Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Parmi les réactions du président Macron suite au soulèvement des banlieues françaises de ces derniers jours, l’idée de réguler ou couper les réseaux sociaux. « Nous avons besoin d’avoir une réflexion sur les réseaux sociaux, sur les interdictions qu’on doit mettre. Et, quand les choses s’emballent, il faut peut-être se mettre en situation de les réguler ou de les couper. Il ne faut surtout pas le faire à chaud, et je me félicite qu’on n’ait pas eu à le faire » Mais “quand ça devient un instrument de rassemblement ou pour essayer de tuer, c’est un vrai sujet.”   Vendredi dernier lors d’une cellule interministérielle de crise, le président français avait d’ailleurs déjà demandé aux plateformes à supprimer les contenus “les plus sensibles”, attendant d’elles un “esprit de responsabilité”. La pratique de couper les réseaux sociaux, voire tout l’internet, est régulièrement utilisée par la Chine, la Russie ou l’Iran.

Sous le chef d’inculpation de “Moharebeh” (“guerre contre dieu”), Amir Nasr-Azadani a été condamné à une lourde peine de prison et évite une condamnation à mort qui continue d’être distribuée à tour de bras par les tribunaux iraniens.  Cet ex-footballeur professionnel de 26 ans a été arrêté dans le cadre du soulèvement populaire consécutif à l’assassinat de l’étudiante kurde Mahsa Amini par la police religieuse, le 16 septembre 2022. Le soulèvement a rencontré un fort soutien du monde du football, jusqu’au sein de la sélection nationale dont les joueurs avaient collectivement refusé de chanter l’hymne national avant leur match contre l’Angleterre lors du Mondial au Qatar. Accusé avec deux autres personnes d’avoir tué un colonel du Corps des gardiens de la République islamique et deux paramilitaires bassidjis, Amir Nasr-Azadani risquait la peine de mort. Il a été condamné à un total de 26 années de prison, pour trois chefs d’inculpation distincts, mais, en tout et pour tout, il devrait rester emprisonné 16 ans.

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La police grecque a mené un raid à l’aube dans le camp de réfugiés autogéré de Lavrio, près d’Athènes, et évacué de force les résidents. Le camp abritait une cinquantaine de réfugiés kurdes originaires de Turquie, de Syrie et d’Irak, dont 19 enfants. Lors du raid, la police aurait forcé les portes des chambres. Le camp de Lavrio ne servait pas seulement de refuge, mais aussi de centre de solidarité, offrant un soutien aux résidents et favorisant un sentiment de communauté.  Il était depuis longtemps pointé du doigt par le gouvernement turc comme étant un “camp d’entraînement terroriste” et un refuge pour les membres du PKK et d’autres organisations de gauche interdites en Turquie. Selon les médias grecs, l’opération est un “geste envers le président turc Recep Tayyip Erdoğan” de la part du nouveau gouvernement de droite. On craint que certains des réfugiés kurdes ne soient extradés à la suite de cette action. Le ministère grec de l’immigration et de l’asile avait décidé en avril de fermer progressivement le camp de Lavrio, au prétexte qu’il était inadapté à l’accueil des réfugiés. Dans le cadre de ce processus, une centaine de réfugiés sur les 150 hébergés dans le camp avaient déjà été transférés vers d’autres centres d’hébergement de la région.

Hier, jeudi 5, le tribunal de Gênes a rendu son jugement en première instance pour le procès « Diamante », contre les compagnons anarchistes Evelin et Gianluca (suite aux arrestations du 16 mars 2022). Evelin a été acquittée de toute accusation et Gianluca a été condamné à 4 ans et 6 mois de prison (en plus de 15 000 euros d’amende), pour « possession illégale d’explosifs » (art. 1 et 2 de la loi n°895/67) et « tentative de délit » (art. 56 du code pénal), alors qu’il a été acquitté de l’accusation de « fabrication ou possession de matériel explosif, dans le but de porter atteinte à la sécurité publique » (art. 435 du code pénal). La circonstance aggravante de la « finalité de terrorisme ou de subversion de l’ordre démocratique » (en relation avec l’art. 270 bis, §1 du code pénal), envisagée pendant l’enquête, n’a pas été retenue. Le parquet avait demandé 5 ans et 6 mois de prison (en plus de 15 000 euros d’amende) pour Evelin et 9 ans et 6 mois (et 30 000 euros) pour Gianluca. Ce dernier est toujours aux arrestations domiciliaires avec toutes les contraintes.

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Les voitures autonomes sont équipées de nombreuses caméras qui capturent des vues à 360 degrés et recueillent de grandes quantités de données au cours de leurs déplacements. Cette mine d’informations s’avère intéressante pour la recherche de preuves dans le cadre d’enquêtes policières. Des mandats ont été délivrés pour des images provenant d’entreprises de robotaxis comme Waymo (photo) et Cruise dans différentes villes, notamment San Francisco, Los Angeles et Phoenix.

