Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis quelques jour, l’armée turque mène des bombardements aériens et des parachutages dans la région kurde de Khakurk au Sud-Kurdistan (Irak). Selon le commandement des Forces de Défense du Peuple (HPG), l’attaque de Khakurk serait une tentative d’occupation. Selon Murat Karayilan membre du comité exécutif du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et commandant du quartier général des HPG, cette les opérations militaires turques se mènent avec le soutien de l’OTAN et plus particuliérement des États-Unis. Il a également annoncé que les guérilleros aller donner la réponse nécessaire à cette tentative d’occupation et mettre en place la résistance nécessaire.

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Murat Karayilan, membre du Conseil exécutif du PKK

Murat Karayilan, membre du Conseil exécutif du PKK

Cette semaine un groupe de militants opposé à la construction d’un nouveau centre d’internement d’immigrants à Laval a revendiqué la dégradation d’un véhicule de la société Englobe. Cette société participe, en effet, à ce projet de future prison pour migrant. C’est au moins la troisième fois en un peu plus d’un an que des entreprises participant au projet sont attaquées.

Ainsi la firme d’architecture Lemay, qui a conçu les plans de la future prison, a vu des militants lâcher des criquets vivants à l’intérieur de son siège social. Les locaux de l’entreprise d’excavation Loiselle, qui s’est pour sa part chargée de décontaminer l’emplacement, ont également été dégradés en février dernier. Le Service de police de la Ville de Montréal a confirmé vendredi qu’il menait une enquête sur ces actions.

D’autres actions publiques sont également menées contre ce projet. Deux manifestations contre le projet se sont ainsi déroulées coup sur coup les 17 et 20 février derniers. De plus, une cinquantaine d’organismes ont annoncé le mois dernier qu’ils s’engageaient à faire front commun pour bloquer la construction de la future prison. Enfin, l’organisme au cœur de la contestation, « Ni frontières, ni prisons », a soutenu les actions de sabotage menées contre les trois entreprises.

Le lieu de la future prison pour migrants

Le lieu de la future prison pour migrants

Ce vendredi, la police de Bhadradi Tothagudem (Hyderabad, Telengana) a arrêté Ranjit Rao, un étudiant de troisième cycle de la Osmania Universisty pour ses prétendus liens avec la guérilla maoïste. Les autorités l’accusent de travailler pour le secrétaire du Telangana Committe du PCI(Maoïste). Les policiers ont affirmé l’avoir arrêté lors d’un contrôle routier, déclarant que Rao ne pouvait répondre à leurs questions. Ils ont saisi une clé USB ainsi que des textes maoïstes en sa possession. Ils ont en outre affirmé qu’il aurait avoué avoir des liens avec certains leaders maoïstes locaux.

Arrestation de Ranjit Rao

Arrestation de Ranjit Rao

Les syndicats enseignants du Chili ont annoncé une deuxième semaine de mobilisations, considérant l’absence de toute volonté de dialogue dans le chef des autorités. Une grande manifestation d’enseignants, mobilisant des dizaines de milliers de personnes, a ainsi eu lieu à Santiago. Des incidents ont opposés manifestants masqués, lançant des cocktails Molotov, aux forces anti-émeutes des carabiniers.

Les syndicats revendiquent 45.000 manifestants

Les syndicats revendiquent 45.000 manifestants

Mardi 4 juin, un militant de l’organisation indépendantiste et socialiste occitane Libertat a été victime d’un enlèvement policier pendant 3 jours. Les policiers sont arrivés chez lui au matin, alors qu’il y était seul et l’ont emmené au commissariat de Pau puis à celui de Tarba, où il fut gardé à vue en incommunication totale, sans même pouvoir appeler un·e avocat·e ou un·e proche. Après trois jours à dormir par terre et sans presque pouvoir manger, eu lieu son procès pour l’attaque de la loge maçonnique de Tarbes pourtant condamnée par Libertat elle-même dans un communiqué.

Au cours d’un procès sans la présence d’un·e avocat·e, le procureur a demandé 2 000 € d’amende et 2 ans d’interdiction de participer à une manifestation. Finalement, il a été condamné par le tribunal français à 140 heures de Travail d’Intérêt Général et 6 mois sans pouvoir manifester.

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Logo de l’organisation Libertat

Logo de l'organisation Libertat

Silvia et Anna, détenues dans la prison L’Aquila, ont entamé une grève de la faim le 29 mai pour protester contre leurs conditions de détention dans l’aile de haute sécurité (AS2), une version assouplie du régime 41 bis. Anna a été arrêtée en 2016 dans le cadre de l’opération « Scripta Manent » (voir notre article) et Silvia était visée par l’opération « Scintilla » et a été arrêtée lors de l’expulsion de l’Asilo Occupato à Turin le 7 février de cette année (voir notre article). Le régime 41 bis est un régime de détention particulièrement dure, qui vise notamment à isoler le ou la détenu-e de son entourage social, à l’intérieur et à l’extérieur de la prison. Nadia Lioce (combattante des Brigades Rouges PCC) reste, par exemple, soumise à ce régime carcéral particulièrement violent.

