Mardi 27, un procès a eu lieu pour décider de la levée ou du maintien de la détention provisoire de Monica et Francisco en attendant le procès. La caution a été rejetée et leur détention a été prolongée. La législation espagnole prévoit deux ans comme le durée maximale pour le maintien d’une personne en détention provisoire, l’état a la possibilité de l’étendre en invoquant des circonstances exceptionnelles, et c’est ce qu’il a fait. Monica et Francisco ont été arrêtés il y a deux ans, le 13 novembre 2013, avec trois autres anarchistes. Ils sont en attente de jugement sous les accusations d’appartenance à une organisation terroriste.

Francisco et Monica

19 personnes membres du groupe anarchiste Rouvikonas ont été arrêtées après avoir occupé les bureaux du parti des « Grecs Indépendants » (ANEL), le parti d’extrême-droite qui compose la majorité gouvernementale aux cotés de Syriza. Lors de l’action, des camionnettes de police ont bloqué les rues environnantes alors que des policiers anti-émeute ont fermé toutes les issues du bâtiment. Les arrêtés sont accusés de « perturbation de l’ordre public » et « d’occupation illégale ». Ceux qui auront refusé d’être pris en photo au commissariat seront également inculpés de désobéissance.

L’action visait à dénoncer le troisième mémorandum et le nouveau gouvernement grec.

Occupation des locaux d’ANEL.

Le 16 décembre 2014, une vaste vague de perquisitions avait visé les milieux anarchistes espagnols, l’Opération Pandora, qui avait fait arrêter 10 personnes. Le 30 mars 2015, l’Opération Pinata faisait également 16 arrestations dans les milieux libertaires.

Ce 28 octobre à 7h du matin, la police a réitéré dans ce qui semble être la suite directe de l’Opération Pandora, visant plusieurs domiciles et lieux de la scène anarchiste à Barcelone et à Manresa. Au moins 9 personnes ont été arrêtées au motif « d’appartenance à une organisation criminelle à buts terroristes ». Parmi les lieux perquisitionnés, le Centre Social Revoltosa Social, qui a été pris d’assaut par le contenu d’une dizaine de combis de police. Dés qu’ils ont appris la nouvelle, des dizaines de personnes solidaires se sont rassemblées dans le quartier pour témoigner leur solidarité, la police a rapidement réprimer la manifestation. Un rassemblement solidaire est prévu ce soir à 20h, à Barcelone, Plaça del Diamant à Gràcia.

Rassemblement solidaire spontané à Sants, devant l’Athénée Libertaire.

Rassemblement solidaire spontané à Sants, devant l'Athénée Libertaire.

Depuis environ un mois, Maria Theofilou, soeur du prisonnier anarchiste Tasos Theofilou et compagne du prisonnier anarchiste G Petrakakos (ce dernier est accusé dans le nouveau procès contre Lutte Révolutionnaire) est emprisonnée. Ce sont surtout ses liens avec son frère et son compagnon qui sont abordés dans les interrogatoires. Au domicile familial, deux armes ont été trouvées par la police lors d’une perquisition le 5 octobre, l’avocat de Maria a déclaré que Maria ne connaissait pas la présence de ces armes, qui pourraient tout à fait appartenir à Petrakakos.

Perquisition à Molos

Perquisition à Molos

Le nouveau procès contre Lutte Révolutionnaire, portant sur la seconde période d’activité du groupe qui s’étend entre le retour à la clandestinité de Nikos Maziotis et de Pola Roupa jusqu’à l’arrestation de Nikos a commencé. Quatre personnes sont accusées dans ce procès : Nikos Maziotis, considéré par l’accusation comme le ‘leader’ du groupe, Pola Roupa, toujours dans la clandestinité, A. Sotiropoulou qui nie les charges tout en se revendiquant anarchiste et G. Petrakakos arrêté récemment. Les quatre sont accusés d’appartenance et de participation à une organisation terroriste, de l’attaque à la voiture piégée contre le Banque de Grèce de la rue Amerikis en avril 2014, de distribution et détention d’explosifs et deux braquages. Nikos a également une charge supplémentaire : celle de tentative d’homicide lors de la fusillade qui a précédé son arrestation le 16 juillet 2014.

Lors de la séance du 19 octobre, Nikos a tout d’abord déclaré qu’il n’y avait pas eu de braquages, mais bien des expropriations d’organisations prédatrices. Nikos a ensuite lu un manifeste (qui sera bientôt disponible en français), extrait : Ceux qui vivent avec 300 ou 400€ par mois ne sont pas terrorisés par Lutte Révolutionnaire, mais par vous et votre régime. Nikos s’est également déclaré prisonnier de guerre anarchiste.

