Erdal Gokoglu ne s’est pas présenté à l’audience de ce matin, selon son avocate il a été choqué par les mesures de sécurité qui lui ont été imposées. La juge a répondu que de telles mesures étaient normales « dans un dossier pareil ». L’avocate a alors relevé que le dossier ne contenait pour l’essentiel qu’une conférence à Berlin, un concert en Allemagne et la distribution de journaux, ainsi que le fait de connaître personnellement Musa Asoglu. Aucun de ces faits ni la réunion de ceux-ci ne constituent d’infraction. La procureure a rétorqué que « le DHKP-C attaque des commissariats en Turquie », mais il n’est question nulle part dans le dossier d’attaques de commissariats. Une quinzaine de personnes se sont rassemblé devant le Palais de Justice, pour l’essentiel à l’appel du Front Populaire, mais aussi des solidaires liégeois, des immigrés politiques chiliens et une délégation du Secours Rouge de Bruxelles. Le résultat de l’audience sera connu ce soir.

Rassemblement pour Erdal

Liberté pour Erdal Gokoglu !

Rassemblement pour Erdal

Un rassemblement aura lieu devant le Palais de Justice de Liège à 9h demain matin, mardi, en solidarité avec Erdal Gokoglu, un antifasciste turc, réfugié politique en Belgique, menacé d’extradition vers l’Allemagne.

Voir notre article précédent.

Liberté pour Erdal Gokoglu !

Ce dimanche 10 décembre, l’extrême-droite avait prévu une « marche citoyenne contre les émeutes » dans le quartier Fontainas. Des échauffourées y avaient éclaté il y a quelques semaines lorsque la police avait attaqué des supporters de l’équipe de football marocaine devant la Bourse. ‘Bruxelles Zone Antifasciste‘ avait dénoncé le rassemblement, alors que plusieurs manifestations de gauche avaient été interdites, et qu’une émeute d’extrême-droite avait eu lieu à Gand dans le silence médiatique total. La ville de Bruxelles a interdit le rassemblement des fascistes suite à ce communiqué, mais n’a fait aucune allusion au rassemblement antifa qui devait avoir lieu devant les locaux du Vlaams-Belang (extrême-droite flamande) Place Madou à Bruxelles. Les premiers manifestants arrivés sur place et sous la neige se sont vus signifiés que les rassemblements étaient interdits sur tout le territoire de Bruxelles-Ville et de Saint-Josse, et ce « afin d’être équitable, puisque les autres sont interdits ».

Le rassemblement interdit, les manifestants se sont rassemblés au Local Sacco-Vanzetti pour y tenir un meeting public sur le fascisme et la répression.

Meeting antifa au Sacco-Vanzetti

Meeting antifa au Sacco-Vanzetti

Ce vendredi 8 décembre 19h au Club Achille Chavée (34, rue Abelville, 7100 La Louvière): Informations et débats sur la situation au « Rojava », la partie nord de la Syrie qui englobe notamment la partie kurde du pays. Organisé par le « Comité Solidarité Rojava Hainaut » et le Secours Rouge.

La soirée comprendra notamment des interventions de militants qui ont participé à des délégations de solidarité au Kurdistan. Une ou plusieurs courtes vidéos informatives seront également projetées.

Soirée d’info:

Soirée d'info:

Le gouvernement fédéral a débloqué 5,58 millions d’euros pour acheter 121 nouveaux véhicules (54 motos et 67 voitures) pour la police fédérale. Ce sont les unités WPR (police de la route) comme on les appelle vont bénéficier de ces. Ils ont été commandés et devraient arriver dans le courant de cette année 2018. Au niveau des voitures, des Audi A4 et des Volvo V90 essence (plus de 250 chevaux) viendront renforcer les besoins matériels des membres de la police de la route. Des voitures capables de dépasser très rapidement les 200 km/h.

Audi A4 de la police fédérale

Audi A4 de la police fédérale

Une nouvelle loi approuvée vendredi passé au conseil des ministres prévoit toute une série de changements pour les agents de sécurité. La formation de ces agents sera beaucoup plus contrôlée et rigoureuse. L’accès à la profession sera bien plus strict. Les sociétés de gardiennage devront se montrer plus sélectives avec leurs candidats. Du moins avec les recrues qui seront amenées à effectuer les nouvelles missions que le gouvernement a décidé de leur confier. Et elles sont importantes puisque les agents de sécurité pourront désormais vous fouiller et même contrôler votre identité.

Jusqu’ici, les contrôles, à l’entrée d’un magasin ou d’une salle de spectacle par exemple, n’étaient pas obligatoires. On pouvait refuser de s’y soumettre et surtout, ces contrôles ne pouvaient se réaliser de manière systématique, sur chaque client. Désormais, les agents pourront procéder à des palpations superficielles et fouiller vos sacs. Des fouilles qui devront néanmoins se justifier par la présence d’une menace potentielle lors d’un événement ou encore lorsque le niveau de la menace le justifie pour l’entrée dans les grandes surfaces par exemple. Les vigiles pourront donc empêcher l’accès aux personnes à certains lieux et auront également la possibilité de contrôler votre identité. Autre volet important de la réforme : celui de l’armement de ces agents de sécurité. Ils pourront être armés dans des domaines militaires, au Parlement européen, ainsi que dans les ambassades.

