Au troisième mois de grève générale, de nouvelles manifestations de masse contre l’austérité ont débouché sur des affrontements en Colombie. A Bogotá, le 28 juillet, suite à 17 marches et mobilisations, quatre affrontements distincts ont eu lieu. Dans le secteur d’Usme, au sud de la capitale, des manifestants cagoulés ont caillassé plusieurs policiers. Six policiers ont été blessés et ont été évalués. Il y a eu des émeutes et des affrontements à proximité du Portal de Americas et du Portal de Suba. Au carrefour de la Carrera 10 avec la Calle 27 Sur, il y a eu un barrage, et l’intervention policière a conduit à des émeutes.

Dans la ville de Bucaramanga, après les manifestations, tard dans la nuit, il y a eu des émeutes dans la zone autour de l’Université industrielle de Santander. Deux policiers ont été blessés et le système de vidéosurveillance a été saboté. Plus au nord, à Barranquilla, trois manifestations se sont terminées dans le centre-ville par une attaque contre la mairie de district. Il y a eu aussi trois émeutes à Medellín, dont l’une était importante et a duré plusieurs heures dans le quartier de Moravia, au nord-est de la ville. Cinq policiers ont été blessés.

La fraction des FARC qui n’a pas mis bas les armes a revendiqué, dans une vidéo, plusieurs attaques contre les forces armées mais aussi le mitraillage de l’hélicoptère transportant le président et une attaque contre une base américaine. Le bloc Magdalena Medio des FARC, dirigé par alias Iván Mordisco et Gentil Duarte, a notamment revendiqué l’action contre la 30e brigade de l’armée à Cúcuta, une action d’abord attribuée à l’ELN (voir notre article) et celle contre le quartier général des forces US en Colombie (voir un extrait de la vidéo).

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Il y a quelques jours, lors des manifestations antigouvernementales à Medellin, en Colombie, une jeune fille de 15 ans a été violée par la police. Le 2 juillet, des groupes de féministes ont attaqué le commissariat avec des cocktails Molotov. Ce n’est pas un cas isolé, dans le cadre de la répression des manifestations anti-gouvernementales commencées il y a plus de deux mois, 28 femmes ont été violées.

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Les mobilisations antigouvernementales ne cessent pas en Colombie. Mercredi, une manifestation qui s’est déroulée à Floridablanca, Santander, s’est terminée par l’attaque de la mairie (photo). Le même jour, la manifestation ayant lieu dans le quartier « Sena Norte » de la ville de Popayán a donné lieu à de violents affrontements entre les manifestants et les policiers des Escouades mobiles anti-émeutes, les Esmad. Deux localités de la métropole, Bogota, ont également été le théâtre d’affrontements: les municipalités de Suba et d’Usme. Les manifestants ont bloqués des routes, détruits des bus et affrontés la police. Hier vendredi, c’est dans le quartier « 20 de Julio » de Bogotá que des manifestants se sont affrontés aux Esmad.

Voilà maintenant deux mois que des manifestations massives et des grèves contre la politique du président Ivan Duque secouent la Colombie. Les troubles ont été déclenchés par une proposition de réforme fiscale désormais retirée. Plus de 60 personnes sont mortes depuis le début du mouvement. Lundi, un commissariat de police dans la ville de Madrid, dans la région centrale de Cundinamarca, a été attaqué par une foule de manifestants. Le siège a duré plus de cinq heures. Les émeutiers ont érigé des barricades et incendié des motos de patrouille. Plusieurs policiers ont été blessés. Des émeutes et des affrontements avec la police ont eu lieu lundi dans d’autres villes, dont la capitale du pays, Bogota, où huit bus ont été incendiés et six personnes arrêtées. A Facatativa, un tribunal a été incendié pour la deuxième fois depuis mai. À Barranquilla, un groupe de manifestants a renversé une statue de Christophe Colomb vieille de près de 130 ans.

