Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les tirs de l’armée israélienne ont tué un jeune Palestinien âgé de 22 ans, dans le village de Budrus situé à proximité de Ramallah. Lafi Yusif Awad a été transporté à l’hopital dans un état critique où son décès a été annoncé peu après. Il avait été grièvement blessé à l’abdomen par des tirs israéliens durant des affrontements violents qui ont eu lieu dans le village, et de nombreux autres ont été blessés. Budrus – dont deux côtés sont bordés par le mur de séparation israélien – est une des nombreuses villes de Cisjordanie occupée où des Palestiniens ont affronté les forces israéliennes vendredi.

Quelques heures plus tôt, à l’occasion d’affrontements à Halhul, l’armée israélienne a abattu d’un tir dans le cœur, Hassan Jihad al-Baw, âgé de 23 ans, le tuant sur le coup.
Dans la matinée, Issa Shalaldah, âgé de 22 ans, a succombé à ses blessures à l’hôpital al-Ahli d’Hébron, après que l’armée israélienne lui ait tiré dessus la veille. Il avait été blessé par balles jeudi, durant des affrontements qui ont éclaté dans le village de Sair après les funérailles de Abdullah Shalaldah, 28 ans. Ce dernier avait été abattu lors d’un raid mené par des agents israéliens agissant sous couverture, à l’intérieur de l’hôpital al-Ahli, alors qu’il était venu rendre visite à son cousin.

Affrontement en Cisjordanie

Affrontement en Cisjordanie

Dans la nuit de dimanche à lundi puis dans celle de lundi à mardi, de violents affrontements ont opposé des CRS et des policiers, postés sur la rocade portuaire, aux migrants se trouvant dans la « jungle » (200 personnes la première nuit, près de 250 la seconde). Vingt-six agents ont été légèrement blessés, touchés par des jets de pierres. Des centaines de tirs de gaz lacrymogènes ont répondu aux jets de pierre et d’importants dispositifs policiers ont été mis en place.

La police a accusé des militants No Border d’avoir prit part à ces affrontements et ce jeudi soir, un homme, présenté comme appartenant à la mouvance No Border a été interpellé. Il est soupçonné d’avoir participé aux affrontements et est actuellement entendu dans le cadre de sa garde à vue.

Affrontements à Calais

Affrontements à Calais

Un violent combat a opposé hier jeudi, à l’aube, des miliciens anti-guérilla (les « ronderos » organisés par l’armée et la police péruviennes) et des combattants du PCP-SL. Le combat a eu lieu dans la localité d’Iguaín, dans la région forestière d’Ayacucho, à 554 kilomètres de Lima. L’affrontement s’est soldé par la mort dun milicien et d’un guérillero maoïste, identifié comme Carlos Marquina.

Pérou: Combat meurtrier entre la guérilleros maoïstes et « ronderos »

Les prisonnières du MKP (Parti Communiste Maoïste) et de Halk Cephesi (Front Populaire) ont été attaquées par des soldats et des gardiens de prison dans la prison pour femmes dans la prison de type E de Elazığ pour avoir refuser les fouilles à nu, après être sorti de leurs cellules pour aller à une comparution devant le tribunal. Au cours de cette agression, les soldats et les gardiens de prison ont insulté et agressé sexuellement les prisonnières. Après l’attaque, les prisonnières n’ont pas été emmenées à l’infirmerie et ont leurs a refusé d’avoir un examen médical. Plus tard, elles ont été placées en isolation.

La prison d’Elazığ

La prison d'Elazığ

L’image est connue: essayant d’échapper aux travailleurs, le DRH d’Air France y apparaissait la chemise lacérée, déclenchant une vive polémique et des poursuites pour violences menées contre des salariés de la compagnie. Hier jeudi trois des seize salariés sanctionnés par l’entreprise ont reçu un courrier les informant de leur licenciement. La direction d’Air France a indiqué qu’il s’agit de quatre employés qui ont été remerciés, et qu’un cinquième, représentant du personnel (délégué CGT), fait l’objet d’une procédure de licenciement spécifique en raison de son statut: seul un comité d’entreprise extraordinaire peut valider son licenciement et une réunion devant statuer sur son avenir est prévue pour le 25 novembre. Les faits « d’accusation d’agressions physiques n’ont pas été retenus » pour un sixième salarié, qui cette personne ferait l’objet d’une mise à pied. Par ailleurs, une mise à pied sans solde de quinze jours a été décidée pour onze autres salariés au sol.

Au total, cinq salariés seront jugés le 2 décembre devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour des « faits de violences en réunion ayant entraîné une ITT (incapacité temporaire de travail) n’excédant pas huit jours », délit passible de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.

