Deux membres présumés des FARC ont été tués dimanche à la frontière entre la Colombie et l’Equateur lors d’une fusillade les opposant aux forces équatoriennes. Celles-ci affirment avoir saisi deux fusils d’assaut, des explosifs, un équipement de communication, dix sacs à dos contenant de la nourriture, de la ‘littérature subversive’ ainsi que des vêtements civils et militaires. Depuis début 2008 et le raid non-autorisé mené par l’armée colombienne contre un camp de rebelles sur son territoire, l’Equateur a accru sa présence sur la zone frontalière et mène des offensives régulièrement. Le mois dernier, les militaires ont annoncé la destruction d’un camp des FARC situé à la frontière et qui servait d’usine de fabrication d’explosifs. Selon le gouvernement équatorien, il y a aurait actuellement 187 camps clandestins sur son territoire.

Le bombardement effectué par l’armée colombienne d’un camp des Farc en Equateur, le 1er mars 2008, a été notamment possible grâce aux renseignements fournis par les Etats-Unis, a affirmé jeudi la commission d’enquête équatorienne sur l’attaque, en rendant ses conclusions. ‘Les renseignements stratégiques rassemblés à Manta (port équatorien où les Etats-Unis disposaient d’une base jusqu’en septembre) ont été fondamentaux pour la surveillance et la localisation de Raul Reyes‘, le numéro deux des FARC (photo) tué dans l’attaque, indique le rapport de cette commission présenté au cours d’une conférence de presse à Quito.

Selon le document rédigé par cette commission créée par le gouvernement pour enquêter sur l’attaque et les éventuels liens des FARC en Equateur, la concession accordée par Quito aux Etats-Unis pour réaliser des opérations antidrogue depuis cette base a été exploitée (par ce pays) ‘au-delà de ses objectifs’ de départ. L’attaque effectuée par l’armée colombienne contre le camp des FARC, dans laquelle 25 personnes ont été tuées, avait entraîné la rupture des relations diplomatiques par Quito pendant plus de vingt mois. Le président Rafael Correa avait en outre mis à exécution sa menace de ne plus renouveler la concession américaine à Manta. Washington a fermé la base de Manta, la seule dont elle disposait à ce moment en Amérique du sud, le 18 septembre. Le 30 octobre, les Etats-Unis ont toutefois signé avec la Colombie un accord leur permettant de faire usage d’au moins sept bases dans ce pays.

Raul Reyes

Raul Reyes