1er mai à Montréal, 20h00, une manifestation organisée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) s’est soldée par sept arrestations. Le rassemblement avait pour but de dénoncer le capitalisme et le fascisme, à l’heure où « les discours réactionnaires et violents se multiplient » au Canada comme ailleurs dans le monde. Avant même que les premiers discours aient commencé, de nombreux agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avaient encercler les quelques dizaines de manifestants, qui scandaient des slogans dénigrant le corps policier. Après quelques altercations avec les forces de l’ordre, le cortège a commencé à défiler dans les rues avoisinantes, banderoles déployées, escortés par plusieurs dizaines d’agents. 20h30, les policiers ont ciblé un des manifestants dans la foule pour l’arrêter, en riposte, les manifestants ont lancé quelques projectiles et fait usage d’engins pyrotechniques. La police a alors diffusé du gaz irritant vers le cortège et dispersé la foule. Un policier a été blessé, il n’a pas été possible de confirmer auprès d’Urgence Santé si d’autres personnes présentes ont été blessées. Les manifestants arrêtés sont accusés de voies de fait, de menaces, d’entrave au travail des policiers et d’agression.

Le lundi soir 14 avril, des anarchistes sont entrés dans le Collège de Maisonneuve où l’on trouve le programme de formation policière, L’entrée a été peinte avec « MINI FLICS = FUTURS TUEURS » et « JUSTICE POUR ABISAY CRUZ » (un homme de 29 ans tué par la police le 30 mars à Montréal) ainsi que d’autres slogans comme « 3 STATE MURDERS IN 24H » et « MAKE FASCISTS AFRAID ». Les locaux ont été maculés à l’aide d’un extincteur rempli de peinture et une fenêtre a été brisée (voir le communiqué ). Le 7 avril, six personnes avaient été arrêtées au terme d’une manifestation qui visait à rendre hommage à Abisay Cruz.

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Mardi 15 avril, l’Université McGill de Montréal a obtenu, après une manifestation qui s’est déroulée du 2 au 4 avril qui exigeait la fin de la collaboration de McGill avec les entreprises liées aux actions militaires israéliennes dans la bande de Gaza, contre un groupe étudiant pro palestinien «Groupe Étudiants pour l’honneur et la résistance de la Palestine» (Students for Palestinian Honour and Resistance), une ordonnance interdisant les manifestations qui bloquent l’accès au campus. La mobilisation avait donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre, des blocages de rues ainsi que l’occupation du campus. L’action décrite comme une grève pour la libération de la Palestine, avait contraint l’université à annuler certains cours. L’injonction stipule que les membres du groupe ne sont pas autorisés à bloquer ou à obstruer les entrées de McGill, à manifester à moins de cinq mètres de tout bâtiment de l’université ou à entraver les cours ou les examens. L’université a décidé de rompre sa relation avec l’association étudiante pro palestinienne.

C’est La gendarmerie canadienne (GRC) a entrepris de renouveller sa flotte d’hélicoptères. La GRC vise à remplacer la dizaine de mono-turbine par quatorze exemplaires d’un seul modèle bi-turbine. Entre-temps, la GRC a affrété trois Sikorsky UH-60 Black Hawk. En raison de la guerre tarifaire et des discours d’annexion de Trump, il n’est pas question pour le Canada d’acheter des hélicoptères de facture américaine. L’unique Airbus H145 actuellement en service à la GRC donne satisfaction (photo) et la demande d’information lancée par la GRC auprès des hélicoptéristes vise un appareil similaire. Le calendrier prévoit que les quatre premiers appareils soient livrés en 2027, quatre autres en 2028 et le reste d’ici 2033.

Samedi 12 avril, des militants écologistes ont vécu des attaques sauvages de la part d’employés de l’entreprise Stablex et du service de police de Blainville (SPVB) en banlieue de Montréal. Un site, destiné à l’enfouissement de matières dangereuses, doit achever sa phase de déboisement avant le 15 avril, date mise en place pour préserver la saison de nidification d’espèces menacées. Les activistes, arrivés à 9 h, s’étaient assurés d’être visibles par les travailleurs, malgré l’irruption de militants à proximité des engins de chantier, un opérateur de broyeuse forestière, constituée d’un immense rouleau de métal denté et entouré de chaînes capables de broyer un arbre en quelques secondes, a, au détriment de la sécurité, poursuivi son travail et dirigé la machine pour propulser les éclats de bois vers les écologistes qui s’avançaient vers lui. Encerclé, l’opérateur a continué à faire passer les rouleaux au-dessus des personnes et fait pivoter la machine à toute vitesse, heurtant un activiste et le projetant au sol. Un second militant a été poursuivi par un énorme engin monté sur chenilles. Malgré leurs demandes, les travailleurs ont continué à les harceler.

