Les arrestations, incarcérations et inculpations contre quatre membres de notre Secours Rouge/APAPC ont fait l’objet de deux vidéo-conférences organisées par le Ntezwerk ‘Freedom for political prisoners’, un réseau militant allemand qui participe à la construction du Secours Rouge International. Ce samedi 4, un représentant du Secours Rouge (par ailleurs inculpé dans l’affaire) a répondu aux questions de l’assistance réunie à Hambourg. Dimanche 5, il répondait aux questions de l’assistance réunie à Magdeburg. Les deux vidéo-conférences ont été réussies tant au point de vue de la participation que du point de vue technique. Deux autres conférences doivent avoir lieu sur ce modèle, une à Berlin le 18 et une à Stuttgart le 30.

Communiqué du Secours Rouge/APAPC envoyé à Berlin le 25 septembre:

Salut aux inculpés du procès contre le Militante Gruppe de Berlin!

C’est dans la résistance à la vague de répression qui s’est abattue sur notre Secours Rouge/APAPC le 5 juin dernier que nous adressons notre salut fraternel à Oliver, Florian, Axel, Andrej et toutes les personnes réprimées d’une manière ou d’une autre dans le cadre de l’enquête contre le Militante Gruppe. Notre situation est encore confuse (nous ne savons toujours pas si il y aura procès contre quatre de nos membres) mais il est évident que les poursuites contre les camarades de Berlin ont plusieurs points communs avec l’enquête et les inculpations de Bruxelles.

Un point commun à mettre en évidence est le caractère ‘associatif’ du délit. Des militants ne sont pas poursuivis pour avoir pos&é des actes mais parce qu’on leur prête des relations militantes ‘coupables’. C’est relativement nouveau en Belgique où la nouvelle loi qui punit la ‘participation à une activité terroriste’ a des implications bien plus larges et graves que l’ancienne loi sur la participation à une ‘association de malfaiteurs’. C’est hélas une vieille tradition répressive en Allemagne avec le tristement célèbre §129a. Le délit associatif est fondamentalement politique. Il relève de cette doctrine de la ‘contre-révolution préventive’ qui est de plus en plus largement adoptée et mise en pratique par les appareils répressifs.

Il est un autre point commun aux événements de Bruxelles et de Berlin: c’est l’ampleur de la réaction contre la répression. Cette réaction n’était peut être pas énorme, mais elle a été suffisamment importante pour creuser des contradictions dans l’appareil ennemi. Les représentants les plus extrêmes de la ‘croisade anti-terroriste’, ceux qui tentent sans cesse d’étendre le champ d’application des dispositifs ‘anti-terroristes’, n’ont plus toujours été suivis. Les mobilisations solidaires, les échos qu’elles ont reçus, ont amené certains responsables répressifs à des positions plus ‘mesurées’.

Le développement de la solidarité (et ses grandes perspectives de développement) a réellement transformé la situation. C’est un événement important. La dialectique révolution/contre-révolution s’est montrée telle que jusqu’ici, en Belgique, l’ennemi a davantage perdu que gagné à avoir lancé son attaque. Nous souhaitons qu’il en aille de même à Berlin, et nous encourageons toutes les forces solidaires à contribuer à cette tendance. Il ne s’agit pas de manifester une solidarité symbolique ou de s’indigner sur un plan philosophique, mais de peser tout à fait concrètement dans les rapports de forces pour mettre en échec la justice de classe.

La solidarité est notre arme!

Secours Rouge/APAPC (section belge de la Commission pour un Secours Rouge International) Bruxelles, 25 septembre 2008.

