Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La Chambre a adopté aujourd’hui jeudi la réforme de la loi caméra qui prévoit notamment un dispositif autorisant les agents de police à porter une « bodycam » lors de patrouilles ou d’interventions. Les agents devront rendre leur bodycam visible et annoncer que celle-ci est actionnée. Jusqu’ici, les bodycams ne pouvaient être utilisées qu’à titre exceptionnel, lors d’échauffourées par exemple, cela à l’issue d’un processus de validation complexe. La nouvelle loi offrira aussi plus de possibilités aux administrations communales. Des agents de sécurité privés pourront accéder en temps réel aux images que prennent la police et les administrations dans le cadre du maintien de l’ordre. En cas d’intervention, la police doit cependant être présente, étant seule habilitée à agir.

La loi permettra aussi de mettre en place le nouveau dispositif de reconnaissance intelligente des numéros de plaques d’immatriculation, dit système ANPR. Un millier de ces caméras ont déjà été installées par le gouvernement sur les autoroutes. Elles seront reliées aux radars tronçons et aux radars des zones de police locales composant un réseau territorial. Les données seront enregistrées durant un an alors que le délai d’enregistrement est aujourd’hui d’un mois. Les services de renseignement pourront également y accéder sous le contrôle du Comité permanent R de surveillance des activités de la Sûreté et du SGRS (Armée).

bodycam policière

bodycam policière

Le 2 mars 2017, le ministère allemand de l’Intérieur a envoyé un avis aux Lands exigeant l’interdiction de divers drapeaux des institutions et des partis kurdes, y compris le PYD, YPG, YPJ, PJAK, YXK et NAV-DEM. Le ministère justifiait cela comme « mise à jour » de l’interdiction du PKK en vigueur depuis 1993. En juin dernier, les Kurdes et leurs amis ont organisé une manifestation dans la capitale allemande Berlin pour protester cette interdiction des drapeaux du PYD, des YPG et YPJ. Cette manifestation a été l’occasion d’une intervention brutale de la police allemande qui a blessé trois personnes (voir notre article).

Récemment, un citoyen kurde en Allemagne a déposé une plainte contre l’interdiction par la police de Berlin. Un policier a déclaré à ce procès que les drapeaux des PYD, YPG et YPJ n’étaient plus interdits dans le Land. Dans un procès récent, la police avait poursuivit un Kurde qui a partagé un drapeau de YPG sur Facebook, mais le tribunal d’Aix-la-Chapelle l’avait relaxé, déclarant que partager ce drapeau sur les médias sociaux ne constituait pas un crime. La police bavaroise se distingue par son zèle à effectuer des raids chez les personnes qui postent des drapeaux YPG ou YPJ sur les réseaux sociaux. Plus encore, un musicien résidant à Munich, Johannes König, est poursuivi pour avait posté un lien vers un article de la radio-télévision publique bavaroise (la Bayerischer Rundfunk) sur un militant dont la maison avait été perquisitionnée parce qu’il avait publié des drapeaux YPG / YPJ sur son compte Facebook en août dernier. Le parquet de Munich a ouvert une enquête contre König parce que le drapeau de YPG est visible dans l’aperçu de l’article de la Bayerischer Rundfunk!

Drapeaux du PYD et des YPG

Drapeaux du PYD et des YPG

Dans le cadre de l’enquête faisant suite du combat (factice?) ayant conduit à la mort de dix guérilleros présumés le 23 février dernier à la frontière entre le Telengana et le Chhattisgarh (voir notre article), la police de l’East Godavari a arrêté trois hommes ce mercredi. Il s’agit d’un guérillero présumé, d’un médecin et d’un agriculteur. Le commissaire local a déclaré que le maoïste avait rejoint le parti en 2017 et est accusé d’avoir pris part au combat avec les forces de l’ordre il y a quinze jours. Le médecin est accusé d’avoir procuré des soins médicaux aux guérilleros blessés dans la fusillade et l’agriculteur d’avoir servi de courrier pour apporter les médicaments. Tous les trois ont été placés en garde à vue.

District d’East Godavari

District d'East Godavari

Les Secours rouges de Belgique et de Genève ont organisé hier des commémorations pour Ivana Hoffmann, internationaliste tombée en combattant au Rojava, avec à chaque fois la participation d’une petite trentaine de personnes. Ces soirées ont également également l’occasion de présenter la nouvelle campagne impulsée par le Secours Rouge International en soutien aux bataillons de femmes de Shengal et du Rojava (Afrin, Kobane et Cizre).

