Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Une femme de 19 ans et deux hommes de 18 et 20 ans avaient été interpellés samedi à Nantes, boulevard Philippot et chaussée de la Madeleine. Ils ont été accusé d’avoir participé, le visage masqué à un attroupement qui jetait des pierres sur les forces de l’ordre lors de la mobilisation contre la loi Travail. Ils ont été jugés lundi. Les policiers affirment les avoir reconnus malgré leur masque par des détails vestimentaires (sac à dos aux couleurs vives etc.). La lycéenne de 19 ans est condamnée à 2 mois de prison avec sursis et interdiction de porter une arme pendant trois ans. Les deux autres de 20 ans et 18 ans à des peines de 70 et 60 heures de travaux d’intérêt général et à trois ans d’interdiction de porter une arme. Pour le dernier, la prévention est requalifiée sans la mention de visage masqué.

Les affrontements de Nantes

Les affrontements de Nantes

Un commando appartenant probablement au PKK a lancé une attaque dévastatrice à la voiture piégée contre le poste de la gendarmerie du district de Hani dans la province de Diyarbakir. Sept militaires auraient été tués et 39 autres blessés, ainsi que 8 civils. Une vingtaine d’ambulances ont été dépêchées sur les lieux. L’explosion était si puissante que les vitres des habitations avoisinantes ont volé en éclat. Cette déflagration a également secoué des bâtiments. Par ailleurs, les forces de sécurité affirment avoir neutralisés 13 membres du PKK dans la commune de Yuksekova (Hakkari).

Les paramilitaires de la Border Security Force (BSF) démantelé ce dimanche un camp de la guérilla maoïste dans le district de Malkangiri, dans l’état de l’Odisha et ont saisi des armes et des explosifs. Le camp, qui était situé dans une jungle près de Khalapadar, a été évacué par ses occupants à l’approche des paramilitaires. Ceux-ci ont fait un pauvre butin (quatre malheureux fusils artisanaux). Au même moment, une vidéo produite par le comité de district de Malkangiri du PCI(M) dénonce comme mise en scène les prétendues redditions de combattants maoïstes de la région de Maithili. Cette vidéo dénonce la police pour avoir forcé, par la menace, des personnes étrangères à la guérilla de jouer le rôle de maoïstes repentis.

Les paramilitaires et leur pauvre butin

Les paramilitaires et leur pauvre butin

Chaque nuit depuis la journée de mobilisation du 31 mars contre le projet de réforme contesté du code du travail, des manifestants, souvent par milliers, se retrouvent à République dans le cadre de ce mouvement citoyen qui dépasse largement l’opposition à ce projet de loi.

La nuit de samedi et dimanche, lorsque quelques centaines de personnes ont voulu se rendre au domicile du Premier ministre Valls. Une heure plus tard, ces petits groupes sont revenus place de la République avec des barrières ramassées le long de leur parcours afin d’ériger une barricade au niveau de la rue du Temple. A 02H00, les policiers sont intervenus pour démanteler cette barricade et ont été la cible de jets de projectiles. Une agence de téléphonie, une agence bancaire et deux restaurants ont eu des vitres brisées et des façades taguées. Huit personnes ont été interpellées. Lundi matin, la police a évacués la place de la République à Paris. Une personne a été interpellée et deux policiers légèrement blessés dans la nuit de lundi à mardi.

France: La police évacue la « nuit debout »

Green Elephant (ex-REM) avait repris ESB, l’aciérie électrique de Seraing, en décembre 2014. Elle n’a jamais fait parvenir à la Sogepa, le bras financier de la Région wallonne, des réponses à diverses questions afin d’obtenir une ligne de crédit de 108 millions d’euros sollicitée pour la mise en œuvre du plan industriel pour lequel Green Elephant investissait seulement 10 millions sur fonds propres. Les représentants des travailleurs estiment que cette « reprise » ressemble de plus en plus à une faillite a été organisée avec l’ancien propriétaire, le « repreneur » s’étant fait connaître alors que la direction et les syndicats étaient prêts à signer le plan social.

Les travailleurs, menés en bateau depuis 15 mois par la direction, n’ont pas été payé pour le mois de mars. Un accord obtenu par la direction avec un organisme bancaire va assurer le paiement de ce salaire. La direction prétend chercher des liquidités pour les salaires d’avril et mai, et des investisseurs pour relancer l’activité en mai. Au moment où les permanents expliquaient ces points aux travailleurs, une quinzaine d’entre eux ont pénétré de force dans le bâtiment. Ils ont envahi le bureau où se trouvaient les trois représentants de l’actionnaire et l’un d’eux a été frappé et blessé au visage. Une ambulance est intervenue et l’a emmené trois heures plus tard.

Les ouvriers rassemblés dans l’aciérie hier après-midi

Les forces de l’ordre sont massivement intervenues un peu après 18 heures. La police anti-émeutes a évacué de force les deux représentants des actionnaires qui étaient encore retenus sur place. Après le départ des forces de police, un ouvrier est monté dans un tracto-pelle et s’en est servi pour dévaster les bureaux administratifs de l’entreprise. Les voitures des représentants de l’actionnaire ont été détruites. Durant la nuit, les ouvriers auraient mis le feu à une partie d’un bâtiment d’ESB à l’aide d’un engin transportant des palettes.

