Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La chambre des mises en accusation de Bruxelles a prononcé le non-lieu dans le dossier du PKK, aujourd’huivendredi. Elle avait déjà rendu un arrêt de non-lieu précédemment mais celui-ci avait été cassé par la Cour de cassation en février 2018. Le dossier avait donc été examiné de nouveau par la chambre des mises en accusation, autrement composée. « Il n’a pas été relevé d’éléments suffisants pour pouvoir conclure que le PKK était coupable d’infractions terroristes en dehors de la zone de conflit susmentionnée [conflit turco-kurde] », établit la chambre des mises en accusation. Par conséquent, le PKK ne peut être poursuivi pour participation aux activités d’un groupe terroriste, a-t-elle estimé.

La chambre des mises en accusation était parvenue à la même conclusion en septembre 2017 (voir notre article) mais l’arrêt avait été cassé en février 2018 par la Cour de cassation, qui estimait que la décision n’était pas correctement motivée. L’affaire avait donc été renvoyée à nouveau devant la chambre des mises en accusation, cette fois composée différemment. Dans ce dossier, le parquet fédéral souhaitait poursuivre au pénal une trentaine de membres du PKK pour infractions terroristes. Ces derniers étaient soupçonnés d’avoir recruté de jeunes Kurdes en Belgique et ailleurs en Europe, d’avoir fabriqué et commercialisé de faux papiers et récolté des fonds dans le but de financer la lutte armée kurde en Turquie.

Rassemblement solidaire lors d’une des audiences

Rassemblement solidaire lors d'une des audiences

Notre Secours rouge a participé à différentes initiatives à l’occasion du 8 mars. Présence au rassemblement devant l’ambassade d’Iran et présence à la grande manifestation (plus de 10.000 personnes) de l’après-midi.

Délégation de la campagne Celox à la manifestation de l’après-midi

Lire le discours de la représentante du Secours rouge à l’occasion du 8 mars

Sur le parcours de la manifestation, des tags commémorant la mort d’Ivanna Hoffmann le 7 mars 2015.

Tag à Bruxelles commémorant la mort d’Ivanna Hoffmann

Délégation de la campagne Celox à la manifestation de l'après-midi
Tag à Bruxelles commémorant la mort d'Ivanna Hoffmann

La loi sur le screening des passagers voyageant en bus ou en train internationaux est valable depuis avril, mais le système permettant d’appliquer la mesure sera opérationnel d’ici la fin de l’année. Actuellement, la compagnie Flixbus et l’opérateur ferroviaire Eurostar participent à un projet pilote. Les autres transporteurs devraient suivre d’ici la fin de l’année. Comme c’est le cas pour le transport aérien, les listes de passagers sont traitées par BeLPIU, une unité comprenant les services de la Sûreté de l’Etat, la police fédérale, la Défense et les Douanes. Les banques de données sont alors croisées. Les autocaristes spécialisés dans les city-trips à l’étranger ne sont pas visés par la mesure.

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Aujourd’hui, les YPJ ont publié une vidéo à Deirezor de combattantes internationalistes. Dans cette vidéo, les YPJ ont rappelé le rôle déterminant des femmes dans la destruction de l’État Islamique et dans la libération des femmes sous son emprise. Ainsi ce sont des femmes qui ont libéré d’autres femmes. Elles ont rappelé que le 8 mars est un jour de lutte et espèrent que la lutte contre le patriarcat restera forte comme elle l’est au Rojava.

Le lien vers la vidéo ici

Combattantes kurdes au Rojava (archive)

Vendredi 14 décembre, Sean Carlin, un militant de l’IRSP passait au tribunal, sous couvert de la loi anti-terroriste britannique, pour avoir pour avoir porté un drapeau de l’INLA (voir notre article). Dans le cadre de ce procès, Sean Carlin, avait été condamné par un tribunal de Belfast à une peine avec sursis.

Lors de la première audience d’une audience d’appel cette semaine, la défense a plaidé avec succès l’absurdité et le caractère politique de l’accusation, poussant le juge à annuler la peine privative de liberté. Le juge a tout de même imposé une amende de 100 £ à Sean Carlin.

Cette décision a pour effet de neutraliser les tentatives du PSNI /MI5 de créer un nouveau moyen d’emprisonner les républicains qui commémorent leurs camarades tombés au combat.

L’opération policière pour arrêter Sean Carlin, à Belfast, le 2 novembre

L'opération policière pour arrêter Sean Carlin, à Belfast, le 2 novembre

Samedi 2 mars, quatre prisonniers politiques kurdes de la prison centrale d’Orumyeh (Hamid Rahimi, Touraj Ismaili, Kamal Hassan Ramazan et Ahmad Tamoueï) ont été transférés sans préavis au parquet du tribunal révolutionnaire pour répondre de deux nouvelles accusations de « Perturbation de l’ordre public » et de « blasphème ».

