A Nuremberg, dans la prison de Rosdorf, un prisonnier actif au sein du syndicat des prisonniers, gravement blessé au genou depuis novembre 2018, se voit refuser les soins recommandés par des médecins externes. Le médecin pénitentiaire a refusé de lui accorder un arrêt maladie, alors qu’il se déplace en béquilles, et n’admet désormais plus de consultation avec un médecin externe. Si le prisonnier ne se rend pas au travail dû aux douleurs, il risque des sanctions pouvant aller jusqu’à la détention en isolement.

Cette forme de répression n’en est qu’une parmi les nombreuses représailles qui ciblent les prisonniers et prisonnières engagés au sein du syndicat des prisonniers. Le syndicat signale ainsi que ses militants et militantes sont de plus en plus sous surveillance, mis sous pression psychologique ou placés en isolement à travers les différents établissements pénitentiaires en Allemagne. De plus, plusieurs cellules d’activistes ont fait l’objet de raids. Le syndicat des prisonniers se bat pour le droit à l’organisation syndicale dans les prisons, et pour l’application du salaire minimum légal dans les prisons.

JVA Rosdorf à Nuremberg

JVA Rosdorf à Nuremberg

Hier, deux appartements ont été perquisitionnés à Gießen et Mayence, ainsi qu’un centre culturel kurde à Rüsselsheim. Deux personnes ont été arrêtées. Le centre culturel a été perquisitionné sur demande du parquet de Koblenz. Un ordinateur et 300€ ont été confisqués. La perquisition à Gießen ciblait le domicile de Mazhur Turan, qui s’est fait arrêter par la suite, et contre lequel un juge a émis un mandat d’arrêt.

police allemande

police allemande

Ce matin, neuf appartements où sont domiciliés des membres du groupe « Jugendwiderstand » ont été perquisitionnés par la police berlinoise. Selon le parquet général, les militants sont poursuivis pour des activités ciblant le rassemblement pro-israélien du 12 septembre 2018 et la marche néo-nazi commémorant Rudolf Heß (Rudolf-Heß-Gedenkmarsch), le 19 août 2017. Jugendwiderstand était une organisation de jeunesse révolutionnaire et anti-impérialiste, basée à Berlin et fondée en 2015, qui a annoncé sa dissolution le 5 juin 2019.

Jugendwiderstand

Jugendwiderstand

Aujourd’hui, les Forces de défense du peuple (HPG) ont annoncé que la commandante internationaliste Sarah Handelmann (alias Sara Dorsin) avait été tuée dans une frappe aérienne turque contre les zones de défense de Medyale 7 avril.

Dans un communiqué, le HPG a souligné les nombreuses qualités de la commandante et a apporté quelque précisions concernant son parcours. En 2017, la camarade Sara était venue d’Allemagne rejoindre le PKK. Elle a combattu dans les YJA-STAR (l’Unité des Femmes Libres) et servait comme commandante d’unité.

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Şehîd Namirin !

Sara Dorsin, commandante dans les YJA-STAR

Sara Dorsin, commandante dans les YJA-STAR

Aujourd’hui, deux personnes ont été arrêtées en Belgique dans le cadre d’une enquête du parquet fédéral menée en collaboration avec Eurojust et Europol. Elles sont accusées d’appartenir à certaines des branches militaires du PKK, y compris les Forces de défense du peuple (HPG) et d’avoir recruté et entraîné des combattant·e·s (dans le cadre de camps d’entrainement) dans plusieurs pays européens.

Ces arrestations se sont déroulées à la suite de perquisitions menées dans cinq pays (Autriche, Belgique, France, Allemagne et Suisse) dans le cadre d’une enquête ouverte en 2017 et menée par un juge d’instruction liégeois en collaboration avec le parquet fédéral. Plusieurs réunions opérationnelles et une réunion de coordination à Eurojust (l’unité de coopération judiciaire de l’UE) ont servi de plate-forme pour échanger rapidement des informations sur les affaires et coordonner les différents étapes de l’enquête ainsi que les arrestations.