Incendie cette nuit à ESB

Les ouvriers rassemblés dans l'aciérie hier après-midi
Incendie cette nuit à ESB

Samedi matin, lors d’un contrôle d’identité, un policier a reconnu une personne comme étant un manifestant qui avait insulté les forces de l’ordre puis jeté une barrière sur un fourgon de police lors de la manifestation de mardi 5 contre la loi travail. Le jeune homme ne s’est pas laissé faire et a repoussé le policier avant de prendre la fuite en direction de la place Kleber, bousculant au passage une passante, avant de se faire interpeller. Suite à son placement en garde à vue, environ deux cents personnes s’étaient ensuite rassemblées devant l’hôtel de police pour demander sa libération ainsi que pour trois autres de leurs camarades. Le prévenu a été condamné ce lundi à quatre mois de prison dont deux ferme, à la fois pour les incidents du 5 avril et ceux du 9 avril. Il est maintenu en détention.

Rassemblement spontané samedi devant le commissariat de Strasbourg

Rassemblement spontané samedi devant le commissariat de Strasbourg

D’importants incidents ont eu lieu, dimanche 10 avril dans la matinée, dans le camp d’Idomeni, en Grèce, à la frontière avec la Macédoine, où plus de 11 000 personnes vivent depuis plus d’un mois dans des conditions extrêmement difficiles. Les incidents ont éclaté dimanche en fin matinée. La police macédonienne a fait usage de gaz lacrymogènes et, selon plusieurs journalistes, de balles de caoutchouc et de grenades assourdissantes pour disperser une foule d’environ 500 personnes qui réclamaient l’ouverture de la frontière et tentaient de détruire le grillage qui sépare les deux pays, certains jetant des pierres contre les policer macédoniens.

L’usage intensif de gaz lacrymogènes a provoqué l’évanouissement de dizaines de personnes, et la fumée s’est diffusée jusqu’au camp, où se trouvaient des femmes et des enfants. Environ 300 personnes ont été blessées, dont 200 ont été secourues par l’unité médicale de MSF pour des problèmes respiratoires, 30 pour des blessures provenant des balles en plastique et 30 pour d’autres blessures.

Incidents à Idomeni

Incidents à Idomeni

L’Etat indien a lancé depuis plusieurs années une offensive militaire, policière et paramilitaire appelée « Opération Green Hunt », officiellement dirigée contre la guérilla maoïste, mais réprimant toutes les résistances populaires. Ce samedi, dans le cadre d’une semaine internationale d’actions solidaires, l’ambassade d’Inde à Bruxelles a été taguée (lire le communiqué).

L’ambassade d’Inde à Bruxelles

L'ambassade d'Inde à Bruxelles

L’affaire n’est pas un cas isolé: il y a clairement des consignes du gouvernement et du ministère de la Justice au parquet pour appliquer une répression judiciaire maximale tous azimuts contre les jeunes qui manifestent, si on compare par rapport à des mouvements antérieurs. Vendredi 1er avril, alors que les élèves du lycée Voltaire, situé dans le 11e arrondissement de Paris, organisent le blocage de leur lycée pour protester contre la loi El Khomri. L’un d’eux met le feu à une feuille et la jette dans une poubelle. Un enseignante sympathisante du blocage a refermé le clapet de la poubelle et la flamme s’éteint immédiatement. Quinze minutes après, les policiers sont arrivés et ont demandé qui était impliqué dans le feu, et Ryan, un lycéen, très naïvement, a dit qu’il faisait partie du groupe. Ils l’ont embarqué. Plusieurs enseignants les ont suivi au commissariat, mais les policiers leur ont dit de rester à l’extérieur et ont soutenu qu’ils avaient prévenu la mère de Ryan, ce qui était un mensonge.

Placé en garde à vue pendant dix heures, soumis à des relevés d’empreintes et à des prélèvements ADN, Ryan a été déféré seul, sans avocat, ni conseil, devant le procureur de la République, qui l’a assigné à comparaître le lendemain devant le juge des enfants. Il est resté toute la nuit au dépôt du palais de justice, sans pouvoir contacter ses parents. Ce n’est que dans la matinée du 2 avril que Ryan a pu rencontrer son avocate, puis sa mère, dans la salle d’audience où le juge a retenu le chef d’accusation inique proposé par le procureur: « dégradation volontaire de bien matériel par incendie pouvant potentiellement engendrer un danger pour autrui », passible de dix ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende. La poubelle n’est même pas endommagée…

Manifestation lycéenne contre la loi Travail

Manifestation lycéenne contre la loi Travail

La police anti-émeute allemande a utilisé samedi dans plusieurs villes du spray au poivre et des coups de matraque en intervenant dans des affrontements violents opposant des manifestants turcs partisan d’Erdogan à des contre-manifestants (Kurdes, allemands et turcs de la gauche révolutionnaires). Les partisans d’Erdogan avaient organisés des manifestations à Cologne, Nuremberg, Francfort, Stuttgart, Hambourg et dans plusieurs autres villes allemandes mineures sous la bannière de l’AYTK (Comité Européen des Nouveaux Turcs). Les militants brandissaient des drapeaux turcs et criaient « Allah Akbar » ou faisaient le signe de reconnaissance de l’organisation fasciste « loups gris ». Des contre-manifestations ont débouché sur des affrontements. La police de Cologne a procédé à 24 arrestations (dans les deux camps) et signale 5 policiers blessés par des jets de pétards et de bouteilles. A Stuttgart, douze policiers ont été déclarés blessés par des jets de pierres.

Contre-manifestants à Cologne


Contre-manifestants à Cologne