Il y a eu de nombreux accrochages entre manifestants BLM et policiers à Portland (Oregon), mercredi 5 et jeudi 6 août. Mercredi, des incidents ont eu lieu devant la commissariat principal de Portland avec jets de peinture et de projectiles, bris de vitres et feux de poubelles. Les affrontements entre la police et les manifestants se sont poursuivis pendant plus de trois heures dans le quartier commercial et résidentiel environnant. La police a utilisé des grenades assourdissantes et des lacrymogènes. Manifestations et affrontements ont repris hier soir.

Charge de police jeudi 6 août à Portland

Plusieurs incidents se soldant par huit arrestations ont eu lieu le 29 juillet lors de manifestations BLM à Springfield  (Oregon). Les manifestants s’étaient rassemblés aux alentours du Jesse Maine Memorial Park avant de se mettre en marche vers l’autoroute 126, et la police a érigé des barrières pour les en empêcher. Les manifestants ont tenté de forcer ces barrières, ce qui a conduit à l’arrestation de cinq personnes. Le département de la police a déclaré que plusieurs agents avaient été blessés alors qu’ils procédaient à ces arrestations.

Des contre-manifestants étaient également présents dans les environs. Un contre-manifestant a été arrêté. Il est soupçonné d’avoir agressé un manifestant. Enfin, deux autres personnes ont été arrêtées jeudi matin à l’aube. Elles sont soupçonnées d’avoir tagué la prison de la ville.

Les incidents de Springfield

La gouverneure de l’Oregon a annoncé mercredi 29 juillet que le vice-président américain Mike Pence avait accepté un retrait « par phases » des agents fédéraux de Portland.  Le déploiement d’agents fédéraux, parfois issus des douanes ou de la police aux frontières et arborant toute une panoplie militaire, a eu pour effet de durcir le mouvement dans cette ville à la longue histoire contestataire (voir notre article). Depuis deux semaines, les rassemblements BLM finissent quasi systématiquement en heurts avec les forces de l’ordre.

Le président Donald Trump a cependant déclaré que les autorités locales devaient d’abord « nettoyer » la ville des « anarchistes et des agitateurs », louant « le travail fantastique » des policiers fédéraux.

Depuis l’envoi de forces fédérales à Portland, le gouvernement a décidé d’en dépêcher dans d’autres grandes villes du pays, pour la plupart gérées par des démocrates, comme Chicago. Le gouvernement de Donald Trump a annoncé mercredi l’envoi de ces forces dans trois nouvelles villes (Cleveland, Detroit et Milwaukee), officiellement pour les aider à endiguer une recrudescence de la criminalité.

Agents fédéraux déployés à Portland

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La manifestation annuelle de soutien à la police a été désorganisée par l’irruption d’une forte contre-manifestation ce dimanche 19 juillet au Civic Center Park de Denver. Manifestants et contre-manifestants se sont rudement affrontés. Ron MacLachlan, l’organisateur du rassemblement pro-police, a été blessé d’un grand coup de skate-board sur la tête. La police est intervenue pour séparer les antagonistes, en utilisant des lacrymogènes. Au moins une personne arrêtée pour voie de fait.

Les affrontements de Denver

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Les agents fédéraux ont été envoyés à Portland afin de mettre un terme aux manifestations organisées chaque nuit devant le tribunal fédéral de la ville pour protester contre les brutalités policières et le racisme. Ces agents sont déployés dans les rues où ils utilisent des moyens interdits à la police. C’est ainsi que samedi soir, des agents fédéraux ont tiré sur un manifestant à la tête, probablement avec des balles à blanc, blessant gravement ce dernier. Selon sa mère, il a souffert de fractures au crâne et a dû subir une opération chirurgicale.

Ces agents procèdent aussi à des arrestations qui, au regard de la loi américaine, s’apparentent à des enlèvements. Un véhicule banalisé s’est ainsi arrêté devant Mark Pettibone, vers 2h du matin mercredi 14. Quatre personnes en tenue de camouflage en sont sorties sans marque d’identification. L’un des agents l’attrapé et la jeté dans le fourgon tandis qu’un autre a tiré son bonnet vers le bas pour l’empêcher de voir. Après avoir été fouillé, sur l’un conduit au tribunal fédéral où on l’a placé dans une cellule. Deux heures plus tard, on a laissé partir sans lui dire pourquoi il avait été arrêté. Dans un communiqué publié vendredi 17, l’Agence des douanes et de la protection des frontières (CBP), qui dépend du ministère de l’Intérieur américain, a indiqué que ses agents avaient procédé à l’interpellation après avoir eu des « informations » selon Mark Pettibone était « soupçonné » de s’en être pris à des agents ou des biens fédéraux.