Combattant·e·s du PKK (archives)

Combattant·e·s du PKK (archives)

La demande d’expulsion du bar autonome Kadterschmiede installé dans la Rigaer Straße 94 à Berlin (bâtiment occupé depuis 1990, puis en partie régularisé) n’a pas abouti. La demande avait été introduite par l’entreprise propriétaire du bâtiment mais le juge en charge a refusé d’émettre un ordre d’expulsion, pour des raisons de forme plus que de fond. En effet, un flou juridique entoure l’entreprise propriétaire Lafone Investment Limited, probablement une société-écran. Ainsi, elle n’est pas en ordre dans le registre du commerce allemand. L’avocat du collectif Rigaer assume que la demande d’expulsion est motivée par la spéculation immobilière étant donné que, depuis le début de l’occupation, la valeur du bâtiment a décuplé.

Le jour du procès (13.06.2019), et probablement en contestation de celui-ci, plusieurs personnes ont incendié des pneus à 5h20 sur un pont près de la Rigaer, bloquant le trafic pendant environ deux heures. Deux jeunes ont été arrêtés par la police, puis relâchés faute de preuves. Les menaces d’expulsion et raids de la Rigaer, un important lieu de rencontre et de rassemblement de la gauche radicale et centre social à Berlin, suscitent régulièrement des affrontements entre défenseur-se-s de l’occupation et la police. Lire notre article.

Rigaer 94 verteidigen

Rigaer 94 verteidigen

L’activiste avait brandit le drapeau des YPJ pendant une manifestation contre la conférence de sécurité de Munich en février 2018. Il était par la suite accusé de faire la propagande du PKK. Le juge a acquitté l’activiste, estimant que les liens entre les YPJ et le PKK étaient insuffisamment prouvés. La même cour avait déjà acquitté un autre activiste, poursuivi pour avoir porté un drapeau du PYD à une manifestation contre l’invasion d’Afrin par l’armée turque.

En Allemagne, l’affichage de symboles du PKK, ainsi que ceux d’organisations considérées comme affiliées au PKK, est interdit. Par ces interdictions, l’état allemand répond à la demande de la Turquie de durcir la répression contre les activistes pro-kurdes.

YPJ drapeau

YPJ drapeau

Un important groupe de personnes cagoulées ont attaqué les policiers du district de Connewitz, à Leipzig, pendant la nuit de samedi à dimanche. La police s’est alors déployée dans les environs et a encore essuyé des jets de pierres, d’engins pyrotechniques et de bouteille. Aucun policier n’a été blessé, deux personnes ont été arrêtées et une a été maintenue en détention.

Environ une heure avant le premier incident, une manifestation intitulée « Fight for your Future » s’était terminée dans le quartier. Des organisations de gauche de la jeunesse avaient avait appelé à la création d’une Assemblée pour la justice sociale et la protection du climat. Environ 500 personnes ont participé à cette assemblée.

Au lendemain du caillassage des policiers

Au lendemain du caillassage des policiers

Le 29 mai, le procureur général a demandé une peine de 3 ans et 10 mois pour Erdal Gökuğlo, en procès pour son appartenance supposée au DHKP-C. Il s’agit d’un procès mené en vertu du paragraphe 129b de la constitution allemande, visant les partisans d’une organisation étrangère qualifiée comme terroriste, et employé notamment contre les organisations de la gauche révolutionnaire de Turquie et du Kurdistan. Le 5 juin, les avocats d’Erdal plaideront en sa défense. Erdal était emprisonné en Belgique avant d’être extradé en Allemagne en 2017. Lire notre article.

Erdal Gökoğlu

Erdal Gökoğlu

180 policiers ont été déployés pour reprendre le contrôle de la fameuse Rigaer Straße, à Berlin-Friedrichshain, où plusieurs immeubles sont occupés. Des barricades enflammées ont barré la rue vendredi soir et, surtout, la nuit de samedi à dimanche. Les occupants ont résisté à l’intervention de la police en lançant des pierres, des bouteilles de peinture. Un policier a été blessé et une voiture de police endommagée. Il n’y a eu aucune arrestation.

Ce samedi soir à Rigaer Straße

Ce samedi soir à Rigaer Straße