Il avait participé le 5 octobre 2018 à une manifestation dans la prison suite au passage à tabac de plusieurs prisonniers politiques kurdes par les forces spéciales de la prison. Le 16 octobre 2018, 71 prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim d’une semaine pour protester contre les passages à tabac et le non-respect des droits des prisonniers.

Pour d’infos sur les quatre prisonniers ici

Les quatre prisonniers en procès pour avoir manifesté contre leurs conditions de détention

Les quatre prisonniers en procès pour avoir manifesté contre leurs conditions de détention

Révélé il y a dix ans, une enquête publique (rapport Creedon sur l’opération Reuben) vient de confirmer l’implication de la police et des services de sécurité dans la mise en place d’une liste noire de travailleurs à «l’échelle industrielle» pour empêcher l’embauche de travailleurs membres de syndicats. La police, y compris les services spéciaux et les services de sécurité, a fourni des informations à la liste noire financée par les principales entreprises de construction du pays et ce, pendant des dizaines d’années. Un policier aurait, entre autre, infiltré le syndicat de la construction Ucatt pour y recueillir des informations sur « plus de 300 personnes ». La police partageait par la suite des informations avec de grandes entreprises et d’autres organismes sur des employés potentiels.

Blacklist Support Group

Blacklist Support Group

Avec 10 ans de retard, une juge fédéral a statué que trois anciens détenus de la prison irakienne d’Abou Ghraib pouvaient engager des poursuites contre un sous-traitant militaire. Les détenus disent avoir été battus et torturés par des policiers militaires agissants sous la direction d’interrogateurs civils qui souhaitait que les détenus soient « assouplis » pour pouvoir être interrogés.

CACI Premier Technologie, basé à Arlington, qui fournissait des interrogateurs civils à l’armée, avait demandé juge de classer l’affaire, arguant que le refus du gouvernement américain de déclassifier les faits essentiels rendait impossible sa défense. La poursuite, initialement engagée en 2008, avait déjà été rejetée à plusieurs reprises, mais une juge a cette fois-ci décidé que le procès pouvait quand même avoir lieu, car même si le gouvernement affirmait que certains faits, tels que l’identité des interrogateurs, étaient des secrets d’État, la CACI Premier technologie, elle pouvait être jugée autant que personne morale. L’affaire doit maintenant être jugée en avril.

A Abu Ghraib

A Abu Ghraib

C’est une première en France : la ville de Saint-Etienne (Loire) va installer cinquante micros dans un quartier pour une expérimentation de six mois. Ces capteurs alerteront la police municipale de tout bruit suspect. Ce nouveau dispositif de surveillance, prêt début mars, cible les 7000 habitants du quartier populaire dit « difficile » de Tarentaize-Beaubrun-Couriot, à Saint-Étienne (Loire).

Un accident, un cri, un bris de glace pourront être distingués par ces micros. Le système ne permet d’enregistrer les conversations. C’est une société américaine, Analog Devices, qui fournira les micros et la technologie. La remontée de ces alertes sonores transitera par une plateforme digitale, développée par Serenicity, société spécialisée dans la sécurité informatique et des réseaux, avant d’être communiquée au centre de supervision urbaine de la police municipale.

Le quartier Tarentaize-Beaubrun-Couriot de Saint-Etienne

Le quartier Tarentaize-Beaubrun-Couriot de Saint-Etienne

Les centres de détention libyens sont le centre d’un trafic d’extorction où les prisonniers sont torturés pendant que des mafieux téléphones à leur famille pour obtenir de l’argent. Un reportage diffusé lundi 25 février par la chaîne de télévision britannique Channel4 montrent des migrants – dont des femmes- enchaînées, suspendues au plafond, battues, brûlées au plastique liquide.

Mardi 26 février, une manifestation a eu lieu dans le centre de détention de Triq al-Sikka à Tripoli où étaient alors détenus plus de 400 demandeurs d’asile. Quelques 150 hommes s’étaient échappés de la cellule principale du centre pour protester contre leurs conditions de détention et réclamer une visite de membres du HCR. Les gardes libyens ont encerclé les réfugiés et migrants avant de commencer à les battre avec des bâtons et barres en métal. Deux personnes ont été gravement blessées et ont dû être transférées à l’hôpital d’Abou Slim. Deux des détenus suspectés d’être les organisateurs de la manifestation, ont été emmenés dans une cellule en sous-sol, où ils auraient été torturés. Depuis, 120 personnes ont été transférées vers les centres de détention d’Ain Zara et de Sabha.

Migrants détenus en Lybie

Migrants détenus en Lybie