Outre le problème du manque de transparence entourant la collecte, le stockage et l’accès à ces données par les forces de l’ordre, la police pourrait potentiellement manipuler le positionnement des véhicules autonomes pour capturer des séquences spécifiques à l’insu du public. Cruise et Waymo affirment qu’ils ne fournissent des données aux forces de l’ordre que sur présentation d’un mandat ou d’une citation à comparaître valide.

 

Dans la nuit de samedi à dimanche, vers une heure du matin un jeune homme de 27 ans qui circulait sur son scooter sur une grande artère de Marseille, près de son domicile, s’est effondré. Il été transporté à l’hôpital où l’on a constaté son décès d’un arrêt cardiaque causé par un choc violent au niveau du thorax causé par le tir d’un projectile type flash-ball. La rue où il est tombé était déserte, mais il y avait des affrontements entre jeunes et policiers quelques rues plus bas, il aurait pu être touché là et s’écrouler un peu plus loin.

John Lee, le dirigeant de Hong Kong avalisé par Pékin, a appelé mardi 4 juillet à se rendre ou « vivre dans la peur » huit militants démocrates exilés et recherchés par la police. La police a promis un million de dollars hongkongais de récompense (117 000 euros) pour des informations qui permettraient l’arrestation de ces militants liés aux manifestations qui avaient secoué la métropole de juin à décembre 2019. Ils sont accusés de collusion avec des forces étrangères pour mettre en danger la sécurité nationale, des faits passibles de la prison à vie. John Lee a aussi appelé la population à aider la police, ajoutant que même les « parents et amis » des militants pouvaient fournir des informations.

À la Mold Crown Court, le juge Rowlands a condamné trois militants de Palestine Action à une peine de 23 mois, et un autre à 27 mois, après que les quatre ont été reconnus coupables de « conspiration en vue de commettre des dommages criminels » contre une usine d’armement américaine basée au Pays de Galles, Teledyne Labtech. Lors de l’action qui s’est déroulée le 9 décembre 2022 (voir nos articles), deux des quatre personnes ont démantelé des équipements militaires à l’intérieur de l’usine, tandis que les autres occupaient le toit. Au total, il y aurait eu pour 1,2 million de livres sterling de dégâts, perturbant la production d’armes. La moitié de leur peine devrait être purgée en prison, et ils ont déjà purgé près de 7 mois, puisqu’ils ont été placés en détention provisoire depuis que l’action a eu lieu.

Le verdict est intervenu après que la majorité de leurs moyens de défense ont été rejetés par le juge, notamment le fait d’avoir empêché un crime plus grave et d’avoir agi par nécessité pour sauver des vies. Bien que le juge n’ait pas permis que les preuves des crimes de guerre commis par Israël soient entendues au tribunal, le directrice de Teledyne a été entendue et a admis que leurs produits étaient notamment utilisés pour des missiles. Teledyne fournit des drones armés à Israël depuis au moins 1973 et est le plus grand exportateur d’armes de Grande-Bretagne vers l’État d’apartheid d’Israël.

Le dispositif nocturne des jours précédents, soit un effectif maximal de 45.000 policiers et gendarmes, a ainsi été maintenu dans la nuit de lundi à mardi, septième nuit d’affrontements. Le nombre d’interpellations en Ile-de-France a baissé lundi soir, comme lors des nuits précédentes : 72 pour plus de 400 jeudi dernier. Depuis vendredi, 3.915 personnes ont été interpellées (dont 1.244 mineurs) donnant lieu à 374 comparutions immédiates. 12.202 véhicules ont été incendiés, 1.105 bâtiments ont été incendiés ou dégradés et 209 locaux de la police et de la gendarmerie ont été attaqués. Les dégâts sont estimés par le président du Medef, l’association patronale française, à un milliard d’euros, sans compter l’impact sur le tourisme à un an des Jeux Olympiques de Paris.

 

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L’État turc a occupé le canton Afrin au printemps 2018 avec des mercenaires djihadistes et poursuit depuis une politique de changement démographique. Au lieu de la population majoritairement kurde, les jihadistes sont installés avec leurs familles (provenant le plus souvent de zones reconquises par le régime). La construction de colonies de peuplement dans la zone occupée se fait avec le soutien d’organisations « caritatives » du Qatar, du Koweït et de l’Autorité palestinienne. C’est ainsi que l’organisation caritative « Sakhaa » a établi un nouveau complexe résidentiel avec le soutien du Koweït dans le nord-ouest d’Alep. Dans la zone située entre les villages de Kafaromah et Qartqlak Sagher dans le district de Shera à Afrin, des pelleteuses et des engins de terrassement ont déraciné des oliviers en vue de la construction de trois complexes résidentiels pour installer les familles des jihadistes. A Tarnada, dans la campagne d’Afrin, le village résidentiel « Al-Amal 2 » à été construit avec le soutien du Qatar et de l’Autorité palestinienne. Il comprend 500 unités résidentielles avec des services complets, deux écoles pour enfants, un stade de football, des jardins, une clinique, une mosquée et un institut pour enseigner le Coran. Près d’un tiers des habitants autochtones du canton D’Afrin ont déjà été déplacés, les habitants restants étant harcelés et rançonnés par les miliciens (12 meurtres et 173 enlèvements ces six derniers mois).

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