Les vigiles de Securitas dans le métro bruxellois

Les vigiles de Securitas dans le métro bruxellois

Ce matin devant la chambre du conseil de Bruxelles, les avocats du leader catalan Carles Puigdemont et quatre de ses anciens ministres ont plaidé que les faits reprochés aux prévenus n’étaient pas punissables en Belgique. « S’ils sont extradés, il y aurait en outre un risque de violation des droits fondamentaux », ont souligné Mes Marchand et Bekaert. Le parquet a répété ses réquisitions en faveur d’une extradition comme lors de la première audience. L’affaire a été mise en délibéré. La décision de la chambre du conseil sera connue le 14 décembre, soit une semaine avant les élections en Catalogne. Des recours étant encore possibles, cela signifie que le président catalan déchu mènera sa campagne depuis la Belgique.

Toujours ce lundi, un juge d’instruction espagnol a décidé lundi de maintenir en prison le vice-président catalan destitué Oriol Junqueras et trois autres inculpés dans la tentative de sécession de la Catalogne et de libérer sous caution six autres prévenus. Junqueras, l’ancien conseiller (ministre) de l’Intérieur Joaquim Forn et les chefs de associations séparatistes ANC Jordi sanchez et Omnium cultural Jordi Cuixart resteront en prison en raison du « risque de récidive ». Les six autres détenus pourront être remis en liberté moyennant paiement d’une caution de 100.000 euros chacun.

Rassemblement pour les prisonniers politiques indépendantistes catalans

Rassemblement pour les prisonniers politiques indépendantistes catalans

Solidarité avec Erdal Gokoglu, opposant politique turc, militant révolutionnaire et antifasciste.

Erdal Gokoglu vit en Belgique depuis 2002 et y a reçu un statut de réfugié politique en 2007. Il souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff à la suite d’une grève de la faim menée alors qu’il était emprisonné en Turquie. Lors de son emprisonnement en Turquie, il a été torturé par Maksut Karal, qui a également été garde du corps du président Erdogan.

Le 13 novembre dernier, Erdal a été arrêté à Liège et incarcéré à la prison de Lantin en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par l’Allemagne. Elle demande son extradition au motif qu’il serait membre d’une organisation terroriste (le DHKP-C) avec pour preuve qu’il a vendu des revues, organisé des concerts et organisé une conférence à l’Université de Berlin, où il a pris la parole. Par ces trois “preuves”, Erdal a été amené par 8 policiers cagoulés au Palais de Justice de Liège ce 28 novembre. Le lendemain, 29 novembre, la juge a décidé de “faire confiance à l’Allemagne” selon l’avis du procureur, et d’autoriser l’extradition car “le dossier pourrait contenir plus d’éléments”. L’avocate d’Erdal a immédiatement fait appel, une autre audience aura lieu dans deux semaines.

Le traitement, habituellement appliqué aux affaires anti-terroristes, révèle la stratégie allemande: se faire le porte-flingue de la justice turque. Depuis le Coup d’État de juillet 2016, la Turquie a publié des milliers de mandats d’arrêt via Interpol, et est ainsi de très loin le premier pays en nombre de mandats d’arrêts publiés. L’Allemagne est déjà au service de la Justice turque depuis plusieurs années, via la Loi 129b, qui lui permet de juger des militants révolutionnaires pour “appartenance à une organisation terroriste” même si l’organisation n’est pas considérée comme terroriste en Allemagne. Une loi essentiellement utilisée pour réprimer les opposants au régime qui ont réussi à quitter le pays.

Libération immédiate de Erdal Gokoglu !
Non à l’extradition !
Vive la résistance antifasciste contre le régime turc !

Télécharger le tract (en couleur et en noir et blanc).

Liberté pour Erdal Gokoglu !

A partir de ce mercredi 29 novembre, le délai pendant lequel un suspect peut être privé de liberté sans qu’un juge n’intervienne passera de 24 à 48 heures. L’extension de la garde à vue sera inscrite mercredi au Moniteur belge en entrera donc en vigueur. Cette mesure faisait partie des 18 annoncées par le gouvernement fédéral en novembre 2015, au lendemain des attentats de Paris et Saint-Denis. Les attentats du 22 mars à Bruxelles avaient encore ravivé l’attention sur la mesure. Il a cependant fallu plus d’un an pour convaincre une majorité des deux tiers, nécessaire pour modifier la Constitution.

A l’origine, le gouvernement voulait porter la garde à vue à 72 heures, mais le projet s’est heurté une forte opposition, notamment des juges d’instruction (voir notre article). Le compromis des 48 heures a finalement reçu le feu vert de la Chambre au cours de l’été (voir notre article). Trois mois plus tard, en octobre, le Sénat a adopté cette modification de l’article 12 de la Constitution.

Moniteur belge

Moniteur belge