De son coté, Stamboulou s’est également définit comme prisonnier de guerre anarchiste, niant les accusations à son encontre, soulevant le fait qu’il n’y a aucune preuve contre lui et attribuant la persécution à la ‘rage des mécanismes répressifs’. Enfin, Petrakakos a nié les charges et gardé le silence. Le juge a répondu que les séances commenceraient dés l’après-midi et explicité clairement qu’il voulait éviter d’arriver au terme de la détention préventive de 18 mois de Stamboulou. Les avocats de la défense ont dénoncé le fait que le tribunal préférait être expéditif que d’agir légalement. Malgré les protestations de l’audience, l’audition des témoins a commencé l’après-midi.

L’attaque de la Banque de Grèce, Rue Amerikis

L'attaque de la Banque de Grèce, Rue Amerikis

Suite à l’organisation d’un atelier d’autodéfense, le journal d’extrême-droite Vehdet avait publié un article « Comment les anarchistes se préparent à la guerre civile », faisant une relation entre l’activité et les entrainements du PKK. Sur base de cet article, la brigade anti-terroriste de la police turque est venue une première fois au local anarchiste infiAl où avait lieu le workshop, en armes et blindés. Remballés la première fois, ils sont revenus et ont perquisitionné. Saisissant deux modèles de posters accusés d’insulter Erdogan et ses parlementaires. Trois personnes ont été arrêtées, dont l’avocat du collectif. L’avocat ne pouvant être entendu que par un procureur et les deux autres étant restés silencieux, ils seront convoqués sous peu chez le procureur. Les trois ont depuis été relâchés.

Les trois sont accusés d’insultes contre Erdogan et ses parlementaires et d’appartenance à une organisation terroriste.

Les deux posters ‘insultants’

Les deux posters 'insultants'

Evi Statiri est à présent dans un régime de ‘liberté surveillée’ avec d’importantes restrictions sur ses déplacements et ses communications. Avant sa libération, plusieurs actions incendiaires ont eu lieu contre les partis politiques grecs.

Le 19 septembre matin, deux engins incendiaires ont été placés contre des kiosques du KKE et de Syriza à Ano Patissia, un kiosque de Nea-Demokratia a également été vandalisé à Kifissia. Le lendemain de cette date, de nouvelles élections avaient lieu en Grèce. L’action était revendiquée en solidarité avec Evi Statiri et Nikos Romanos.

Le 2 octobre, c’est le bureau de Charalabos Athanasiou, parlementaire de Nea-Demokratia et ancien Ministre de la Justice qui était incendié.

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Le 8 octobre, le prisonnier anarchiste Javier Pino, accusé avec Natalia ‘Tato’ Collado d’une attaque incendiaire contre un bus à Santiago en avril dernier, est sorti de prison sur ordre d’un juge qui avait ordonné une mesure de détention à domicile. Mais le 15 octobre, ce statu a été révoqué suite à un appel du procurer, et il a été ordonné à Javier Pino de retourner à la Prison n°1 de Santiago pour y attendre son procès.

Javier Pino

Javier Pino

Evi Statiri est finalement « libre », en tout cas sortie de prison. On sait désormais quelles seront les conditions spéciales qu’elle devra respecter pour ne pas être enfermée à nouveau : ne pas quitter la Grèce, pointer 3x par mois au commissariat, assignation à résidence et limitation des déplacements à 1km autour de celle-ci, interdiction de communiquer avec ses co-accusés et donc avec son compagnon, Gerasimos Tsakalos membre emprisonné de la Conspiration des Cellules de Feu. L’Assemblée de Solidarité avec Evi poursuit sa lutte.

Banderole solidaire avec Evi Statiri

Billy, Costa et Silvia avaient purgé quelques années de prison en Suisse pour avoir été accusés d’avoir planifié une action de sabotage contre un centre de recherche en nanotechnologie d’IBM. Ils avaient été le 15 avril 2010 lorsque la police suisse avait contrôlé leur voiture et y avait trouvé des tracts signés du ‘Front de Libération de La Terre – Suisse’ annonçant l’action ainsi que des matériaux explosifs.

C’est à présent le pendant italien du procès qui s’ouvre : les trois sont accusés d’association criminelle, d’avoir ‘conspiré’ le plan en Italie, d’avoir illégalement obtenu les matériaux nécéssaires à l’assemblage et à la préparation d’engins explosifs et d’avoir illégalement passé le tout à travers la frontière italo-suisse. Tous les chefs d’inculpation sont aggravés par la circonstance de ‘finalité terroriste’. Qui permet habituellement aux autorités italiennes de requérir une détention préventive plus longue et des peines plus longues en cas de condamnations.

Le juge ayant accepté l’argumentation du procureur lors de l’audience préliminaire et refusé de considérer la condamnation italienne comme condamnation finale, Billy, Costa et Silvia seront à nouveau jugés dans un procès qui commencera le 13 janvier 2016 à Turin.

Visuel de la campagne de solidarité en Suisse.

Visuel de la campagne de solidarité en Suisse.