Une attaque à la voiture piégée a blessé 36 militaires mardi dans une base de l’armée de la ville de Cucuta, dans le nord-est de la Colombie. Il s’agirait d’une action à la guérilla de l’ELN, l’Armée de libération nationale. Trois des militaires blessés sont dans un état grave. Il était environ 15 heures, heure locale, quand deux personnes circulant à bord une camionnette Toyota blanche se sont infiltrées dans la base, se faisant passer pour des fonctionnaires. Elles ont ensuite déclenché deux explosions dans le véhicule qui ont touché l’unité militaire.

EDIT: L’ELN a fait une déclaration (en enregistrement audio) indiquant que « Aucune unité de l’Armée de Libération Nationale a eu à faire avec l’attazque qui a eu lieu jeudi 15 à la 30e Brigade dans la ville de Cucuta ».

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Des milliers de personnes protestaient à nouveau mercredi 9 juin contre le président Duque en Colombie, où depuis fin avril des manifestations d’une ampleur inédite ont fait 61 morts. Descendus dans les rues de plusieurs villes, les manifestants exigent notamment la fin de la répression policière et des politiques publiques plus solidaires face à l’impact économique de la pandémie qui a plongé 42% des 50 millions d’habitants de ce pays dans la pauvreté. Le président Duque a annoncé dimanche une « réforme » de la police axée sur le respect des droits humains. Les très graves abus des policiers colombiens sont largement dénoncés. Ils sont impliqués dans 20 homicides durant les manifestations contre le gouvernement. 16 des morts ont été touchés par des coups de feu tirés avec l’intention de tuer par des policiers.

Des affrontements se sont produits vendredi soir entre des policiers et des manifestants qui voulaient ériger un barrage routier sur un axe conduisant à Cali, la troisième ville de Colombie. Un policier a été blessé d’une balle. Trois autres manifestants ont été blessés, dont l’un par des tirs. Les affrontements ont eu lieu dans la zone du Paso del Comercio, où des manifestants ont érigé un barrage routier depuis le 28 avril, date du début de la contestation. Les blocages routiers font l’objet d’un bras de fer entre le gouvernement et le Comité national de grève, initiateur de la mobilisation et front le plus visible de la contestation, en pourparlers depuis le 7 mai. Les deux nouvelles victimes enregistrées à Cali portent à au moins 61 le nombre de personnes ayant trouvé la mort depuis le début de la contestation, dont 59 civils et deux policiers.

 

Des communautés indigènes, afro-colombiennes et paysannes manifestant près du siège d’une compagnie pétrolière ont été attaquées par la police. Un manifestant a été tué par balle et plus de cinq personnes ont été blessées. Deux personnes personnes ont été arrêtées et un mineur est porté disparu. Diverses organisations autochtones et de défense des droits humains, dont l’Organisation zonale autochtone de Putumayo (OZIP) et l’Association des conseils autochtones d’Inga de la municipalité de Villagarzón, Putumayo (Acimvip), manifestaient pour demander un dialogue avec le gouvernement national et départemental. A Costayaco, ils bloquent les activités de la compagnie pétrolière Gran Tierra Energy Colombia depuis plus de deux semaines.

 

L’ONU appelle à une enquête indépendante sur le pic de répression qui a causé au moins dix morts vendredi 28 mai ont fait au moins dix morts à Cali (photo). L’armée colombienne, obéissant à l’ordre du président Ivan Duque, a commencé samedi à déployer un millier de soldats dans Cali, troisième ville du pays et épicentre des manifestations antigouvernementales, au lendemain du massacre. Les manifestations pour la justice sociale se poursuivent: 98 personnes blessées depuis vendredi, dont 54 par des armes à feu. Un enquêteur du parquet de Cali a tiré sur la foule, tuant deux civils, avant d’être lynché par les manifestants. Selon un décompte officiel, au moins 59 décès sont à déplorer, dont deux policiers, depuis un mois, ainsi que 2.300 blessés et 123 disparus. Certains évoquent même 63 morts.