Hier, vendredi matin, une nouvelle perquisition a eu lieu dans un squat de Pré-Saint-Gervais, en Seine-Saint-Denis. Une énième opération contre les milieux anarchistes et écologistes à deux jours de ce qui aurait dû être une mobilisation historique contre la COP21, si elle n’avait pas été interdite en vertu de l’état d’urgence. Les 34 occupants ont été braqués et plaqués au sol pendant 20 minutes avant d’être fouillés, aucun d’entre-eux n’a toutefois été arrêté. Une source policière a commenté la brutalité de la perquisition en défendant que « Ce ne sont pas de gentils petits écolos baba-cool ». La police française poursuit donc ces opérations contre ce qu’elle appelle « le Black Bloc ».

Vu la densité de l’information sur la répression de l’anti-COP21, vous pouvez consulter les nouvelles en direct sur le fil-info de Paris-Luttes.info

Perquisition dans un squat de Seine-Saint-Denis.

Perquisition dans un squat de Seine-Saint-Denis.

Après 6 semaines de détention provisoire à Fleury-Mérogis, Lucile passait en procès ce mercredi 25 novembre au tribunal de Bobigny où elle a été condamnée à 3 mois de prison ferme avec un maintien en détention. Une forte présence policière répondait à une forte mobilisation solidaire: la salle d’audience est comble, une cinquantaine de personnes étaient venues soutenir Lucile. Cette anarchiste est poursuivie pour s’être refusé à un contrôle d’identité, pour avoir énoncé quelques vérités désobligeantes sur les policiers, et pour avoir refusé de se soumettre à un relevé d’empreintes. La garde à vue sera éprouvante: insultes et coups.

Un incident s’est passé suite au réquisitoire lors d’une suspension d’audience. Une échauffourée a opposé l’assistance solidaire aux policiers devant la salle du tribunal. Les policiers ont fait usage de tonfa, on plaqué des personnes au sol et menacé » d’autre de tasers allumés. Avant le verdict, le juge fait entouré l’assistance par la police. Le cordon policier poussera les manifestants jusqu’au métro, à 400 m du tribunal.

Lire une lettre de Lucile

Le palais de justice de Bobigny

Le palais de justice de Bobigny

Déclenchée suite aux attentats islamistes du 13 novembre, l’état d’urgence a déjà servi à réprimer à plusieurs reprises des progressistes. A l’expulsion d’un squat par le RAID à Lille, l’annulation des mobilisations contre la COP21 et aux arrestations de manifestants qui avaient participé à un rassemblement interdit par les mesures d’exception, succède une nouvelle « opération anti-terroriste » contre une ferme bio du Périgord. Sur ordre du préfet du département, dix gendarmes se sont introduits ce mardi à 10h dans la ferme, à la recherche de « personnes, armes ou objets susceptibles d’être liés à des activités à caractère terroriste », en lien avec les attaques du 13 novembre. Au bout de 2h40 de recherches, l’un des gendarmes interroge les deux propriétaires « le G8, les sommets européens, les manifestations pour l’environnement, ça ne vous dit rien ? » avant de parler d’une action en particulier, le blocage du péage de Mussidan contre l’aéroport de Notre Dame des Landes, il y a deux ans. Ordinateurs et téléphones ont été raccordés à une machine qui en a copié le contenu. Les gendarmes sont finalement repartis bredouille à 10h du matin.

Le lendemain, plusieurs domiciles de militants anarchistes de Périgueux ont également été perquisitionnés, les données informatiques saisies et les lieux photographiés.

France: Perquisitions dans une ferme bio et aux domiciles d’anarchistes dans le Périgord

Au moins 16.000 personnes à Athènes et 12.000 à Thessalonique ont manifesté en mémoire du soulèvement des étudiants du 17 novembre 1973. 6.000 policiers ont contré la manifestation à Athènes. Les tensions ont commencé le matin lorsque Alexis Tsipras a été hué et sifflé à l’Ecole Polytechnique où il venait déposé une gerbe de fleurs, avant de se prendre des jets de gobelets de café et de bouteilles d’eau et de repartir quelques minutes plus tard. Tsipras s’est ensuite exprimé au parlement, en déclarant notamment « Le gouvernement n’autorisera pas les anarchistes et l’extrême-droite à exploiter les luttes de l’école polytechnique pour leurs combats insignifiants ».

Deux grandes manifestations ont ensuite défilé à Athènes pour se rejoindre devant l’ambassade américaine et dénoncer le soutien de la CIA à la junte grecque, le bloc de SYRIZA a été hué et sifflé sur tout le long et ne semble plus être le bienvenu dans les manifestations grecques. Des drapeaux américains ont été brûlés et les manifestants ont chanté pour le Rojava et la Palestine. La manifestation a ensuite tourné à l’émeute dans le quartier d’Exarchia.