Ce communiqué en format .pdf

Manif au procès contre le MG

Lire aussi cette lettre/pétition contenant un bon rappel des circonstances et des enjeux du procès de Berlin: Déclaration contre la criminalisation d’une science engagée à l’esprit critique

Manif au procès contre le MG

Un important procès se déroule actuellement à Stuttgart-Stammheim. En cas de condamnation, les conséquences seraient énormes pour toutes les organisations politiques de l’exil et de l’immigration en Allemagne. Cinq militants sont accusés d’appartenance au DHKP-C, une organisation ‘étrangère illégale’ selon le paragraphe 129b du code pénal allemand. Le témoin de l’accusation, Hüseyin Hiram (entendu depuis le 28 juillet) est un ancien agent des services secrets turque et allemand, qui selon des psychologues, souffre de schizophrénie et d’hallucinations. Cela débouche sur des scènes ridicules où le témoin ne fournit pas l’information de lui-même, seulement suite à des questions orientées de la cour. Il est en outre fortement médicamenté, s’empêtre dans de lourdes contradictions et montre une forte hostilité pour les accusés. Ceux-ci sont dans une situation difficile. Mustafa Atalay, qui deux semaines après son arrestation (le 15 novembre 2006) a dû subir une opération du coeur et avoir des perfusions, est toujours détenu à l’isolement. Les vaisseaux du coeur ouverts pendant l’opération sont maintenant, en raison des conditions de prison, obstrués de nouveau. Au lieu de la deuxième opération nécessaire pour ouvrir les vaisseaux, il n’a reçu que des perfusions, qui ne sont pas une solution à long terme. Trois experts indépendants ont diagnostiqué une psychose sur le prisonnier Ilhan Demirtas. Un médecin envoyé par la cour a décrété que Demirtas simulait pour obtenir de meilleures conditions de détention. Les trois autres prisonniers (Ahmet Düzgün Yüksel, Hasan Subasi et Devrim Güler) continuent à être maintenus en isolation, ce qui est internationalement critiqué comme forme de torture. Prochaines audiences les 17, 22 et 24 septembre.

A Berlin, c’est le procès dit ‘du militante gruppe’ qui s’ouvrira le 25 septembre. Le parquet fédéral allemand accuse trois communistes berlinois, Oliver R., Florian L. et Axel H. d’avoir placé le 31 juillet 2007 des engins incendiaires sous des véhicules de l’armée fédérale sur le terrain de l’usine d’armement MAN. L’accusation porte sur un ‘Concours à une association terroriste au sens du paragraphe 129a du code pénal’. L’association visée est le ‘militante gruppe’. Un quatrième militant avait été mis en cause mais son mandat d’accusation a été révoqué depuis. Oliver, Florian et Axel ont été libérés en novembre contre une caution de 30.000€ chacun. Sous la pression d’un ample mouvement de solidarité, la cour fédérale a dû révoquer l’accusation d’association terroriste. Reste l’association criminelle.

Pour en savoir plus sur le procès ‘DHKP-C’ à Stuttgart-Stammheim (en allemand)

Pour en savoir plus sur le procès ‘militante gruppe’ à Berlin (en allemand)

Pour en savoir plus sur le ‘militante gruppe’ (en français)

Construire la solidarité de classe – la défendre! de Magdeburg une action de solidarité le 19 juillet avec les camarades de Bruxelles touché par la contre révolution préventive

Costruire la solidarietà di classe – diffenderla 19.7.08: a Magdeburg un azione in solidarietà con i compagni belgi colpiti dalla contra preventiva:

Klassensolidarität aufbauen – verteidigen!

19.07.08: soliaktion in magdeburg mit den von der präventiven konterrevolution betroffenen genossinnen in belgien

Voir – vedete – schaut auf : Link sur Indymedia.

Solidarité avec les camarades belges emprisonnés, avec le SRI, à la manif de Berlin le 10 juillet.

Berlino: durante la manifestazione contro la repressione delle organisazzioni rivoluzionari straniere, c’era solidarietà con i compagni belgi arrestati e la repressione contro il Soccorso Rosso e Soccorso Rosso Internazionale.

Fotos von einer Demo gegen staatliche Repression die am 10 Juli in Berlin stattgefunden hat. Dabei wurden auch Plakate zur Solidarität mit der Roten Hilfe International gezeigt und die aktuelle Situation dagestellt.