Nous reproduisons la déclaration qui annonce leur grève de la faim, ainsi que leur revendication :
« Depuis près de deux mois, nous sommes enfermées dans la section féminine AS2 de L’Aquila, les conditions de détention, issues d’une réglementation à l’odeur d’un 41bis assoupli, sont désormais connues, ici et à l’extérieur.
Nous sommes convaincues qu’aucune amélioration puisse et ne doit être demandée, non seulement pour des questions objectives et structurelles de la section jaune (ex-41bis) : toute la prison est presque exclusivement destinée au régime 41bis, donc élargir un peu le maillage des règles de la section nous semble de mauvais goût et impraticable vu les circonstances encore plus lourdes vécues à quelques mètres, nous ne pouvons pas ne pas penser à tous ceux et celles qui se battent depuis des années cumulant des blâmes et procès. À cela s’ajoute la tentative maladroite de la DAP [département de l’administration pénitentiaire] pour rentrer dans leurs frais, en créant une section mixte anarchico-islamique, qui se concrétise par une nouvelle interdiction de rencontre dans la section elle-même, avec un isolement qui perdure.
Il y a des conditions d’emprisonnement, communes ou spéciales, encore pires que celles de L’Aquila. Ce n’est pas une bonne raison pour ne pas s’opposer à ce qu’ils imposent ici.
Nous ne mangerons plus de ce pain : le 29 mai, nous entamerons une grève de la faim pour demander le transfert de cette prison et la fermeture de cette section infâme. »

Anna et Silvia AS2

Après plusieurs jours de manifestations dans différentes régions du Honduras (voir notre article), les travailleurs de l’enseignement et de la santé ont remporté une première victoire avec la publication au journal officiel de l’abrogation des décrets PCM ouvrant la voie aux privatisations dans leur secteur. Cependant, des affrontements ont encore eu lieu entre des manifestants et les forces de police à San Pedro Sula, dans le nord du Honduras. il semblerait que des enseignants qui s’étaient rassemblés dans le but de s’informer de la suite des événements, aient quitté leur assemblée en cortège, ce qui a provoqué l’intervention violente de la police. Les affrontements ont alors embrasé cette partie de la ville.

Lacrymogènes à San Pedro Sula

Lacrymogènes à San Pedro Sula

Quatre syndicalistes de la CGT, poursuivis pour «violences en réunion» à l’encontre du député Rassemblement national (RN) du Nord Sébastien Chenu, ont été relaxés ce mercredi par le tribunal correctionnel de Valenciennes. Fabrice, Nicolas, Roland et Yohan étaient accusés d’avoir violemment exclu l’élu RN d’une manifestation organisée en mars 2018 à Valenciennes par la CGT Métallurgie. Dès le début de ce rassemblement, visant à protester contre ontre la fermeture de la tuberie de Saint-Saulve, en banlieue de Valenciennes. Sébastien Chenu avait été fermement prié de partir, bousculé et s’était retranché dans une agence de voyages. Une dizaine de policiers étaient intervenus pour le protéger. Chenu a 10 jours pour faire appel.

Chenu protégé par les policiers après son expuslion de la manfiestation

Chenu protégé par les policiers après son expuslion de la manfiestation

Dès lundi 10 Juin, les requérants de visas indiens, quel qu’en soit le type, seront soumis à une collecte des empreintes digitales et faciales à effectuer au moment du dépôt de la demande auprès d’un des Centres de visas indiens. Cette mesure n’est pas applicable aux requérants de visa électronique (e-Visa) dont les données biométriques sont saisies à l’arrivée en Inde.

Seront exemptés de cette démarche les requérants âgés de moins de 12 ans et de plus de 70 ans, et ceux dans l’incapacité de fournir leurs 10 empreintes digitales (seule une photo du visage sera prise). Ces données seront conservées 5 ans par les autorités indiennes, exemptant ainsi les requérants d’effectuer cette démarche à chaque demande de visa durant cette période de 5 ans.

Sécurité aéroportuaire en Inde

Sécurité aéroportuaire en Inde

Le 28 mai, la cour d’appel de Toulouse a pris la décision de maintenir en détention préventive un gilet jaune d’origine suisse. Arrêté en marge d’une mobilisation en février dernier à Toulouse alors qu’il ne participait pas aux manifestations, il lui est reproché d’avoir déclaré une fausse identité lors d’un contrôle. Il a par la suite refusé de se soumettre au prélèvement ADN. La justice lui reproche aussi le fait d’avoir été en possession d’une clef passe partout. L’avocat général a appuyé le maintient en détention de l’accusé par sa vraisemblable appartenance à « l’ultragauche » suite au matériel trouvé (tract, affiches, brochures, banderoles, … ) lors des perquisitions à son domicile. Le risque de fuite en cas de libération conditionnelle a aussi été évoqué.

Manifestation de gilets jaune à Toulouse

Manifestation de gilets jaune à Toulouse (archive)