Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les compagnies aériennes actives dans les aéroports belges doivent à partir du 1er janvier effectuer un « check de conformité ». Cela signifie que l’identité des passagers sera désormais contrôlée lors du passage à la porte d’embarquement. Les documents d’identité seront comparés à la carte d’embarquement. Ce contrôle sera effectué à la porte d’embarquement pour chaque vol de et vers la Belgique. Ce nouveau dispositif s’inscrit dans le contexte des mesures PNR (Passenger Name Record voir notre précédent article), qui prévoit que les compagnies aériennes envoient les données des passagers au centre de crise 48 heures avant le vol et une deuxième fois à l’issue de celui-ci. Dès le 1er janvier, Brussels Airlines transmettra ces données. Pour les autres compagnies, la mesure sera mise en œuvre plus tard.

A l’aéroport de Bruxelles National

A l'aéroport de Bruxelles National

Une information judiciaire pour « complicité d’actes de torture et de disparition forcée » a été ouverte contre l’entreprise Nexa Technologies plus connue sous son ancien nom, Amesys. Cette entreprise française est soupçonnée d’avoir vendu du matériel de cybersurveillance au régime du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour l’aider à traquer ses opposants, sous couvert de lutte contre le terrorisme. L’entreprise Nexa est déjà au cœur d’une enquête en cours pour avoir fourni du matériel de cybersurveillance similaire à la Libye de Mouammar Kadhafi.

Cette enquête, ouverte pour « complicité d’actes de torture et de disparition forcée » et instruite au pôle « crimes contre l’humanité » à Paris, fait suite à une nouvelle plainte de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Appelé Cerebro, le programme suspecté par la justice française d’avoir été vendu à l’Egypte par Nexa permet de traquer en temps réel les communications électroniques d’une cible, à partir d’une adresse mail ou d’un numéro de téléphone par exemple. Il s’agit d’une version actualisée de celui vendu en 2007 par Amesys, à l’époque filiale de Bull, au régime de Kadhafi en Libye.

.

.

L’opération de ratissage en cours depuis plusieurs jours a conduit à l’arrestation de douze présumés maoïstes en début de semaine dans le district de Malkangiri (Odisha). Ils ont tous été emmenés au quartier général de la police du district ce mercredi. Selon le commissaire Jagmohan Meena, ils ont été encerclés et capturés dans plusieurs cachettes à proximité des villages de Kalimela, Mathili et Chitrakonda. Ils sont accusés de divers actes violents reliés à la guérilla. Tous sont accusés d’avoir pris part à trois meurtres de villageois accusés d’être des informateurs de la police entre octobre et décembre de cette année. Selon les autorités, ils seront rapidement interrogés. Elles espèrent en apprendre davantage sur les plans et les mouvements des maoïstes dans les zones forestières du district de Malkangiri. Les opérations de contre-insurrections ont été intensifiées dans les poches reculées du district ces dernières semaines suite au regain de puissance du PCI(maoïste) dans la région.

Guérilleros présumés arrêtés

Guérilleros présumés arrêtés

L’Association des Prisonniers Bulgares, fondée à l’initiative du prisonnier antifasciste Jock Palfreeman, appelle à la solidarité internationale alors qu’elle se mobilise contre les abus qui ont lieu notamment dans la prison de Sofia. La situation déjà difficile des prisonniers a empiré depuis avril 2017, lorsque Peter Krestev a été réinstallé comme directeur de la prison.

Celui-ci avait été démis de ses fonctions et son remplaçant avait procédé à plusieurs réformes, les premières depuis le début des années 1990, comme l’installation de caméras dans des locaux où les matons torturaient les prisonniers. Mais ces réformes n’ont pas fait long feu au retour du directeur Krestev. Son administration protège également les gangs de narcos qui font la loi dans la prison. Récemment, ceux-ci ont violé un autre prisonniers avec du piment, au beau milieu de la cour de promenades, sous l’oeil de la caméra. Les rackets, agressions et viols avaient déjà lieu auparavant, mais le fait qu’elles ne se produisent plus derrière des portes closes en dit long sur la complaisance de l’administration pénitentiaire. Qui plus est, le directeur diminue les temps dans la cour, interdit aux prisonniers de jouer au football, ferme l’accès aux espaces de travail laissant les prisonniers dans l’ennui. L’Association des Prisonniers Bulgares se mobilise donc (c’est la première fois qu’une telle mobilisation a lieu dans les prisons bulgares) pour la destitution du directeur Krestev. Elle appelle à la solidarité internationale et notamment à des manifestations devant les représentations bulgares, afin d’éviter également que le mouvement ne soit étouffé par la répression dans le silence.

Plus d’infos et dates sur la page Facebook de l’association.

Des militants de l’Association des Prisonniers Bulgares.

Des militants de l'Association des Prisonniers Bulgares.

Six Palestiniens ont été blessés mardi dans des affrontements avec l’armée israélienne en Cisjordanie. Les médecins ont soigné deux Palestiniens blessés dans des affrontements près du camp de réfugiés d’Al-Fawwar, près de la ville d’Hébron (Al-Khalil), dans le sud de la Cisjordanie. Ils ont tous les deux ont été blessés aux jambes par des tirs à balles réelles. Deux Palestiniens ont été blessés par balles réelles dans des affrontements qui ont eu lieu dans le camp de réfugiés d’Arroub, au nord d’Hébron, et deux autres personnes ont été blessées – également à balles réelles – dans la ville de Sa’ir, également située au nord d’Hébron.