Site de la campagne Shengal : shengal.xyz

A Genève…


A Bruxelles…

A Genève...
A Bruxelles...

Un commandant adjoint de la BSF et un soldat ont été tués dans l’explosion d’une IED dans le district de Kanker (Chhattisgarh) ce mercredi. L’incident a eu lieu à Raoghat dans la soirée, alors qu’une brigade du bataillon 134 de la BSF menait une opération anti-maoïste. Dans un communiqué, la BSF déclare « Un échange de tirs a eu lieu vers 19h entre des soldats de la BSF et des maoïstes alors que des IED ont également explosé sur les lieux. Selon nos premières informations, Gajender Singh, commandant adjoint et le soldat Amresh Kumar sont décédés durant le combat ».

Soldats de la BSF

Soldats de la BSF

Un total de 14 maoïstes présumés ont été arrêtés ces deux derniers jours dans le district de Giridih (Jharkhand). Quatre guérilleros, dont une femme recherchée, ont été arrêtés mardi tandis que dix autres ont été interpellés lundi. Parmi eux, Sunil Manjhi, dont la tête était mise à prix. Les soldats ont entre autres saisi quatre SLR, un fusil INSAS, deux talkie walkie. La police et les forces paramilitaires sont intervenues dans la région d’Akbaritand, à environ 180 kilomètres de la capitale du Jharkhand, à Ranchi.

Combattants maoïstes

Combattants maoïstes

Samedi 10 mars dès 15H30 à Toulouse au départ du Métro François Verdier, la Maison Franco-Kurde Midi-Pyrénées organise une manifestation pour dénoncer l’offensive militaire turque à Afrin et en soutien à la résistance des YPG/YPJ.
A cette occasion, un appel à rendre hommage à Kendal Breizh et à tous les internationalistes tombé-e-s au Rojava a été diffusé par la Maison Franco-Kurde MP et l’OCML VP Toulouse.

[L’événement Facebook
->https://www.facebook.com/events/2040880086186725/]

Hommage à Kendal Breizh à Toulouse !

Hommage à Kendal Breizh à Toulouse !

Mike Ben Peter, du Collectif Jean Dutoit a été tué par la police la nuit du mercredi 28 février à Lausanne. A la suite d’un contrôle près de la gare « il a été maîtrisé par la force puis menotté. Juste après son immobilisation, [il] a fait un malaise et perdu connaissance » apprend t-on dans le 24heures qui relaie la version policière. Blessé à la tête, il est décédé à l’hôpital. Une manifestation a immédiatement eu lieu le lendemain 1er mars. Une autre manifestation aura lieu samedi 10 mars à 13h à Lausanne pour Mike, contre le racisme et les violences policières.

Le Collectif Jean Dutoit est né en 2015 à Lausanne de la rencontre d’une centaine de personnes originaires d’Afrique de l’Ouest avec un groupe de citoyens suisses. Si le Collectif s’est formé dans le but de trouver un toit pour ses membres africains, il s’est engagé sur les thématiques politiques, sociales, économiques et culturelles qui conditionnent l’existence des personnes qui migrent en Suisse.

Le visuel de la manifestation

Le visuel de la manifestation

Au moins 10 combattants de l’ELN, dont un commandant connu, ont été tués lorsque l’armée colombienne a bombardé l’un de leurs camps dans le département d’Antioquia. Parmi eux, Cachaco, le commandant de l’ELN dans la région inférieure du Cauca d’Antioquia. Trois autres membres de l’ELN ont été blessés au cours de l’opération et sont actuellement en détention. Le bombardement a eu lieu trois jours avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu unilatéral de l’ELN. Le cessez-le-feu, annoncé en février, était prévu pour les 9 et 13 mars à l’occasion des élections législatives du 11 mars en Colombie.

Les dépouilles des guérilleros tués

Les dépouilles des guérilleros tués

Au moins une douzaine de personnes ont été arrêtées hier lundi après que des antifascistes se soient affrontés avec des partisans de Richard Spencer devant un campus universitaire du Michigan où ce suprématiste blanc devait prendre la parole. Des bagarres ont éclaté sur une route menant à la Michigan State University à East Lansing alors qu’une quarantaine de partisans de Spencer remontaient une route menant au campus, où environ 500 manifestants antifas s’étaient rassemblés. La police en tenue anti-émeute est rapidement intervenue pour arrêter l’affrontement, arrêtant six ou sept personnes, puis s’interposant le long de la route pour empêcher d’autres affrontements. Des bagarres sporadiques ont continué à éclater à l’extérieur du campus.

Affrontements et arrestations à East Lansing

Affrontements et arrestations à East Lansing