Le DRH d’Air France

Le DRH d'Air France

Un second guérillero a été abattu ce jeudi au cours d’une fusillade avec les forces de sécurité qui mènent depuis quelques jours une opération de ratissage dans la forêt de Chandiposh, à proximité de Rourkela (Odisha). Deux maoïstes ont été abattus jusqu’à présent au cours de combat avec des forces conjointes de la police de l’Odisha, des membres du Special Operation Group et de la CRPF. Le premier a été tué hier, et les armes de chacun d’eux ont été saisies. Au cours de cette même opération, les forces de sécurité ont démantelé un campement de la guérilla où elles ont saisi des armes et des provisions. Selon certaines sources locales, environ vingt maoïstes campaient à cet endroit.

Armes saisies dans le campement

Armes saisies dans le campement

Les polices italiennes et grecques ont lancé une opération de répression hier matin à l’aube contre les militants qui ont participé à la Journée #NoExpo, en mai 2015, à Milan, mobilisation qui avait donné lieu à de violents affrontements avec la police. Cinq personnes ont été arrêtées à Milan et 5 en Grèce. Elles sont accusées de « destruction et pillage », « résistance aggravée à la police » et « fausses déclarations ». Cinq autres camarades, qui sont toujours en fuite, sont eux aussi inculpés pour les mêmes chefs d’accusation: trois à Milan, un à Côme et un en Grèce. Des échantillons d’ADN ont été prélevés sur eux. Une militante, qui avait été une des 5 arrêtés de Milan, a depuis été libérée en attendant une enquête plus approfondie.

Les affrontements de mai 2015 à Milan

Le ministre de la Justice a libéré 8,7 millions d’euros supplémentaires pour les unités spéciales de la police fédérale, a-t-il annoncé mardi en marge d’une visite à ce corps, en présence du roi et du ministre de l’Intérieur. Ce montant est prélevé sur le budget sécurité de la Justice (32 millions d’euros). Le ministre explique sa décision par l’évolution des technologies et plus spécifiquement des systèmes d’interception, en citant l’opération anti-islamiste de ce début d’année à Verviers.

Membres des les unités spéciales de la police fédérale

Membres des les unités spéciales de la police fédérale

La famille béké (créoles blancs, descendants d’esclavagistes, en Martinique et en Guadeloupe, peu nombreux mais possèdant une grande partie de l’économique locale) Huyghues-Despointes annonçait en 2012 un plan de licenciements dans son hypermarché Milénis, avançant de mauvais résultats. Une enquête annonçait plus tard que rien ne justifiait les licenciements, et qu’en plus, l’employeur avait « omis » de payer les participations aux bénéfices. Pendant la mobilisation syndicale qui suivra, la CGTG a donc rappelé d’où provient la fortune des propriétaires du centre commercial.: « la famille Despointes a bâti toute sa fortune sur la traite négrière, l’économie de plantation et l’esclavage salarial ». Rappel qui provoquera une plainte en diffamation déposée par Jean et Martin Huyghues-Despointes.

Le tribunal de grande instance de Pointe-à-Pitre donnera raison aux plaignants, condamnant la CGTG à payer plus de 53000 euros, entre amende et frais de justice, pour avoir écrit une évidence historique. La peine sera aggravée en appel, et les comptes du syndicat, ainsi que ceux de l’un de ses membres, seront bloqués. Lorsqu’Alain Huyghues-Despointes avait tenu des propos ouvertement racistes, défendu l’eugénisme des békés et les « bons côtés de l’esclavage », la Cour de cassation l’a totalement blanchi. Des membres de la CGTG ont bloqué, mardi 3 novembre, tous les accès au centre commercial Milénis pour dénoncer l’alliance du pouvoir judiciaire et des gros patrons, et la répression syndicale.

Rassemblement devant le centre commercial Milénis le 3 novembre

Rassemblement devant le centre commercial Milénis le 3 novembre

Lufthansa, géant du transport aérien, est confronté à une grève de son personnel navigant qui pourrait devenir la plus longue de son histoire si elle se poursuit comme prévu jusqu’à vendredi. Lufthansa a annulé 933 vols aujoud’hui jeudi, sixième jour de grève, Il s’agit des vols au départ et à destination des trois plus importants aéroports d’Allemagne, celui de Francfort, de Munich et de Düsseldorf. Depuis vendredi, le mouvement social a provoqué l’annulation de 3733 vols.

Lufthansa a saisi la justice mardi à Düsseldorf et à Darmstadt pour faire cesser le mouvement social. Les deux tribunaux ont autorisé le syndicat UFO, qui représente les 19’000 stewards et hôtesses de l’air de la compagnie, à poursuivre la grève. La compagnie a fait appel de la décision des prud’hommes de Düsseldorf. Lufthansa affirme que les motifs de la grève sont formulés de manière « trop vague ». Lufthansa n’a pas indiqué s’il ferait appel de la décision des prud’hommes à Darmstadt, tandis que UFO s’est déclaré prêt à poursuivre le mouvement après vendredi.

Grève à Lufthansa

Grève à Lufthansa