Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Deux commandants de la guérilla maoïstes ont été tués vendredi dans la forêt Salfijodi du district de Bastar (état de Chhattisgarh) vendredi. La police a prétendu qu’ils étaient mort dans une fusillade – mais c’est la formule consacrée qui permet de couvrir les exécutions extra-judiciaires. Les maoïstes décédés ont été identifiés comme Munna, le commandant de l’unité locale de guérilla de Machjkot, et Baman, membre du comité régional Baman du PCI(M), leurs têtes étaient mises à prix 500.000 roupies.

Opération de contre-guérilla dans le Bastar (archive)

Opération de contre-guérilla dans le Bastar (archive)

Mercredi 21 et jeudi 22, les forces de sécurité égyptiennes ont arrêté de nombreux militants (au moins 59) avant une manifestation antirégime prévue demain 25 avril. Officiellement organisée pour protester contre la rétrocession à l’Arabie saoudite des deux îlots de la mer Rouge, le rassemblement s’était transformé en contestation du régime. Le mouvement du 6-Avril (constitué essentiellement de jeunes de 20 à 30 ans, né en avril 2008 lorsque des milliers d’ouvriers textiles se sont mobilisés contre leurs conditions de travail et le coût de la vie ; ce jour-là, 33 étudiants avaient été arrêtés), ainsi que d’autres groupes d’opposition ont appelé à une manifestation le 25 avril contre la politique menée par le président Abdel Fattah al-Sissi.

Le 15 avril, plus d’un millier de personnes avaient manifesté dans le centre du Caire en demandant la chute du régime du président Sissi, le plus grand rassemblement de contestation du pouvoir depuis deux ans. La manifestation organisée à l’appel de la gauche laïque a été dispersée par la police à coup de gaz lacrymogène.

Manifestants du Mouvement du 6-Avril

Manifestants du Mouvement du 6-Avril

Les troupes de la 30e Brigade à la Task Force anti-guérilla Vulcano infiltrés à travers la zone boisée de la région de Catatumbo, dans le village de Las Vegas (municipalité de Sardinata) ont démantelé une double raffinerie de pétrole clandestine de l’ELN. L’ELN y traitait, sur une structure couvrant deux hectares, le pétrole brut détourné des pipelines de la province de Norte de Santander. Plus de 20 réservoirs contenant environ 50.000 gallons de pétrole brut, prêt à être traité, d’une valeur de plus de 142 millions de pesos ont été trouvés. Les autorités ont établi que les raffineries valent 900 millions de pesos et les pertes causés à l’industrie pétrolière, sont près de 19.000 millions de pesos.

Raffinerie artisanale de l’ELN

Raffinerie artisanale de l'ELN

Les habitants de la province chinoise du Zhejiang mènent une campagne contre le projet de construction d’une usine d’incinération d’ordures près de leur domicile. 10.000 d’entre eux ont participé à des manifestations consécutives mercredi et jeudi dans le canton de Xitangqiao, près de la ville de Jiaxing. Ils se sont affronté à un milliers de policiers anti-émeute qui ont largement fait usage de matraque et de gaz lacrymogène. Des dizaines de manifestants ont été blessés et des dizaines entraînés dans des véhicules de police. Le gouvernement local a déclaré qu’il annulerait le projet, mais la population locale a exigé la libération de tous ceux qui avaient été arrêtés. Les manifestants disent que l’usine d’incinération prévue est trop proche des écoles et d’un quartier résidentiel et que la pollution aura probablement une incidence sur leur santé.

Un manifestant matraqué

Un manifestant matraqué

Suite à la manif sauvage du 14 avril qui s’est rendue de la place de la République aux Buttes Chaumont, les policiers ont affirmé avoir trouvé des traces d’ADN sur des débris de la vitrine d’un concessionnaire Jaguar saccagé. Une perquisition a eu lieu cette semaine et une personne a été mise en garde à vue, déferrée, et est passée en comparution immédiate hier après-midi, le vendredi 22 avril. Défendue par une avocate dont le nom a été fourni par le groupe de défense collective, elle a été relaxée. Durant toute sa garde à vue, la personne a gardé le silence. Au tribunal, elle a reconnu sa présence à la manifestation, et devant la concession Jaguar, mais a nié toute participation aux dégradations. L’avocate a plaidé qu’une trace ADN sans autre élément de preuve ne prouvait que la présence de la personne sur les lieux, mais pas sa participation aux faits. Cette arrestation a lieu une semaine après la manif, alors que la préfecture avait annoncé que des enquêtes auraient lieu suite aux différentes manifs sauvages et aux affrontements avec les policiers.