Manifestation à Berlin

Manifestation à Berlin

Tract du congrès de Berlin

Intervenants au congrès de Berlin

Audience du congrès de Berlin

Contribution de la Commission pour un Secours Rouge International: (texte original en allemand)

Chaque année, diverses organisations et collectifs intéressés par la construction d’un Secours Rouge International (SRI) se réunissent à Bâle pour se rapprocher ensemble de cet objectif. En novembre 2006, 17 collectifs et organisations en provenance de sept pays – la Belgique, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, la France, la Turquie et la Suisse – se sont ainsi réunis pour la 2e fois pour une conférence de travail. Ce cheminement vers un SRI doit déboucher sur la création de la plate-forme politique de la Commission pour un SRI et se fera par étapes dans la pratique. Il faut tenir compte ici des différences manifestes au niveau de la culture politique, du mode de fonctionnement, du degré d’organisation et de l’état d’avancement du développement du mouvement révolutionnaire, de la lutte des classes et de la lutte anti-impérialiste, etc. Une tâche qui n’est pas toujours très simple, mais qui ne fait que refléter la situation politique objective et ses circonstances. Nous ne pourrons développer ni structurer la solidarité internationale qu’en utilisant ces disparités comme un miroir de la situation socio-politique, autrement dit en les acceptant de manière productive et en les développant en tant que processus dialectique faisant partie intégrante du mouvement révolutionnaire international.

Pour vous donner un aperçu concret des réflexions en cours, voici cinq points qui se sont dégagés lors de la dernière conférence de travail de novembre:

1. Dans quel domaine le SRI doit-il être actif?
Doit-il se limiter au soutien révolutionnaire des prisonniers politiques engagés dans la lutte des classes, ou doit-il étendre son action à certaines revendications sociales? Entre ces deux extrêmes, il y a des objets relevant d’une zone intermédiaire comme la question des sans-papiers ou des prisonniers sociaux politisés. La base de discussion est, comme nous l’avons dit plus haut, la plate-forme pour un SRI, qui appelle à lutter contre toute répression de la lutte des classes (comme par exemple la grève) et non seulement à soutenir les prisonniers politiques et leurs combats.

2. Quelle relation le SRI doit-il entretenir avec la ‘gauche’ non révolutionnaire?
Nous avons ici le choix entre la collaboration et la lutte pour l’affirmation de nos propres décisions. Quelle conduite le SRI doit-il par exemple adopter par rapport aux ‘personnalités’ ou ‘courants’ de la gauche social-démocrate dominante? Une collaboration tactique à certaines conditions politiques entre-t-elle en ligne de compte, ou faut-il rejeter toute collaboration avec les partis au pouvoir?

3. Quelle attitude le SRI doit-il adopter face aux différences entre les analyses politiques et idéologiques des différents/tes révolutionnaires?
Le SRI ne peut pas décider de la pertinence ou des faiblesses des différentes positions et celles-ci ne devraient pas être débattues ni être un thème de travail. Mais le SRI doit se créer un ‘code de conduite’ afin que la solidarité révolutionnaire et militante ne devienne pas le cadre de batailles de factions. Nous estimons très important et indispensable, pour faire progresser le processus révolutionnaire, de débattre des questions qui se posent aujourd’hui à la gauche révolutionnaire. Mais si le SRI devient le champ de bataille de différentes lignes de pensée, il se paralyse lui-même et aucun des points de vue ne peut y être développé dans un sens productif et nécessaire.

Une autre question était la suivante:

4. Quelle attitude le SRI doit-il adopter par rapport aux deux revendications spécifiques du prisonnier politique, l’amnistie et le statut officiel?

Ou encore un problème dont l’importance est incontestable:

5. Quelles méthodes doivent être mises en oeuvre pour le fonctionnement du SRI?
Dans tous les groupes, les décisions sont prises selon le système majorité/minorité. Cela pose divers problèmes. Un groupe de trois personnes a-t-il par exemple autant de poids qu’un groupe composé d’une centaine de militants, dans le processus de décision?

La Commission pour un Secours Rouge International s’est concrètement toujours préoccupée aussi de l’analyse de la contre-révolution et des possibilités de la combattre. Au dernier congrès international, le 18 mars 2006, nous avions présenté ici, à Berlin, une brochure consacrée à l’estimation sur le plan international de la contre-révolution préventive.