Affrontements dans les environs de Hébron

Affrontements dans les environs de Hébron

Une équipe des forces de sécurité du district d’East Singhbhum (Jharkhand) ont ce mardi arrêté Rajendra Singh Munda, également connu sous divers pseudonymes tels que Gudru Munda, Raju et Chandan, au cours d’une opération de ratissage. Le commandant de zone du PCI(maoïste), âgé de trente ans, est accusé du meurtre du parlementaire Sunil Mahto. L’homme a été abattu par des membres de la guérilla maoïste le 4 mars 2007 à Baguria (Uttar Pradesh). Il est en outre accusé d’avoir pris part à l’attaque à l’explosif de Ghatshila ayant fait 14 morts parmi les forces de sécurité en 2009, d’être impliqué dans six affaires reliés au PCI(maoïste) dans le district de Purbi Singhbhum (Jharkhand). Lors de son arrestation, les forces de sécurité ont saisi une arme à feu, cinq magasins, quatre bobines de fil, 25 pièces de détonateurs et 36 bouteilles d’émulsion explosive.

District d’East Singhbhum

Mardi 26 décembre, Robabeh Rezaee, l’épouse de Reza Shahabi, s’est rendue au ministère du Travail pour plaider la cause de son mari détenu à la prison Rajai Shahr. Reza Shahabi a vu son été de santé se dégrader ces derniers mois et a été victime récemment de deux attaques cérébrales (voir nos articles ici et ici). Lors de sa visite au ministère du Travail, Robabeh Rezaee était accompagnée de membres du syndicat, d’étudiants et d’autres travailleurs venus protester contre la le maintien en détention de Reza Shahabi. Ceux-ci ont été violemment attaqués par des agents de la sécurité et des agents du ministère du Travail, accompagnés par la police anti-émeute. Robabeh Rezaee et plus de 50 personnes ont été arrêtées et emmenées à la prison d’Evin par des agents en civil et des agents du renseignement. Quelques heures après, tous ont été libérés sans conditions.

En attendant, Reza Shahabi reste en prison, sans justification (puisque sa peine de prison datant de 2010 est terminée) et sans soins médicaux adéquats avec le risque de refaire une attaque.

Robabeh Rezaee et manifestants attaqués devant le ministère du Travail

Robabeh Rezaee et manifestants attaqués devant le ministère du Travail

L’Institute of IED Management (IIM) de la CRPF basé à Talegaon a déclaré que les maoïstes se sont dernièrement mis à utiliser des IED à pression dans les régions du Chhattisgarh, du Jharkhand et du Gadchiroli où ils sont actifs. Selon le rapport, les forces de sécurité doivent donc dorénavant suivre une formation spéciale afin de pouvoir désamorcer ce nouveau type d’engin. Ces derniers mois, au moins 10 explosions d’IED ont eu lieu, tuant un policier et en blessant cinq grièvement. Un fonctionnaire haut placé du IMM, qui a analysé cette nouvelle tendance a déclaré « Au cours des cinq dernières années, nous n’avions pas connaissance de l’utilisation d’IED à pression par la guérilla. Ils utilisaient des systèmes d’IED commandés à distance, que les forces de sécurité pouvaient identifier afin de déjouer les attaques. Poser des IED à pression est délicat et prend du temps. C’est la raison pour laquelle les maoïstes ne le faisaient pas auparavant. Mais ils se sont maintenant mis à les utiliser le long des voies où patrouillent les forces de sécurité ». L’officer a terminé en affirmant que les soldats allaient dorénavant être formé au désamorçage de ce type d’IED nouvellement utilisé par les guérilleros maoïstes.

IED à pression

IED à pression

Le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski a gracié l’ancien président Alberto Fujimori. Dans le cadre de la lutte contre l’insurrection du PCP-SL, Fujimori avait commandité et couvert d’innombrables massacres, souvent attribués par les médias à la guérilla maoïste. Condamné en 2009 à 25 ans de prison pour crimes contre l’humanité et corruption, il a officiellement été gracié pour des raisons de santé. Sauf que sa libération intervient trois jours après l’échec d’un vote au Parlement pour destituer l’actuel président. Destitution rejetée grâce à l’abstention des fidèles de l’ex-dictateur remerciés par cette grâce.

A peine publiée, l’annonce de cette grâce a poussé plusieurs milliers de personnes dans les rues de Lima, photos des victimes du régime Fujimori en mains. La police les ayant empêchét de manifester devant le Palais présidentiel, ils se sont rabattus sur la place San Martin toute proche, et à proximité du domicile privé du président Kuczynski à qui ils reprochent de ne pas avoir respecté sa promesse électorale de ne pas libérer Fujimori.

Rassemblement hier à Lima contre la grâce pour Fujimori

Rassemblement hier à Lima contre la grâce pour Fujimori

Deux soldats turcs ont été tués hier lundi dans une attaque menée par des guérilleros du PKK dans le district de Şemdinli (province de Hakkari). L’attaque a fait également un blessé dans les rangs des forces turques. Par ailleurs, un soldat turc a été tué dimanche et deux autres ont été blessés dans le nord de l’Irak. Le porte-parole de l’armée turque affirme que ces pertes ont été dues à l’explosion accidentelle d’une grenade.

Opération anti-guérilla dans la province kurde d’Hakkari

Opération anti-guérilla dans la province kurde d'Hakkari