées à se porter volontaires pour piloter des drones jouets à quelques pieds du sol dans la zone d’interdiction de vol pour les drones (5 km autour de l’aéroport). Ce projet était illégal, même si le groupe a déclaré qu’il n’utiliserait que de petits drones, pilotés à hauteur d’homme et non dans les trajectoires de vol, et qu’il avait clairement communiqué ses intentions à la police et à l’aéroport bien avant le début de la manifestation. Trois femmes et six hommes âgés de 20 à 60 ans ont été arrêtés préventivement pour « suspicion de complot en vue de commettre une nuisance publique », hier jeudi, à Bethnal Green, Haringey et Wandsworth. Deux autres hommes ont été arrêtés ce matin dans l’enceinte de l’aéroport d’Heathrow.

Déploiement policier ce vendredi à Heathrow

Un millier de personnes ont manifesté hier mercredi, en soirée, devant le Parlement de Catalogne pour demander aux partis indépendantistes de proclamer la république catalane et de la mettre en place “quoi qu’il arrive”. Des affrontements ont eu lieu avec la police. “On va vous virer”, “nous voulons occuper le Parlement” “Espagne la Pute” et “les colons dehors de la Catalogne” sont quelques-uns des slogans entendus ce soir dans le parc de la Ciutadella, aux portes du parlement. Les manifestants accusent les partis indépendantistes, qualifiés de “botiflers” (traîtres) pour ne pas avoir consommé la rupture avec l’Espagne il y a deux ans et d’avoir “arnaqué” leurs électeurs. Cette concentration en marge du défilé de la fête nationale de la Catalogne a été convoquée spontanément par le biais des réseaux sociaux et ne bénéficie pas du soutien des associations indépendantistes officielles organisatrices de la Diada.

Devant le parlement catalan

 

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