Pendant ce temps, une militante s’était attachée à la grille d’entrée, bloquant la route principale. Elle était maintenue au cou par un cadenas à vélo en « U » qui ne lui donnait pas de jeu pour respirer et dont elle n’avait pas la clé, la police a tenté brutalement de la délogée en poussant sur la grille. La jeune activiste a tenté d’arrêter son étranglement en retenant le cadenas, les agents ont alors saisi ses poignets l’empêchant de protéger son cou. Ils ont ensuite ouvert une fente pour se faufiler alors qu’un trou se trouvait à 5 mètres de là. Les forces de l’ordre ont, malgré les hurlements et demandes répétées de la militante, continué à secouer la grille.

Le Service de police du Nunavik (SPN) souhaite s’équiper d’une nouvelle technologie de capteurs biométriques afin de surveiller les signes vitaux des personnes incarcérées dans une cellule. Le porte-parole du SPN a exposé que ces capteurs doivent aider à faire la différence entre quelqu’un qui est endormi et quelqu’un inconscient suite à un problème de surdose (cinq personnes sont mortes d’une intoxication à l’alcool dans les cellules des postes de police du Nunavik depuis 2017). Mais l’usage de cette technologie est susceptible de s’élargir avec le monitoring H24 en temps réel d’une population carcérale.

La manifestation annuelle contre la brutalité policière s’est soldée par six arrestations de samedi après-midi à Montréal. Rassemblés devant la station de métro Lionel-Groulx à Montréal, 300 militants ont scandé une poignée de slogans, tels que « tout le monde déteste la police » ou encore « trouvez-vous un vrai travail ». Des policiers ont lancé des insultes aux manifestants, allant jusqu’à arracher leurs pancartes pour ensuite les détruire. D’autres agents lourdement armés ont violemment poussé des militants qui suivaient le trajet de la manifestation. Peu de temps après s’être mis en marche le cortège, déjà escortés de près par les escouades anti-émeutes, ont trouvé sur leur chemin une rangée de policiers. La trajectoire du cortège a alors changé mais rapidement, les forces de l’ordre ont lancé des grenades lacrymogènes. Les manifestants se sont dispersés, mettant fin à la manifestation qui aura duré un peu plus d’une heure.

Le samedi 15 mars marque la Journée internationale contre les violences et répressions policières. Comme chaque année, à cette occasion, des manifestations sont organisées dans plusieurs villes.

A Bruxelles: Manifestation contre les violences et répressions policières, 14 h place du Luxembourg (et non place Fernand Coq comme annoncé dans un premier temps).
A Paris: Commémoration nationale de toutes les personnes tué(e)s par la police en France, de 14H à 18h30, Place du Trocadero.
A Montreal: Manifestation annuelle contre la brutalité policière, à 13h12 à la station Lionel-Groulx (pour qui n’a pas suivi et s’interroge sur l’heure, voir ici).
A Toulouse: Manifestation contre le racisme d’État et la montée du fascisme, 14H place Belfort
A Bordeaux: Marche contre le racisme systémique, les crimes et les violences d’Etat. 14H place de la Bourse
A Lille: Marche contre les violences policières, le racisme et fascisme d’Etat, 12H à Pérenchies (lieu exact à venir)
Et très certainement d’autres…

Ce mercredi 12 mars, l’administration Trump a changé les règles de séjours des Canadiens qui restent plus de 30 jours aux Etats-Unis. Ils vont devoir s’enregistrer auprès des autorités et déposer leurs empreintes digitales. Cette règle a été annoncée le jour de l’imposition par l’administration Trump de nouveaux droits de douane contre le Canada. Selon un document du ministère de la Sécurité intérieure, elle doit prendre effet à partir du 11 avril.

Ce lundi, Yves Engler, en détention depuis son arrestation jeudi (voir notre article), a comparu devant un tribunal de Montréal et a été libéré sous caution. Dans le cadre de sa mise en liberté sous caution, Yves Engler a accepté un certain nombre de conditions: se présenter au tribunal lors des audiences, résider à l’adresse qu’il a fournie, informer le tribunal par écrit à l’avance de tout changement d’adresse et de ne pas se trouver physiquement à proximité des plaignants. Il a également accepté de ne pas faire référence, directement ou indirectement, à l’agent de police plaignant. L’un des principaux points de désaccord entre les parties a été les conditions entourant son activité sur les médias sociaux et ses références à l’autre personne plaignante. Yves Engler a finalement accepté une condition lui interdisant de contacter la plaignante ou de marquer son compte sur X, ou tout autre compte lui appartenant, sur quelque plateforme que ce soit. Cette condition ne l’empêche pas de publier des articles sur ces questions.

 

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