Depuis l’annonce de la fermeture du centre Rote Flora par les autorités (notre article), la mobilisation ne cesse de prendre de l’ampleur à Hambourg. La police a instauré des ‘zones de danger’ dans trois quartiers de la ville et y a augmenté ses opérations de contrôle après l’attaque contre un commissariat la semaine dernière. Depuis l’entrée en vigueur de cette mesure répressive, 263 personnes ont vu leur identité contrôlée et 62 personnes se sont vues refuser l’accès à ces zones. Le chef de police de la ville a annoncé que la récompense pour la capture des personnes qui ont pris d’assaut le commissariat avait été augmentée, passant de 8000 à 10000 euros. La nuit dernière, près de 60 personnes sont parvenues à pénétrer dans les ‘zones de danger’ et y ont scandé de multiples slogans. Plus de 40 d’entre elles ont été interpellées pour possession d’armes potentiellement dangereuses. Un jeune homme a notamment été arrêté car il était en possession d’une brosse à WC. Depuis le début du mouvement de contestation, 120 policiers et plus de 500 manifestants ont été blessés dans des heurts les opposant.

Zones de danger à Hambourg

Zones de danger à Hambourg

Dans la nuit du réveillon, deux véhicules de l’ambassade de Turquie à Berlin ont été incendié pars les Autonome Gruppen en de solidarité avec les manifestants d’Istanbul et d’autres villes turques et kurdes qui se sont confrontés à la répression policière.

voitures diplomatiques turques incendiées à berlin

voitures diplomatiques turques incendiées à berlin

Plus de 7000 personnes ont manifesté hier dans le centre de Hamburg contre la fermeture du Rota Flora. Cet ancien cinéma est squatté depuis 1989 et est devenu un point de ralliement pour les militants. Les autorités ont récemment annoncé leur intention d’expulser les occupants, déclenchant une vague de colère dans la ville. Hier, les policiers anti-émeutes déployés en nombre ont été la cible de jets de bouteilles et de pierres alors qu’ils tiraient des jets d’eau et faisait usage de leurs matraques. Les forces de l’ordre ont annoncé que plus de cent policiers auraient été blessés, tandis qu’un grand nombre de manifestants ont également été blessés, sans qu’un chiffre ait pu être établi. 19 personnes ont été interpellées.

Manifestation contre la fermeture du centre Rote Flora

Manifestation contre la fermeture du centre Rote Flora

Samedi passé, quelque 20.000 personnes ont défilé à Berlin pour demander la levée de l’interdiction du PKK en Allemagne. La manifestation s’est déroulée dans le calme dans le centre de Berlin malgré des contrôles massifs de la police. Des autobus transportant des manifestants ont été arrêtés par la police et ont été fouillés pour trouver d’éventuelles affiches du dirigeant emprisonné du PKK Abdullah Öcalan. Des amendes ont été infligées à ceux en possession d’un portrait d’Öcalan. L’Allemagne avait interdit le PKK le 27 novembre 1993. Malgré son interdiction, le PKK bénéficie toutefois de soutiens solides en Allemagne, du fait de la présence depuis des années de près d’un demi-million de Kurdes, la plupart de nationalité turque. Quelque 11.500 d’entre eux sont d’ailleurs fichés comme soutenant activement le mouvement séparatiste, selon l’Office allemand pour la protection de la Constitution, chargé de la répression des organisations « extrémistes ».

Allemagne: Manifestation contre l’interdiction du PKK

Sonja Suder, 80 ans, était accusée d’avoir transporté des armes pour l’attaque de la conférence ministérielle de l’OPEP en 1975. Les procureurs ont admis qu’il était impossible de prouver les liens de Suder à l’attaque. Suder faisait partie du groupe Cellules révolutionnaires qui a effectué deux incendies contre des entreprises allemandes en 1977, et une troisième en 1978 sur le château d’Heidelberg. Elle a été condamnée à trois ans et demi de prison pour ces attaques. En raison de la détention préventive, elle sortira de prison suite à cette condamnation. Son compagnon Christian Gauger avait initialement été inculpé dans les attentats , mais il a ensuite été suspendu en raison de ses problèmes de santé .

Le 29 octobre, dans son réquisitoire, le parquet a annoncé qu’il abandonnait toutes les charges liées à la prise d’otages des ministres du pétrole de l’OPEP à Vienne. Comme dans le précédent procès auquel a été mêlé le repenti Hans-Joachim Klein, le parquet ne veut pas retenir les accusations du repenti pourtant soutenu (malgré ses contradictions et son intérêt direct à charger ses ex-camarades) par la cour.

Le parquet requiert 3 ans et neuf mois de prison pour les actions contre MAN, KSB et le château de Heidelberg. Ces actions devaient être depuis longtemps prescrites et que ce ne sont pas elles qui ont permis la levée de la prescription. De plus, tous les témoins qui sont venus par rapport à ce chef d’inculpation n’ont pas donné d’éléments accusateurs et que pour maintenir ce chef d’inculpation, il a fallu que le parquet après la cour, accepte des témoignages obtenus dans des conditions illégales et relevant de la torture. Le plaidoyer de la défense aura lieu le 5 novembre. Le verdict sera rendu le 12 novembre, un co-voiturage solidaire est organisé: Rejoignez la caravane solidaire en contactant sudergaugerproces.contact@gmail.com

pour procès RZ

pour procès RZ

L’Allemagne et le Brésil travaillent à la préparation d’une résolution à l’ONU sur la protection des libertés individuelles dans le contexte de révélations sur le programme d’espionnage international des Etats-Unis. La résolution qui devrait être présentée au Comité des Droits de l’Homme de l’assemblée générale des Nations unies visera à élargir aux activités sur internet le Pacte international relatif aux droits civils et politiques voté en 1966 par les Nations unies et entré en vigueur en 1976 pour protéger les droits individuels.

Le Brésil et l’Allemagne souhaitent que soit fait référence à internet dans l’article 17 du Pacte selon lequel « nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d’atteintes illégales à son honneur et à sa réputation ». C’est une réaction aux dernières révélations sur l’espionnage de la chancelière allemande Angela Merkel et la présidente brésilienne Dilma Rousseff par la NSA.

L’audience du 11 a commencé par le rejet de la requête de la défense de Sonja contre l’expert Haag, en la déclarant sans fondement. Haag avait déclaré en avril Hermann F. apte à être cité comme témoin et avait prétendu qu’il n’y avait pas dans les expertises médicales de 1978 et 1981, d’éléments indiquant que Hermann F. aurait pu souffrir d’un syndrome de stress post-traumatique, alors même qu’il avait perdu la vue et ses deux jambes suite à l’explosion sur lui d’un engin explosif. Le tribunal suit l’expert, bien que celui-ci n’ait pas de qualification dans le domaine de la post-traumatologie.

Le tribunal ne peut cependant conclure la procédure car il a commis une erreur de forme lors du rejet de la demande de la partie civile de faire citer comme témoin Carlos, cette erreur devant être réparée avant que le parquet puisse lire son réquisitoire. Peu avant la fin de cette audience d’à peine une heure et demie, le tribunal a fait inscrire au protocole que le chef d’accusation retenu pour le Point 1 (l’OPEP) et le point 2 (MAN) pourrait être la complicité et concernant l’action contre le Château d’Heidelberg la tentative d’incendie criminel.