6.000 policiers à Athènes

6.000 policiers à Athènes

27 personnes ont été inculpées dans l’affaire de la planification d’évasion des membres emprisonnés de la Conspiration des Cellules de Feu de la prison de Koridallos. Plusieurs personnes parmi les inculpés sont membres de la famille immédiate des prisonniers, c’est notamment le cas d’Athena Tsakalou (mère des prisonniers Christos et Gerasimos Tsakalos) et d’Evi Statiri (compagne de Gerasimos Tsakalos). Ces deux dernières ont d’ailleurs été emprisonnées plusieurs mois, Evi a été récemment libérée au terme d’une grève de la faim, elle vient de demander que soit levé l’interdiction de communiqué avec son compagnon. La demande a été rejetée le 3 novembre.

Ce 14 novembre, plusieurs manifestations auront lieu en solidarité avec les personnes arrêtées lors de l’Opération Ice, opération policière qui s’inscrit dans une suite d’actions répressives contre le mouvement anarchiste espagnol: les opérations Pandora et Pinata. Deux manifestations auront lieu à Londres et à Minneapolis.

Affiche solidaire états-unienne.

Affiche solidaire états-unienne.

Il y a deux semaines, les locaux d’ANEL (le parti des Grecs Indépendants, organisation d’extrême-droite qui gouverne la Grèce aux cotés de Syriza) étaient occupés par l’organisation anarchiste Rouvikonas, suite à l’expulsion du bâtiment par la police 19 militants avaient été arrêtés et devaient être jugée la semaine dernière. L’audience a toutefois été reportées car les accusés ont demandé à ce que le principal témoin de l’accusation, le président d’ANEL Panos Kamenos se déplace pour venir se plaindre en personne. Deux dépositions circulent sur internet, celle de Kamenos, prétendant avoir eu à faire à des mois d’intimidation lui causant des pertes financières « à lui et à sa famille », prétendant que ces intimidations auraient effrayé ses partisans qui n’osaient plus venir au siège du parti, prétendant enfin que les anarchistes avaient prit en otage vingt personnes dont l’une aurait manquée de se jeter par la fenêtre de désespoir. Kamenos décrit également un immeuble pratiquement dévasté aux portes brisées. La seconde déposition, celle de l’agent de sécurité en poste ce jour là est tout à fait différente, il raconte avoir vu les militants faire sortir tous ceux qui le souhaitaient (d’autres bureaux sont situés dans le même batiment) dés le début avant de fermer les volets à l’arrivée de la police. L’agent de sécurité raconte également avoir accompagné lui-même les anarchistes sur le toit, et leur avoir ouvert la porte, pour qui soient accrochées des banderoles.

Dû à l’absence du principal plaignant, le procès est repoussé au 13 novembre.

Occupation des locaux d’ANEL.

Occupation des locaux d'ANEL.

Hier, le 4 novembre, dans le cadre d’une opération policière-judiciaire appelée opération « Ice », cinq militants du collectif Straight Edge de Madrid ont été arrêtés. Ils sont accusés d’appartenance à une organisation criminelle à but terroriste, de dommages et d’apologie du terrorisme. Les policiers politiques de la Brigade d’information de la police nationale disent avoir trouvé du matériel pour confectionner des explosifs, de la poudre et des manuels de fabrication de bombes. Ils sont aussi accusés d’avoir attaqué, avec des dispositifs incendiaires, quatre succursales de banques à Madrid ainsi que d’autres actions à Barcelone. En outre, comme de coutume, ils sont accusés de relations dans le cadre du GAC (Grupos Anarquistas Coordinados: les Groupes Anarchistes Coordonnés). Des documents et de la propagande concernant les groupes anarchistes ont été saisis, se référant aux anarchistes arrêtés le 30 mars dernier dans l’opération « Piñata ».

Straight Age Madrid

Un magistrat adjoint de la Cour centrale de Madrid a accepté remise en libération provisoire sous caution (de 4000 à 5000 euros) de six des militants anarchistes arrêtés dans le cadre de l’opération Pandora2, la libération sous caution et avec conditions (pointage hebdomadaire et remise des passeports) de deux autres et le maintien en détention du dernier. Il a été confirmé que l’opération a été entièrement conçu par la police catalane. Lors de l’audience, un rassemblement devant le bâtiment de la Cour nationale a réuni plus d’une centaine de manifestants solidaires.

Rassemblement solidaire

Voici l’adresse du militant emprisonné:
Enrique Costoya Allegue
CP Madrid V Soto del Real
Ctra M-609, km 3,5 Modulo 15
28791 Soto del Real (Madrid)

Rassemblement solidaire

Mardi 27, un procès a eu lieu pour décider de la levée ou du maintien de la détention provisoire de Monica et Francisco en attendant le procès. La caution a été rejetée et leur détention a été prolongée. La législation espagnole prévoit deux ans comme le durée maximale pour le maintien d’une personne en détention provisoire, l’état a la possibilité de l’étendre en invoquant des circonstances exceptionnelles, et c’est ce qu’il a fait. Monica et Francisco ont été arrêtés il y a deux ans, le 13 novembre 2013, avec trois autres anarchistes. Ils sont en attente de jugement sous les accusations d’appartenance à une organisation terroriste.

Francisco et Monica