Maintenant, nous planifions concrètement l’analyse de la vague de répression du 12 février 2007 en Italie et en Suisse. Comme on le sait, celle-ci est dirigée en particulier (elle n’est pas terminée) contre l’organisation révolutionnaire ‘Construction le parti communiste politique-militaire’ (PC p-m) et de manière générale contre le mouvement communiste. Attaquer les structures qui entretiennent systématiquement une solidarité révolutionnaire est l’un des niveaux de la contre-révolution préventive de la classe dominante. Concrètement, ce mouvement répressif actuellement actif en Italie attaque le secrétariat de la Commission pour un Secours Rouge International en essayant de diverses manière de le criminaliser (le 129a n’est qu’un article parmi beaucoup d’autres). Nous sommes d’avis, dans le même ordre de pensée que la citation de Mao Zedong, que lorsque l’ennemi essaie de te frapper, cela veut tout simplement dire que ton travail politique se développe dans la bonne direction. Inutile de préciser que nous inverserons l’attaque et en ferons notre propre initiative. Une étape dans cette direction est la planification d’une nouvelle brochure qui dressera et divulguera un inventaire des techniques, méthodes et stratégies concrètement mises en oeuvre par les organes de la répression. Ce travail a pour but d’aider à empêcher que les organisation actives et militantes au niveau de la lutte des classes ne se retrouvent dans des situations identiques ou similaires à celles des camarades italiens/ennes, le 12 février!

Utilisons alors la prévention révolutionnaire contre la contre-révolution préventive impérialiste!

Même si pour nous, la signification et l’importance de l’organisation de la solidarité sur le plan international passent avant toute chose, cela ne veut pas dire que nous reléguons la lutte avec et pour les prisonniers révolutionnaires au second plan. Bien au contraire!C’est avec une grande colère que nous observons que les prisonniers révolutionnaires sont soumis à une répression grandissante, que reflète par exemple le principe appliqué dans le monde entier du ‘qui ne se rétracte pas ne sort pas de prison’! Le chantage à l’abandon de la lutte devient partout la règle, que ce soit en France, en la personne de Nathalie Ménigon (Action Directe), ou en Espagne, contre Josefina Garcia Aramburu (PCEr/Grapo), toutes deux gravement malades. George Ibrahim Abdallah ne quittera pas non plus la prison tant qu’il n’aura pas abjuré ses objectifs politiques. En Suisse, pour citer un autre exemple, la justice de classe a tenté d’interner Marco Camenisch au lieu de le libérer en 2012, après 26 ans de détention! Ou alors: Il suffit d’un écrit anticapitaliste (où il n’est même pas question de lutte armée) pour remettre en question une libération conditionnelle (comme dans le cas de Christian Klar, détenu en RFA depuis 26 ans) ou pour provoquer une nouvelle condamnation (comme dans le cas d’Iñaki De Juana, qui devait être libéré en 2003, après 18 ans de prison, et qui fut condamné à 12 ans et 7 mois supplémentaires de détention parce qu’il avait écrit deux articles dans un journal basque).

La ténacité et la continuité sont des attitudes révolutionnaires que l’ennemi de classe craint comme la peste.

La ténacité et la continuité sont un nerf vital du processus révolutionnaire, dont la protection doit être organisée!

La solidarité dans la lutte de classe doit être développée et structurée. Il ne peut pas y avoir de progrès durable sans confrontation collective aux questions précitées, ainsi qu’à d’autres problèmes. Les conférences bâloises contribuent chaque année à ce processus de réflexion. Il s’agit là d’un cheminement lent et laborieux, mais incontournable. Nous vous invitons toutes et tous à y participer, soit directement, par l’intermédiaire d’une délégation, soit en nous faisant parvenir des analyses qui aident à progresser vers la résolution des problèmes susmentionnés et dans l’ensemble du processus.

Nous concluons donc par nos deux mots d’ordre: La solidarité est notre arme – utilisons-la! Construisons la solidarité – Abattons le capitalisme!

Commission pour un Secours Rouge International – Berlin, le 18 mars 2007

Tract du congrès de Berlin
Intervenants au congrès de Berlin
Audience du congrès de Berlin