Le concessionnaire Jaguar dévasté le 14

Le concessionnaire Jaguar dévasté le 14

Le juge Eloy Velasco a lancé une procédure contre 47 Basques liés à l’action, légale et sociale, pour la défense des droits des détenus politiques basques. Tous sont accusés de faire partie de ce qu’il nomme « le front des prisons », soit le mouvement oeuvrant pour le retour des détenus et réfugiés basques Herrira, le collectif d’avocats BL, l’association des médecins pour la prévention et l’aide aux prisonniers Jaiki Hadi ou celles des familles de détenus Etxerat. Il les accuse « d’appartenance » ou de « collaboration » à ETA. Emilie Martin fait partie des personnes poursuivies. Le juge émet un mandat d’arrêt européen à son encontre auprès l’Etat français, un ordre de recherche et de capture pour l’arrêter et l’incarcérer. En cause, son « leadership au sein d’Herrira ». Deux avocats figurent parmi les personnes accusées (19 ans et 12 d’emprisonnement sont requis contre eux).

Manifestation de soutien aux inculpés d’Herrira

Manifestation de soutien aux inculpés d'Herrira

Une quarantaine de personnes ont fait une manifestation sauvage à Saint-Gilles contre la maxi-prison. Parti de la place Bethléem derrière une banderole: « prisons partout / justice nulle part », la manif a fait un arrêt devant la prison de Saint-Gilles où un dispositif policier a commencé à se mettre en place. Mais la manifestation a pu atteindre le parc de Forest où elle s’est dispersée.

La future prison de Haren

EDIT: Quatre ou cinq personnes se sont fait brièvement interpeller dans les environs de la dissolution de la manifestation.

La future prison de Haren

Une centaine de manifestants constitués en cortège se sont dirigés vers le boulevard du faubourg Saint-Martin aux alentours de 00H15. Les forces de l’ordre, qui sont parvenus à les maintenir sur la place, ont alors été la cible de jets de projectiles. Une voiture de police garée à proximité a été volontairement incendié et totalement détruit. Un autre véhicule de police et deux véhicules de la RATP ont également été détériorés. Jusqu’à 02H00, des échauffourées se sont multipliées, la police faisant usage de gaz lacrymogène. Douze personnes ont été interpellées et placées en garde à vue notamment pour « participation à un attroupement et jets de projectiles », selon un communiqué de la préfecture de police.

Affrontements à la Nuit Debout

Affrontements à la Nuit Debout

Trois soldats ont été tués et d’autres blessés dans une explosion au passage de leur convoi militaire vendredi dans le Kurdistan turc. la guérilla du PKK a fait exploser un IED au passage du convoi entre Tunceli et Elazig. Les combattants kurdes sont activement recherchés. L’armée a lancé une opération de ratissage avec l’appui d’hélicoptères de combat pour tenter de les retrouver. Plus de 350 soldats ou policiers ont été tués en quelques mois par la guérilla kurde. Les autorités évoquent le chiffre de 5.000 morts dans les rangs kurdes, mais intègre dans ce chiffre les civiles tués lors des opérations répressives.

Le lieu de l’embuscade

Le lieu de l'embuscade

Les forces de sécurité ont abattu mardi Sarita Kolu Kovase, 26 ans, commandante adjoint de la Perimili Dalamune, qui était recherchée (sa tête avait été mise à prix pour 600.000 roupies pour 60 accusations comprenant l’assassinat, l’enlèvement et l’embuscade. Selon la version officielle, une unité » de contre-guérilla aurait rencontré un groupe de guérilleros maoïstes dans les épaisses forêts de Bhamragad. Une fusillade nourrie s’en est suivi. Les maoïstes ont pu disparaitre dans la jungle, laissant derrière eux le corps de la sous-commandante. C’est la version standard des forces policières, qu’il y ai réellement eu fusillade ou qu’elles se soient livrée à une exécution extra-judiciaire. La police a récupéré une cache contenant un SLR et ses munitions, trois magazines, des IED et des équipements divers, ainsi que de la littérature maoïste.

Combattante maoïste armée d’un SLR (photo d’archive)

Combattante maoïste armée d'un SLR (photo d'archive)