Le maire de Portland a déclaré que la réponse fédérale était «irresponsable» et a demandé que les agents mobilisés restent à l’intérieur des bâtiments fédéraux ou quittent la ville. Quant à la gouverneure démocrate de l’Oregon, elle a critiqué sur Twitter l’intervention du gouvernement dans la ville. « Cette comédie politique du président Trump n’a rien à voir avec la sécurité publique », a-t-elle écrit. Trump a déclaré la semaine dernière qu’il avait envoyé du personnel de la sécurité intérieure à Portland parce que « les locaux ne sont pas capables de s’occuper eux-mêmes ».

Agents fédéraux déployés à Portland

 

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Cinq arrestations ont été effectuées lors d’émeutes survenues à Portland la nuit de lundi 14 à mardi 15. Des manifestants appelant à l’équité raciale et à la réforme de la justice ont marché de Kenton Park au siège de la Portland Police Association, sur North Lombard Street, marquant ainsi plus de six semaines de manifestations nocturnes. Plusieurs centaines de manifestants ont bloqué la rue et certains ont caillassés les policiers. La policier a exigé l’évacuation puis est intervenue, provoquant des affrontements, Cinq personnes ont été arrêtées, toutes pour « interférence avec un policier », mais aussi, pour une seule d’entre elles, pour pointage illégal d’un laser. Un policier aurait été blessé par un jet de brique.

Affrontements à Portland

Samedi 4 juillet (jour la fête nationale des États-Unis), une manifestation pour réclamer la libération de Mumia Abu-Jamal s’est tenu à Philadelphie au départ de l’hôtel de ville. La police n’est pas parvenue à empêcher les manifestants de bloquer les principales routes au cœur de la ville. Elle s’est finalement replié vers les intersections adjacentes lorsque la marche s’est dirigée vers le sud, de l’autre côté de l’hôtel de ville. La manifestation a été organisée par une vaste coalition comprenant « l’International Concerned Family and Friends of Mumia Abu-Jamal », « Mobilization4Mumia », le « Workers World Party », « l’International Action Center », « We Charge Genocide », « Red Fist », « Philly REAL Justice », « Black Alliance for Peace », et le « Party for Socialism and Liberation ». Des manifestations de solidarité ont eu lieu en Allemagne, en France et à travers les États-Unis pour demander la libération immédiate de Mumia.

Manifestations pour réclamer la libération de Mumia Abu-Jamal

Manifestations pour réclamer la libération de Mumia Abu-Jamal

La société technologique états-unienne Clearview AI va cesser d’offrir son service de reconnaissance faciale au Canada, en réaction à une enquête lancée par le bureau du commissaire à la protection de la vie privée. La décision entraîne la suspension, pour une durée indéterminée, de la collaboration entre Clearview AI et la Gendarmerie royale du Canada (GRC), son dernier client au pays. La technologie développée par Clearview AI permet de comparer des photos de suspects à une banque d’images contenant plus de 3 milliards de photos. Pour constituer une telle base de donnée, Clearview AI a copié sans autorisation des images privées de millions d’utilisateurs de Facebook, Twitter, YouTube et de plusieurs autres réseaux sociaux (voir notre article).

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Il y a eu, à nouveau, des affrontements entre la police et les manifestants occupant le City Hall Park de New York, lundi 30 juin. C’était le jour où les législateurs de la ville devaient voter un budget comprenant des coupes dans le financement de la police. Les heurts ont eu lieu juste avant 6 heures du matin, alors que la police tentait de chasser la foule de Center Street, en face du Manhattan Municipal Building. Vocal NY, le groupe qui organise l’occupation du City Hall Park, revendique un « définancement » du NYPD à hauteur d’un milliard de dollars, et que l’argent économisé soit utilisé dans les logements, les soins de santé et l’éducation. Une réduction du financement de la police d’un milliard de dollars est effectivement prévue, dans le cadre d’un budget général d’austérité approuvé par le maire, mais  la moitié de cette réduction serait atteinte grâce à des tours de passe-passe budgétaire: ainsi, les services de sécurité scolaire, relevant actuellement du NYDP, seraient placés sous l’autorité du département de l’Éducation.

Les heurts de New-York

Dimanche 28, une marche conjointe LGBTQ et Black Lives Matter a donné lieu à des affrontements à Manhattan avec les policiers du NYPD. Les manifestants se sont confrontés aux policiers dans le West Village, après que des ceux-ci aient repéré un habitant de Brooklyn de 29 ans qui aurait écrit sur une voiture de police avec un marqueur noir. Un policier a été aspergé de gaz poivré et un autre est tombé de sa moto, tandis que d’autres policiers repoussaient la foule. Un policier aurait été frappé au nez par un manifestant de 20 ans originaire de Brooklyn, qui a ensuite été arrêté. Au moins un autre manifestant, âgé de 25 ans, originaire du New Jersey, a été arrêté pour s’être affronté avec un policier.

A la manifestation de ce dimanche à New-York